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Les disponibilités réduites tirent les prix à la hausse

Les abattages étaient en net recul mi-octobre par manque de bovins finis. Les cours français ont progressé, opérant un rattrapage comparé aux cours en UE.

Rythme d’abattage des bovins au ralenti

La production de viande de gros bovins en France a reculé de 2% sur les neuf premiers mois de l’année 2025 (-21 000 téc), alors qu’elle était restée stable en 2024.

Sur les quatre dernières semaines, de mi-septembre à mi-octobre (semaines 38 à 41), les abattages étaient en net recul de 7% comparé à la même période en 2024, toujours du fait du manque de disponibilités. Les variations des différentes catégories en têtes étaient :

  • vaches de type viande : -3% /2024,
  • jeunes bovins de type viande : – 8% /2024,
  • génisses viande : -3% /2024,
  • vaches laitières : -10% /2024, comme en août, sans que le poids carcasse n’augmente beaucoup (+2kg, +1%).

Les poids carcasses des vaches de type viande, des JB viande et des génisses viande sont tous en hausse de 1 à 2% comparé à l’an passé, soit respectivement +5kg (vache) +3kg (JB) et +5kg (génisse). Ceci permet de compenser en partie la baisse des effectifs abattus. Par ailleurs, depuis juin, les JB viande sont plus âgés d’une semaine à l’abattage, comparé à l’an passé.

Les prix ne cessent de progresser

La baisse de l’offre à abattre a entraîné une ré-accélération de la hausse des cours depuis août.

La cotation de la vache O atteignait donc 6,68€/kg de carcasse en semaine 41 (+44% /2024, +18 centimes en quatre semaines) s’écartant du cours 2024, alors en baisse saisonnière. Elle a progressé plus vite ces quatre dernières semaines que dans d’autres États membres, dépassant le cours allemand en semaine 40 et rejoignant presque celui de l’Irlande (voir notre article sur les vaches en Europe).

La cotation française de la vache P a atteint 6,48 €/ kg de carcasse en semaine 41, en forte hausse comparée à 2024 (+51% /2024, +16 cts en quatre semaines).

La vache U poursuit sa hausse

Les cours des meilleures vaches de race à viande poursuivent leur hausse, à un rythme un peu moins soutenu qu’il y a un mois. La vache U a gagné 22 centimes en quatre semaines (contre 30 un mois plus tôt) pour atteindre 7,63 € /kg de carcasse en semaine 41 (tout de même +25% /2024).

La cotation de la vache R a grimpé un peu plus vite : +28 centimes en quatre semaines, à 7,37 €/kg de carcasse (+32% /2024).

Les prix des jeune bovins grimpent encore

Les prix des mâles ont repris une hausse dynamique depuis août, la demande européenne étant bonne et le nombre de bovins finis présentés à l’abattage restreint. Les effectifs en ferme de mâles de 18-24 mois de type viande sont en hausse (+9 000 têtes au 1er septembre, dont notamment +9% de Charolais comparé à 2024). La légère rétention en ferme permet d’ajouter quelques kg à ces carcasses très demandées sur le marché européen… ou d’atteindre le poids escompté lorsque les conditions sanitaires ou fourragères ont été moyennes à un moment durant l’année.

Ainsi la cotation française du jeune bovin U a gagné 28 centimes en quatre semaines, comme il y a un mois, à 7,31 €/kg de carcasse en semaine 41 (+33% /2024). La hausse a été même un peu plus forte pour le jeune bovin R tant la demande est présente (+30 cts en quatre semaines) à 7,16 €/kg (+34% /2024). Enfin, la cotation du jeune bovin O a progressé plus doucement, comme le mois précédent, de 20 centimes, à 6,67 €/kg (+41% /2024).

Le cours du JB U français s’est donc rapproché de celui des autres États membres, réduisant l’écart avec le cours italien (voir l’article sur les jeunes bovins en Europe).

Accélération du recul du cheptel allaitant

Malgré le recul des abattages de vaches allaitantes en août, au 1er septembre 2025, la France comptait seulement 3,294 millions de vaches allaitantes, en recul de 2,6% /2024 (contre -2,5% un mois plus tôt) ou -86 000 têtes. Les entrées de génisses allaitantes dans le cheptel de vaches ont été particulièrement faibles en août (-10% /août 2024).

Le nombre de vaches laitières a baissé nettement plus fort au 1er septembre qu’au 1er août : -2,6% /2024 (contre -2,3% un mois plus tôt) à 3,213 millions de têtes, soit -87 000 têtes, avec un recul des entrées de génisses dans le cheptel laitier en août de 19% / août 2024. Les maladies vectorielles MHE et FCO ont entraîné une fertilité réduite ainsi qu’une surmortalité des vaches et des veaux.

L’IPAMPA viande bovine stable

L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) était stable sur un an en août 2025. L’indice des aliments achetés en élevage bovins viande a reculé de 4% en un an, ainsi que l’indice de l’énergie et des lubrifiants (-8% /2024). Ces deux reculs ont permis la stabilisation de l’indice général, contrebalançant la hausse des engrais sur un an (+10%), ainsi que l’entretien et réparation du matériel et des bâtiments (respectivement +2,6% et +1,6% en un an). L’indice « ouvrages » (construction) continue de progresser (+3,1% sur un an).

Bien que l’IPAMPA viande bovine soit stable, les coûts de production sont en hausse, du fait de la hausse du coût de la main d’œuvre ces 12 derniers mois, ainsi que des travaux par tiers ou encore des assurances (trois postes non inclus dans l’IPAMPA viande bovine).