Cours des veaux laitiers à des niveaux records

L’offre en veaux laitiers se raréfie partout en Europe sous l’effet de la décapitalisation laitière généralisée. En conséquence, les prix sont en forte hausse dans tous les pays producteurs de veaux de boucherie et de jeunes bovins laitiers.

Poursuite de la hausse précoce des cours en France

Après une hausse inhabituelle et continue depuis novembre, les cours des veaux laitiers ont légèrement fléchi mi-février.

En semaine 7, les prix restaient à des niveaux largement supérieurs à ceux des années précédentes :

  • Les veaux mâles laitiers de 45 à 50 kg avaient gagné 75 € depuis le début de l’année pour coter 160 €/tête, soit 92 € de plus qu’en 2024,
  • Les veaux mâles laitiers de 50 à 55 kg cotaient 187 €/tête, soit 100 € de plus que l’année précédente,
  • Les veaux mâles de type viande (croisés et allaitants) cotaient 312 €/tête, une hausse un peu plus mesurée (+74 € /2023).

Prix des veaux espagnols à un niveau record

À la suite des cours français, les cours des veaux laitiers espagnols ont poursuivi leur hausse entamée à l’automne.

Ainsi, en semaine 6, le veau frison espagnol cotait 162 €/tête, un niveau nettement supérieur aux deux années précédentes (+74 €/2024, +33 €/2023).

Cependant, alors que la cotation espagnole est habituellement nettement supérieure de 20 à 40 € à la cotation française, l’écart s’est nettement resserré depuis l’automne pour devenir nul en février.

Malgré les prix très élevés de la viande bovine dans un contexte d’exportations dynamiques vers le Maghreb, les engraisseurs espagnols font part d’inquiétudes sur les prix actuels des veaux laitiers, les prix auxquels les jeunes bovins seront vendus dans un an n’étant pas assurés. Pour plus d’information sur ces marchés, lisez notre article sur les jeunes bovins en Europe.

Baisse des envois de veaux français

Faute de disponibilités et du fait des niveaux de prix atteints en France, les exportations de veaux étaient en recul en 2024.

D’après les Douanes, 346 000 veaux ont été exportés en 2024, en recul de 7% sur un an, soit -26 000 têtes. L’Espagne représente toujours la destination ultra-majoritaire, avec 85% des veaux français exportés.

Naissances en baisse de près de 60 000 têtes en 2024

Sous le double coup de la décapitalisation et de la FCO-3, les naissances de veaux laitiers étaient en net recul en 2024.

Le cumul de naissances sur l’année 2024 atteint 3 101 000 veaux, soit une baisse de 62 000 veaux (-2%) par rapport à 2023. Ces données sont provisoires, l’attaque informatique sur l’ARSOE de Soual ayant empêché la remontée d’une partie des naissances survenues dans la zone Sud-Ouest depuis décembre 2024.

Hausse des prix généralisée en Europe

Les cours des jeunes veaux laitiers étaient en nette hausse dans tous les pays d’Europe, à contre-courant des prix normalement bas en cette saison.

Historiquement les plus chers d’Europe, les veaux laitiers polonais confirmaient cette place avec une cotation à 212 €/tête en semaine 7, soit 9% (ou 17 €) de plus que début 2024.

Aux Pays-Bas, les veaux laitiers cotaient 199 €/tête, un niveau très supérieur aux années précédentes (×2,76 /2024, +93% /2023). Cette situation est probablement liée à la raréfaction des disponibilités en veaux dans les pays fournisseurs habituels des Pays-Bas.

D’après les Douanes néerlandaises, seuls 691 000 veaux ont été importés entre janvier et septembre 2024, en recul net de 15% /2023, soit -124 000 têtes. Les veaux originaires d’Allemagne, de loin les plus nombreux à arriver aux Pays-Bas, accusent une baisse de 9% sur deux ans, du fait de la décapitalisation et des besoins élevés en veaux pour l’engraissement de taurillons en Allemagne.