La consommation par bilan de viande bovine a progressé en septembre grâce aux abattages dynamiques et au ralentissement de l’inflation, malgré une hausse des exportations.
La consommation de viande bovine est remontée en septembre
La consommation par bilan de viandes bovines a rebondi en septembre de 3% /2023 (+4 000 téc) grâce à la progression des abattages de jeunes bovins (JB) de type viande et de type lait, ainsi que de vaches laitières.

Au global, les abattages CVJA avaient augmenté en septembre (+7% /2023 ou +7 000 téc) permettant aux exports de bondir (+21% ou +3 500 téc) tout en conservant des volumes pour la demande intérieure. D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable s’est établi à 123 500 téc. La décrue de l’inflation sur un an en septembre a participé à l’embellie de la consommation.
Grâce à la hausse des abattages en France, la part d’import dans le disponible consommable est revenue à 25% en septembre, contre 27% en août. En cumulé de janvier à septembre 2024, la part d’import dans la consommation reste stable par rapport à 2023, à 25%.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.
Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.
Légère accélération de l’inflation en octobre
En octobre selon l’INSEE, l’inflation a réaccéléré : l’indice des prix à la consommation harmonisé au niveau européen (IPCH) était en hausse de 1,6% sur un an, contre 1,4% en septembre. L’indice du prix des produits alimentaires frais, a progressé (+4,5% sur un an, contre +2,6% un mois plus tôt) avec cependant un recul du prix de l’ensemble des viandes (-1,4% sur un an) notamment grâce à la volaille. Le prix des énergies a reculé sur un an, mais moins vite que le mois précédent (-2,0% ce mois-ci sur un an, contre -3,3% un mois plus tôt) ce qui participe aussi à la reprise de l’inflation. La hausse du prix des services se poursuit doucement (+2,3% sur un an, après +2,4% un mois plus tôt) tandis que les prix des biens manufacturés ont reculé pour le troisième mois consécutif (-0,2%, et -0,3% un mois plus tôt).
Exports boostés par les abattages de JB et la demande en UE
En septembre, les imports totaux de viande bovine réfrigérée, congelée et transformée, ont peu progressé (+2% ou + 600 téc, à 29 000 téc) et reculaient par rapport à 2022 (-9%). Ces imports totaux cumulés sur 9 mois se sont montés à 254 000 téc (-1% /2023).
Les exports totaux de viande bovine en septembre ont, eux, bondi de 21% /2023 (+3 500 téc) atteignant 20 000 téc. Cela porte les exports cumulés de viande réfrigérée, congelée et transformée à 167 000 téc (+9% 23023 ou +13 000 téc).

De janvier à septembre, les importations de viande bovine réfrigérée et congelée, uniquement, se sont légèrement érodées (-1% /2023). Elles ont progressé depuis le Royaume-Uni (+9% /2023) à 31 500 téc (dont des volumes probablement ré-exportés ensuite) et depuis des fournisseurs à tarif attractif comme la Pologne (+18% à 27 000 téc) et l’Espagne (+12% à 16 000 téc). À l’inverse, les imports ont reculé depuis les Pays-Bas (-7% /2023 à 60 000 téc), l’Irlande (-6% à 44 000 téc) et l’Allemagne (-14% à 24 500 téc) dont la consommation a bien repris en 2024.
Sur les neuf premiers mois de l’année, les exports français de viande bovine réfrigérée et congelée ont progressé de 9% par rapport au bas niveau de 2023. Les envois se sont érodés vers l’Italie (-2% /2023 à 39 000 téc) mais ont progressé vers toutes les autres destinations : la Grèce (+8% à 27 000 téc), l’Allemagne (+7% à 28 000 téc), les Pays-Bas (+6% à 25 000 téc), la Belgique (+15% à 16 000 téc). L’accalmie de l’inflation en Grèce en 2024 et l’intérêt de la Pologne pour le marché turc a laissé plus de champ à la France pour approvisionner l’Allemagne et la Grèce.
En cumulé sur 9 mois, les exports de viande bovine vers d’autres pays de l’UE et vers les pays tiers se sont montés à 12 000 téc chacun (respectivement +44% /2023 et +40% /2023). En 9 mois, la France a expédié 3 500 téc en Turquie (avec très peu de flux en septembre), 3 200 téc au Royaume-Uni, 1 800 téc en Suisse, 1 300 téc en Algérie, 1 000 téc en Israël, 500 téc à Hong-Kong et 400 téc en Tunisie.

Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.