Lait de vache

Reprise timide de la collecte française et consommation dynamique

En France, exception faite du bio, la collecte laitière est repartie à la hausse au printemps grâce notamment à une météo favorable. Les ventes de produits laitiers en magasins demeurent solides. Toutefois, les produits laitiers bio restent sous pression, bien que certains segments montrent des signes de reprise. Aux États-Unis, les cours du beurre se sont jusqu’ici dépréciés. La compétitivité des produits US a été amplifiée par une parité euro/dollar favorable qui a stimulé les exportations de beurre. Ce dynamisme a finalement conduit à un redressement récent des cours du beurre.

Lait de vache » Collecte laitière »

Production laitière : entre reprise timide et incertitudes

La collecte laitière française est repartie à la hausse au printemps portée par une météo favorable et des conditions d’alimentation propices. Mais l’été semble plus incertain. En parallèle, la filière bio poursuit son repli, fragilisée par un contexte économique peu incitatif et des arrêts d’activité.

Un printemps porteur pour la collecte laitière, un été plus incertain

En avril 2025, la collecte laitière française a rebondi de 1% /avril 2024, rompant avec la tendance baissière amorcée depuis décembre dernier. Et, d’après les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer, cette reprise se poursuivrait au mois de mai (+1,2% /2024).

Le pic printanier de collecte est plus haut qu’en 2024 avec une mise à l’herbe qui s’est déroulée dans de bonnes conditions. Les fourrages d’herbe récoltées en 2025 sont de bonne qualité et permettent une bonne complémentation à l’auge. Par ailleurs, le niveau attractif du prix des aliments (en filière conventionnelle) contribue à soutenir la productivité laitière.

Malgré ce redressement global, la dynamique reste contrastée selon les territoires. La France demeure en effet divisée : l’Ouest bénéficie d’une conjoncture favorable, tandis que le Nord et l’Est voient leur production fortement pénalisée par les conséquences de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Les régions Bourgogne–Franche-Comté et Grand Est demeurent particulièrement touchées, avec des baisses respectives de 2,2% et 4% en avril, puis de 2,3% et 5,7% en mai. Les reculs sont un peu moins marqués dans les Hauts-de-France et le Centre–Val de Loire. La FCO affecte notamment la productivité laitière des vaches. L’évolution des rendements laitiers apparents laisse apparaitre un net recul dans le Grand Est et en Bourgogne–Franche-Comté, tandis qu’une bonne dynamique est observée dans l’Ouest.

Ce rebond de la collecte intervient dans un contexte de recul marqué du cheptel laitier. Au 1er mai, celui-ci s’élevait à 3,24 millions de têtes, en recul de 2,3% /2024.

Les perspectives pour le mois de juin apparaissent plus incertaines. Les épisodes de fortes chaleurs et le début de sécheresse en cours pourraient peser sur les volumes collectés. Ces conditions météorologiques risquent d’affecter les prairies et de compromettre la constitution des futurs stocks de maïs fourrages. Néanmoins, la bonne tenue du prix du lait et le faible coût des aliments en filière conventionnelle pourraient atténuer en partie ces effets.

Maintien d’un prix du lait ferme

En France, le prix du lait reste à un niveau soutenu. Pour un lait standard (38 g/l de TB et 32 g/l de TP), le prix a atteint 481 €/1 000 litres en avril 2025. Ce prix, stable depuis le début de l’année, est supérieur de 33 € à celui d’avril 2024.

La bonne tenue du prix du lait devrait se poursuivre dans les prochains mois, portée par une collecte sous tension et une demande intérieure bien orientée.

Les charges en élevages, d’après l’IPAMPA lait de vache (qui représente 50% des coûts de production), ont légèrement reculé en avril 2025 d’un mois sur l’autre (-0,7%) et ont diminué de 2,5% /avril 2024. Sur un an, le recul est très marqué pour le poste aliment acheté (-4,1% /2024) et surtout l’énergie (-17,7%). En revanche, le poste engrais a enregistré une hausse (+4,9%). La plupart des autres charges incluses dans l’IPAMPA sont en augmentation, à l’exception du matériel. Par ailleurs, certaines charges non couvertes par l’IPAMPA, telles que les travaux réalisés par des tiers ou encore le coût de la main-d’œuvre, continuent de progresser.

La marge MILC, estimée à 214 €/1 000 l en avril, a gagné 3 € en un mois portée par l’augmentation du produit de la vente des animaux et un léger recul des charges. La MILC a augmenté de 64 €/1000 l sur un an. Le produit lait a progressé de 32 €, les coproduits viande ont augmenté de 22 €, tandis que les charges se sont réduites (-10€).

Une collecte de lait bio toujours en repli

Depuis le début de l’année, la collecte de lait bio en France poursuit la baisse entamée en 2023. En avril, le recul a atteint 3,1% /avril 2024. Sur quatre mois, la collecte a décroché de 7,6% /2024. Si la production moyenne par ferme est en progression, la baisse globale de la collecte s’explique par les cessations d’activité en lait bio. En avril, le nombre de livreurs bio recensés par FranceAgriMer s’élevait à 3730, en recul de 6,9% sur un an. Le faible écart de prix entre le lait biologique et le lait conventionnel ne favorise pas la production de lait bio. A cela s’ajoute un coût de l’aliment attractif en conventionnel et prohibitif en bio.

Les fortes chaleurs et la sécheresse actuelles devraient peser sur la production bio à venir, en cas de dégradation des prairies et des rendements de maïs fourrage. D’autant que le recours à l’achat d’aliments est peu envisageable au regard du cout très élevé en bio.

Lait de vache » Consommation »

Une consommation de produits laitiers dynamique, des signaux encourageants en bio ?

Les achats de produits laitiers en magasins restent porteurs. Les produits laitiers bio enregistrent un nouveau repli, bien que certains segments montrent des signes de reprise.

Des achats des ménages de produits laitiers toujours bien orientés

Sur les cinq premières périodes de l’année 2025 (cumul à P5, du 1er janvier au 18 mai), les achats de produits laitiers en magasins sont restés bien positionnés. En équivalent lait, ils ont progressé de 0,3% /2024. Hormis la dernière période marquée par un repli, les volumes vendus ont augmenté sur les autres périodes.

Les ventes de lait conditionné poursuivent leur recul structurel. En 12 ans, les ventes en magasins se sont contractées de 26%. Alors qu’elles représentaient 20% des ventes de produits laitiers en magasins en 2013 en équivalent lait, elles ne représentent désormais que 14% des ventes sur ce début d’année 2025.

Du côté du beurre, les ventes en magasins sont stables depuis près de deux ans, malgré une légère baisse ces derniers mois. Depuis 2013, elles ont diminué de 9%. Les produits ultra-frais ont également vu leurs ventes reculer (-10% en 12 ans). Après avoir longtemps baissé, les volumes vendus se sont stabilisés en 2022 et 2023, avant d’amorcer une reprise depuis 1 an. Cette croissance est portée notamment par les yaourts à pâte douce (texture souple, onctueuse, type yaourts brassé, velouté), les aromatisés et les yaourts à boire.

Deux familles de produits laitiers continuent d’enregistrer une progression soutenue : la crème et le fromage, avec chacun une hausse des volumes de 12% /2013. Les ventes de crème se partagent entre les crèmes fraîches et les crèmes UHT avec une dynamique marquée pour les crèmes légères. Pour les fromages, les tendances varient selon les types : les pâtes molles sont en repli (–19% depuis 2013), tandis que les pâtes pressées cuites et non cuites progressent (+15%). Ce sont les pâtes fraîches salées (type mozzarella) qui ont enregistré la plus forte croissance, avec une envolée de +80% sur la période.

Des produits laitiers bio en recul en magasins généralistes mais des signes de reprise

Sur les cinq premières périodes de 2025, les ventes de produits laitiers biologiques en magasins généralistes poursuivent leur recul, bien que celui-ci soit moins prononcé que lors des années précédentes. Par ailleurs, certains segments montrent des signes de redressement. C’est notamment le cas des produits ultra frais, dont les ventes se maintiennent globalement en cumul depuis janvier et enregistrent même une progression sur les dernières périodes. De même, la crème biologique connaît une croissance modérée, avec une hausse de 1% en cumul depuis le début de l’année. En revanche, les autres catégories de produits bio continuent de baisser, affichant un recul compris entre 4% et 5%.

À noter que le lait conditionné bio représente désormais moins de 10% des ventes totales de lait conditionné en magasins généralistes. La part de marché des différents produits laitiers bio, qui a fortement diminué, semble désormais se stabiliser.


Lait de vache » Marché des produits laitiers »

Après la baisse des prix du beurre étasunien, quelles perspectives ?

Dans le sillage d’une hausse des fabrications et d’une bonne anticipation des stocks en 2024, les cours du beurre aux États-Unis se sont dépréciés. La compétitivité du beurre étasunien, amplifiée par une parité euro/dollar favorable, soutient les exportations. Les cours ont toutefois rebondi récemment.

Le cours du beurre étasunien en net repli jusqu’en avril

Avec une anticipation des achats au 1er semestre 2024 et des fabrications en hausse, les cours du beurre aux États-Unis se sont repliés à partir du 2nd semestre 2024, repassant sous les 5 000 €/t en mars 2025. Il s’agit d’une première depuis juin 2023 avec cependant une parité euro/dollar affectée par la politique internationale menée par Trump. Mais après près de 10 mois consécutifs de baisse, les cours se sont redressés en mai 2025, à 4 680 €/t, niveau qui demeure nettement inférieur aux cours néozélandais (-33%) et européen (-36%).

Le prix du lait payé aux États-Unis affecté par le repli des cours du beurre

L’année laitière 2024 aux États-Unis a été marquée par une meilleure anticipation des besoins en beurre. En 2022 et 2023, les stocks constitués au 1er semestre, en amont des besoins pour les fêtes de fin d’année (Thanksgiving), étaient insuffisants, ce qui avait entraîné des pénuries sur les marchés et des pics de prix à des niveaux records. En 2024, les opérateurs ont été à l’achat dès le début de l’année, soutenant une hausse graduelle de la cotation du beurre à Chicago tout au long du 1er semestre 2024. Un pic précoce de prix a ainsi été atteint en juin 2024. Mais il était d’un niveau bien inférieur à ceux des années précédentes (6 340 €/t ; -10% /octobre 2023 et octobre 2022). Une fois les stocks constitués, la cotation s’est progressivement repliée tout au long du 2nd semestre, entraînant en fin d’année le recul du prix du lait payé aux éleveurs. Le lait de classe IV utilisé pour produire du beurre et de la poudre a été particulièrement affecté (plus d’information sur le paiement du lait aux États-Unis dans le Dossier Economie de l’Elevage n°545 : Prix du lait – La formation du prix du lait de vache dans quelques grands pays producteurs).

Depuis le début de l’année 2025, la cotation du beurre à Chicago a reculé, passant de 5 410 €/t en janvier 2025 à 4 560 €/t en avril 2025, avant de rebondir en mai à 4 680 €/t. Comme en 2ème partie d’année 2024, le repli du cours du beurre a entraîné dans son sillage le prix du lait de classe IV et le prix du lait toutes classes payé aux éleveurs. Entre janvier et avril 2025 :

  • Le prix du lait de classe IV (beurre/poudre) a reculé de 20%, à 352 €/t ;
  • Le prix du lait de toutes classes a reculé de 10%, à 464 €/t.

Les signaux récents étaient cependant au relèvement des prix. Entre mars et avril 2025, le prix du lait toutes classes avait progressé de 3% en euros. Entre avril et mai 2025, le prix du lait de classe IV avait entamé un rebond timide à 354 €/t, plus limité en euro qu’en dollar.

La hausse du taux butyreux soutient les fabrications

Depuis plusieurs années, les niveaux de fabrications de beurre aux États-Unis battent record après record. En 2024, d’après l’USDA, les fabrications de beurre avaient atteint 1,01 million de tonnes (+5,5% /2023), malgré un ralentissement de la demande en fin d’année (plus d’information dans le dernier Dossier Economie de l’Elevage sur les marchés mondiaux). Depuis le début de l’année 2025, les fabrications mensuelles de beurre ont à nouveau progressé. Sur 4 mois, les fabrications ont ainsi atteint près de 393 000 tonnes (+4% /2023).

Pourtant, la production laitière aux États-Unis a peu évolué ces dernières années. Elle a même légèrement reflué en 2024, à 102,2 millions de tonnes de lait (-0,5% /2023). Mais les disponibilités en matières grasses laitières n’ont cessé de progresser. En effet, le taux butyreux moyen du lait produit aux États-Unis a connu une hausse continue depuis le milieu de la décennie 2010, passant de 3,7% en 2015 à 4,1% en 2023 et 4,3% en 2024. Ainsi, malgré le fléchissement de la production de lait entre 2023 et 2024, la quantité de matières grasses laitière a progressé à 4,34 millions de tonnes en 2024 (+2% /2023).

Sur les quatre premiers mois de l’année 2025, la tendance reste à la croissance de la production de matières grasses laitières. D’une part car le taux butyreux a continué d’augmenter, passant de 4,3% à 4,4%, et d’autre part car la production de lait a rebondi à 34,5 millions de tonnes (+1% /2024). La quantité de matières grasses produites a ainsi atteint 1,52 million de tonnes (+3%).

Des stocks de beurre désormais moins importants qu’en 2024 et une consommation soutenue

Entre janvier et mars 2025, les stocks commerciaux de beurre aux États-Unis étaient supérieurs aux trois années précédentes. En avril 2025, ce n’était plus le cas. Avec 153 000 tonnes de beurre en entrepôts frigorifiques, les stocks atteignaient un niveau intermédiaire entre les deux années précédentes (-6% /2024 mais +2% /2023).

Exception faite de l’année 2022 atypique, la consommation apparente de beurre est en hausse continue aux États-Unis. Après avoir atteint des niveaux records en 2024, la consommation est restée soutenue en 2025. En cumul sur quatre mois, la consommation domestique apparente de beurre a progressé de nouveau, à 339 000 tonnes (+7% /2024).

D’après l’USDA, la demande intérieure en beurre reste forte et ce alors que les prix au détail sont restés soutenus malgré le recul des cotations à Chicago depuis plusieurs mois. En mai 2025, le prix du beurre en plaquette au détail atteignait 10,90 US$/kg (+8% /2024, soit 9,70 €/kg).

Des disponibilités à l’export, des cours compétitifs

Mais depuis le début de l’année 2025, c’est à l’export que la demande en beurre étasunien est la plus dynamique. Grâce notamment à des prix compétitifs, en cumul sur 4 mois, les exportations de beurre depuis les États-Unis ont doublé sur un an, à plus de 19 000 tonnes (x2 /2024 et +68% /2023).

Le Canada restait le principal client malgré les fortes tensions entre les deux pays. Avec près de 11 600 tonnes importées entre janvier et avril 2025 (+80% /2024), le Canada concentrait près de 59% des envois étasuniens de beurre. Venait ensuite la Corée du Sud (x2,5 à 1 400 t) et l’Arabie saoudite (x23 à 1 200 t). Alors que les flux étaient insignifiants en 2024, les Pays-Bas sont devenus le 4ème importateur de beurre étasunien sur la période, avec près de 1 000 tonnes, devant le Mexique (+8% à près de 700 tonnes).

Sur la même période, les importations de beurre ont été relativement stable sur un an, totalisant un peu plus de 21 000 tonnes, un niveau bien inférieur cependant aux niveaux importés au dernier trimestre 2024.

Mais les États-Unis ne comptent pas que sur les exportations de beurre pour valoriser le lait produit dans le pays. Outre le butter-oil (13 000 tonnes exportées entre janvier et avril), les fromages connaissent des niveaux record de fabrication, de consommation et d’exportation (plus d’information dans le Dossier Economie de l’Elevage n°560 sur les marchés mondiaux). En cumul sur les quatre premiers mois de 2025, les exportations de fromages ont atteint le niveau record de 191 000 tonnes (+7% /2024) soulignant le dynamisme des États-Unis dans le secteur.

Depuis début 2025, la production soutenue par la rétention des vaches laitières

Après une année 2024 déjà en deçà des standards habituels, les abattages de vaches laitières aux États-Unis ont été très limités sur les quatre premiers mois de 2025. Signe d’un certain dynamisme du secteur laitier et d’un regain de marge pour les éleveurs en 2024, moins de 890 000 vaches ont été réformées entre janvier et avril 2025 (-10% /2024 et -20% /2023).

Ainsi, dans le sillage du rebond du cheptel laitier au dernier trimestre 2024, le nombre de vaches laitières a continué de progresser sur un an pour atteindre 9,425 millions de têtes (+1% /2024), point le plus haut depuis mars 2023, où le pays dénombrait 9,433 millions de vaches.

Grâce au rebond du cheptel laitier lié à un moindre taux de réforme, la production laitière s’est redressée mois après mois depuis le début de l’année 2025. En cumul sur 4 mois, elle a ainsi atteint 34,54 millions de tonnes de lait (+1,0% /2024), très proche du niveau historique de 2021 sur la même période (-0,1%).

Des réserves de production limitées, des cours soutenus, des menaces

Le rebond de la production laitière aux États-Unis soulève de nombreuses questions, notamment concernant sa pérennité alors que les prix du lait et les marges ont légèrement reflué début 2025. Une chose est sûre, la réserve de production laitière aux États-Unis reste limitée. La croissance actuelle repose principalement sur la rétention de vaches dans les exploitations, car les possibilités de renouvellement du cheptel sont de plus en plus restreintes.

En janvier 2025, le pays ne comptait plus que 3,91 millions de génisses laitières de remplacement dont 2,50 millions prêtes à vêler (respectivement -0,9% et -0,4% /janvier 2024, soit -37 000 et -9 000 têtes). La baisse est même plus conséquente sur cinq ans : entre janvier 2019 et janvier 2025, le nombre de génisses de renouvellement a diminué de 760 000 têtes et celui de génisses prêtes à vêler de 490 000 têtes (-16% pour les deux). Il s’agit du plus bas niveau depuis 1978. D’après un article du magazine en ligne Dairy Herd, les prix records pour la viande bovine aux États-Unis soutenus par une diminution du troupeau allaitant poussent les producteurs laitiers à adopter une stratégie de croisement « lait x viande », limitant d’autant plus les disponibilités pour le renouvellement.

Signe de leur raréfaction, le prix unitaire moyen des femelles de remplacement pour le cheptel laitier atteignait en janvier 2025 près de 2 660 US$/tête, un bond de 770 US$ en un an (+41% /2024). Entre janvier 2019 et janvier 2025, le prix moyen de la femelle de remplacement a ainsi été multiplié par 2,3. Et la tendance à la hausse reste de mise depuis le début de l’année : le prix unitaire atteignait 2 870 US$/tête en avril 2025 (+8% ou +210 US$ /janvier 2025).

Dans ses prévisions de mai dernier, l’USDA estimait logiquement que le cheptel laitier comme la production de lait devraient progresser, dans une ampleur limitée (respectivement +0,7% et +0,6% /2024). La croissance du cheptel constatée depuis début 2025 devrait ainsi se stabiliser.

Pour le prix du lait (toutes classes) payé aux éleveurs comme pour la cotation du beurre, l’USDA prévoit certes un recul, mais à la vue des réajustements déjà effectués depuis le début de l’année 2025, les prix devraient se stabiliser, voire progresser à nouveau, notamment pour le prix du lait payé aux éleveurs.

Mais les incertitudes et les risques restent importants. En premier lieu, la guerre commerciale imposée par Donal Trump soulève de nombreuses incertitudes sur les marchés internationaux dont les marchés laitiers. En second lieu, la possibilité d’un rebond épizootique de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) reste toujours d’actualité. Fin 2024, l’explosion des cas en Californie, 1er État producteur de lait des États-Unis, avait entraîné le repli de la production du pays.

Depuis le début de 2025, des nouveaux foyers de la maladie sont apparus dans de nouveaux États, notamment le Nouveau Mexique et le Michigan. En mai 2025, le nombre de cas répertoriés avait également sensiblement progressé dans l’Idaho. La possibilité d’un rebond épizootique au 2nd semestre 2025, avec de potentiels nouveaux variants, reste importante.