Viandes bovines

Baisse des cheptels européens, prix en hausse

La baisse du cheptel européen s’accélère. Le nombre de vaches dans l’UE affiche une baisse annuelle de 3% fin 2024. Ceci, en plus des problèmes sanitaires, explique la raréfaction des animaux maigres et la hausse continue des prix des veaux et des broutards. Les prix des vaches de réforme progressent aussi, surtout ceux des laitières, retenues dans les élevages pour produire du lait dont le prix augmente. Seuls les jeunes bovins voient leurs cours esquisser un plafonnement. L’euphorie liée aux flux de viande espagnole vers le Maghreb durant le ramadan se calme progressivement.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Le manque d’animaux soutient la hausse des cours

Les abattages sont en retrait et devraient le rester dans les mois qui viennent. Les cours des gros bovins finis poursuivent donc leur hausse, d’autant que le contexte européen est toujours porteur.

Les abattages en retrait

Sur les 4 semaines 8 à 11 (du 17 février au 16 mars), les abattages de gros bovins ont enregistré une baisse de 3% par rapport à 2024 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Les réformes allaitantes un peu plus nombreuses et les bœufs, dont la production a retrouvé du dynamisme depuis un an, n’ont que partiellement compensé le recul des abattages de vaches laitières et de jeunes bovins. Dans le détail, les évolutions ont été les suivantes :

  • +2% pour les vaches de race à viande par rapport au faible niveau de 2024
  • +1% pour les génisses de type viande
  • +6% pour les bœufs (tous types confondus)
  • -7% pour les vaches laitières sont en recul de 3%
  • -3% pour les jeunes bovins de type viande
  • -6% pour les jeunes bovins de type lait

Des jeunes bovins un peu plus lourds

Sur les semaines 8 à 11, les jeunes bovins de type viande et croisés étaient en moyenne légèrement plus âgés qu’il y a un an (+4 jours), traduisant sans doute une volonté de rentabiliser l’achat du broutard avec un aliment relativement bon marché par rapport aux mois passés, le tout dans un contexte de hausse des prix des animaux finis. Ceci se traduit par un poids moyen lui aussi en légère hausse (+2 kg à 440 kg de carcasse).

Forte hausse des prix des jeunes bovins

Les prix des jeunes bovins chez nos partenaires de l’UE ont très fortement progressé ces derniers mois, du fait d’une offre limitée et d’une demande en hausse, tant en Europe que dans les pays tiers méditerranéens. Les prix français ont donc suivi le mouvement, avec toutefois un peu de retard. Les prix semblent à présent plafonner en Europe (voir notre article sur les jeunes bovins en Europe), mais les cotations françaises pourraient continuer à rattraper leur retard compte tenu de la baisse globale de l’offre sur l’ensemble des catégories.

  • La cotation française du jeune bovin U a encore gagné 13 centimes en un mois pour atteindre 6,35 €/kg de carcasse en semaine 11 (+14% /2024).
  • La même semaine, le jeune bovin R cotait 6,11 €/kg (+13% /2024 et +10 centimes en un mois).
  • Le jeune bovin O poursuivait sa hausse plus récente mais plus rapide (+17 centimes en un mois), à 5,30 €/kg en semaine 11 (+9% /2024).

La hausse des cours des femelles de race à viande se poursuit

Les cours des vaches de race à viande continuent de progresser, l’offre étant relativement limitée.

En semaine 11 de 2025, la vache R avait gagné 16 centimes en un mois pour coter 5,87 €/kg de carcasse (+8% /2024). La vache U standard avait elle aussi gagné 16 centimes à 6,28 €/kg (+6% /2024). L’approche de Pâques devrait faire grimper très prochainement les prix des femelles les mieux conformées.

Les réformes laitières, rares et recherchées, voient leurs cours monter en flèche

Avec un prix du lait orienté à la hausse (lire notre article sur le marché laitier français), les réformes laitières sont particulièrement réduites et devraient rester très peu nombreuses dans les mois qui viennent. Leurs prix sont donc orientés à la hausse. La situation étant la même dans les autres États membres, la pression de l’import est en outre considérablement réduite. Pour plus d’information, lire notre article sur le marché des réformes en Europe.

La cotation de la vache O a gagné 25 centimes en un mois, à 5,17 €/kg de carcasse en semaine 11 (+15% /2024). Dans le même temps, la vache P a gagné 32 centimes, à 4,95€/kg (+18% /2024).

Un contexte sanitaire inquiétant

Le contexte sanitaire (MHE, FCO-8 et FCO-3) impacte fortement les troupeaux. De nombreuses naissances manquent à l’appel (lien article broutards) et la mortalité est également plus élevée sur les vaches comme sur les veaux dans le cheptel allaitant comme dans le cheptel laitier. Les perspectives pour les mois qui viennent ne sont pas très encourageantes pour les éleveurs comme pour la filière. La baisse de production en 2025 pourrait être bien plus forte que celle que nous avions prévue en début d’année dans notre article publié fin janvier sur idele.fr.

L’IPAMPA en très légère hausse

En janvier, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) est légèrement remonté (+1% /décembre 2024), sous l’effet principalement de la hausse de l’énergie. Il reste cependant inférieur de 0,8% à son niveau de janvier 2024. Le poste des aliments achetés était stable sur un mois et toujours en recul de 5% sur un an.

Attention, rebasement de l’IPAMPA viande bovine

L’IPAMPA viande bovine a été rebasé. L’indice 100 correspond maintenant à l’année 2020 (contre l’année 2015 précédemment). Par ailleurs, la pondération des différentes charges a très légèrement évolué pour tenir compte de l’évolution constatée dans le RICA (réseau d’information comptable agricole) entre 2015 et 2020. L’indice des aliments achetés a lui aussi légèrement évolué pour tenir compte des changements constatés dans le panier d’aliments (un peu plus de céréales, moins de tourteau de soja et moins d’aliment composé). Pour plus de détail, consulter la page IPAMPA sur le site idele.fr.

Notez par ailleurs que l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations : d’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

En février, le rythme de l’inflation est passée sous le 1% annuel

En février, l’inflation s’est modérée, ce qui a renforcé le dynamisme des achats de steak haché réfrigéré.

Une inflation en dessous de 1% pour la première fois depuis trois ans

L’inflation a ralenti en France en février : l’évolution de l’indice des prix à la consommation était de +0,8% sur un an contre +1,4% un mois plus tôt. Les prix de l’énergie ont reculé (-5,8% sur un an) via la baisse de l’électricité (-12,6% /février 2024, grâce à la baisse de 15% du tarif réglementé depuis le 1er février 2025). Les prix des loyers, eau et enlèvement des ordures ont progressé (+1,1% /2024), ceux des produits alimentaires s’appréciaient légèrement (+0,3% sur un an après +0,1% un mois plus tôt) du fait de l’évolution du prix des légumes frais, mais pas de celui des viandes : la volaille a reculé de 2,2% en moyenne en 2024, tandis que bœuf et veau progressaient à la marge de 1,2%.

En février, les ventes de steak haché réfrigéré progressent, le surgelé recule

Comme en janvier, avec la détente de l’inflation, le chiffre d’affaires du haché réfrigéré a progressé. Entre les semaines 6 et 9 (du 03/02 au 02/03), les ventes en valeur de steak haché réfrigéré en libre-service dans les hypers et supermarchés français ont progressé de 6% comparés à 2024, selon les données Circana. Les ventes en valeur de haché surgelé ont résisté en février après un recul en janvier de 5% comparé à 2024.

En janvier la consommation de viande bovine en repli

Un peu plus tôt, en janvier 2025, la consommation par bilan de viandes bovines a reculé de 2% comparé à 2024, après un bon mois de décembre (+2% /décembre 2023). Ce recul est principalement lié aux abattages CVJA de gros bovins et veaux qui se sont repliés de 2%. Dans l’équation de la consommation par bilan, les imports de viande bovine de janvier ont également reculé, de 4% /2024, tandis que les exports étaient stables sur un an.

D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable de janvier s’est établi à 117 000 téc (-2% ou -3 000 téc). En janvier, la part d’import dans le disponible consommable est resté stable, à 25%.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.

En janvier, des exports équivalents à ceux de janvier 2024

En janvier 2025, les exportations de viandes bovines se sont établies à 18 000 téc (= /2024) et les importations sont restées modestes, à 29 000 téc (-4% /2024).

En janvier, nos expéditions de viande bovine à l’étranger ont progressé vers deux destinations importantes :

  • vers l’Italie (+3% /2024, à 4 000 téc),
  • et surtout vers la Grèce (+18%, à 3 000 téc).

Nos exportations ont reculé vers l’Allemagne (-3%, à 3 000 téc) et vers les Pays-Bas (-12%, à 2 500 téc) en parallèle du recul de nos imports depuis le Royaume-Uni (-9%). Enfin, nos envois vers la Belgique ont nettement reculé (-16%, à 1 500 téc).

Les imports ont reculé depuis notre principal fournisseur historique, les Pays-Bas : -15% /2024, à 6 000 téc, dont du veau, dont la production est actuellement ralentie (lire notre article sur le veau aux Pays-Bas et en France). Dans le même temps, ils ont progressé depuis l’Irlande à 4 500 téc (+7% /2024), la Pologne (+7%, à 3 000 téc) et l’Allemagne à 2 500 téc (+11%).

Les imports depuis le Royaume-Uni, en partie redirigés ensuite vers d’autres pays de l’UE, ont reculé de 9% /2024, à 3 500 téc. En recul également, on trouve l’origine espagnole (-20% à 1 500 téc).

Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Stabilisation des cours après l’envolée hivernale

La hausse des cours des jeunes bovins a ralenti en mars, conséquence notamment de la stabilisation de la demande méditerranéenne après le début du ramadan.

Pause ou stabilisation des cours ?

Après une période de hausse continue depuis l’automne dernier, les cours des jeunes bovins se sont stabilisés chez certains de nos voisins européens depuis deux semaines. Les hausses depuis le début de l’année restent toutefois spectaculaires.

 Les cours des jeunes bovins européens ont gagné plus de 50 centimes depuis le début de l’année :

  • Le jeune bovin U allemand cotait 6,39 €/kg de carcasse en semaine 11 d’après AMI (+30% /2024, +54 cts /semaine 1), stable sur quatre semaines,
  • Le jeune bovin Charolais Prima Qualità italien cotait 7,10 €/kg de carcasse à Modène en semaine 11 (+18% /2024, +53 cts /semaine 1), un niveau inchangé depuis trois semaines,
  • Le jeune bovin U espagnol cotait 7,02 €/kg de carcasse en semaine 11(+33% /2024, +59 cts /semaine 1).

La détente de la demande méditerranéenne après le début du ramadan fait baisser la pression sur les cours et conduit à un ralentissement de cette hausse généralisée des cotations.

Manque de viande au Sud de la Méditerranée

Les pays tiers méditerranéens ont nettement augmenté leurs importations de viande bovine depuis deux ans, conséquence de cheptels domestiques en recul malgré une demande bien présente.

Ainsi, après avoir importé 27 000 téc de viande bovine espagnole et 57 000 téc de viande brésilienne en 2024, l’Algérie a renouvelé ses achats de viande sud-américaine en janvier 2025, avec 10 000 téc de viande bovine arrivée du Brésil, une provenance qui reste bien meilleur marché que les origines européennes.

Le Maroc était également aux achats depuis deux ans, avec 7 000 téc importés en 2023 et en 2024, dont 5 000 d’Espagne cette dernière année, le pays privilégiant encore l’origine UE.

La Turquie a également été un acheteur important sur le bassin méditerranéen, avec 39 000 téc importées en 2023 et 85 000 en 2024, principalement issues de Pologne (52 000 téc en 2024), de France (19 000 téc en 2024, dont une partie entrée en Turquie via d’autres États membres) et d’Italie (10 000 téc en 2024).

L’appétit des pays tiers méditerranéens pour la viande, notamment importée d’Europe, a contribué à faire monter les cours de toutes les catégories de jeunes bovins.

L’arrivée de viande et d’animaux vifs sud-américains (découvrez-en plus dans notre article dédié aux broutards) et le tassement de la demande au milieu du ramadan pourrait avoir joué sur la stabilisation des cours des jeunes bovins européens.

Espagne : abattages de jeunes bovins stables en fin d’année

Les abattages de jeunes bovins espagnols avaient été très dynamiques jusqu’à l’automne 2024 (+15% /2023 sur neuf mois). En fin d’automne, ils étaient revenus à un niveau habituel, accentuant d’autant le manque d’offre pour la consommation domestique et l’export.

Cette offre limitée en fin d’année et la hausse des cours qui en a découlé depuis plusieurs mois pénalisent la consommation domestique.

Italie : manque de viande, hausse des importations de bovins finis

Les abattages italiens pâtissent de la raréfaction de l’offre française en broutard, conduisant à la hausse de cours constatée.

En janvier 2025, 59 000 taurillons ont été abattus en Italie, en recul de 4% /2023. Sur trois ans (depuis 2022), la baisse atteint même 11%. Par ailleurs, même s’ils ont cessé de se réduire, les abattages de génisses étaient en recul de 6% /2022, soit il y a trois ans.

Pour tenter de pallier ce manque de viande et assagir un peu ses cours domestiques, les abatteurs italiens ont eu recours à des importations de bovins finis depuis les pays limitrophes.

Ainsi, sur l’ensemble de l’année 2024, 87 000 bovins finis ont été importés de France d’après les douanes italiennes (= /2023, mais seulement 29 000 têtes inscrites en sortie dans les douanes françaises), 23 000 de Croatie (+20% /2023) et 24 000 de Slovénie (+8% /2023). Les importations depuis l’Espagne et la Hongrie étaient en fort recul, ces deux pays ayant orienté leurs animaux vers le Maghreb et la Turquie.

Fait marquant, 15 000 bovins finis sont arrivés de Tchéquie (×9 /2023) et 20 000 d’Estonie (aucun les années précédentes), démontrant le manque d’animaux à abattre en Italie.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Plus haut historique des prix des vaches laitières en UE

Les prix des vaches laitières poursuivent une rapide ascension dans les États membres. Baisse de cheptel, contexte laitier favorable et demande plutôt ferme sont les ingrédients de la hausse. Le cours de la vache irlandaise a atteint un plus haut historique en semaine 11.

Le cours des vaches O en hausse exponentielle

Les cours des réformes laitières suivent une vive hausse depuis début décembre du fait du recul des cheptels un peu partout en UE et du prix du lait incitatif qui réduisent les disponibilités en vaches de réforme et mettent les cours sous tension. La demande des consommateurs se maintient plutôt bien sur le continent, ce qui entraîne des hausses encore plus rapides dans les pays exportateurs, tels l’Irlande.

En semaine 11, les cotations en UE sont en forte hausse : +65 centimes en quatre semaines en Irlande, +34 cts en Allemagne, +34 cts aux Pays-Bas, +37 cts en Pologne et +24 cts en France. Comparées à l’année dernière à même époque, les hausses sont impressionnantes aussi : +49% en Irlande, +40% en Allemagne, +39% aux Pays-Bas, +27% en Pologne et +14% en France, dont les cours ont certes moins augmenté récemment mais étaient restés nettement plus élevés que dans les autres États membres depuis l’été 2022. La cotation irlandaise a atteint une valeur inédite : 6,14 €/kg de carcasse en semaine 11, la plus élevée de toute l’Union.

Le cheptel européen de vaches s’est réduit plus vite en 2024

Selon les enquêtes cheptel européennes de décembre 2024, le nombre de vaches en UE était en recul de 3% comparé à 2023, après -1% un an plus tôt. Les principaux États membres détenteurs de vaches ont vu leurs effectifs reculer (France : -2%, Allemagne : -3%, Italie : -3%, Pologne : -2%, Pays-Bas : -2%). Même l’Irlande et l’Espagne, offensives ces dernières années sur le marché européen de la viande, voient leur cheptel de vaches reculer pour la deuxième année consécutive : respectivement -3% et -1% /2023.

En Irlande, on assiste au recul rapide du cheptel allaitant (-6% /2023 et -11% /2022) qui représente un tiers du cheptel de vaches de l’île. De nombreux élevages allaitants ont réduit le nombre de mères pour faire face aux aléas climatiques (tour à tour sécheresse puis pluies incessantes). Le cheptel laitier s’est également replié de 2%.

Parmi les pays d’élevage, seule la Roumanie a maintenu son cheptel, à 1,1 millions de vaches.

Selon les prévisions de la Commission européenne, la production de viande bovine européenne devrait se réduire de 1% en 2025.

IRLANDE : à la Saint-Patrick, la vache irlandaise s’envole !

Les cours de vaches progressent vite, les abatteurs irlandais étant à l’affût de tous bovins, du fait de l’offre restreinte et des besoins en viande en Europe. La hausse des cours s’est accélérée dès janvier. En février-mars, les industriels irlandais ont en outre préparé la Saint-Patrick qui avait lieu le 17 mars et qui est l’occasion d’une vaste opération marketing sur leurs principaux marchés européens, en restaurants et supermarchés.

La vache O a ainsi pris 65 centimes en quatre semaines, atteignant 6,14 €/kg de carcasse en semaine 11, prix jamais égalé (+49% /2024). La vache R a suivi la même évolution, engrangeant 60 cts en quatre semaines, à 6,43 € /kg de carcasse (+42% /2024) et la génisse R +67 cts aussi en quatre semaines, à 6,94 €/kg (+35% /2024).

Côté abattages, après un début d’année ralenti, où les abattoirs ne fonctionnaient que 3 jours sur 5, faute de disponibilités, le rythme s’est accéléré à l’approche de la mi-mars. En conséquence les établissements sont montés à 4 jours d’activité d’abattage, comme le Irish Farmer’s Journal le précise. Entre les semaines 7 et 10, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches avaient ainsi presque retrouvé le rythme soutenu de l’année dernière à même époque (-1% /2024).

ALLEMAGNE : les prix en hausse, faute d’offre suffisante

Outre-Rhin, le nombre de réformes est insuffisant pour couvrir la demande des abattoirs. La vache O allemande a donc grimpé à 5,38 €/kg de carcasse en semaine 11, +42 centimes en quatre semaines, largement au-dessus de sa valeur 2024 (+40% !).

Les abatteurs allemands manquent de vaches de réforme. La baisse du cheptel laitier (-3% en 2024) et le très bon prix du lait incitent les éleveurs à conserver leurs reproductrices. Les abattages de vaches étaient ainsi réduits de 5% /2024, entre les semaines 7 et 10.

Abattages-hebdomadaires-de-vaches-en-Allemagne-jusqu-a-mi-mars-2025

Selon Eurostat, sur l’ensemble de l’année 2024, 2,69 millions de gros bovins ont été abattus en Allemagne, un volume équivalent à 2023. Les vaches ont représenté un million de têtes abattues, comme en 2023, et les génisses 553 000 têtes, en hausse de 5% sur un an, ce qui limitera d’autant le renouvellement des cheptels. Les poids carcasses n’ont que peu progressé (+1% /2023).

POLOGNE : la cotation de la vache O au plus haut historique

En Pologne, les prix des vaches augmentent dans le sillage de la hausse européenne. La demande pour la viande de transformation est importante en UE alors que la production poursuit son repli. La vache O polonaise valait 5,22 €/kg de carcasse en semaine 11 (+27% /2024) son plus haut historique jamais enregistré. Par ailleurs, les cours de la vache O polonaise et française se suivent depuis la semaine 5.

Selon l’enquête cheptel de décembre 2024, le nombre total de vaches laitières en Pologne a reculé de 4% en deux ans. Il est en repli structurel depuis plus de 20 ans avec l’amélioration progressive de la productivité laitière des vaches polonaises. Le cheptel allaitant, très modeste en Pologne, était lui en progression de 4% en deux ans, comme il l’est depuis l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne en 2004.

Viandes bovines » Maigre »

Le manque d’offre entraîne les cours à la hausse

Les cours des broutards ont connu une forte envolée depuis le début de l’année 2025, conséquence du manque d’offre et de la demande ferme en Europe.

Forte hausse des cours depuis janvier

Malgré un léger ralentissement pour certaines catégories au 15 mars, la majorité des cours des broutards poursuivaient leur hausse.

En semaine 11, les cotations des broutards étaient les suivantes :

  • 4,89 €/kg vif pour le Charolais U de 450 kg (+41% /2024, +81 cts /semaine 1),
  • 5,00 €/kg vif pour le Charolais U de 350 kg (+39% /2024, +95 cts /semaine 1),
  • 4,95 €/kg vif pour le Limousin E de 350 kg (+27% /2024, mais inchangé sur deux semaines)
  • 5,47 €/kg vif pour le Blond d’Aquitaine U de 300 kg (+37% /2024, +76 cts /semaine 1)

Les cours des femelles suivaient une tendance similaire, avec des cours en hausse de 60 cts depuis le début de l’année pour les Limousines E de 270 kg, à 4,50 €/kg vif en semaine 11 et de 62 cts pour les Charolaises U de 270 kg, à 4,62 €/kg vif.

Naissance en forte baisse

L’attaque informatique sur l’ARSOE de Soual, qui représente environ un quart des naissances allaitantes, complique toujours l’interprétation des données de la BDNI. Cependant, les remontées récentes nous permettent d’estimer l’évolution des naissances allaitantes sur les derniers mois.

Ainsi, d’après nos estimations, les naissances de veaux allaitants sur l’ensemble de la France auraient reculé de 5% à 6% au total sur l’année 2024. La forte baisse des vêlages à l’automne (-8% en septembre, -12% en octobre, -7% en novembre) a été concomitante à l’arrivée de la FCO-3 sur le territoire français, alors que la FCO-8 circulait également, et après un printemps déjà en recul.

En janvier, les naissances seraient toujours en baisse de -7% à -5%. Le recul des naissances aura de probables répercussions sur les effectifs de broutards disponibles dans les mois qui viennent pour l’engraissement en France et à l’étranger.

Fin du programme d’éradication de la FCO en Espagne

Comme annoncé en début d’année, l’Espagne a mis fin le 11 mars au programme d’éradication de la FCO sur son territoire péninsulaire.

En conséquence, les règles d’importation de bovins vifs changent :

  • Si la zone d’origine est indemne de FCO ou si les sérotypes de la FCO présents dans la zone d’origine sont également présents dans la zone de destination (les sérotypes 1, 3, 4 et 8 sont présents en Espagne), aucune restriction aux mouvements n’est appliquée. Dans les faits, seules les Baléares et les Canaries sont exemptes de ces sérotypes.
  • Si les sérotypes présents dans la zone d’origine ne sont pas présents dans la zone de destination, les bovins de plus de 90 jours doivent être vaccinés ou présenter une PCR négative pour les sérotypes additionnels. Pour les bovins de moins de 90 jours, la vaccination de la mère est possible ou un test PCR négatif.

Le décret est consultable sur le site de la Commission européenne.

La France n’étant concernée que par des sérotypes également présents en Espagne, cette levée des contraintes aux frontières devrait faciliter l’envoi des broutards et des veaux. En pratique, les PCR et vaccins deviennent inutiles sur les animaux français, du moment qu’ils sont asymptomatiques.

L’Espagne toujours demandeuse de bovins maigres

Les exportations espagnoles dynamiques de viande et de bovins finis (voir notre article sur les jeunes bovins en Europe) ces derniers mois et l’envolée des cours des jeunes bovins qui en a découlé ont conduit à une hausse des importations de broutards français.

D’après les Douanes, les engraisseurs espagnols continuent à préférer les broutards plus lourds, avec 9 000 mâles de plus de 300 kg expédiés en janvier (×3,3 /2024). Les très bons cours de la viande les incitent à prendre des animaux plus âgés et nécessitant une durée d’engraissement inférieure. Ils entrent donc en concurrence avec les engraisseurs italiens sur ce segment des broutards les plus lourds.

Le dynamisme des envois vers l’Espagne reste prégnant en mars.

Entre les semaines 6 et 10, 49 000 bovins de tous types et tous âges ont traversé les Pyrénées d’après les données TRACES, en hausse de 15% /2024. Attention, ces chiffres incluent les exportations de veaux laitiers (traités dans notre article dédié), également dynamiques vers l’Espagne.

La perspective de la fin du ramadan le 30 mars et la nouvelle concurrence de la viande et des bovins vifs sud-américains au Maroc et en Algérie pourrait limiter dans le futur les envois espagnols vers le Maghreb et, en conséquence, réduire l’appétit des engraisseurs ibères pour les broutards français.

Recul des envois vers l’Italie

Les disponibilités limitées en broutards français et les envois dynamiques vers l’Espagne continuent de réduire les envois vers l’Italie.

D’après les Douanes, les exportations de broutards lourds vers l’Italie étaient en baisse de 19% en janvier, à 42 000 têtes, faute de disponibilités en France et sous l’effet de la concurrence espagnole. Une partie des broutards lourds ont en effet été réorientés vers l’Espagne. À l’inverse, les envois de femelles étaient en hausse, à 18 000 têtes (+33% /2023).

En revanche, sur les dernières semaines, d’après les données TRACES, les envois de bovins de tous types et tous âges vers l’Italie étaient au même niveau que l’année précédente, à 87 000 têtes.

Boom des bovins sud-américains au Maroc

Avec des cheptels en recul et malgré des hauts niveaux d’importation depuis l’Europe, les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée connaissent toujours un manque de viande. Ils se tournent donc vers des produits venant d’Amérique du Sud, dont les disponibilités sont plus élevées et les prix plus abordables (inférieur d’environ 1 $US/kg vif, soit 400 – 450 €/tête en moins).

Depuis deux ans, le Maroc et la Turquie ont fortement augmenté leurs importations de bovins vifs depuis l’Amérique du Sud. Ainsi, en 2024 :

  • 240 000 bovins uruguayens et 271 000 bovins brésiliens ont été importés par la Turquie (respectivement +30%, mais -24%/2023),
  • 41 000 bovins brésiliens ont été importés par le Maroc (×4,8 /2023).

La tendance s’est poursuivie en janvier 2025, avec :

  • 2 000 bovins brésiliens importés par l’Algérie (aucun en janvier 2024),
  • 22 000 bovins uruguayens et 20 000 bovins brésiliens importés par la Turquie (aucun en janvier 2024),
  • 14 000 bovins brésiliens importés par le Maroc (aucun en janvier 2024).

Ces nouveaux flux de vif, couplés à des importations de viande sud-américaine par ailleurs, pourraient avoir un effet sur la demande des pays tiers méditerranéens en bovins vifs européens.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Manque d’offre aux Pays-Bas 

La baisse de la production néerlandaise due au manque de veaux laitiers en début d’été tire les prix des veaux gras à la hausse 

Offre néerlandaise limitée faute de mises en place  

Les abattages de veaux de boucherie néerlandais étaient en baisse de 3% en décembre, avec 117 000 têtes (-4 000 têtes /2023), après un mois de novembre lui aussi en forte baisse (-20%/2023).  

En tonnage, la baisse est encore plus forte pour le mois de décembre :  -8% en téc /2023 (-1 500 téc). En têtes, 1 378 000 veaux abattus sur l’année. Les chiffres de 2024 sont recul de près de 28 000 têtes (-2,0% /2023) malgré un début d’année dynamique. L’année 2024 a totalisé ainsi 213 000 téc produites (-1,5% /2023 ou –3 000 téc).  

La baisse des abattages en fin d’année est notamment due au recul des importations de veaux laitiers en début d’été. En effet, entre mai et juin 2024, d’après les douanes, les Pays-Bas ont importé 31% de veaux vivants en moins qu’en 2023 à la même période, soit –66 000 veaux.

Les importations de veaux allemands ont nettement reculé en mai-juin (-28 000 veaux importés) du fait de la décapitalisation laitière en Allemagne.

D’après De Kalverhouder, l’approche de Pâques et le ramadan stimulent la demande. Dans un contexte de baisse des abattages de la fin 2024, cela fait grimper en flèche les prix.  

L’offre limitée faut grimper les cours aux Pays-Bas 

Depuis le début de l’année, les cours sont en nette progression, dans la prolongation de la fin d’année 2024. 

Ainsi, en semaine 11, le veau de boucherie néerlandais cotait 7,23 €/kg de carcasse, soit 1,45 € au-dessus de son niveau de l’année dernière. En un mois, son prix a augmenté de 18 centimes. 

Légère hausse des cours des veaux français 

Les cours des veaux de boucherie français ont légèrement augmenté en mars. L’écart se creuse avec les prix de 2024 qui avaient déjà entamé leur baisse saisonnière à cette période.  

En semaine 11, les cours étaient en hausse par rapport à l’an passé : 

  • Le veau rosé clair O élevé en atelier cotait 7,76 €/kg de carcasse (+49 cts /2024, +3 cts en un mois), 
  • Le veau rosé clair R élevé en atelier cotait 7,98 €/kg de carcasse (+46 cts /2024, +4 cts en un mois), 
  • Le veau rosé clair U élevé sous la mère cotait 10,35 €/kg de carcasse en moyenne glissante sur 4 semaines (+61 cts /2024, +8 cts en un mois) 

Recul des abattages depuis début 2025 

Après un mois de janvier en baisse de 7,8% /2024, les abattages de veaux de boucherie étaient à nouveau en retrait en février en France. 

Ainsi, en février, 79 000 veaux ont été abattus (-6 000 têtes /2024 ou -7,5%/2024), et 11 000 téc ont été produites (-6,7% /2024). Les poids carcasse des veaux étaient en légère progression par rapport à l’année dernière, à 144 kg. 

Coûts des intrants stables 

Les cours des aliments lactés sont restés relativement stables depuis début 2025. 

Les prix des aliments lactés restent stables en début d’année mais supérieurs à ceux de l’an passé à même époque. Ainsi en semaine 10, la cotation de la poudre de lactosérum doux était à 875 €/tonne, soit 17% de plus qu’en 2024, et 3% de plus qu’en début d’année. 

En semaine 11, la poudre de lait écrémé cotait 2 460 €/tonne (+5% /2024).  

L’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux en base 100 en 2020 s’établissait à 122,2 points, un niveau proche de l’année précédente (-1% /2024) mais en fort recul sur deux ans par rapport au pic de 2022-2023 (-14% /2023). 

L’IPAMPA autres aliments pour veaux (aliments fibreux) atteignait 125,6 points, soit -6% /2024 et -17% /2023. 

Côté énergie, les prix du gaz restaient élevés avec une légère croissance sur les dernières semaines. 

Par ailleurs, en décembre, l’indice de prix du propane s’établissait à 137 points en base 2020, en hausse de 7% par rapport à 2024. 

Viandes bovines » Veaux laitiers »

Les cours des veaux laitiers poursuivent leur ascension 

L’offre en veaux laitiers est toujours faible partout en Europe sous l’effet de la décapitalisation laitière généralisée. Par conséquence, les prix sont en forte hausse.

Poursuite de la hausse précoce des cours en France 

Après l’augmentation fulgurante de janvier, les cours des veaux laitiers se sont légèrement infléchis en février, puis ont repris leur ascension en mars. 

En semaine 11, les prix restaient à des niveaux largement supérieurs à ceux des années précédentes dans un contexte de raréfaction des animaux et de marché tendu depuis novembre 2024 : 

  • Les veaux mâles laitiers de 45 à 50 kg cotaient 179 €/tête, soit 95 € de plus qu’en 2024, 
  • Les veaux mâles laitiers de 50 à 55 kg cotaient 208 €/tête, soit 106 € de plus que l’année précédente, 
  • Les veaux mâles de type viande (croisés et allaitants) cotaient 348 €/tête (+98 € /2023). 

Le prix des veaux espagnols aussi en forte hausse

Comme en France, les cours des veaux laitiers espagnols ont poursuivi leur hausse entamée à l’automne. 

Ainsi, en semaine 10, le veau frison espagnol cotait 175 €/tête, un niveau fort supérieur aux deux années précédentes (+80 €/2024, +38 €/2023) et qui ne cesse de progresser (+13€ en 4 semaines). Historiquement le veau espagnol était plus cher que le veau français car plus âgé, mais en février l’écart entre les deux s’est nettement resserré et en mars l’écart a disparu du fait de la forte hausse du prix français.  

Les prix de la viande bovine sont particulièrement élevés en Espagne en raison de la demande forte du Maghreb durant le ramadan. Pour en savoir plus sur ces marchés, consultez notre article consacré aux jeunes bovins en Europe

Baisse des envois de veaux français 

Faute de disponibilités et du fait des niveaux de prix atteints en France, les exportations de veaux étaient en fort recul ce début d’année 2025. 

D’après les Douanes, 29 000 veaux ont été exportés en janvier 2025, en recul de 23% par rapport aux chiffres de 2024, soit -9 000 têtes. Les envois vers l’Espagne ont fortement régressé (-25%), de même que les expéditions vers l’Italie (-12%). 

Naissances en baisse en janvier 

À la suite d’une année 2024 en recul sous l’effet conjoint de la décapitalisation et de la FCO-3, les naissances de veaux laitiers étaient en net recul en ce début 2025. La cyberattaque visant l’ARSOE de Soual, continue de compliquer l’analyse des données de la BDNI. Néanmoins, les informations récemment recueillies hors de la zone touchée nous permettent d’estimer l’évolution des naissances laitières au cours des derniers mois. 

En janvier, autour de 250 000 veaux sont nés, soit entre 4,2% (estimations haute) et 3,8% (estimations basse) de moins qu’en 2024 (environ – 11 000 veaux /2024).