Lait de vache

Hausse de la production mondiale de lait, repli des cours du beurre

La production de lait poursuit sa croissance dans la plupart des grands bassins, soutenue par l’Argentine et les États-Unis. Les cours du beurre s’orientent à la baisse, avec un recul plus marqué aux États-Unis et en Océanie. Dans l’UE, la collecte progresse, portée par l’Irlande, la Pologne, les Pays-Bas et la France, mais les prix affichent un léger repli. En France, la collecte estivale est restée bien orientée et le prix du lait a poursuivi sa progression, mais des incertitudes pèsent sur 2026.

Lait de vache » Collecte laitière »

Été porteur pour la production laitière, incertitudes pour la suite

Après un printemps favorable à la production, la collecte laitière française a poursuivi sa progression cet été. Si le prix du lait s’affiche en légère hausse, les doutes planent sur 2026.

Une collecte sous le signe du redressement

En juillet 2025, la collecte laitière française a poursuivi sa progression (+0,6% /juillet 2024). Et, selon les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer, le mois d’août aurait été marqué par une nette hausse des volumes collectés, proche de 3%.

Après un début d’année perturbé par les épisodes sanitaires, le printemps a offert des conditions idéales pour la mise à l’herbe des vaches. Le recul du prix des concentrés a également soutenu la production. Les perspectives restent baissières pour les prix des aliments pour animaux. Si les coups de chaleur de fin juin – début juillet et mi-août ont pesé sur les troupeaux et les pâturages, les éleveurs ont su réagir rapidement. Bâtiments désormais mieux adaptés à la chaleur, affouragement : autant de leviers qui ont permis de maintenir une dynamique positive. Les ensilages d’herbe récoltés en 2025 s’avèrent d’excellente qualité.

En région, la collecte a affiché une belle vitalité en Bretagne (+2,5% en cumul sur 7 mois), en Normandie (+1,8%), en Occitanie (+3,2%) et en Auvergne-Rhône-Alpes (+1,3%).  A l’inverse, les régions Grand-Est (-6,3%), Bourgogne-Franche-Comté (-2,3%) et Hauts-de-France (-1,7%), touchées par la FCO (fièvre catarrhale ovine), accusent un fort recul. Une reprise semble toutefois perceptible en Bourgogne-Franche-Comté depuis mai.

Autre fait marquant de l’été, l’arrivée de la FCO en Bretagne, Pays de la Loire et Normandie dès la fin juin, suivie d’une propagation rapide en juillet. La vaccination a été partielle sur ces territoires et de nombreux troupeaux ont été touchés. Si l’impact n’apparaît pas encore dans les chiffres de juillet et août, un recul de la collecte pourrait se faire sentir dans les prochains mois.

La hausse du rendement laitier des vaches s’est accélérée depuis 2024 en France. Elle s’est poursuivie en 2025. Elle a cependant été freinée par le Grand-Est et la Bourgogne-Franche-Comté, où la FCO a pesé sur les performances des troupeaux. Ces tout derniers mois, le recul semble s’être stoppé en Bourgogne-Franche-Comté.

Une progression mesurée du prix du lait

En France, le prix du lait est en légère progression ces derniers mois. Pour un lait standard (38 g/l de TB et 32 g/l de TP), le prix a atteint 490 €/1 000 litres en juillet 2025. Ce prix est supérieur de 28 € à celui de juillet 2024.

D’après l’observatoire de l’Éleveur Laitier, le prix devrait progresser légèrement en août et se stabiliser en septembre.

Une interrogation majeure demeure pour 2026 : le rebond actuel de la production mondiale, conjugué au recul du prix du beurre, pourrait peser sur les marchés (pour plus d’informations, voir nos articles sur le marché du beurre et la production laitière mondiale). Quelle en sera l’incidence sur le prix du lait en France ?

Stabilisation de l’IPAMPA, hausse de la marge MILC

Les charges en élevages, d’après l’IPAMPA lait de vache (qui représente 50% des coûts de production), se sont stabilisés en juillet 2025 d’un mois sur l’autre (-0,1%) et ont diminué de 1,8% / juillet 2024. Sur un an le recul est toujours marqué pour le poste aliment acheté (-5,9% /2025), pour l’énergie (-11%) mais en hausse pour les engrais (9,5%). La plupart des autres charges incluses dans l’IPAMPA sont stables.

La marge MILC, estimée à 248 €/1 000 l en juillet, a progressé de 6€ en un mois sous l’effet d’une hausse du produit lait, d’une augmentation du produit de la vente des animaux et d’une stabilité des charges. La MILC a augmenté de 72€/1000 l sur un an. Le produit lait a progressé de 26€, les coproduits viande ont augmenté de 39€, tandis que les charges se sont réduites (-7€).

Fabrications dynamiques, contrastes selon les produits

Portées par le rebond de la collecte observé au printemps et en été, les fabrications laitières ont été dynamiques. La progression est particulièrement marquée pour le beurre, en hausse depuis plusieurs mois (+4% en juillet 2025 /juillet 2024), ainsi que pour la poudre maigre (+4%), et les poudres conditionnées (+13%, essentiellement des laits infantiles). Elles sont restées stables en yaourts, fromages et crème conditionnée. En revanche, les fabrications de lait conditionné poursuivent leur repli (-1%), reflet d’une consommation toujours orientée à la baisse.

Le dynamisme des fabrications accompagne une consommation des ménages globalement soutenue en produits laitiers, malgré un fléchissement observé entre mi-avril et mi-juillet. Les ventes de crème, d’ultra-frais et de fromages restent bien orientées, tandis que celles de lait conditionné poursuivent leur repli. Après un net recul sur la première partie de l’année, les ventes de beurre se redressent sensiblement depuis août.

À l’inverse, les débouchés à l’export ont nettement reculé. Sur les sept premiers mois de l’année, les volumes exportés affichent un repli de 8,3% en équivalent lait. La contraction concerne l’ensemble des produits laitiers, à l’exception notable des fromages (+2%) et des yaourts (+4%). Certaines catégories tirent particulièrement leur épingle du jeu : les fromages à fondre (+18%), les fromages frais (+10%) et les fromages râpés (+8%). Le beurre se distingue par un repli de 14% à l’export, marqué par une forte chute des expéditions en vrac (-26%), compensée partiellement par la hausse des ventes de beurres conditionnés (+7%).

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Progression de la collecte européenne, perspectives de prix en recul

La collecte laitière européenne progresse, portée notamment par l’Irlande, la Pologne, les Pays-Bas et la France. Le prix moyen pondéré du lait dans l’UE recule légèrement, sous l’effet des baisses observées en Pologne et en Irlande.

Hausse de la collecte européenne

En juillet 2025, la collecte laitière européenne a affiché une belle progression (+1,3% /juillet 2024). La collecte a augmenté dans les principaux pays producteurs européens à l’exception de l’Allemagne où la production recule depuis un an. En juillet, le recul s’est porté à 0,8% /juillet 2024. La hausse est modérée en France (+0,6%) et aux Pays-Bas (+0,9%), plus marquée en Italie (+2,0 %) et en Pologne (+2,5 %), et très soutenue en Irlande (+11,2 %).

En cumul sur l’année, la collecte européenne est stable (+0,1% /2024). En MSU, elle affiche une hausse de 0,8%.

Le prix moyen pondéré du lait de vache dans l’UE d’après le MMO (Milk Market Observatory) s’est établi à 528 €/t en juillet 2025. Il est en léger retrait depuis le début de l’année. Rappelons que ce prix est basé sur le prix moyen mensuel réel du lait de chaque pays pondéré par les volumes de collecte de chaque pays. Si les prix se sont maintenus ou ont légèrement progressé dans la plupart des pays, le recul du prix européen s’explique principalement par la baisse enregistrée en Pologne et en Irlande.

Baisse de la collecte en Allemagne et perspectives de prix en retrait

En juillet 2025, la collecte de lait en Allemagne a de nouveau reculé (-0,8% /juillet 2024), prolongeant ainsi une tendance à la baisse qui dure depuis un an. En cumul depuis le début d’année, le recul a atteint -1,8% /2024. Les conséquences de la FCO et la diminution du cheptel laitier semblent être les principaux facteurs explicatifs. À noter qu’en août, une reprise de la collecte a été observée.

Le prix du lait a légèrement progressé depuis le début d’année. Pour un lait standard (38 g/l de TB et 32 g/l de TP), le prix a atteint 523 €/1 000 litres en juillet 2025. Ce prix est supérieur de 70€ /juillet 2024.

Cependant, des experts allemands (ZMB) anticipent une baisse des prix payés aux producteurs. Une faible demande en produits laitiers se conjugue à une offre plus abondante. Les prix du beurre reculent, ce qui laisse présager une diminution du prix du lait payé aux éleveurs d’ici la fin de l’année.

Tendance à la baisse de la collecte aux Pays-Bas

En juillet 2025, la collecte de lait aux Pays-Bas a rebondi (+0,9% /juillet 2024). Néanmoins, sur l’ensemble de l’année, la tendance reste baissière, avec un recul cumulé de 0,9% /2024.

Les réglementations environnementales ont conduit à l’arrêt de nombreuses exploitations laitières et à la réduction du cheptel dans les exploitations. Depuis les années 1990, les Pays-Bas bénéficiaient d’une dérogation spéciale : leurs éleveurs pouvaient épandre jusqu’à 250 kg d’azote/ha sous forme de lisier bovin, alors que la limite européenne standard est de 170 kg/ha. Mais en raison de la pollution de l’eau (excès de nitrates dans les nappes et cours d’eau), la Commission européenne a décidé de mettre fin progressivement à cette dérogation (2023-2026). De nombreux éleveurs ont dû réduire le nombre de vaches, soit pour respecter les plafonds phosphates/azote, soit parce que la surface d’épandage autorisée ne suffit plus. Le gouvernement a proposé en 2022-2023 un plan d’achat volontaire des fermes (avec des primes élevées pour encourager l’arrêt).

Parallèlement, la fièvre catarrhale ovine (FCO) a affecté la production pendant plusieurs mois. Aujourd’hui, la maladie est très peu présente dans le pays.

Le prix du lait a légèrement progressé depuis le début d’année. Il a atteint 568 €/1 000 litres en juillet 2025 (prix garanti par Friesland Campina). Ce prix est supérieur de 88€ à celui de juillet 2024.

Toutefois, compte tenu des tendances du marché, un recul du prix du lait est attendu dans les prochains mois.

Net rebond de la collecte en Irlande

En juillet 2025, la collecte de lait en Irlande s’est envolée (+11,2% /juillet 2024). En cumul depuis le début d’année, la hausse a atteint 8% /2024. Le secteur laitier irlandais reste particulièrement sensible aux conditions climatiques, en raison de sa dépendance aux systèmes basés sur le pâturage. La faible performance enregistrée en 2023 et 2024 s’expliquait principalement par le recul du cheptel laitier et par des conditions météorologiques défavorables au printemps et en été.

Les réglementations environnementales croissantes constituent une préoccupation majeure pour les producteurs irlandais. La réduction des densités animales imposée par les restrictions sur l’azote pourrait peser fortement sur la production laitière. L’Irlande est le seul État membre de l’UE à demander une prolongation de sa dérogation sur l’azote après 2025. Selon Teagasc, l’organisme public de recherche et de conseil agricole, la fin de cette dérogation pourrait réduire la production laitière d’environ 15%.

Le prix du lait est en recul depuis le début d’année. Il a atteint 487 €/1 000 litres en juillet 2025. Ce prix reste supérieur de 30 € /juillet 2024. Cette baisse s’inscrit dans un contexte de hausse de la production mondiale de lait.

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Poursuite du rebond de la production mondiale de lait

La production de lait poursuit sa progression dans les principaux bassins de production, à l’exception de l’Australie. La hausse est notamment portée par l’Argentine et les États-Unis. En juillet 2025, l’offre laitière cumulée des principaux exportateurs mondiaux était en hausse sur un an pour le 12ème mois consécutif.

Le redressement de la production impulsé notamment par les États-Unis

En juillet 2025, la production cumulée de lait des six premiers exportateurs mondiaux de produits laitiers (Argentine, Australie, Biélorussie, États-Unis, Nouvelle-Zélande et UE-27) était en hausse sur un an pour le 12ème mois consécutif (+1,2% /2024). Seule la collecte de l’Australie était à nouveau en baisse.

La collecte au sein de l’UE-27 continuait d’osciller entre hausses et baisses limitées. En juillet 2025, elle affichait une hausse à 12,6 Mt (+1,2% /2024). En cumul sur sept mois, elle restait relativement stable, à 87,2 Mt (+0,1% /2024).

Dynamisme de la production étasunienne

Aux États-Unis, depuis le début de l’année civile, la production laitière n’a cessé de progresser sur un an. En juillet 2025, elle enregistrait une hausse pour le 7ème mois consécutif, atteignant 8,88 millions de tonnes (+3,4% /2024).

Si le prix du lait payé aux producteurs s’est replié au premier semestre 2025, c’est également le cas du coût alimentaire. Malgré un léger repli, le niveau de marge sur coût alimentaire aux États-Unis est resté incitatif pour soutenir le niveau de production.

Cette hausse de production de lait aux États-Unis résulte notamment d’un taux de réforme toujours plus faible dans les élevages. En juillet 2025, le pays comptait 9,485 millions de vaches laitières (+1,7% /2024), niveau inédit depuis juin 2021.

Enfin, la production laitière des États-Unis n’est plus entravée par l’influenza aviaire hautement pathogène. Aucun signe de rebond épizootique n’a été observé à la mi-septembre 2025, alors que le nombre de foyers avait été conséquent en 2024, en particulier à l’automne.

La collecte rattrape son retard en Argentine

La collecte de lait en Argentine a été affectée par plusieurs années consécutives de sécheresses et de crises économiques poussant certains éleveurs à réformer pour faire de la trésorerie. En 2025, les conditions météorologiques plus favorables et les meilleurs coûts d’alimentation et marges contribuent à l’augmentation de la production laitière en Argentine comme dans de nombreux pays d’Amérique du Sud. Après plusieurs mois de rattrapage partiel, la collecte laitière argentine a fini par dépasser en juillet 2025 le niveau des campagnes précédentes. Elle a atteint 971 000 tonnes (+7% /2024), mois de juillet le plus haut depuis juillet 2015. En cumul sur les 7 premiers mois de l’année, le volume collecté flirtait avec les 5,8 Mt (+10% /2024 mais -3%/2023).

Hausse limitée pour le démarrage de la campagne en Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, la campagne laitière 2024/25 a été particulièrement dynamique. Le début de la campagne 2025/26, entamée en juin 2025, restait marqué par une hausse sur un an. Après un mois de juin particulièrement dynamique (+14,5% / 2024 à 261 000 t), la progression de la production en juillet était plus mesurée (+0,6% à 312 000 t). En matière sèche utile (MSU), les hausses sur un an étaient plus marquées en juin (+17,4% à 24 000 t) comme en juillet (+2,4% à 28 000 t). En volume de lait comme en MSU, les niveaux atteints en 2025 constituent des records absolus pour des mois de juin et de juillet.

Les prix pratiqués en Nouvelle-Zélande sont particulièrement incitatifs pour les producteurs. Après un prix record pour la campagne 2024/25 annoncé désormais à 10,15 NZ$/kg MS, Fonterra confirmait fin août des niveaux de prix élevés pour la campagne 2025/26. Le groupe prévoit désormais de verser un prix de 10 NZ$/kg MS, avec une fourchette comprise entre 9 et 11 NZ$/kg MS.

La production australienne à la peine

La dynamique de production restait différente en Australie, où les principaux bassins laitiers restent affectés par la multiplication des aléas climatiques. La production de lait en Australie est désormais inférieure aux bas niveaux des campagnes précédentes après un redressement éphémère durant la campagne 2023/24 (de juillet 2023 à juin 2024) et le début de la campagne 2024/25, jusqu’en octobre 2024. Depuis, la production est globalement orientée à la baisse. En juillet 2025, la production laitière australienne atteignait seulement 573 000 t (-4% /juillet 2024), point bas historique pour un mois de juillet.

D’après le Bureau of Meteorology du gouvernement australien, les déficits pluviométriques depuis le début de l’année, se sont atténués en ampleur et en intensité dans l’ouest de l’Australie-Occidentale, mais ont généralement persisté dans le sud-est de l’Australie, où se concentre une grande partie de la production laitière. Et dans certains États du sud et de l’est, les réserves d’eau ont diminué jusqu’à 50% par rapport à la même période l’an dernier.

A la veille du printemps australe, les prévisions météorologiques pour le début de la campagne 2025/26 (de juillet 2025 à juin 2026), publiées par le Bureau of Meteorology le 4 septembre dernier tablent sur des précipitations supérieures à la moyenne dans une grande partie de l’est de l’Australie, et des températures diurnes supérieures à la moyenne dans les régions nord et sud-est. Le risque de sécheresse reste toutefois élevé. Ainsi, Dairy Australia a mis en avant sur son site les informations et ressources pour aider les producteurs laitiers à se préparer au printemps en période de sécheresse.

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Les cours du beurre se replient

Les cotations du beurre sont globalement orientées à la baisse. Cette tendance est plus marquée aux États-Unis et en Océanie qu’en Europe. Les exports étasuniens à prix compétitifs se sont renforcés. Les importations européennes ont augmenté.

Les cours du beurre en retrait

Alors que les dynamiques ont été divergentes sur la première moitié de 2025, les cotations du beurre sont désormais orientées à la baisse chez les principaux exportateurs alors que les disponibilités sont plus importantes. En août 2025, les cours étasuniens du beurre ont affiché un net recul sur un mois (-9% /juillet 2025 et -31% /août 2024, à 4 338 €/t). En Nouvelle-Zélande, si la demande à l’export a longtemps soutenu les cours, la progression de l’offre sur le marché international pèse désormais sur les prix. La cotation du beurre y était en recul marqué (-4% /juillet 2025 mais +2% /août 2024, à 6 245 €/t). La baisse était moins forte pour l’UE (-2% /juillet 2025 et +2% /août 2024, à 7 137 €/t), où les importations ont nettement progressé tout comme, récemment, les fabrications.

Jusqu’ici, la compétitivité relative des cours du beurre étasunien en euro avait été accentuée par le recul de la valeur du dollar des États-Unis face aux incertitudes soulevées par la politique commerciale du président Trump. Entre janvier et juillet 2025, la valeur du dollar US avait reculé de plus de 11% par rapport à l’euro. Entre juillet et août 2025, la valeur du dollar étasunien en euro est cependant restée relativement stable.

Plus de fabrications, plus d’export et moins de stocks aux États-Unis

Le dynamisme de la collecte aux États-Unis et la progression du taux butyreux participent depuis le début de l’année à la hausse des fabrications de beurre. Sur le premier semestre 2025, la production de beurre a atteint le niveau record de 574 000 tonnes (+24% /2nd semestre 2024 +5% /1er semestre 2024). Au 2nd semestre 2024, les États-Unis avaient manqué de beurre, ce qui avait tiré à la hausse les prix. Mais dès la fin de 2024, les disponibilités sont devenues plus importantes alors que la demande intérieure reculait.

Ce déséquilibre a ainsi entraîné le repli des prix de gros du beurre aux États-Unis à partir du dernier trimestre 2024. L’écart entre le prix de gros étasunien et les prix internationaux a ainsi nettement progressé alors que la demande mondiale restait soutenue début 2025. En moyenne entre janvier et juillet 2025, l’écart entre le prix de gros étasunien et le prix FOB au départ d’Océanie était de 2 140 US$/ tonne, le prix étasunien étant inférieur de 29%.

L’attractivité du marché export a ainsi nettement progressé pour les opérateurs étasuniens comme l’intérêt des acheteurs pour le beurre originaire des États-Unis. Et le repli du dollar des États-Unis face à de nombreuses autres monnaies a accentué ce mouvement.

En juillet dernier, près de 8 400 tonnes ont ainsi été expédiés depuis les États-Unis, un record mensuel (x3,1 /juillet 2024). Et en cumul sur les sept premiers mois de 2025, les exportations étasuniennes de beurre ont atteint le niveau record de 39 400 tonnes (x2,2 /2024). Le principal client restait le Canada (40% des volumes, +64% /2024), devant le Mexique (16% des volumes, +6% /2024).

Dans le même temps, avec des disponibilités relativement importantes, les importations de beurre des États-Unis ont reculé. Jusqu’ici importateurs nets de beurre, les États-Unis sont désormais exportateurs nets.

En cumul sur les sept premiers mois de 2025, les importations étaient légèrement inférieures à 30 500 tonnes (-21% /2024). Celles en provenance de l’UE-27 ont chuté de près de 35%. L’UE fournissait encore près de 41% du beurre acheté par les États-Unis. Mais l’Irlande a vu ses exportations de beurre vers les États-Unis baisser de plus 38%, ramenant sa part de marché à 33% contre plus de 42% sur la même période de 2024.

Malgré un niveau de fabrication record, le pic annuel des stocks commerciaux de beurre au mois de mai 2025 était en retrait sur un an (-4% /2024, à 165 000 tonnes). Les stocks, en baisse saisonnière, étaient encore en recul sur un an en juillet (-6% à 150 000 tonnes).

La progression des importations européennes a été marquée

Avec une offre en hausse, notamment en Nouvelle-Zélande, et des fabrications européennes limitées en début d’année, les importations européennes ont nettement progressé. D’après les données de la DG Taxud (ou DG Fiscalité et Union Douanière), les importations européennes de beurre et butteroil ont atteint 34 600 tonnes en cumul sur les 36 premières semaines de l’année (x2,8 /2024), un record.

Pour la première fois, la Nouvelle-Zélande est devenue le premier fournisseur de l’UE (x9 /2024 à 11,6 kt), devant le Royaume-Uni (+7% à 10,5 kt), partenaire historique. L’Ukraine se positionne en troisième fournisseur (x9 à 5,4 kt). Ces trois partenaires bénéficient d’un accès préférentiel au marché européen.

Autre fait notable, l’arrivée des États-Unis sur le marché de l’UE avec des quantités significatives : 1 700 tonnes de beurre ont été expédiés vers l’UE sur la période faisant du pays le quatrième fournisseur de l’UE.

Les importations originaires de Nouvelle-Zélande ont largement bénéficié de la progression des contingents ouverts à la suite de la mise en œuvre de l’accord de libre-échange UE/Nouvelle-Zélande. Entre le 1er janvier et le 1er juin 2025, près de 80% du contingent à droit de douane réduit de 6 428 tonnes de beurre ouvert à la Nouvelle-Zélande avait déjà été rempli.

Depuis le milieu de l’été, il semble que le rythme des importations ait ralenti. Après un pic d’importation flirtant à 1 600 tonnes/semaine entre les semaines 25 et 30, les achats étaient désormais inférieurs à 400 tonnes semaines depuis la semaine 35.

Les fabrications de beurre lors du premier semestre 2025 au sein de l’UE-27 ont rebondi (+2,4% /2024 à 1,12 million de tonnes), sous l’effet des bons prix du beurre en début d’année. Les quatre premiers producteurs de beurre ont accru leurs fabrications : Allemagne (+4,7% à 268 kt), France (+1,6% à 216 kt), Irlande (+4,7% à 137 kt) et Pologne (+3,4% à 137 kt). Au sein du top 5, seuls les Pays-Bas ont vu leur production reculer fortement (-11% à 57 kt).

En France, l’offre qui est désormais plus abondante commençait à peser sur les cours à la fin de l’été. D’après ATLA, la cotation du beurre pour les contrats passés sur le marché spot atteignait 6 320 €/tonne en semaine 36, en baisse sur un mois (-12%). Ce niveau est désormais inférieur aux niveaux élevés de 2022 et 2024 (-19% /2024 et 16% /2022).

Lors de l’enchère du 16 septembre sur le Global Dairy Trade, le prix du beurre échangé sur la plateforme était en retrait pour la 6ème enchère consécutive. L’évolution des cours du beurre dépendront notamment de la dynamique de la campagne laitière qui débute actuellement en Nouvelle-Zélande et des choix des industriels dans l’utilisation du lait.