La consommation par bilan de bœuf et de veau a reculé de 3,2% sur 8 mois, avec un commerce extérieur en recul en août, aussi bien à l’import qu’à l’export.
En août, le commerce extérieur en recul de 7%
En août 2025, les exportations de viandes bovines françaises ont reculé de 7% /2024 (-1 100 téc). Nos exportations cumulées sur les huit premiers mois de l’année restaient en progrès de 3% /2024 (+3 500 téc) à 144 000 téc, grâce aux bons mois de mars, avril, juin et juillet et à un prix plus compétitif en France que dans la plupart des pays voisins (voir article notre article sur les jeunes bovins en Europe).

En août, les expéditions ont reculé vers l’Italie (-600 téc) et la Grèce (-600 téc), en lien avec le recul des abattages de jeunes bovins viande en France (-1 100 téc produites en août). Les envois sont restés stables vers l’Allemagne.
Cependant, sur huit mois cumulés, les exports progressaient vers l’Italie et les Pays-Bas et demeuraient stables ou quasi-stables vers l’Allemagne et la Grèce :
- 37 000 téc expédiées vers l’Italie (+4% /2024 ou +1 500 tec) du fait de la baisse de la production de l’autre côté des Alpes,
- 24 000 téc vers les Pays-Bas (+5% ou +1 000 téc), du fait de la forte baisse de production aux Pays-Bas et en Belgique et de la hausse des volumes d’import français depuis le Royaume-Uni (+700 téc) en partie réexpédiés vers les Pays-Bas.
- 25 000 téc vers l’Allemagne (=/ 2024)
- 23 000 téc vers la Grèce (-1% ou -200 téc)
Nos envois de viande française ont progressé fortement vers d’autres États membres, comme vers le Portugal (+41%, à 4 000 téc) et vers l’Espagne (+66%, à 4 000 téc aussi) en manque de viande cette année. A l’inverse, les expéditions de viande vers les pays tiers ont reculé (-68%, à 2 500 téc) avec notamment un fort recul des ventes vers la Turquie. Cette dernière, face à l’envolée des prix en Europe, est contrainte de se serrer la ceinture, en important, toutes origines confondues, 43 000 téc en sept mois, soit 7 500 téc de moins que l’an passé sur la même époque (-15%).
Les importations de bœuf et veau en retrait en août
En août, les importations de viandes bovines ont reculé de 7% par rapport à l’an passé, à 27 000 téc. En cumul sur les huit premiers mois de l’année, nos importations ont reflué de 3% /2024 à 230 000 téc (-6 500 téc).

Dans le détail, sur les huit premiers mois de l’année, elles ont reculé fortement depuis les Pays-Bas, l’Espagne et la Belgique :
- -10% /2024 depuis les Pays-Bas, notre principal fournisseur de viande, à 48 000 téc, du fait du revers historique des abattages néerlandais de veaux (voir notre article veau de boucherie) ainsi que ceux de gros bovins,
- -13% depuis l’Espagne (-2 000 téc), à 13 000 téc, les abattages espagnols ayant reculé sur les sept premiers mois de l’année (-10 000 téc ou -13% pour les vaches dont une partie est destinée à la France). La hausse de la demande algérienne pour la viande de JB a aussi réduit les disponibilités espagnoles pour ses autres débouchés, notamment français (boucheries halal).
- -13% depuis la Belgique, à 15 000 téc, le pays manquant de bovins à abattre.
Compensant une partie seulement des baisses, les importations françaises ont augmenté en provenance d’Irlande et de Pologne :
- +2% depuis l’Irlande, à 39 000 téc. Attention, cette hausse sur huit mois masque le récent revers de nos imports de viande irlandaise durant juillet-août (-13% /2024), les abattages irlandais de vaches ayant fortement reculé à cette période, faute de disponibilités là encore.
- et +7% depuis la Pologne (+1 500 téc, à 25 000 téc), un pays à prix plus attractif.
Nos achats depuis le Royaume-Uni, en partie renvoyés vers d’autres États membres, progressaient de 3% comparé à 2024 (+700 téc, à 29 000 téc).
Attention, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.
Le disponible consommable de viande bovine a reculé en août
En août 2025, la consommation par bilan de viandes bovines (y compris veau) a décru de 4% comparé à 2024. A l’érosion des abattages CVJA (-3% ou -3 200 téc en août) s’ajoute le recul des imports (-7% /2024, -1 700 téc) tandis que les exports ont reculé aussi de 7% (-800 téc). Attention toutefois, ce calcul ne tient pas compte des éventuelles variations de stocks ; il est donc préférable d’analyser les évolutions sur plusieurs mois. La consommation par bilan sur les huit premiers mois de l’année 2025 recule plus fortement qu’en 2024 : -3,2% sur janvier-août 2025 contre -2,4% un an plus tôt. La première raison de cette baisse de consommation est le recul les disponibilités en France et en Europe.

D’après Agreste pour les abattages et les Douanes, pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable d’août était de 106 000 téc (-4% /2024 ou – 4 000 téc). La part de l’import dans le disponible se situait à 26% un point de moins qu’un an plus tôt. En cumul depuis le début de l’année, la part d’import dans la consommation est de 25%, identique à la même période 2024.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.
Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par la nouvelle organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.
En septembre, l’inflation alimentaire supérieure à l’inflation générale
En septembre selon l’INSEE, l’inflation générale s’est poursuivie à un rythme annuel toujours modéré de 1,2% mais un peu supérieur au mois précédent (0,9% alors). Les services ont augmenté de 2,4% sur un an (+2,1% un mois plus tôt) du fait d’une accélération des prix de la santé et une baisse moins forte des services de communication à la rentrée. Les prix de l’alimentation participent à la légère accélération de l’inflation car ils ont progressé de 1,7% sur un an, contre 1,6% en août. La hausse des prix de l’alimentaire frais serait cependant inférieure à celle d’août (+1,6% en septembre sur un an, contre +1,7% un mois plus tôt). Enfin, les produits manufacturés reculent un peu plus fortement qu’en août (-0,4% en septembre contre -0,3% en août).