Le manque de disponibilités fait progresser les prix de tous les bovins en ce début d’année, en France comme dans toute l’UE. Le cheptel mère en France se repliait au 1er décembre un peu plus que les mois passés, affecté par les épizooties, tandis que d’autres grands pays producteurs (Irlande, Allemagne) voient leur cheptel décliner aussi. La consommation de viandes bovines a reculé sur 11 mois en France, bien que moins fort qu’en 2023. L’inflation a reflué avec même une déflation sur les produits alimentaires en décembre.
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Le prix des produits alimentaires en déflation
Dernière révision leEn novembre, la consommation a reculé un peu du fait d’abattages en retrait sur le mois. Les exportations de viande bovine comme les importations se sont maintenues au niveau de l’an passé. En décembre, l’inflation a continué de ralentir, avec même une réduction du prix de l’alimentaire comparé à un an auparavant.
Déflation sur les produits alimentaires en décembre
L’inflation a ralenti en France depuis le début de l’année 2024. L’indice des prix à la consommation harmonisé en UE (IPCH) pour la France est passé de 3,4% en rythme annuel en janvier 2024 à 1,8% en décembre. En décembre selon l’INSEE, l’indice du prix des produits alimentaires harmonisé s’est même réduit de 0,2% en rythme annuel (+0,1% un mois plus tôt). Certains produits diminuent mais l’indice harmonisé du prix des viandes bovines progresse encore doucement, de 1,5% sur un an, au moment des fêtes de fin d’année, contre +0,9% seulement un mois plus tôt.
La consommation de viande bovine reculait en novembre
En novembre, la consommation par bilan de viandes bovines s’est repliée de 3% comparé à novembre 2023. En effet, les abattages CVJA de gros bovins et veaux ont reculé de 3% (-4 000 téc). Les exports et les imports sont restés équivalents à ceux de l’année précédente à pareille époque.

D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable s’est établi à 122 000 téc en novembre (-3% ou -4 000 téc), portant le cumul à 1 306 000 téc (-2,3% /2023). Cependant, la consommation devrait se redresser un peu en décembre, les abattages ayant été beaucoup plus dynamiques sur le dernier mois de l’année.
La part d’import dans le disponible consommable était de 26% en novembre, comme en octobre. En cumulé de janvier à novembre 2024, la part d’import dans la consommation reste stable par rapport à 2023, à 25%.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.
Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.
Importations et exportations au même niveau qu’en novembre 2023
En novembre, les échanges de viandes bovines de la France ont été robustes. Les importations de viandes bovines réfrigérées, congelées et transformées se sont montées à 30 000 téc, un volume équivalent à celui de l’an passé. De même, les exports de novembre étaient quasi-équivalents à ceux de l’an passé à pareille époque, à 19 000 téc (+1% /2023).

Les imports de tous types de viande bovine cumulés sur onze mois se sont montés à 314 000 téc (-1% /2023). Les exports cumulés sur onze mois totalisent 210 000 téc (+10% /2023).
De janvier à novembre, les importations de viande bovine réfrigérée et congelée, uniquement, se sont effritées de 1% /2023. Elles ont progressé depuis le Royaume-Uni (+10% /2023) à 40 000 téc (dont des volumes probablement ré-exportés ensuite) et depuis des fournisseurs jugés à tarif attractif comme la Pologne (+13% à 33 000 téc) et l’Espagne (+5% à 20 000 téc). À l’inverse, les imports ont reculé depuis les fournisseurs historiques, aux plus gros volumes :
- Recul de 7% /2023 depuis les Pays-Bas, notre premier fournisseur, à 73 000 téc incluant du veau,
- Recul de 5% depuis l’Irlande à 54 000 téc,
- Et recul de 12% depuis l’Allemagne à 30 000 téc du fait du redressement de la consommation outre-Rhin.
Sur les dix premiers mois de l’année, les exports français de viande bovine réfrigérée et congelée, uniquement, ont bondi de 11% (+20 000 téc) par rapport au bas niveau de 2023, impacté par l’inflation en UE, et ont retrouvé leur niveau de 2022. Les envois cumulés progressaient légèrement vers l’Italie (+2% /2023 à 49 000 téc) et ont progressé vers toutes les autres destinations :
- l’Allemagne (+7% à 36 000 téc),
- la Grèce (+9% à 34 000 téc),
- les Pays-Bas (+7% à 32 000 téc),
- la Belgique (+14% à 21 000 téc).

Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.