Les prix continuent de croître en Europe   

Les prix des jeunes bovins continuaient d’augmenter au sein de l’UE, en raison du manque d’animaux. Les abatteurs italiens comme allemands peinent à trouver les animaux dont ils ont besoin.  

Les cours repartent à la hausse en Italie et poursuivent sur leur lancée en Allemagne.   

Le manque d’offre sur le marché européen conduit à une hausse des prix des jeunes bovins, contrant l’effet saisonnier du ralentissement de la demande qui traditionnellement oriente les cours à la baisse au printemps.   

  

En semaine 24, la cotation du jeune bovin charolais italien «prima Qualità» est repartie à la hausse à la bourse de Modène, gagnant 17 centimes en une semaine, à 7,34 €/kg de carcasse.   

La cotation du jeune bovin U allemand poursuit sa progression rapide. Elle a gagné 2,05 €/kg de carcasse depuis le début de l’année, atteignant les 7 € €/kg en semaine 24 (+41% /2024).   

Celle du jeune bovin U espagnol oscille autour de 7 €/kg depuis fin février après avoir enregistré une hausse spectaculaire, liée à la forte demande des pays du Maghreb.   

La cotation du jeune bovin U français semble à la traîne par rapport à ses voisines. À 6,5 €/kg de carcasse en semaine 24 (+23% /2024), elle n’a augmenté que de 61 centimes depuis le début de l’année (plus de détails dans notre article sur les gros bovins en France)

Les abattages allemands toujours à la baisse en ce début d’année 

Les prix allemands ont continué d’augmenter. Ils semblent dépasser les prix espagnols lors des dernières semaines. C’est que l’offre est très limitée en Allemagne, tant en jeunes bovins qu’en vaches de réforme, ce qui tire les prix vers le haut. Les abatteurs sont donc en forte concurrence pour l’approvisionnement en animaux et sont prêts à payer plus pour que leur outil de production ait une activité suffisante pour amortir les charges fixes. Les engraisseurs voyant les prix monter retiennent leurs animaux pour gagner quelques kilos et quelques euros, accentuant momentanément la pénurie, et ce d’autant plus que les veaux Fleckvieh sont particulièrement chers (voir l’article sur les veaux laitiers de mai 2025) et que les difficultés pour s’en procurer n’incitent pas les engraisseurs à vider leurs ateliers.  

  

Sur les 3 premiers mois de 2024, les abattages de jeunes bovins étaient en recul de 12% /2024 et de 19% /2023, à 109 000 téc. Les génisses sont également en baisse de 2%/2024 à 44 000 téc et les vaches de 3% à 80 000 téc.  

Italie : une demande de JB qui souffre de la hausse des prix 

En Italie, les sorties de jeunes bovins sont limitées par la faiblesse des disponibilités en broutards français depuis plus de deux ans.  

Sur les quatre premiers mois de l’année, 232 000 taurillons ont été abattus en Italie, en recul de 5% /2024. Par ailleurs, les abattages de génisses étaient stables par rapport à 2024, grâce au maintien des envois de femelles françaises lourdes pour compenser le manque de mâles. 

Pour pallier le manque d’offre, les abatteurs italiens se tournent vers les bovins finis importés et se trouvent obligés de diversifier les origines de ces bovins d’abattage compte tenu des effectifs limités dans chaque État membre. Depuis le début de l’année, 47 000 bovins finis ont été importés par l’Italie (+1% /2024). Environ 19 000 venaient de France d’après les douanes italiennes (= /2024), 10 000 de Slovénie (+43% /2024), 5 000 de Croatie (-24% /2024) et 4 000 de République Tchèque (+93%). Les importations de bovins finis depuis l’Espagne étaient en fort recul, les bovins espagnols ayant été happés par les pays du Maghreb. Les importations depuis la Hongrie, l’Irlande et d’autres pays de l’UE étaient également en hausse.