La baisse du cheptel européen s’accélère. Le nombre de vaches dans l’UE affiche une baisse annuelle de 3% fin 2024. Ceci, en plus des problèmes sanitaires, explique la raréfaction des animaux maigres et la hausse continue des prix des veaux et des broutards. Les prix des vaches de réforme progressent aussi, surtout ceux des laitières, retenues dans les élevages pour produire du lait dont le prix augmente. Seuls les jeunes bovins voient leurs cours esquisser un plafonnement. L’euphorie liée aux flux de viande espagnole vers le Maghreb durant le ramadan se calme progressivement.
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Le manque d’animaux soutient la hausse des cours
Dernière révision leLes abattages sont en retrait et devraient le rester dans les mois qui viennent. Les cours des gros bovins finis poursuivent donc leur hausse, d’autant que le contexte européen est toujours porteur.
Les abattages en retrait
Sur les 4 semaines 8 à 11 (du 17 février au 16 mars), les abattages de gros bovins ont enregistré une baisse de 3% par rapport à 2024 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Les réformes allaitantes un peu plus nombreuses et les bœufs, dont la production a retrouvé du dynamisme depuis un an, n’ont que partiellement compensé le recul des abattages de vaches laitières et de jeunes bovins. Dans le détail, les évolutions ont été les suivantes :
- +2% pour les vaches de race à viande par rapport au faible niveau de 2024
- +1% pour les génisses de type viande
- +6% pour les bœufs (tous types confondus)
- -7% pour les vaches laitières sont en recul de 3%
- -3% pour les jeunes bovins de type viande
- -6% pour les jeunes bovins de type lait
Des jeunes bovins un peu plus lourds
Sur les semaines 8 à 11, les jeunes bovins de type viande et croisés étaient en moyenne légèrement plus âgés qu’il y a un an (+4 jours), traduisant sans doute une volonté de rentabiliser l’achat du broutard avec un aliment relativement bon marché par rapport aux mois passés, le tout dans un contexte de hausse des prix des animaux finis. Ceci se traduit par un poids moyen lui aussi en légère hausse (+2 kg à 440 kg de carcasse).
Forte hausse des prix des jeunes bovins
Les prix des jeunes bovins chez nos partenaires de l’UE ont très fortement progressé ces derniers mois, du fait d’une offre limitée et d’une demande en hausse, tant en Europe que dans les pays tiers méditerranéens. Les prix français ont donc suivi le mouvement, avec toutefois un peu de retard. Les prix semblent à présent plafonner en Europe (voir notre article sur les jeunes bovins en Europe), mais les cotations françaises pourraient continuer à rattraper leur retard compte tenu de la baisse globale de l’offre sur l’ensemble des catégories.

- La cotation française du jeune bovin U a encore gagné 13 centimes en un mois pour atteindre 6,35 €/kg de carcasse en semaine 11 (+14% /2024).
- La même semaine, le jeune bovin R cotait 6,11 €/kg (+13% /2024 et +10 centimes en un mois).
- Le jeune bovin O poursuivait sa hausse plus récente mais plus rapide (+17 centimes en un mois), à 5,30 €/kg en semaine 11 (+9% /2024).
La hausse des cours des femelles de race à viande se poursuit
Les cours des vaches de race à viande continuent de progresser, l’offre étant relativement limitée.

En semaine 11 de 2025, la vache R avait gagné 16 centimes en un mois pour coter 5,87 €/kg de carcasse (+8% /2024). La vache U standard avait elle aussi gagné 16 centimes à 6,28 €/kg (+6% /2024). L’approche de Pâques devrait faire grimper très prochainement les prix des femelles les mieux conformées.
Les réformes laitières, rares et recherchées, voient leurs cours monter en flèche
Avec un prix du lait orienté à la hausse (lire notre article sur le marché laitier français), les réformes laitières sont particulièrement réduites et devraient rester très peu nombreuses dans les mois qui viennent. Leurs prix sont donc orientés à la hausse. La situation étant la même dans les autres États membres, la pression de l’import est en outre considérablement réduite. Pour plus d’information, lire notre article sur le marché des réformes en Europe.

La cotation de la vache O a gagné 25 centimes en un mois, à 5,17 €/kg de carcasse en semaine 11 (+15% /2024). Dans le même temps, la vache P a gagné 32 centimes, à 4,95€/kg (+18% /2024).
Un contexte sanitaire inquiétant
Le contexte sanitaire (MHE, FCO-8 et FCO-3) impacte fortement les troupeaux. De nombreuses naissances manquent à l’appel (lien article broutards) et la mortalité est également plus élevée sur les vaches comme sur les veaux dans le cheptel allaitant comme dans le cheptel laitier. Les perspectives pour les mois qui viennent ne sont pas très encourageantes pour les éleveurs comme pour la filière. La baisse de production en 2025 pourrait être bien plus forte que celle que nous avions prévue en début d’année dans notre article publié fin janvier sur idele.fr.
L’IPAMPA en très légère hausse
En janvier, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) est légèrement remonté (+1% /décembre 2024), sous l’effet principalement de la hausse de l’énergie. Il reste cependant inférieur de 0,8% à son niveau de janvier 2024. Le poste des aliments achetés était stable sur un mois et toujours en recul de 5% sur un an.

Attention, rebasement de l’IPAMPA viande bovine
L’IPAMPA viande bovine a été rebasé. L’indice 100 correspond maintenant à l’année 2020 (contre l’année 2015 précédemment). Par ailleurs, la pondération des différentes charges a très légèrement évolué pour tenir compte de l’évolution constatée dans le RICA (réseau d’information comptable agricole) entre 2015 et 2020. L’indice des aliments achetés a lui aussi légèrement évolué pour tenir compte des changements constatés dans le panier d’aliments (un peu plus de céréales, moins de tourteau de soja et moins d’aliment composé). Pour plus de détail, consulter la page IPAMPA sur le site idele.fr.
Notez par ailleurs que l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations : d’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.