Les abattages de gros bovins étaient en recul dans la majorité des pays européens en début d'année, conséquence du déficit en animaux maigres l'année dernière et des bons prix du lait qui limitent les réformes laitières. En parallèle, le ralentissement de l'inflation et les fêtes pascales ont soutenu la demande. Les prix des gros bovins et des veaux finis poursuivaient donc leur hausse. Côté maigre, les cours étaient en hausse pour toutes les catégories à l'exception des Charolais les plus lourds, dont les prix ont légèrement reflué en avril du fait d'une offre accrue sur les marchés.
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Recul des abattages et hausse des cours
Dernière révision leLes abattages de gros bovins ont enregistré un retrait marqué au 1er trimestre. Dans ce contexte de raréfaction de l’offre, tant en France qu’en Europe, les cours poursuivent leur hausse.
-4% pour les abattages au 1er trimestre
Au 1er semestre 2025, la production française de viande de gros bovins a totalisé 278 000 téc, soit -3,9% par rapport au 1er trimestre 2024 d’après les données Normabev. Cette baisse fait suite à une stabilisation des volumes annuels abattus en 2024 grâce à la hausse de la production de jeunes bovins de type viande, ainsi que des génisses et des bœufs, qui compensait la baisse des abattages de vaches laitières et allaitantes.

Sur le 1er trimestre 2025, quasiment toutes les catégories ont décroché :
• -5,4% pour les vaches laitières à 75 000 téc, une baisse liée au recul du cheptel et à un prix du lait qui incite les éleveurs à conserver leurs vaches
• -1,2% pour les vaches de type viande à 76 000 téc
• -3,4% pour les génisses de type viande à 35 000 téc
• -6,6% pour les jeunes bovins de type viande à 64 000 téc
• -5,2% pour les JB laitiers à 9 000 téc
• Seuls les bœufs se maintiennent : +0,3% pour les bœufs laitiers à 6 000 téc et +1,4% pour les bœufs de type viande à 7 000 téc.
Si l’on ajoute la production de viande de veau (-6,5% à 36 000 téc), la baisse de la production totale de viande bovine atteint -4,2% au 1er trimestre 2025, à 314 000 téc.
Il y aurait eu un petit rattrapage en avril d’après les données hebdomadaires de Normabev. Le nombre de gros bovins abattus serait en hausse de 3% sur semaines 14 à 16, dont +12% pour les vaches de type viande et +10% pour les génisses, en lien possiblement avec la forte demande pour Pâques. Cette situation ne devrait pas perdurer compte tenu de la baisse de cheptel toujours en cours.
La baisse de cheptel se poursuit dans un contexte sanitaire inquiétant
Au 1er mars 2025, la ferme France comptait 3,432 millions de vaches allaitantes, soit -2,4% /2024 ou -85 000 têtes. Les génisses de type viande âgées de plus de 18 mois étaient en revanche plus nombreuses qu’il y a un an : +2,4% à 1,620 million de têtes, soit +38 000 têtes /2024. Une partie d’entre elles sont sans doute des génisses destinées à la reproduction mais ayant eu des problèmes de fertilité liés aux épizooties présentes depuis l’automne 2023 sur le territoire.
Le nombre de vaches laitières était lui aussi en baisse au 1er mars, de 2,3% à 3,265 millions de têtes, soit -75 000 têtes /2024. Les génisses laitières de plus de 18 mois étaient également moins nombreuses avec 1,044 million de têtes (-1,9% ou -20 000 têtes /2024).
Le contexte sanitaire (MHE, FCO8 et FCO3) impacte fortement les troupeaux. De nombreuses naissances manquent à l’appel (voir notre article sur les broutards) et la mortalité est également plus élevée sur les vaches comme sur les veaux dans le cheptel allaitant comme dans le cheptel laitier.
Le cours de la vache U au plus haut pour Pâques
Les cours des vaches de race à viande continuent de progresser, l’offre étant relativement limitée. La cotation de la vache U standard a atteint 6,64 €/kg de carcasse en semaine 15, un record historique, avant de redescendre à 6,46 €/kgéc la semaine suivante, se maintenant 9% au-dessus de son niveau de 2024. Elle a gagné 46 centimes depuis le début de l’année.

La cotation de la vache R a quant à elle gagné 53 centimes depuis le début de l’année, à 6,11 €/kg de carcasse en semaine 16 (+11% /2024).
Hausse quasi linéaire des prix des réformes laitières
Les cours des vaches laitières enregistrent une hausse ininterrompue et quasiment linéaire. Non seulement les réformes laitières se font rares en France, mais la situation est similaire dans les autres États membres, ce qui fait grimper les prix partout en Europe (voir notre article sur le marché des réformes en Europe) et réduit la pression de l’import sur les prix français.

La cotation française de la vache O a gagné 1 euro/kg de carcasse depuis le début de l’année et celle de la vache P 1,15 €/kg, pour atteindre respectivement 5,60 €/kg de carcasse (+24% /2024) et 5,43 €/kg (+29%) en semaine 16.
On est toutefois loin des prix atteints par les vaches irlandaises en semaine 15 : 6,88 €/kg de carcasse pour la vache O et 6,52 €/kg pour la vache P !
Les prix des JB continuent de gagner quelques centimes chaque semaine
Les cotations françaises des jeunes bovins, qui avait pris du retard par rapport à celles de nos partenaires européens, continuent de gagner quelques centimes chaque semaine. Le contexte européen reste porteur, avec une production européenne de jeunes bovins globalement en baisse face à une demande qui demeure ferme tant en Europe que dans les pays tiers du Maghreb ou des Balkans.

- La cotation française du jeune bovin U a gagné 50 centimes depuis le début de l’année pour atteindre 6,38 €/kg de carcasse en semaine 16 (+18% /2024).
- La même semaine, le jeune bovin R cotait 6,21 €/kg (+19% /2024 et +49 centimes depuis le début de l’année).
- Le jeune bovin O, dans le sillage des vaches laitières, poursuit sa hausse (+22 centimes en un mois et +63 centimes depuis le début de l’année), à 5,57 €/kg en semaine 16 (+18% /2024).
L’IPAMPA stabilisé en février
L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) s’est stabilisé en février à 125,2. Le repli des postes énergie-lubrifiants et aliments a compensé la hausse des autres postes de charge. Sur un an, l’IPAMPA est en baisse de 1,2%.

Attention, rebasement de l’IPAMPA viande bovine
L’IPAMPA viande bovine a été rebasé. L’indice 100 correspond maintenant à l’année 2020 (contre l’année 2015 précédemment). Par ailleurs, la pondération des différentes charges a très légèrement évolué pour tenir compte de l’évolution constatée dans le RICA (réseau d’information comptable agricole) entre 2015 et 2020. L’indice des aliments achetés a lui aussi légèrement évolué pour tenir compte des changements constatés dans le panier d’aliments (un peu plus de céréales, moins de tourteau de soja et moins d’aliment composé). Pour plus de détail, consulter la page IPAMPA sur le site idele.fr.
Noter par ailleurs que l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations : d’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.