Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

La demande en viande bovine de la Turquie et de l’Algérie a soutenu les prix des JB en Europe, malgré une demande domestique parfois limitée.

Italie : l’offre réduite soutient les cours

Après un creux en juin, les abattages de jeunes bovins mâles se sont redressés en juillet en Italie. En conséquence, en cumul sur sept mois, 430 000 jeunes bovins ont été abattus, un niveau équivalent à 2023. À l’inverse, les abattages de génisses étaient en baisse, à 317 000 têtes (-5% /2023). Ces sorties limitées seraient cependant suffisantes pour répondre à la faible demande due aux prix élevés.

L’offre relativement réduite conduit à une concurrence entre abatteurs pour l’approvisionnement en jeunes bovins finis, ce qui tire les prix à la hausse. Par ailleurs, le contexte sanitaire français, avec le retour de la MHE et l’irruption de la FCO-3, renchérit les broutards et participe sans doute à la hausse des prix en bout de chaîne. L’ouverture du marché turc aux carcasses italiennes soutient également les cours.

Ainsi, en semaine 36, le jeune bovin charolais prima qualità cotait 3,52 €/vif à Modène, en légère hausse (+5 cts) sur quatre semaines après le creux estival. Il dépasse de 5% (+16 cts) son cours de septembre 2023. Le Limousin extra cotait 3,83 €/kg vif, en progression de 5 cts également sur quatre semaines. La cotation des génisses charolaises extra était en hausse de 7 cts sur quatre semaines, à 3,60 €/kg vif (+7% /2023). Le renchérissement des broutards français faute de disponibilités expliquerait ce maintien des cours des JB à un niveau élevé.

Espagne : l’Algérie fait le prix

En Espagne, d’après la note hebdomadaire de FranceAgriMer, les exportations de viande bovine sont restées très dynamique sur les six premiers mois de l’année. 10 000 téc de viande ont ainsi été exportées vers l’Algérie sur le premier semestre, alors que ces flux avaient été coupés depuis 2021. En conséquence, et malgré des flux globalement stables vers les pays de l’UE, les envois espagnols ont progressé de +7% /2023.

L’attrait du marché algérien a nettement soutenu les prix des JB espagnols, au détriment de la consommation domestique. Ainsi, en semaine 36, le jeune bovin R espagnol cotait 5,39 €/kg éc. En hausse de +7% par rapport à son niveau de 2023, son cours dépassait de 11 centimes celui du JB R français.

Allemagne : la demande rejoint l’offre

Après une année 2023 atone sur la consommation du fait de la forte inflation, les achats des ménages sont repartis à la hausse en Allemagne, retrouvant leur niveau de 2022. En parallèle, l’offre est restée relativement stable depuis le début de l’année, mais légèrement a fléchi en août (-5% /2023 sur les semaines 32 à 35 d’après l’indicateur hebdomadaire d’AMI).

L’offre restreinte conjuguée à une demande en hausse conduit mécaniquement à une remontée des cours. En semaine 35, la cotation du jeune bovin R allemand s’établissait ainsi à 5,03 €/kg éc, en hausse de 16 cts (+3%) sur quatre semaines. Elle était supérieure de 8% à son niveau de 2023.

Pologne : cours soutenus par la demande export

Sur le premier semestre 2024, les envois polonais de viande bovine se sont établis à 266 000 téc toutes destinations confondues d’après les Douanes polonaises, en hausse de 4% /2023. Vers la Turquie, ils ont plus que doublé (×2,3) sur six mois, atteignant 30 000 téc.

Conséquence de cette forte demande, les cours des jeunes bovins sont restés orientés à la hausse. Ainsi, en semaine 35, le jeune bovin R polonais cotait 4,92 €/kg vif, un niveau légèrement supérieur (+5%) à 2023.