Les prix des vaches laitières continuent de grimper, en raison du manque global de disponibilité en viande bovine au sein de l’UE.
Le cours des vaches O toujours en hausse
Les cours des vaches laitières de réformes ont poursuivi la hausse entamée cet hiver du fait du recul du cheptel et du prix du lait plutôt incitatif, réduisant les réformes.

En semaine 15, les cotations sont en forte hausse : +74 centimes en quatre semaines en Irlande, +30 cts aux Pays-Bas, +32 cts en Allemagne, +33 cts en France et encore +5 cts en Pologne. Comparées à l’année dernière à même époque, les hausses sont toujours frappantes : +63% en Irlande, +41% aux Pays-Bas, +42% en Allemagne, +22% en France et +30% en Pologne. La cotation irlandaise poursuit son envolée en atteignant un nouveau record : 6,88 €/kg de carcasse en semaine 15.
IRLANDE : Le prix de la vache irlandaise toujours boosté
Le cours de la vache O progresse encore, les abatteurs irlandais cherchant toujours tous types de bovins, du fait de l’offre restreinte et des besoins en viande en Europe. Après la Saint Patrick mi-mars, les prix ont donc poursuivi leur hausse en avril.
La vache O a ainsi pris 74 centimes en quatre semaines, atteignant 6,88 €/kg de carcasse en semaine 15, prix jamais égalé (+63% /2024). La vache R a suivi la même évolution spectaculaire, engrangeant 82 cts en quatre semaines, à 7,25 € /kg de carcasse (+55% /2024) et la génisse R a gagné 81 cts sur la même période, à 7,76 €/kg (+49% /2024).

Côté abattages, après un début d’année ralenti, le rythme s’est accéléré en mars-avril. Entre les semaines 12 et 15, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches avaient presque retrouvé le rythme très soutenu de l’année dernière à même époque (-2% /2024).

L’AIM (agence d’identification animale irlandaise) vient de publier les chiffres du cheptel irlandais au 1er mars 2025. Selon l’article du Irish Farmer’s Journal le nombre de vaches laitières irlandaises est en net recul de 49 000 têtes (-3%) comparé à mars 2024, contre 2% de recul en décembre 2024, 3 mois plus tôt. Selon l’article, il y aura donc moins de production de viande en Irlande dans les années à venir.
Les génisses laitières ayant vêlé entre janvier et mars ont reculé de 10% comparé à 2024, les naissances de femelles laitières pures ou croisées lait-lait ont baissé également de 12%. La baisse drastique de naissances laitières est liée :
- à la baisse du cheptel laitier,
- à la hausse du croisement viande,
- à la réduction du nombre de génisses destinées au renouvellement,
- et aux craintes sur la fin de la dérogation à la directive Nitrates en 2026 sur l’île, décision que le gouvernement tente toujours de contrecarrer auprès de la Commission.
ALLEMAGNE : les prix toujours en hausse, faute d’offre
Outre-Rhin, le nombre de réformes est insuffisant pour couvrir la demande des abattoirs. La vache O allemande a donc grimpé à 5,69 €/kg de carcasse en semaine 15, +31 centimes en quatre semaines, largement au-dessus de sa valeur 2024 (+42%).

Le bon prix du lait jusqu’en mars et la réduction du cheptel de vaches laitières au 1er décembre ont incité les éleveurs à conserver leurs productrices et réduit les abattages en février-mars. Les abattages reculaient encore entre les semaines 13 et 16 (-2% /2024). Les experts d’AMI projettent une baisse globale de la production de viande bovine dans les prochains mois en Allemagne, du fait du recul du cheptel.

POLOGNE : la cotation de la vache O marque une pause
En Pologne, les prix des vaches ont augmenté depuis le début de l’année, notamment avec la bonne demande en UE pour de la viande de transformation. Cependant en semaine 15, le prix de la vache O polonaise a perdu quelques centimes, partiellement du fait d’un effritement du Zloty face à l’Euro au cours de la semaine. Le cours s’est établi à 5,27 €/kg de carcasse (+30% /2024 et +1% en un mois). La vache O française est ainsi passée devant la polonaise.
