L’augmentation net des envois de broutards, en particulier vers l’Espagne, a fait grimper les prix. Les Espagnols sont prêts à acheter de plus en plus cher compte tenu de la demande à l’export. Dans un contexte de raréfaction des effectifs, les prix ont repris leur ascension.
Les cotations ont repris leur hausse effrénée en mai
En mai 2025, les prix des broutards ont continué de battre des records, l’offre réduite étant largement insuffisante face à une demande export renforcée. Pour certaines cotations, la hausse sur un an approche les 2 € /kg . Même les Charolais lourds, qui avaient connu une baisse saisonnière des prix en mars, liée à une offre plus élevée au printemps, repartent d’autant plus vite à la hausse.
Ainsi, durant la semaine 24 :
- Le Charolais U de 350 kg cotait à 5,73 €/kg (+1,85 € /2024) avec une hausse de 45 cts en quatre semaines.
- Le prix Charolais U de 450 kg cotait 5,50 €/kg (+1,72 € /2024) avec une hausse de 71 cts en quatre semaines.

- Le Limousin E de 350 kg a vu son cours gagner 40 centimes en 4 semaines à 5,45 €/kg (+1,50 € /2024).
- Le mâle croisé R de 300 kg a gagné 60 centimes en 4 semaines pour atteindre 5,45 €/kg (+1,95 € /2024).

Sur les marchés des femelles, les prix étaient également en forte hausse, à cause de l’offre en baisse et de la volonté de maintenir les achats de génisses côté italien. Les cotations s’établissaient en semaine 24 à :
- 4,80 €/kg pour la Charolais U de 270 kg (+1,40€ /2024) augmentant de 27 centimes en 4 semaines.
- 5,05 €/kg pour la Limousine E de 270 kg (+1,45€ /2024) qui était plus stables, avec 30 centimes de plus en 4 semaines.
Reprise des naissances en avril malgré l’impact du sanitaire
Pour la première fois depuis 10 mois, les naissances allaitantes étaient en hausse en avril (+1% /2024 à 311 000 têtes). Cependant, compte tenu du retard pris depuis plusieurs mois à cause de la situation sanitaire, les naissances allaitantes de la campagne 2024-2025 sont en recul de 189 000 veaux par rapport à la campagne précédente.

De fait, le cumul des naissances sur le début d’année 2025 atteignait seulement 1 262 000 veaux allaitants (-81 000 par rapport à 2024 soit -6,0%). Pour comparaison, les naissances laitières reculent nettement moins fortement (-2,9%).
Les effectifs de broutards de moins de six mois continuent de baisser
Les effectifs de mâles allaitants de moins de 6 mois étaient en forte baisse de 10% /2024 au 1er mai, avec 854 000 têtes. C’est la conséquence directe de la baisse des naissances sur les six derniers mois (-61 000 têtes nées entre octobre et mars/ oct 23-mars 24). C’est particulièrement visible sur les mâles charolais, qui ont connu une baisse de 47 000 veaux par rapport à 2024. Cette baisse des effectifs de mâles jeunes contribuera au maintien de prix élevés dans les mois à venir.

Les mâles de 6 à 12 mois étaient eux aussi en baisse par rapport à l’an dernier (-6%), avec 456 000 têtes.
Les envois vers l’Espagne toujours très élevés : les exports à l’équilibre
Au cours du mois d’avril (semaine 14 à 17), les envois de broutards ont légèrement augmenté avec environ 80 000 broutards expédiés (+3%/2024). Malgré un mois de janvier tirant à la baisse les chiffres de 2025, les envois semblent être repartis de plus belle avec trois mois consécutifs de hausse. Grâce à cela, le total des exports égale celui de 2024, en cumul sur quatre mois.

Vers l’Espagne, d’après les douanes françaises, les envois étaient en forte hausse depuis le début de l’année : +68%/2024, avec de nombreux broutards lourds (+126%/2024 pour les mâles de plus de 300 kg) et une bonne progression des animaux légers (+25%/2024 pour les mâles et femelles de 160-300 kg).

Vers l’Italie, les exportations françaises sont en baisse de 4% depuis le début de l’année. Les broutards mâles de plus de 300 kg, qui représentent la majorité des imports italiens, sont siphonnés par l’Espagne. En conséquence, les exports de mâles lourds vers l’Italie étaient en baisse de 12% par rapport à 2024 (-23 000 têtes). Pour contrebalancer en partie à cela, la France a exporté environ 16 000 femelles de plus de 300 kg, soit une hausse de 25% depuis le début de l’année par rapport à 2024.

Vers les pays tiers, les exportations restent stimulées par la hausse de la demande au Maroc et enTunisie. 2 000 têtes ont été envoyées vers chacun de ces deux pays sur quatre mois. Le Maroc et la Tunisie font face à la décapitalisation et ont besoin de broutards à engraisser pour maintenir leur production.

Au global depuis le début de l’année 2025, entre les semaines 1 et 24, 622 000 bovins vifs ont été exportés. Ce chiffre est en augmentation de 1% par rapport aux envois de 2024 (+3 000 têtes /2024) preuve que l’année 2025 est dynamique. Les envois en forte progression vers l’Espagne sont moteurs et compensent la baisse vers l’Italie.
