Viandes bovines

Moins de viande, des prix en hausse

Les prix des gros bovins finis et des bovins maigres continuent de grimper en France et en Europe, du fait du manque d’animaux. La décapitalisation, un prix du lait plutôt favorable et les maladies réduisent les disponibilités. Les prix des veaux gras entament une baisse saisonnière tardive en France, sur fond de repli des abattages en Europe. Le cours des jeunes veaux laitiers atteint des niveaux inégalés depuis près de 20 ans. Une ombre au tableau : en France, la consommation par bilan de viande bovine a reculé de 3% au 1er trimestre alors que l’inflation perdure à bas bruit.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Les prix poursuivent leur hausse

Les prix de tous les gros bovins finis restent orientés à la hausse, dopés par le recul de l’offre et le contexte européen porteur.

+1,36 euro/kg pour la vache O sur les 20 premières semaines de l’année

Les cours des vaches laitières n’en finissent pas de grimper, les réformes laitières étant toujours ralenties, en France comme dans le reste de l’Europe, du fait de la baisse des cheptels et du marché du lait porteur.

La cotation française de la vache O a gagné 1,36 euro/kg de carcasse depuis le début de l’année et celle de la vache P 1,58 €/kg, pour atteindre respectivement 5,96 €/kg de carcasse (+36% /2024) et 5,84 €/kg (+41%) en semaine 20.

Malgré cette hausse spectaculaire, les cotations françaises restent à la traîne par rapport à leurs voisines. La vache O irlandaise cotait 6,65 €/kg de carcasse en semaine 20 (+57% /2024) et la vache O allemande 6,14 €/kg (+47% /2024) (voir l’article vaches en Europe).

+75 centimes/kg pour la vache R depuis le début de l’année

Les cours des vaches de race à viande continuent de progresser. L’offre, bien que légèrement supérieure à l’année passée, reste limitée. Par ailleurs, la raréfaction des vaches laitières et la hausse de leurs prix pousse les abatteurs à augmenter les prix des autres catégories.

La cotation de la vache R a gagné 75 centimes depuis le début de l’année, à 6,32 €/kg de carcasse en semaine 20 (+15% /2024). La cotation de la vache U standard atteignait 6,62 €/kg de carcasse en semaine 20 (+20% /2024). Elle a gagné 61 centimes depuis le début de l’année.

Les prix des JB repartent à la hausse, à rebours de leur tendance saisonnière

Après un plateau en mars, les cotations des jeunes bovins sont reparties à la hausse en avril et continuent de gagner quelques centimes chaque semaine. Sur le marché européen, la production de jeunes bovins en baisse fait face à une demande qui a retrouvé du dynamisme tant au sein de l’UE que dans les pays tiers du Maghreb ou des Balkans.

La cotation française du jeune bovin U a encore gagné 11 centimes sur les quatre dernières semaines pour grimper à 6,49 €/kg de carcasse en semaine 20 (+22 % /2024). La hausse a été similaire pour le jeune bovin R, à 6,32 €/kg en semaine 20 (+22% /2024). La cotation du jeune bovin O a progressé de 33 centimes dans le sillage des vaches laitières, à 5,90 €/kg (+24% /2024).

Dans les autres États membres, les cours augmentent encore plus fortement (voir l’article sur les jeunes bovins en Europe).

Les abattages en recul

Après une baisse de 3% en tonnage sur les quatre premiers mois de l’année, les abattages poursuivent leur recul d’après les données hebdomadaires de Normabev.
Sur les semaines 17 à 20, le nombre de gros bovins abattus affiche un recul de 4%. Dans le détail, certaines catégories décrochent plus que d’autres :

  • -9% pour les vaches laitières
  • +3% pour les vaches de type viande (par rapport à un faible niveau en 2024)
  • -1% pour les génisses de type viande
  • -8% pour les jeunes bovins de type viande
  • -11% pour les jeunes bovins laitiers
  • +4% pour les bœufs (tous types raciaux confondus)

La baisse de cheptel de vaches se poursuit dans un contexte sanitaire inquiétant

Au 1er avril 2025, la ferme France comptait 3,433 millions de vaches allaitantes, soit -2,5% /2024 ou -86 000 têtes. Les génisses de type viande âgées de plus de 18 mois étaient en revanche plus nombreuses qu’il y a un an : +2,2%, soit +36 000 têtes /2024. Une partie d’entre elles sont sans doute des génisses destinées à la reproduction mais ayant eu des problèmes de fertilité liés aux épizooties présentes depuis l’automne 2023 sur le territoire.

Le nombre de vaches laitières était lui aussi en baisse au 1er avril, de 2,3% à 3,253 millions de têtes, soit -78 000 têtes /2024. Les génisses laitières de plus de 18 mois étaient également moins nombreuses (-2,5% ou -28 000 têtes /2024).

Le contexte sanitaire (MHE, FCO8 et FCO3) impacte fortement les troupeaux. De nombreuses naissances manquent à l’appel (lien article broutards) et la mortalité est également plus élevée sur les vaches comme sur les veaux dans le cheptel allaitant comme dans le cheptel laitier.

L’IPAMPA en très légère baisse

L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) évolue peu depuis plusieurs mois. En mars, il a légèrement diminué grâce au repli du prix de l’énergie, à 124,5 (-0,6% : février 2025 et -1,7% /mars 2024).

A noter, l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations. D’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Les prix grimpent toujours en Europe

Les prix des jeunes bovins poursuivent leur hausse dans plusieurs États membres, témoignant d’une pénurie d’offre alors que la demande a retrouvé du dynamisme. Après l’Espagne, c’est l’Allemagne qui enregistre une hausse spectaculaire des cours.

Les cours repartent à la hausse en Italie et poursuivent sur leur lancée en Allemagne

Le manque d’offre sur le marché européen conduit à une hausse des prix des jeunes bovins, contrant l’effet saisonnier du ralentissement de la demande qui traditionnellement oriente les cours à la baisse au printemps.

En semaine 20, la cotation du jeune bovin charolais italien « prima qualità » sur la bourse de Modène est repartie à la hausse, gagnant 7 centimes en une semaine, à 7,17 €/kg de carcasse.

La cotation du jeune bovin U allemand poursuit sa progression rapide. Elle a gagné 1,04 €/kg de carcasse depuis le début de l’année, atteignant 6,89 €/kg en semaine 20 (+41% / 2024).

Celle du jeune bovin U espagnol oscille autour de 7 €/kg depuis fin février après avoir enregistré une hausse spectaculaire, liée à la forte demande pour le ramadan dans les pays du pourtour méditerranéen.

La cotation du jeune bovin U français semble à la traîne par rapport à ses voisines. À 6,49 €/kg de carcasse en semaine 20 (+22% /2023), elle n’a augmenté que de 61 centimes depuis le début de l’année.

Pourquoi une hausse si vive des prix en Allemagne ?

Les prix allemands ne semblent pas trouver de limite. À ce rythme ils pourraient rattraper les prix espagnols, voire les prix italiens.

C’est que l’offre est particulièrement restreinte en Allemagne, tant en jeunes bovins qu’en vaches de réforme (voir l’article sur les vaches en UE). Les abatteurs sont donc en forte concurrence pour l’approvisionnement en bovins finis et sont prêts à rajouter des centimes chaque semaine pour faire tourner leurs outils et amortir leurs charges fixes.

En outre, les engraisseurs voyant les prix monter retiennent leurs animaux pour gagner quelques kilos et quelques euros, accentuant momentanément la pénurie, et ce d’autant plus que les veaux Fleckvieh sont particulièrement chers (voir l’article sur les veaux laitiers) et que les difficultés pour s’en procurer n’incitent pas les engraisseurs à vider leurs ateliers.

Résultat, les abattages de jeunes bovins sont en net retrait par rapport aux années précédentes. Sur les semaines 17 à 20, ils étaient en recul de 9 % /2024 et de 16% /2023.

Viandes bovines » Femelles » France »

Des exports robustes, une consommation nationale en retrait

La consommation de viande bovine a reculé au premier trimestre en France, du fait d’abattages et d’importations en retrait avec des exportations restées dynamiques. En avril, l’inflation se poursuit à bas bruit (+0,8% en rythme annuel) mais l’évolution des prix du bœuf et du veau est plus importante.

La consommation de viande bovine en repli au 1er trimestre

En mars 2025, la consommation par bilan de viandes bovines a reculé de 3% comparé à 2024, après -4% en février (année bissextile en 2024). Ce recul en mars est principalement lié au recul des abattages CVJA de gros bovins et veaux (-2,5% /mars 2024), notamment de vaches laitières (-3%). Les importations de viande bovine de mars ont également reculé de 2% /2024 tandis que les exports ont progressé de 5%. Au 1er trimestre 2025, la consommation par bilan a reculé de 3% au global, comparé à 2024, contre -1,9% sur l’ensemble de l’année 2024.

D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable de mars s’est établi à 121 000 téc (-3% ou -4 000 téc). La part d’import dans le disponible consommable est resté stable, à 25%.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.

En mars, des imports prudents, des exports en progression

En mars 2025, les importations étaient toujours en recul, à 29 000 téc (-2% /2024) tandis que les exportations de viandes bovines ont progressé de 5% /2024, à 20 000 téc, du fait de la demande en UE pour la viande de jeune bovin.

En cumul sur le premier trimestre de l’année, nos importations ont reculé de 3% /2024 (-3 000 téc) à 86 000 téc.

Les imports ont nettement reculé depuis notre principal fournisseur, les Pays-Bas, de 14% /2024 (- 3 000 téc), à 18 000 téc. Ces volumes incluent le veau. Les abattages de veaux néerlandais ont justement reculé de 15% en 3 mois (déc. 2024 à fév. 2025) ce qui a réduit les disponibilités à l’export, notamment à destination de la France (voir notre article veau de boucherie). Nos achats au Royaume-Uni, en partie renvoyés ensuite vers d’autres pays de l’UE, se sont effrités de 3% par rapport à 2024 (-300 téc), à 10 500 téc. Enfin, nos achats en Espagne s’effondrent depuis le début de l’année : -24% (-1 500 téc) à 4 500 téc, la viande espagnole étant particulièrement demandée cette année dans de nombreux pays, notamment sur la rive sud de la Méditerranée.

Pour compenser une partie seulement de cette baisse, nos achats ont progressé de 6% en Irlande, à 15 000 téc et surtout de 17% en Pologne (+ 1 500 téc) à 9 000 téc, une viande à prix attractif.

Nos exportations de viande bovine se portent bien, avec 56 000 téc expédiées au premier trimestre (+2% /2024) dont notamment une progression de 5% des envois sur le mois de mars. Les expéditions ont progressé vers deux de nos clients importants sur les trois premiers mois de l’année :

  • vers l’Italie (+12% /2024 ou +1 300 tec, à 12 000 téc) du fait du manque de viande produite en Italie, avec la réduction des envois de broutards français vers leurs ateliers.
  • et vers la Grèce (+5% ou +400 téc, à 8 000 téc).

Nos exportations s’effritaient quelque peu vers l’Allemagne (-3% ou -300 téc /2024, à 9 500 téc).

Nos exportations vers les Pays-Bas ont plus nettement reculé, de 10% /2024 (-1 000 téc) à 8 000 téc, en partie du fait du repli de nos achats au Royaume-Uni (-300 téc).

Enfin, elles progressaient très nettement vers d’autres pays de l’UE (+62% ou + 2 000 téc) notamment vers l’Espagne (×2 à 1 500 téc) et le Portugal (+70% à 1 700 téc), l’Espagne ayant envoyé sur les trois premiers mois de l’année 9 000 téc de viande en Algérie (+71% ou +3 700 téc), qui manquent par conséquent sur le marché domestique.

Attention, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.

Une inflation annuelle à 0,8% pour le troisième mois consécutif

En avril, l’inflation poursuivait un rythme de hausse ralenti, comme depuis le début de l’année, à 0,8% en rythme annuel. Les prix de l’énergie reculaient (-7,8% en mars après -6,6% un mois plus tôt) via la baisse des produits pétroliers (-10,8%). Le prix des produits manufacturés a légèrement faibli en avril, comme en mars (-0,2% en rythme annuel) mais ceux des services progressaient toujours (+2,4% contre +2,3% un mois plus tôt) notamment à travers la hausse des transports (+3,9%) y compris routier (+5,0%). Le prix de l’alimentaire progressait un peu plus qu’en mars (+1,2% contre +0,6% un mois plus tôt), en particulier pour les produits frais (+4,0% contre +3,78% en mars) du fait de la hausse des fruits frais (+4,8%). En avril, le prix du bœuf et du veau a progressé de +2,9% sur un an (contre +2,2% un mois plus tôt) notamment du fait de la date de Pâques située en avril cette année, contre fin mars en 2024.

Le chiffre d’affaires du steak haché réfrigéré progresse aux dépens du congelé

Entre les semaines 15 et 18, les ventes en valeur de steak haché réfrigéré ont progressé de 3% /2024 tandis que celles du haché congelé ont reculé de 6% /2024, selon les Circana. En cumul depuis le début de l’année le chiffre d’affaires du steak haché réfrigéré est en progression de 5%, celui du congelé se replie de 3%.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Les prix des réformes laitières européennes progressent encore

Les prix des vaches laitières poursuivent leur hausse, témoignant d’un manque de viande en UE. Seul le cours irlandais, de loin le plus élevé, s’est assagit un peu après Pâques.

Le cours des vaches O progresse toujours

Les cours des réformes ont globalement poursuivi leur hausse. Non seulement le cheptel recule en Europe, mais les bons prix du lait incitent les éleveurs à garder leurs productrices. Les vaches de réforme se font donc rares et la production globale de viande bovine est insuffisante pour couvrir les besoins des consommateurs.

En semaine 20, les cotations sont toutes à la hausse, sauf en Pologne où elles marquent une pause. En France, la vache O cotait 5,96 €/kg de carcasse, +36 centimes en quatre semaines (+28% /2024).

IRLANDE : Le prix de la vache irlandaise atterrit

Le cours de la vache O irlandaise a atteint un sommet européen et historique en semaine 15, avant Pâques, du fait des besoins en viande en Europe, puis a perdu 29 centimes en quatre semaines. Elle s’établissait à 6,65 €/kg de carcasse en semaine 20, restant encore la plus haute au sein de l’UE.

Les abattages de vaches avaient presque retrouvé leur niveau élevé de 2024 à la mi-avril, du fait d’un prix du lait en recul de 3,6% en mars par rapport à février, après plus d’un an de hausse. Le rythme des abattages a de nouveau ralenti en avril, car le prix du lait s’est stabilisé selon l’article du Irish Farmer. Ainsi, sur les quatre dernières semaines (s17 à 20, mi-avril à mi-mai) l’Irlande a abattu 9% de vaches en moins que l’année dernière à pareille époque.

Abattages-hebdomadaires-de-vaches-en-Irlande

ALLEMAGNE : les prix poursuivent leur hausse

En Allemagne, le nombre de réformes est inférieur aux besoins du marché, continuant à tirer leur prix vers le haut. La vache O a progressé rapidement depuis février, pour atteindre 6,14 €/kg de carcasse en semaine 20, +36 centimes en quatre semaines et bien au-dessus de sa valeur de l’an passé (+47%).

La réduction du cheptel de vaches laitières en Allemagne fin 2024 (-3%) raréfie les réformes. Les abattages reculaient donc de 11% /2024 entre les semaines 17 et 20 (-2% /2024), après le rebond des abattages à Pâques, mi-avril.

POLOGNE : la cotation de la vache O oscille à la hausse

En Pologne, mi-avril, la vache O avait perdu quelques centimes, mais du fait de la bonne demande européenne, son cours était reparti à la hausse, avant de perdre 20 centimes en semaine 20. Au total, la vache O polonaise a tout de même gagné 10 centimes en quatre semaines. Elle atteint donc 5,38 €/kg de carcasse, se situant encore bien au-dessus des hauts niveaux de 2024 (+26%).

Viandes bovines » Maigre »

La situation sanitaire a impacté fortement la disponibilité en broutard  

L’accélération forte de la baisse des naissances qui a débuté en septembre 2024 se prolonge début 2025. Il est très probable que la situation sanitaire ait perturbé la reproduction de 2024. De fait le manque d’animaux a continué de tirer les prix vers le haut, dans un contexte de forte demande en Europe. 

 Une année 2025 marquée par des cours toujours plus hauts  

En avril 2025, les prix des broutards ont continué de progresser et de battre des records, en raison de l’offre réduite et d’une demande à l’export renforcée. Même les Charolais de 450 kg qui avaient connu une baisse des prix en mars repartent d’autant plus vite à la hausse

Ainsi, en semaine 20 :  

  • Le Charolais U de 350 kg cotait à 5,46 €/kg (+1,68 € /2024) avec une hausse de 33 cts en quatre semaines.  
  • La cotation du Charolais U de 450 kg était de 5,05 €/kg (+1,47 € /2024) avec une hausse de 28 cts en quatre semaines.  
  • Le Limousin E de 350 kg était relativement stable avec 5 centimes de plus en quatre semaines, atteignant 5,10 €/kg (+1,15 € /2024).  
  • Le mâle croisé R de 300 kg se situait à 4 ,92 €/kg (+1,47 € /2024) soit +17 centimes en quatre semaines.  

Sur les marchés des femelles, les prix étaient également à la hausse, s’établissant en semaine 20 à :  

  • 4,59 €/kg pour la Charolaise U de 270 kg, soit 12 centimes de plus en quatre semaines.
  • 4,75 €/kg pour la Limousine E de 270 kg (+1,20 € /2024), avec 5 centimes de plus en quatre semaines.  

La décapitalisation et les épidémies provoquent une chute des naissances allaitantes  

Les maladies vectorielles ont provoqué un fort recul des naissances à partir de l’automne 2024 du fait notamment d’avortements. En mars, dernier mois connu, les naissances étaient à nouveau en baisse : seulement 358 000 veaux de mère allaitantes sont nés sur le mois, soit 26 000 de moins qu’en 2024 (-6,8%/2024) . 

Les naissances allaitantes de la campagne 2024-2025 affichent un retard de 197 000 veaux sur les neuf premiers mois de campagne par rapport à 2023-2024. Depuis septembre, la baisse est chaque mois comprise entre -6 et -12% par rapport à l’année précédente.

Le cumul des naissances sur le début d’année 2025 atteignait seulement 947 000 veaux allaitants (-22 000 par rapport à 2024 soit -8,4%).

Les effectifs de broutards de moins de six mois continuent de baisser 

À la suite de la baisse des naissances observée depuis l’automne 2024, conjuguée à une hausse de la mortalité des animaux jeunes, les effectifs de mâles allaitants de moins de 6 mois étaient en baisse de 1% /2024 au 1er avril, avec 913 000 têtes. Les mâles de 6 à 12 mois étaient quant à eux légèrement plus nombreux, de 1% par rapport à 2024, à la faveur de moindres exports maigres. La hausse des effectifs de Limousins atteignait +3% /2024.    

Les envois vers l’Espagne compensent le recul des achats italiens  

Sur le 1er trimestre 2025, la France a exporté 244 000 broutards selon les Douanes françaises (stable /2024). Vers l’Espagne, d’après les Douanes, les envois sont en forte hausse depuis le début de l’année : +59%/2024, avec notamment de nombreux broutards lourds (+131%/2024) et une bonne progression des animaux légers (+12%/2024). 

Vers l’Italie, les expéditions sont en baisse de 6% sur le 1er trimestre. Les mâles lourds, qui représentent la majorité des ventes à l’Italie, sont particulièrement touchés (-14% /2024 à 126 000 têtes). Ils sont très demandés par les engraisseurs espagnols, qui en plus de bénéficier de conditions sanitaires facilitées ont été prêts à augmenter fortement leur prix d’achat. Pour contrebalancer la raréfaction des mâles lourds, l’Italie a importé environ 10 000 femelles lourdes, soit une hausse de 22% depuis le début de l’année.  

Vers les pays tiers, la France a exporté environ 2 500 animaux au 1er trimestre, dont les trois quarts vers le Maroc. Mars a toutefois été un petit mois, avec seulement 300 têtes expédiées vers le Maroc.  

Les données SPIE-BDNI confirment la bonne tenue des exportations de bovins maigres sur les 16 premières semaines de l’année (jusqu’au 19 avril). 

Entre les semaines 1 et 16, 307 000 bovins de type viande âgés de 4 à 15 mois ont été exportés, soit 1% de plus qu’en 2024 ou +4 000 têtes, montrant que la demande reste forte. On note que plus de mâles ont été envoyés (+3%/2024), et moins de femelles (-1%/2024). 

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Tardive baisse saisonnière des cours

La bonne demande en début d’année et l’offre insuffisante en veaux à abattage a tenu les prix des veaux de boucherie jusqu’au milieu du printemps. La baisse saisonnière des cours semble désormais amorcée dans toute l’Europe.

Prix élevés, baisse saisonnière tardive

Partout en Europe, les cours des veaux de boucherie ont battu des records, avant d’amorcer tardivement leur baisse saisonnière.

En semaine 20, le veau de boucherie pie-noir néerlandais cotait ainsi 6,82 €/kg de carcasse, en baisse de 28 cts sur quatre semaines mais toujours à un niveau difficilement imaginable il y a un an. Ce tarif restait en effet supérieur de 1,23 € à celui de 2024, soit une hausse de 22% sur un an.

La tendance était similaire en Italie, avec une baisse des cours de 40 cts depuis début avril pour terminer à 7,00 €/kg de carcasse en semaine 20 (+17% /2024).

En France, la baisse des cours a été encore plus tardive. Elle ne semble amorcée que depuis la semaine 19, maintenant l’écart de prix avec les autres pays européens. Les ventes ont été dynamiques au printemps, notamment grâce aux événements promotionnels (fête des grands-mères), permettant un maintien des prix jusqu’à la mi-mai.

En semaine 20 :

  • Le veau rosé clair O cotait 7,74 € /kg de carcasse, en baisse de 13 cts sur un mois mais supérieur de 60 cts au niveau de 2024,
  • Le veau rosé clair R cotait 8,05 € /kg de carcasse, en léger recul de 3 cts sur un mois,
  • Le veau rosé clair U élevé sous la mère cotait 10,28 € /kg de carcasse (moyenne semaines 17 à 20), soit 60 cts de plus qu’en 2024.

Volumes en baisse en Europe

Faute de mises en place suffisantes et sous la concurrence de l’engraissement pour la production de jeunes bovins, les abattages de veaux reculaient dans les principaux pays producteurs.

Aux Pays-Bas, après un recul de 21% (ou 4 000 téc) en janvier, la production de viande de veau accusait une nouvelle baisse de 3 000 téc en février, soit 17% /2024. En cumul sur les deux premiers mois de l’année, 193 000 veaux ont été abattus, soit 42 000 de moins que l’année dernière. Les mises en place difficiles à partir de l’été 2024 faute de disponibilités notamment en Allemagne (plus d’informations dans notre article dédié aux veaux laitiers) ont pesé sur les abattages néerlandais depuis novembre. Les Pays-Bas ont importé 15% de moins de jeunes veaux laitiers en 2024 (-164 000 têtes, dont –74 000 du Danemark et –48 000 d’Allemagne).

En Italie, après une année 2024 en hausse de 4% pour les abattages de veaux, l’année 2025 démarre au plus mal, avec seulement 199 000 veaux abattus entre janvier et avril, soit un recul de 13 000 têtes (-6% /2024). Le mois d’avril a cependant été dynamique, sans doute en lien avec les fêtes de Pâques, avec 51 000 veaux abattus, soit 1% de plus qu’en 2024.

La France n’échappe pas à la tendance et accuse un recul de la production similaire à ses voisins européens.

En avril, 84 000 veaux ont été abattus, en baisse de 5% /2024, pour une production de 12 000 téc (-4% /2024). L’alourdissement des veaux à 147 kg éc en moyenne (+1,7 kg /2024) dû à leur âge à l’abattage plus élevé (+2 jours /2024) permet de limiter la baisse de production.

En cumul sur quatre mois, 333 000 veaux ont été abattus (-7% /2024) pour 48 000 téc produites (-6% /2024) grâce à cet alourdissement des veaux (+1,4 kg /2024).

Cours des aliments laitiers toujours plus élevés qu’en 2024

Le cours de la poudre de lactosérum doux restait plus élevé en début d’année 2025 qu’en 2024.

En semaine 18, la poudre de lactosérum doux cotait 865 €/tonne, un niveau supérieur de 34% à l’année précédente, restant bien plus bas que les hauts niveaux de 2022. À l’inverse, en semaine 19, la cotation de la poudre de lait maigre s’établissait à 2 380 €/tonne en baisse de 2% /2024.

Viandes bovines » Veaux laitiers »

Gérer la pénurie

La décapitalisation dans toute l’Europe et les maladies vectorielles réduisent l’offre en veaux à engraisser et accentuent la tension sur leur prix, avec une demande dynamique du fait de marchés de la viande bovine demandeurs.

Naissances en recul

L’irruption de la FCO-3 à la fin de l’été 2024 a conduit à une baisse nette des naissances de veaux laitiers.

Après les aléas de fertilité ayant conduit au creux de naissances en juin 2024, rattrapé exactement par la hausse d’août 2024, le contexte sanitaire a entraîné un recul net des vêlages durant l’automne et l’hiver 2024-2025. Au total sur la campagne (juin 2024 – mars 2025), 68 000 veaux laitiers en moins sont nés, soit un recul de 2,5%. La baisse est du même ordre de grandeur pour les veaux disponibles pour l’engraissement (veaux mâles laitiers + tous les veaux croisés lait-viande).

Prix records dans toute l’Europe

Le manque de veaux laitiers à engraisser en France tire les prix à la hausse. Les cotations retrouvent des niveaux qu’elles n’avaient plus atteints depuis près de vingt ans.

En semaine 20, le veau mâle laitier français de 45 à 50 kg cotait 256 €/tête, en hausse de 31 € en quatre semaines et plus de deux fois supérieur à son niveau de 2024. Les marchés sont au mieux attentistes, la période de creux des naissances n’en étant qu’à ses débuts.

Le manque de veaux laitiers pour engraissement tire les prix vers le haut dans l’ensemble des pays européens.

Les veaux laitiers néerlandais ont dépassé les 300 €/tête (×2,4 /2024) depuis la mi-avril, gagnant 130 € en vingt semaines. Les principaux pays producteurs de veaux ont suivi une tendance similaire depuis la fin de l’année 2024. Seuls les veaux espagnols ont connu une hausse plus modérée, à 185 €/tête (+61% /2024).

Les veaux Fleckvieh allemands, destinés principalement à la production de jeunes bovins, étaient sur une tendance explosive similaire depuis le début de l’année 2025.

En moyenne sur les trois derniers marchés (16 avril, 30 avril et 14 mai 2025), les veaux Fleckvieh se sont ainsi échangés à 1 120 €/tête en moyenne, un niveau supérieur de 75% à l’année précédente. Ce niveau de prix fait peser des inquiétudes sur la capacité de la filière jeune bovin allemande (plus d’informations dans notre article dédié aux taurillons en Europe) à assurer la rentabilité de la production.

Stabilisation des envois français

Après un fort recul en début d’année, les exportations de veaux laitiers sont revenues à leur niveau de 2023 en mars.

En cumul sur trois mois, elles restent en très net retrait de 13% ou 12 000 têtes /2024. À noter cependant que le retard de janvier correspond plus à une anticipation des envois en décembre qu’à une réelle baisse des envois (décembre avait enregistré une hausse de 24% des envois par rapport à l’année précédente).

Importations néerlandaises limitées, entre autres par les disponibilités allemandes

Après une année 2024 en forte baisse de 15%, les importations néerlandaises de veaux laitiers peinaient à se rétablir.

Sur les deux premiers mois de l’année, les Pays-Bas ont importé 154 000 veaux laitiers, en baisse de 3% sur un an, due principalement à un recul des envois allemands de 10 000 têtes. Les causes précises de cette baisse ne sont pas clairement établies, entre faibles disponibilités en Allemagne, rétention d’une partie des veaux allemands pour la production de taurillons et possible moindre demande néerlandaise.