Abattages de gros bovins en recul, prix en hausse

Côté prix, les cours de tous les gros bovins finis progressent, portés par le recul de l’offre, dans un contexte sanitaire inquiétant en ferme. Côté coûts, l’IPAMPA recule modérément.

Le cours de la vache O progresse toujours

Les cours des vaches laitières poursuivent leur hausse, cependant à un rythme légèrement moins soutenu qu’il y a un mois (+16 centimes en quatre semaines pour la vache O, contre 33 centimes quatre semaines plus tôt). Les prix des réformes laitières augmentent toujours car elles sont peu nombreuses en France et Europe, avec la baisse des cheptels et un marché du lait porteur. En France, les bonnes conditions de pâturage et de fourrage et un prix du lait en hausse de 33 € /1000 L en avril sur un an, incitent les éleveurs laitiers à conserver leurs femelles.

La cotation française de la vache O atteignait donc 6,12 €/kg carcasse en semaine 24 (+30% /2024) et celle de la vache P flirtait avec les 6 €, du jamais vu, à 5,95 €/kg carcasse (+35% /2024).

Malgré cette hausse spectaculaire, les cotations françaises restent inférieures à leurs voisines européennes (voir notre article sur vaches en Europe).

Le prix de la vache U en France : toujours plus haut

Après avoir un peu fléchi suite au pic de prix de Pâques, les cours des meilleures vaches de race à viande sont repartis à la hausse, l’offre étant toujours limitée par le recul du cheptel allaitant. Par ailleurs, la raréfaction des réformes laitières et la hausse de leur prix pousse les abatteurs à augmenter les tarifs d’achat de tous les types de vaches. La cotation des vaches standard U atteignait donc 6,85 €/kg de carcasse en semaine 24 (+ 23 centimes en quatre semaines, +15% /2024).

La cotation de la vache R suivait la même tendance sur quatre semaines : +16 centimes, à 6,42 €/kg de carcasse en semaine 24 (+19% /2024).

Les prix des JB à contre-pied de la baisse saisonnière habituelle

Après un plateau en mars, les cotations des jeunes bovins français sont reparties à la hausse en avril et continuent de gagner quelques centimes chaque semaine. En effet, sur le marché européen, la production de jeunes bovins est en baisse, face à une demande ferme en UE, sur le pourtour méditerranéen et dans les Balkans.

La cotation française du jeune bovin U a donc gagné 8 centimes sur les quatre dernières semaines pour atteindre 6,57 €/kg de carcasse en semaine 24 (+23 % /2024). La hausse a été tout à fait similaire pour le jeune bovin R, à 6,41 €/kg en semaine 20 (+23% /2024). La cotation du jeune bovin O a progressé un peu plus vite, de 14 centimes dans le sillage des vaches laitières, à 6,04 €/kg (+27% /2024).

Dans les autres États membres, les cours augmentent plus fortement, sauf en Espagne où le JB R subit un léger revers depuis deux semaines après avoir dépassé le cours de tous les JB européens fin novembre (voir notre article dédié aux jeunes bovins en Europe).

Les abattages reculent

Après une baisse de 3% en tonnage sur les quatre premiers mois de l’année, les abattages poursuivent leur recul d’après les données hebdomadaires de Normabev.

Sur les semaines 21 à 24, le nombre de gros bovins abattus affiche un recul de 2% /2024. Certaines catégories sont en fort recul :

  • -9% en têtes pour les vaches laitières, avec un poids carcasse moyen nettement plus élevé que l’an passé : +3 kg,
  • -3% /2024 ou – 1 500 têtes pour les jeunes bovins de type viande, avec un poids moyen carcasse équivalent à l’an passé,
  • -3% également pour les jeunes bovins de type lait.

Au contraire, les abattages de vaches de type viande ont progressé un peu (+2% /2024) le poids carcasse progressant nettement, comme en vache laitière, de 3kg en un an, pour un âge à l’abattage inchangé. De même, les génisses de type viande ont davantage été conduites à l’abattoir (+1%) pour un âge à l’abattage en hausse d’environ un mois depuis le début de l’année, et un poids carcasse équivalent ces quatre dernières semaines, comparé à l’an passé.

La baisse de cheptel de reproductrices se poursuit

Au 1er mai 2025, la France comptait 3,417 millions de vaches allaitantes, soit -2,4% /2024 ou -83 000 têtes. Les génisses de type viande âgées de plus de 18 mois étaient en revanche plus nombreuses qu’il y a un an : +2,1% ou +33 000 têtes /2024, sans que l’on sache si elles sont destinées au renouvellement du cheptel ou à l’abattage. Une partie d’entre elles sont sans doute des génisses de reproduction ayant eu des problèmes de fertilité liés aux épizooties présentes depuis l’automne 2024.

Le nombre de vaches laitières était lui aussi en baisse au 1er mai, de 2,3% à 3,241 millions de têtes, soit -75 000 têtes /2024. Les génisses laitières de plus de 18 mois étaient aussi en recul (-2,5% ou -28 000 têtes /2024).

Le contexte sanitaire (MHE, FCO) impacte les élevages. De nombreuses naissances manquent (lien vers notre article broutards) et la mortalité est plus élevée en vaches comme en veaux et dans les deux cheptels (allaitant et laitier).

L’IPAMPA en légère baisse

L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) varie peu actuellement. En avril, il a légèrement diminué grâce au repli du prix de l’énergie, à 123,8 (-0,6% / mars 2025 et -2,1% /avril 2024). L’IPAMPA énergie et lubrifiants a reculé de 19% en un an, l’IPAMPA aliments achetés de -2,7% /2024, mais les engrais progressent (+4,9% /2024) ainsi que l’entretien et réparations du matériel et des bâtiments (respectivement +3,3% et +1,7%).

À noter, l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations. D’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.