Tardive baisse saisonnière des cours

La bonne demande en début d’année et l’offre insuffisante en veaux à abattage a tenu les prix des veaux de boucherie jusqu’au milieu du printemps. La baisse saisonnière des cours semble désormais amorcée dans toute l’Europe.

Prix élevés, baisse saisonnière tardive

Partout en Europe, les cours des veaux de boucherie ont battu des records, avant d’amorcer tardivement leur baisse saisonnière.

En semaine 20, le veau de boucherie pie-noir néerlandais cotait ainsi 6,82 €/kg de carcasse, en baisse de 28 cts sur quatre semaines mais toujours à un niveau difficilement imaginable il y a un an. Ce tarif restait en effet supérieur de 1,23 € à celui de 2024, soit une hausse de 22% sur un an.

La tendance était similaire en Italie, avec une baisse des cours de 40 cts depuis début avril pour terminer à 7,00 €/kg de carcasse en semaine 20 (+17% /2024).

En France, la baisse des cours a été encore plus tardive. Elle ne semble amorcée que depuis la semaine 19, maintenant l’écart de prix avec les autres pays européens. Les ventes ont été dynamiques au printemps, notamment grâce aux événements promotionnels (fête des grands-mères), permettant un maintien des prix jusqu’à la mi-mai.

En semaine 20 :

  • Le veau rosé clair O cotait 7,74 € /kg de carcasse, en baisse de 13 cts sur un mois mais supérieur de 60 cts au niveau de 2024,
  • Le veau rosé clair R cotait 8,05 € /kg de carcasse, en léger recul de 3 cts sur un mois,
  • Le veau rosé clair U élevé sous la mère cotait 10,28 € /kg de carcasse (moyenne semaines 17 à 20), soit 60 cts de plus qu’en 2024.

Volumes en baisse en Europe

Faute de mises en place suffisantes et sous la concurrence de l’engraissement pour la production de jeunes bovins, les abattages de veaux reculaient dans les principaux pays producteurs.

Aux Pays-Bas, après un recul de 21% (ou 4 000 téc) en janvier, la production de viande de veau accusait une nouvelle baisse de 3 000 téc en février, soit 17% /2024. En cumul sur les deux premiers mois de l’année, 193 000 veaux ont été abattus, soit 42 000 de moins que l’année dernière. Les mises en place difficiles à partir de l’été 2024 faute de disponibilités notamment en Allemagne (plus d’informations dans notre article dédié aux veaux laitiers) ont pesé sur les abattages néerlandais depuis novembre. Les Pays-Bas ont importé 15% de moins de jeunes veaux laitiers en 2024 (-164 000 têtes, dont –74 000 du Danemark et –48 000 d’Allemagne).

En Italie, après une année 2024 en hausse de 4% pour les abattages de veaux, l’année 2025 démarre au plus mal, avec seulement 199 000 veaux abattus entre janvier et avril, soit un recul de 13 000 têtes (-6% /2024). Le mois d’avril a cependant été dynamique, sans doute en lien avec les fêtes de Pâques, avec 51 000 veaux abattus, soit 1% de plus qu’en 2024.

La France n’échappe pas à la tendance et accuse un recul de la production similaire à ses voisins européens.

En avril, 84 000 veaux ont été abattus, en baisse de 5% /2024, pour une production de 12 000 téc (-4% /2024). L’alourdissement des veaux à 147 kg éc en moyenne (+1,7 kg /2024) dû à leur âge à l’abattage plus élevé (+2 jours /2024) permet de limiter la baisse de production.

En cumul sur quatre mois, 333 000 veaux ont été abattus (-7% /2024) pour 48 000 téc produites (-6% /2024) grâce à cet alourdissement des veaux (+1,4 kg /2024).

Cours des aliments laitiers toujours plus élevés qu’en 2024

Le cours de la poudre de lactosérum doux restait plus élevé en début d’année 2025 qu’en 2024.

En semaine 18, la poudre de lactosérum doux cotait 865 €/tonne, un niveau supérieur de 34% à l’année précédente, restant bien plus bas que les hauts niveaux de 2022. À l’inverse, en semaine 19, la cotation de la poudre de lait maigre s’établissait à 2 380 €/tonne en baisse de 2% /2024.