Viandes bovines

Hausse des cours généralisée en Europe

Les abattages de bovins sont en recul en France et en Europe alors que les demandes européenne et maghrébine restent élevées. Les cours des bovins maigres et finis sont ainsi en nette hausse dans toute l'Europe. Conséquence de cette hausse, l'échelle des prix entre pays européens a été bouleversé : le JB espagnol fait à présent partie des plus chers d'Europe, le cours de la vache laitière polonaise a dépassé celui de la française, et les veaux de boucherie italiens et néerlandais rattrapent les français.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Rebond de la consommation en décembre

En décembre, la consommation a rebondi, les fêtes de fin d’année se déroulant cette année dans un contexte d’inflation plus modérée. Les abattages ont été dynamiques, ce qui a soutenu la consommation intérieure et boosté les exports.

La consommation de viande bovine a rebondi en décembre

En décembre, la consommation par bilan de viandes bovines a augmenté de 2% comparé à décembre 2023 grâce à une bonne demande des consommateurs en fin d’année. Les abattages CVJA de gros bovins et veaux ont progressé de 3% (+3 500 téc) notamment en vaches laitières et allaitantes. Les imports de viande bovine de décembre sont restés équivalents à ceux de l’an passé tandis que les exports ont poursuivi leur hausse constatée depuis le début de l’année (+9% /décembre 2023).

D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable s’est établi à 116 000 téc en décembre (+2% ou +2 000 téc), portant le cumul annuel à 1 424 000 téc (-1,8% /2023). En décembre, grâce aux abattages dynamiques, la part d’import dans le disponible consommable reculait d’un point par rapport à novembre, à 25%. En cumulé sur l’ensemble de l’année 2024, la part d’import dans la consommation est restée stable par rapport à 2023, à 25%.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.

En 2024, des exportations quasiment revenues aux niveaux de 2022

Sur l’ensemble de l’année 2024, les exportations de viandes bovines ont atteint 242 000 téc (+11% /2023 ou +25 000 téc) renouant quasiment avec les bons chiffres de 2022 (-1% /2022 ou -3 000 téc). La consommation s’est rétablie en Allemagne grâce au ralentissement de l’inflation et les envois français ont rebondi vers l’Italie et la Grèce, la Pologne étant moins présente sur ces marchés en 2024.

Les imports se sont, eux, légèrement érodés en 2024, à 358 000 téc (-1% /2023) mais restent importants.

En décembre, les exports de viandes bovines réfrigérées, congelées et transformées ont atteint 22 000 téc (+9% /2023). Les importations étaient égales à celles de 2023, à 29 000 téc.

Au total en 2024, nos expéditions ont progressé vers toutes les destinations :

  • vers l’Italie (+3% /2023 ou +1 500 téc, à 54 000 téc),
  • vers l’Allemagne (+6% ou +2 000 téc, à 41 000 téc),
  • vers la Grèce (+10% ou +3 000 téc, à 37 000 téc),
  • vers les Pays-Bas (+7% ou +2 000 téc, à 36 000 téc),
  • et vers la Belgique (+14% ou 3 000 téc, à 23 000 téc).

Sur l’ensemble de l’année 2024, les importations ont, elles, évolué de façon contrastée selon la provenance. Elles ont progressé depuis :

  • le Royaume-Uni (+10% /2023) à 44 000 téc (dont des volumes ré-exportés ensuite), 
  • la Pologne (+14% à 36 000 téc) fournisseur à tarif attractif,
  • l’Espagne (+3% à 21 000 téc),
  • et l’Italie (+7% à 14 000 téc).

À l’inverse, les imports ont reculé en 2024 depuis les fournisseurs historiques, aux plus gros volumes :

  • Recul de 6% /2023 depuis les Pays-Bas, notre premier fournisseur, à 79 000 téc incluant du veau,
  • Recul de 4% depuis l’Irlande à 59 000 téc,
  • Et recul de 12% depuis l’Allemagne à 33 000 téc du fait du redressement de la consommation allemande.

Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.

En janvier, les ventes de steak haché réfrigéré progressent, le surgelé recule

Le chiffre d’affaires du haché réfrigéré repart à la hausse, tandis que le surgelé recule. Entre les semaines 2 et 5 (du 06/01 au 02/02) la consommation en valeur de steak haché réfrigéré en libre-service dans les hypers et supermarchés français a progressé de 4% comparés à 2024, selon les données Circana. Les ventes en valeur de haché surgelé ont, elles, reculé de 5% comparé à 2024.

Maintien d’une inflation modérée

L’inflation se poursuivrait doucement en France en janvier, selon les premières estimations de l’INSEE au 31 janvier. L’évolution de l’indice des prix à la consommation serait de +1,4% sur un an en janvier, contre +1,3% un mois plus tôt. Les prix de l’énergie ont progressé un peu plus rapidement (+2,8% sur un an contre +1,9% un mois plus tôt) et ceux des produits manufacturés ont rebondi (+0,2% sur un an contre -0,4% un mois plus tôt). Les prix des produits alimentaires s’appréciaient à peine (+0,1% sur un an contre -0,1% un mois plus tôt) notamment du fait du rebond des prix des produits alimentaires frais (+0,4% sur un an, contre -0,1% un mois plus tôt).

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Hausse des cours, offre en baisse

Les cours des gros bovins finis sont orientés à la hausse. Le contexte européen est toujours porteur et la baisse de l’offre en France contraint les acheteurs à rajouter des centimes chaque semaine.

La cotation du JB U a gagné 34 centimes en 6 semaines

Le marché européen est toujours en tension, avec peu d’offre en Italie et en Allemagne et des exportations espagnoles très dynamiques vers le Maghreb (pour en savoir plus, lire notre article sur le marché des jeunes bovins en Europe). En conséquence, les cotations françaises suivent le mouvement. Les cours des jeunes bovins français ont gagné entre 20 en 34 centimes depuis le début de l’année selon les conformations.

  • Le jeune bovin U cotait 6,22 €/kg de carcasse en semaine 7 (+12% /2024).
  • La même semaine, le jeune bovin R cotait 6,01 €/kg (+12% /2024).
  • La cotation du jeune bovin O, qui n’avait pas encore véritablement décollé, a dépassé son haut niveau de 2023 pour atteindre 5,13 €/kg en semaine 7 (+4% /2024 et +2% /2023).

Les cours des femelles de race à viande continuent de creuser l’écart avec 2024

Les cours des vaches de race à viande continuent de progresser, l’offre étant relativement limitée.

En semaine 7 de 2025, la vache U standard avait gagné 12 centimes depuis le début de l’année pour coter 6,12 €/kg (+5% /2024). La vache R avait gagné 13 centimes dans le même temps à 5,71 €/kg de carcasse (+5% /2024).

Vive hausse des cours des laitières

Les cotations des vaches laitières s’envolent en Europe, ce qui réduit drastiquement la pression à l’import et permet aux prix français de suivre le mouvement, d’autant que les réformes laitières sont peu nombreuses. Cette hausse des cours des laitières françaises se fait toutefois avec retard par rapport aux autres origines.

La cotation française de la vache O a gagné 29 centimes depuis le début de l’année pour remonter à 4,92 €/kg de carcasse en semaine 7 (+10% /2024). Dans le même temps, la vache P a gagné 35 centimes, à 4,63€/kg (+11% /2024).

L’IPAMPA stable depuis plusieurs mois

De août à décembre (dernière données disponible), l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) est resté quasiment stable, autour de l’indice 128,8. Ce niveau est inférieur aux sommets atteints en 2022 (-7% / décembre 2022) et également à 2023 (-2% /2023), mais il reste largement supérieur au niveau d’il y a 3 ans (+6% /décembre 2021).

A noter que l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations : d’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2023.

Les abattages en retrait en début d’année

Sur les 7 premières semaines de 2025, les abattages de gros bovins affichent une baisse de 3% par rapport à 2024 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Les différentes catégories n’évoluent pas de la même façon :

• Le nombre de vaches de race à viande abattues enregistre une légère hausse de 1% par rapport au faible niveau de 2024
• Celui des génisses de type viande est en baisse de 2%
• Les réformes laitières sont en recul de 3%
• Les jeunes bovins de type viande accusent une forte baisse, de 7%, dont un partie pourrait être liée à un peu de rétention en élevage en lien avec la hausse des cours. Les jeunes bovins abattus sont en effet plus âgés que l’an dernier de 4 jours en moyenne
• Les jeunes bovins de type lait affichent un repli de 6%
• Les bœufs enregistrent une hausse de 2%

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Les prix des jeunes bovins européens toujours en hausse 

Les cours des jeunes bovins continuent d’augmenter en ce début d’année 2025. Le marché reste déséquilibré avec un manque d’offre notable. 

Cours en hausse dans tous les États membres 

Les cours des jeunes bovins sont orientés à la hausse partout en Europe. À 4,12 €/kg vif en semaine 7, la cotation du jeune bovin charolais prima Qualità sur la bourse de Modène, dépassait son niveau de 2024 de 16%. Pour le jeune bovin U allemand, la hausse était de 27% sur un an, à 6,27€/kg de carcasse, dépassant de la cotation française à 6,22 €/kg (+12% /2024). Le jeune bovin U espagnol cotait à 6,76 €/kg en semaine 6, soit +29% /2024. 

En Pologne, la cotation du JB O a gagné 18 centimes en 4 semaines, atteignant 5,45 €/kg de carcasse en semaine 6 (+16% /2024). 

L’offre en baisse en Italie et en Allemagne fait monter les prix 

En Italie, les prix restent en forte hausse en ce début d’année. Le marché est très déséquilibré et les opérateurs participant à la commission de cotation de Modène ne se sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un prix univoque en semaine 6. La cotation de la semaine 7 est ainsi apparue en forte hausse par rapport à la semaine 5. La baisse des disponibilités en broutards français depuis plus d’un an a réduit les mises en place conduisant à une baisse significative des sorties de jeunes bovins finis. D’après la base de données nationale Anagrafe zootecnica, 749 000 bovins mâles de 12 à 24 mois ont été abattus en 2024, soit -2% /2023, ainsi que 554 000 femelles de 12 à 24 mois, soit -6% /2023. La baisse des sorties semble s’accentuer en début d’année.  

En Allemagne aussi, l’offre à sortir est en baisse. Les abattages de jeunes bovins sur les sept premières semaines de l’année affichent un recul de 4% par rapport aux deux années précédentes.  

Un marché espagnol en tension 

En Espagne, l’offre demeure limitée en raison des difficultés persistantes rencontrées par les engraisseurs pour approvisionner leurs ateliers. Parallèlement, la demande à l’exportation reste soutenue, en particulier vers l’Algérie et ce malgré des tarifs historiquement élevés. Sur 11 mois, les exportations espagnoles de viande bovine ont augmenté de 6% à 242 000 téc dont 24 000 téc vers l’Algérie. Ceci conduit à une forte hausse du prix de la viande qui freine la consommation intérieure. Le Ramadan débutant le 28 février, la demande des pays du Maghreb restera ferme au moins jusqu’à fin mars. 

Viandes bovines » Femelles » Europe »

La hausse des cours des femelles laitières s’accélère

Les prix poursuivent leur hausse rapide dans les États Membres exportateurs, car le marché européen manque globalement de viande. Le cours de la vache polonaise a même dépassé celui de la française, tant le marché est tendu.

Les prix des vaches O toujours à la hausse

Les prix des réformes laitières continuent leur progression entamée avant les fêtes. Face aux faibles disponibilités en bovins finis, les abatteurs recherchent tous types de bovins y compris les vaches de réforme. La demande des consommateurs se maintient peu ou prou, ce qui pousse à une hausse rapide des cours, en particulier dans les pays exportateurs (Irlande et Pologne).

En semaine 5 en 2025, les cotations irlandaises, allemandes et polonaises avaient dépassé la française de respectivement 47 centimes, 7 centimes et 6 centimes.

IRLANDE : le peu d’abattages début 2025 fait s’envoler les prix

Depuis le début de l’année 2025, les abattages de vaches se font à rythme réduit en Irlande par rapport aux deux années précédentes, du fait du recul du cheptel laitier depuis un an. Le rythme soutenu des réformes à partir de l’automne 2023 a en effet réduit le nombre de vaches.

Entre les semaines 2 et 5, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches étaient en net recul par rapport au début d’année 2024 (-15%) alors marqué par des réformes importantes avec les mauvaises conditions météo. Le recul est aussi constaté face aux volumes abattus il y a deux ans (-7% /2023).

Dans un article du Irish Farmers’ Journal, les experts irlandais de Bord Bia estiment que la production de viande bovine irlandaise pourrait baisser de 87 000 têtes en 2025, emboîtant le pas au reste de l’UE dans le recul de production. Ceci devrait mettre de la tension sur les prix des bovins de l’Île d’Émeraude. Cette pression à la hausse pourrait cependant être limitée par l’arrivée de viandes meilleur marché sur le sol britannique, en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande dans le cadre des accords de libre-échange actés en 2023.

Dans ce contexte d’offre restreinte et de besoins en viande en Europe, les cours de vaches irlandaises progressent rapidement depuis le début d’année. La vache O a ainsi pris 37 centimes en quatre semaines, atteignant 5,23 €/kg de carcasse en semaine 5, un niveau nettement supérieur à début 2024 (+27%) et 2023 (+16%). La vache R suivait la même tendance, engrangeant 33 cts en quatre semaines, à 5,51 € /kg de carcasse (+21% /2024) et la génisse R +39 cts en quatre semaines, à 6,02 €/kg (+16% /2024).

ALLEMAGNE : les prix progressent toujours

La demande pour la viande de réforme est dynamique en début d’année, les Allemands recherchant une viande meilleur marché après les fêtes, ce qui soutient le prix outre-Rhin. L’apparition de trois cas de fièvre aphteuse dans un élevage près de Berlin le 10 janvier dernier a fait stagner le prix des bovins allemands durant deux semaines, avant qu’ils ne repartent doucement à la hausse, les impacts à l’export étant limités pour la filière bovine (les pays tiers ne représentent que 6% de leurs exports). La vache O allemande cotait donc 4,74 €/kg de carcasse en semaine 5, +28% /2024 et +15% /2023.

En Allemagne, les abattages des premières semaines de 2025 n’ont pas été perturbés par l’apparition de la maladie. Ils étaient quasi-équivalents à ceux de 2024 (+1% entre les semaines 2 et 5, comparé à 2024).

Selon Eurostat, sur les 11 premiers mois de l’année 2024, 2,48 millions de gros bovins ont été abattus en Allemagne, soit +1% /2023. Les vaches ont représenté 928 000 têtes abattues, volume équivalent à celui de 2023, et les génisses 512 000 têtes, en nette hausse de 5% sur un an, ce qui limitera d’autant le renouvellement des cheptels. Les poids carcasses sont restés stables en moyenne.

POLOGNE : la cotation de la vache O a dépassé celle de la France

En Pologne, les prix des vaches ont augmenté en décembre et janvier, et sont maintenant nettement supérieurs aux valeurs des années passées. La vache O valait 4,82 €/kg de carcasse en semaine 5 (+20% /2024 et +21% /2023). Elle a dépassé le cours de la vache O française depuis la semaine 4 (+6 cts d’écart en semaine 5). La demande pour la viande de transformation est importante en UE alors que les cheptels, donc la production, continuent de se replier.

Viandes bovines » Maigre »

La demande ferme en broutard et la baisse des disponibilités font bondir les prix 

En ce début d’année 2025, les prix des broutards ont poursuivi leur hausse rapide. La concurrence entre l’engraissement national et la demande en animaux lourds des Espagnols et des Italiens, se confronte à la baisse des naissances qu’a connu le cheptel depuis le début de 2024.   

Accélération de la croissance des prix pour le début d’année 2025 

Le manque d’animaux sur les marchés et la demande ferme en France comme à l’export ont continué à tirer les prix. Certaines cotations ont pris plus d’un euro par rapport à 2024. 

Les prix des broutards mâles poursuivent leur hausse en début 2025, continuant de battre des records. Ainsi, en semaine 7 :   

  • Le Charolais U de 350 kg cotait 4,61 €/kg (+1,04 €/2024, +30% /2024) avec une hausse de 34 cts en quatre semaines.   
  • Le Charolais U de 450 kg cotait 4,59 €/kg (+1,15 €/2024, +34%/2024) avec une hausse de 35 cts en quatre semaines.   
  • Le Limousin E de 350 kg atteignait 4,70 €/kg (+75 cts /2024, +19%/2024) avec une hausse de 40 cts en quatre semaines.   
  • Le mâle croisé R de 300 kg se situait à 4,28 €/kg (+90 cts /2024, +27% /2024) avec une hausse de 40 cts en quatre semaines.     

Sur le marché des femelles, les prix ont repris leur croissance. La Charolaise U de 270 kg a atteint le prix de la Limousine E de 270kg. En semaine 7 :   

  • 4,40 €/kg pour la Charolaise U de 270 kg (+90 cts /2024).   
  • 4,40 €/kg pour la Limousine E de 270 kg (+75 cts /2024).   

La baisse des naissances s’intensifie en décembre 

À la suite de l’irruption de la FCO3 sur le territoire, cumulée à la présence de la MHE et de la FCO8, les naissances ont fortement décru sur l’automne, et en particulier en décembre. La baisse serait comprise entre -10% et -7% selon nos estimations. À cause d’une cyber-attaque ayant touché un ARSOE mi-décembre, les remontées de naissances et de mouvements sont pour l’instant partielles. Sur l’ensemble de l’année 2024, le nombre de veaux nés issus du cheptel allaitant s’établirait entre 3 144 000 et 3 155 000 veaux, soit une baisse autour de 6% /2024.  

Sur six mois (juillet-décembre), le cumul des naissances de la campagne 2024-2025 est estimé entre 1 428 000 et 1 439 000 veaux allaitants (soit une baisse par rapport à 2023 comprise entre -117 000 et -128 000 têtes).  

Les envois vers l’Espagne se concentrent sur les animaux lourds 

L’ensemble de l’année 2024 a été marquée par le changement de cible des achats espagnols, qui se sont réorientés sur les animaux lourds. Ainsi, 54 000 broutards mâles lourds ont été exportés vers l’Espagne, soit 7 000 de plus qu’en 2023. La hausse a été particulièrement marquée en fin d’année, les envois au mois de décembre ayant plus que doublé. Dans le même temps, les exportations de broutards légers de moins de 300 kg ont baissé de 4 000 têtes.  

À cause de cette concurrence et de l’utilisation des broutards français pour l’engraissement national, les exportations vers l’Italie de broutards mâles lourds ont baissé de plus de 9% en 2024 par rapport à l’année pécédente. 

Cette dynamique des exports redirigés vers l’Espagne semble continuer début 2025. D’après les données TRACES, sur les semaines 3 à 7 de l’année 2025, les exportations de bovins vifs étaient en croissance vers l’Espagne (+18%/2024), tandis que les exports vers l’Italie reculaient (-7%/2024). 

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Nette hausse des cours aux Pays-Bas et en Italie

Les cours des veaux de boucherie étaient en hausse dans les principaux pays producteurs, rattrapant les prix français qui avaient connu leur hausse en 2022.

Hausse des cours néerlandais faute d’offre

Après une relative stabilité historique, les cours des veaux de boucherie néerlandais ont nettement augmenté depuis novembre 2024.

Ainsi, en semaine 7, le veau de boucherie néerlandais cotait 7,05 €/kg de carcasse, soit 1,27 € au-dessus de son niveau de l’année dernière. En un mois, elle a pris 28 centimes.

Cette hausse des cours est concomitante à une baisse nette des volumes abattus en pleine période automnale, normalement propice à la consommation.

En effet, en nombre, les abattages de veaux de boucherie néerlandais étaient en baisse de presque 13% en novembre, avec 109 000 têtes (-16 000 têtes /2023). La baisse de fin d’année annule l’avance prise dans les abattages en début d’année : en cumul sur onze mois, 1 270 000 veaux ont été abattus aux Pays-Bas, en recul de 1,1% par rapport à l’an dernier. Le cumul en volume reste cependant supérieur à 2023, avec 198 000 téc produites sur 11 mois (+0,2% /2023) du fait de poids carcasses en nette hausse sur les neuf premiers mois de l’année.

D’après de Kalverhouder, les disponibilités en veaux gras sont encore limitées aux Pays-Bas, et les prix devraient rester à un niveau élevé. Le secteur s’inquiète également des disponibilités en veaux laitiers, en particulier en veaux importés d’Allemagne. Pour en savoir plus, lisez notre article dédié aux veaux laitiers.

Hausse des cours en Italie

Les prix des veaux de boucherie étaient également en forte progression en Italie depuis octobre, et se sont stabilisés à un haut niveau depuis début février.

En semaine 8, le veau de boucherie cotait 7,30 €/kg de carcasse à la bourse de Modène, malgré des abattages en nette hausse.

En cumul sur 2024, l’Italie a abattu 625 000 veaux d’après l’Anagrafe nazionale zootecnica, un niveau inédit depuis la crise Covid et en hausse de 4,1% /2023.

Légère hausse des cours des veaux français

Les cours des veaux de boucherie français augmentent de manière plus limitée. Ils avaient cependant connu une forte hausse à l’automne 2022, l’envolée des cours en Italie et aux Pays-Bas n’est donc qu’un rattrapage sur la situation française.

En semaine 7, les cours étaient en hausse par rapport à l’an passé :

  • Le veau rosé clair O élevé en atelier cotait 7,73 €/kg de carcasse (+39 cts /2024, +6 cts sur un mois),
  • Le veau rosé clair R élevé en atelier cotait 7,94 €/kg de carcasse (+39 cts /2024, +2 cts sur un mois),
  • Le veau rosé clair U élevé sous la mère cotait 10,25 €/kg de carcasse (+51 cts /2024, +9 cts sur un mois)

Baisse des abattages début 2025

Après une année 2024 en baisse de 4%, les abattages de veaux de boucherie étaient à nouveau en recul début 2025 en France.

Ainsi, en janvier, 85 000 veaux ont été abattus (-7 000 têtes /2024) pour 12 000 téc produites (-7,5% /2024). Les poids carcasse des veaux étaient similaires à l’année dernière, à 143 kg, signe d’un marché aussi dynamique que l’année passée.

Coûts des intrants stables

Les cours des aliments lactés étaient relativement stables début 2025.

  • En semaine 5, la cotation de la poudre de lactosérum doux était à 895 €/tonne, soit 10% de plus qu’en 2024,
  • En semaine 6, la poudre de lait écrémée cotait 2 530 €/tonne (+5% /2024).

La détente après le pic de 2022 était également lisible dans les indices de prix :

  • L’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux s’établissait à 136,1 points, un niveau proche de l’année précédente (-1% /2023) mais en fort recul sur deux ans (-16% /2022).
  • L’IPAMPA autres aliments pour veaux atteignait 128,2 points, soit -6% /2023 et -15% /2022.

Côté énergie, les prix du gaz restaient très élevés malgré un léger repli sur les dernières semaines.

En décembre, l’indice de prix du propane s’établissait ainsi à 143 points en base 2015, quasiment au même niveau (+1%) qu’en 2023, mais nettement supérieur à la période anté-Covid (+19% /2019).

Viandes bovines » Veaux laitiers »

Cours des veaux laitiers à des niveaux records

L’offre en veaux laitiers se raréfie partout en Europe sous l’effet de la décapitalisation laitière généralisée. En conséquence, les prix sont en forte hausse dans tous les pays producteurs de veaux de boucherie et de jeunes bovins laitiers.

Poursuite de la hausse précoce des cours en France

Après une hausse inhabituelle et continue depuis novembre, les cours des veaux laitiers ont légèrement fléchi mi-février.

En semaine 7, les prix restaient à des niveaux largement supérieurs à ceux des années précédentes :

  • Les veaux mâles laitiers de 45 à 50 kg avaient gagné 75 € depuis le début de l’année pour coter 160 €/tête, soit 92 € de plus qu’en 2024,
  • Les veaux mâles laitiers de 50 à 55 kg cotaient 187 €/tête, soit 100 € de plus que l’année précédente,
  • Les veaux mâles de type viande (croisés et allaitants) cotaient 312 €/tête, une hausse un peu plus mesurée (+74 € /2023).

Prix des veaux espagnols à un niveau record

À la suite des cours français, les cours des veaux laitiers espagnols ont poursuivi leur hausse entamée à l’automne.

Ainsi, en semaine 6, le veau frison espagnol cotait 162 €/tête, un niveau nettement supérieur aux deux années précédentes (+74 €/2024, +33 €/2023).

Cependant, alors que la cotation espagnole est habituellement nettement supérieure de 20 à 40 € à la cotation française, l’écart s’est nettement resserré depuis l’automne pour devenir nul en février.

Malgré les prix très élevés de la viande bovine dans un contexte d’exportations dynamiques vers le Maghreb, les engraisseurs espagnols font part d’inquiétudes sur les prix actuels des veaux laitiers, les prix auxquels les jeunes bovins seront vendus dans un an n’étant pas assurés. Pour plus d’information sur ces marchés, lisez notre article sur les jeunes bovins en Europe.

Baisse des envois de veaux français

Faute de disponibilités et du fait des niveaux de prix atteints en France, les exportations de veaux étaient en recul en 2024.

D’après les Douanes, 346 000 veaux ont été exportés en 2024, en recul de 7% sur un an, soit -26 000 têtes. L’Espagne représente toujours la destination ultra-majoritaire, avec 85% des veaux français exportés.

Naissances en baisse de près de 60 000 têtes en 2024

Sous le double coup de la décapitalisation et de la FCO-3, les naissances de veaux laitiers étaient en net recul en 2024.

Le cumul de naissances sur l’année 2024 atteint 3 101 000 veaux, soit une baisse de 62 000 veaux (-2%) par rapport à 2023. Ces données sont provisoires, l’attaque informatique sur l’ARSOE de Soual ayant empêché la remontée d’une partie des naissances survenues dans la zone Sud-Ouest depuis décembre 2024.

Hausse des prix généralisée en Europe

Les cours des jeunes veaux laitiers étaient en nette hausse dans tous les pays d’Europe, à contre-courant des prix normalement bas en cette saison.

Historiquement les plus chers d’Europe, les veaux laitiers polonais confirmaient cette place avec une cotation à 212 €/tête en semaine 7, soit 9% (ou 17 €) de plus que début 2024.

Aux Pays-Bas, les veaux laitiers cotaient 199 €/tête, un niveau très supérieur aux années précédentes (×2,76 /2024, +93% /2023). Cette situation est probablement liée à la raréfaction des disponibilités en veaux dans les pays fournisseurs habituels des Pays-Bas.

D’après les Douanes néerlandaises, seuls 691 000 veaux ont été importés entre janvier et septembre 2024, en recul net de 15% /2023, soit -124 000 têtes. Les veaux originaires d’Allemagne, de loin les plus nombreux à arriver aux Pays-Bas, accusent une baisse de 9% sur deux ans, du fait de la décapitalisation et des besoins élevés en veaux pour l’engraissement de taurillons en Allemagne.