Viandes bovines

Les prix toujours en hausse

La réduction des cheptels et des naissances en Europe conduit à une baisse durable de l’offre, qui tire les prix. Début octobre, la hausse des cotations d’un an sur l’autre s’étalait de +15% pour le veau de boucherie à +360% pour le jeune veau laitier, en passant par +32% pour la vache R, +33% pour le JB U, ou +49% pour le broutard charolais U de 450 kg. A l'heure où nous bouclons cette édition, nous apprenons que le ministère de l'Agriculture a pris des mesures temporaires d'interdiction d'exportations de bovins vivants, en raison des nouveaux foyers de DNC.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Les disponibilités réduites tirent les prix à la hausse

Les abattages étaient en net recul mi-octobre par manque de bovins finis. Les cours français ont progressé, opérant un rattrapage comparé aux cours en UE.

Rythme d’abattage des bovins au ralenti

La production de viande de gros bovins en France a reculé de 2% sur les neuf premiers mois de l’année 2025 (-21 000 téc), alors qu’elle était restée stable en 2024.

Sur les quatre dernières semaines, de mi-septembre à mi-octobre (semaines 38 à 41), les abattages étaient en net recul de 7% comparé à la même période en 2024, toujours du fait du manque de disponibilités. Les variations des différentes catégories en têtes étaient :

  • vaches de type viande : -3% /2024,
  • jeunes bovins de type viande : – 8% /2024,
  • génisses viande : -3% /2024,
  • vaches laitières : -10% /2024, comme en août, sans que le poids carcasse n’augmente beaucoup (+2kg, +1%).

Les poids carcasses des vaches de type viande, des JB viande et des génisses viande sont tous en hausse de 1 à 2% comparé à l’an passé, soit respectivement +5kg (vache) +3kg (JB) et +5kg (génisse). Ceci permet de compenser en partie la baisse des effectifs abattus. Par ailleurs, depuis juin, les JB viande sont plus âgés d’une semaine à l’abattage, comparé à l’an passé.

Les prix ne cessent de progresser

La baisse de l’offre à abattre a entraîné une ré-accélération de la hausse des cours depuis août.

La cotation de la vache O atteignait donc 6,68€/kg de carcasse en semaine 41 (+44% /2024, +18 centimes en quatre semaines) s’écartant du cours 2024, alors en baisse saisonnière. Elle a progressé plus vite ces quatre dernières semaines que dans d’autres États membres, dépassant le cours allemand en semaine 40 et rejoignant presque celui de l’Irlande (voir notre article sur les vaches en Europe).

La cotation française de la vache P a atteint 6,48 €/ kg de carcasse en semaine 41, en forte hausse comparée à 2024 (+51% /2024, +16 cts en quatre semaines).

La vache U poursuit sa hausse

Les cours des meilleures vaches de race à viande poursuivent leur hausse, à un rythme un peu moins soutenu qu’il y a un mois. La vache U a gagné 22 centimes en quatre semaines (contre 30 un mois plus tôt) pour atteindre 7,63 € /kg de carcasse en semaine 41 (tout de même +25% /2024).

La cotation de la vache R a grimpé un peu plus vite : +28 centimes en quatre semaines, à 7,37 €/kg de carcasse (+32% /2024).

Les prix des jeune bovins grimpent encore

Les prix des mâles ont repris une hausse dynamique depuis août, la demande européenne étant bonne et le nombre de bovins finis présentés à l’abattage restreint. Les effectifs en ferme de mâles de 18-24 mois de type viande sont en hausse (+9 000 têtes au 1er septembre, dont notamment +9% de Charolais comparé à 2024). La légère rétention en ferme permet d’ajouter quelques kg à ces carcasses très demandées sur le marché européen… ou d’atteindre le poids escompté lorsque les conditions sanitaires ou fourragères ont été moyennes à un moment durant l’année.

Ainsi la cotation française du jeune bovin U a gagné 28 centimes en quatre semaines, comme il y a un mois, à 7,31 €/kg de carcasse en semaine 41 (+33% /2024). La hausse a été même un peu plus forte pour le jeune bovin R tant la demande est présente (+30 cts en quatre semaines) à 7,16 €/kg (+34% /2024). Enfin, la cotation du jeune bovin O a progressé plus doucement, comme le mois précédent, de 20 centimes, à 6,67 €/kg (+41% /2024).

Le cours du JB U français s’est donc rapproché de celui des autres États membres, réduisant l’écart avec le cours italien (voir l’article sur les jeunes bovins en Europe).

Accélération du recul du cheptel allaitant

Malgré le recul des abattages de vaches allaitantes en août, au 1er septembre 2025, la France comptait seulement 3,294 millions de vaches allaitantes, en recul de 2,6% /2024 (contre -2,5% un mois plus tôt) ou -86 000 têtes. Les entrées de génisses allaitantes dans le cheptel de vaches ont été particulièrement faibles en août (-10% /août 2024).

Le nombre de vaches laitières a baissé nettement plus fort au 1er septembre qu’au 1er août : -2,6% /2024 (contre -2,3% un mois plus tôt) à 3,213 millions de têtes, soit -87 000 têtes, avec un recul des entrées de génisses dans le cheptel laitier en août de 19% / août 2024. Les maladies vectorielles MHE et FCO ont entraîné une fertilité réduite ainsi qu’une surmortalité des vaches et des veaux.

L’IPAMPA viande bovine stable

L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) était stable sur un an en août 2025. L’indice des aliments achetés en élevage bovins viande a reculé de 4% en un an, ainsi que l’indice de l’énergie et des lubrifiants (-8% /2024). Ces deux reculs ont permis la stabilisation de l’indice général, contrebalançant la hausse des engrais sur un an (+10%), ainsi que l’entretien et réparation du matériel et des bâtiments (respectivement +2,6% et +1,6% en un an). L’indice « ouvrages » (construction) continue de progresser (+3,1% sur un an).

Bien que l’IPAMPA viande bovine soit stable, les coûts de production sont en hausse, du fait de la hausse du coût de la main d’œuvre ces 12 derniers mois, ainsi que des travaux par tiers ou encore des assurances (trois postes non inclus dans l’IPAMPA viande bovine).

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Les prix toujours plus haut

Les cours des jeunes bovins ont poursuivi leur hausse dans la plupart des États membres, témoignant de la faiblesse de d’offre et d’une demande qui reste bien présente malgré la hausse des prix.

+27% à +52% de hausse sur un an selon les pays

Le manque d’offre sur le marché européen a permis une forte augmentation des prix des jeunes bovins depuis un an. Cette hausse était nécessaire au regard de la flambée des prix des bovins maigres partout en Europe.

En semaine 40, la situation était la suivante dans les principaux États membres :

  • La cotation du jeune bovin charolais italien « Prima Qualità » sur la bourse de Modène se situait à 7,17 €/kg de carcasse (+27% /2024 soit +1,64 €/kg),
  • La cotation du jeune bovin U belge arrivait juste derrière, à 7,56 €/kg (+52% /2024 ou +2,58 €/kg),
  • La cotation du jeune bovin U allemand restait orientée à la hausse, à 7,29 €/kg (+38% /2024 ou +2,00€/kg),
  • Celle du jeune bovin U espagnol avait encore gagné 38 centimes en un mois, à 7,48 €/kg de carcasse (+31% /2024 ou +1,75 €/kg),
  • La cotation du jeune bovin U français avait commencé à rattraper son retard. À 7,25 €/kg de carcasse en semaine 40 (+32% /2024 ou +1,77 €/kg), elle avait encore gagné 30 centimes en un mois.

En Italie, la demande ne fléchit pas malgré la hausse des prix

En Italie, la hausse des prix à la production se répercute naturellement jusqu’au consommateur final, d’autant que la concurrence des viandes importées est très limitée sur le marché, du fait de la faiblesse générale de l’offre et de la hausse des prix partout en Europe. Les opérateurs n’ont donc eu aucun mal à passer les hausses.

L’indice de prix à la consommation pour la viande bovine a augmenté de 7% entre septembre 2024 et septembre 2025. Dans le même temps, l’indice du total alimentaire n’a progressé que de 3% et le porc et la volaille de 5% chacun.

Malgré cette hausse de prix, la demande est toujours bien présente. Les volumes de viande bovine in natura achetés par les ménages italiens n’ont baissé que de 2,6% sur les 32 premières semaines de l’année par rapport à la même période en 2024 d’après le panel Ismea-Nielsen. Cette baisse est compensée par une hausse des achats d’élaborés de viande bovine (+2,8%). Au total, les achats de viande bovine (in natura et élaborée) par les ménages italiens n’ont baissé que de 1,4% en volume sur un an. Le chiffre d’affaires a quant à lui progressé de 7,7%.

La bonne tenue de la consommation en Italie est une bonne nouvelle, le marché italien étant directeur pour les prix des jeunes bovins en Europe.

Les opérateurs espagnols attentistes depuis la découverte de deux foyers de DNC en Catalogne


Deux foyers de dermatose nodulaire contagieuse ont été découverts en Catalogne le 4 et le 6 octobre. Ceci a conduit à la fermeture de certains marchés des pays tiers pour les bovins vivants espagnols, et notamment le Maroc. D’autres pays tiers ont décidé d’une régionalisation et continueront d’importer des bovins des régions indemnes, c’est le cas du Liban et de la Libye.

La fermeture du marché marocain conduit à réorienter les flux de bovins finis vers les abattoirs espagnols – qui sont heureux de trouver ces bovins et qui pourront éventuellement en exporter les carcasses – ou vers d’autres pays clients. Au mois de juillet dernier, l’Espagne avait exporté 1 600 mâles de boucherie vers le Maroc et 1 400 vers le Liban. Aucune autre vente n’avait été réalisée sur d’autres pays tiers. L’impact devrait donc être négligeable sur un marché européen en manque d’offre.

Viandes bovines » Femelles » France »

Recul du commerce extérieur de viande bovine en août

La consommation par bilan de bœuf et de veau a reculé de 3,2% sur 8 mois, avec un commerce extérieur en recul en août, aussi bien à l’import qu’à l’export.

En août, le commerce extérieur en recul de 7%

En août 2025, les exportations de viandes bovines françaises ont reculé de 7% /2024 (-1 100 téc). Nos exportations cumulées sur les huit premiers mois de l’année restaient en progrès de 3% /2024 (+3 500 téc) à 144 000 téc, grâce aux bons mois de mars, avril, juin et juillet et à un prix plus compétitif en France que dans la plupart des pays voisins (voir article notre article sur les jeunes bovins en Europe).

En août, les expéditions ont reculé vers l’Italie (-600 téc) et la Grèce (-600 téc), en lien avec le recul des abattages de jeunes bovins viande en France (-1 100 téc produites en août). Les envois sont restés stables vers l’Allemagne.

Cependant, sur huit mois cumulés, les exports progressaient vers l’Italie et les Pays-Bas et demeuraient stables ou quasi-stables vers l’Allemagne et la Grèce :

  • 37 000 téc expédiées vers l’Italie (+4% /2024 ou +1 500 tec) du fait de la baisse de la production de l’autre côté des Alpes,
  • 24 000 téc vers les Pays-Bas (+5% ou +1 000 téc), du fait de la forte baisse de production aux Pays-Bas et en Belgique et de la hausse des volumes d’import français depuis le Royaume-Uni (+700 téc) en partie réexpédiés vers les Pays-Bas.
  • 25 000 téc vers l’Allemagne (=/ 2024)
  • 23 000 téc vers la Grèce (-1% ou -200 téc)

Nos envois de viande française ont progressé fortement vers d’autres États membres, comme vers le Portugal (+41%, à 4 000 téc) et vers l’Espagne (+66%, à 4 000 téc aussi) en manque de viande cette année. A l’inverse, les expéditions de viande vers les pays tiers ont reculé (-68%, à 2 500 téc) avec notamment un fort recul des ventes vers la Turquie. Cette dernière, face à l’envolée des prix en Europe, est contrainte de se serrer la ceinture, en important, toutes origines confondues, 43 000 téc en sept mois, soit 7 500 téc de moins que l’an passé sur la même époque (-15%).

Les importations de bœuf et veau en retrait en août

En août, les importations de viandes bovines ont reculé de 7% par rapport à l’an passé, à 27 000 téc. En cumul sur les huit premiers mois de l’année, nos importations ont reflué de 3% /2024 à 230 000 téc (-6 500 téc).

Dans le détail, sur les huit premiers mois de l’année, elles ont reculé fortement depuis les Pays-Bas, l’Espagne et la Belgique :

  • -10% /2024 depuis les Pays-Bas, notre principal fournisseur de viande, à 48 000 téc, du fait du revers historique des abattages néerlandais de veaux (voir notre article veau de boucherie) ainsi que ceux de gros bovins,
  • -13% depuis l’Espagne (-2 000 téc), à 13 000 téc, les abattages espagnols ayant reculé sur les sept premiers mois de l’année (-10 000 téc ou -13% pour les vaches dont une partie est destinée à la France). La hausse de la demande algérienne pour la viande de JB a aussi réduit les disponibilités espagnoles pour ses autres débouchés, notamment français (boucheries halal).
  • -13% depuis la Belgique, à 15 000 téc, le pays manquant de bovins à abattre.

Compensant une partie seulement des baisses, les importations françaises ont augmenté en provenance d’Irlande et de Pologne :

  • +2% depuis l’Irlande, à 39 000 téc. Attention, cette hausse sur huit mois masque le récent revers de nos imports de viande irlandaise durant juillet-août (-13% /2024), les abattages irlandais de vaches ayant fortement reculé à cette période, faute de disponibilités là encore.
  • et +7% depuis la Pologne (+1 500 téc, à 25 000 téc), un pays à prix plus attractif.

Nos achats depuis le Royaume-Uni, en partie renvoyés vers d’autres États membres, progressaient de 3% comparé à 2024 (+700 téc, à 29 000 téc).

Attention, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.

Le disponible consommable de viande bovine a reculé en août

En août 2025, la consommation par bilan de viandes bovines (y compris veau) a décru de 4% comparé à 2024. A l’érosion des abattages CVJA (-3% ou -3 200 téc en août) s’ajoute le recul des imports (-7% /2024, -1 700 téc) tandis que les exports ont reculé aussi de 7% (-800 téc). Attention toutefois, ce calcul ne tient pas compte des éventuelles variations de stocks ; il est donc préférable d’analyser les évolutions sur plusieurs mois. La consommation par bilan sur les huit premiers mois de l’année 2025 recule plus fortement qu’en 2024 : -3,2% sur janvier-août 2025 contre -2,4% un an plus tôt. La première raison de cette baisse de consommation est le recul les disponibilités en France et en Europe.

D’après Agreste pour les abattages et les Douanes, pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable d’août était de 106 000 téc (-4% /2024 ou – 4 000 téc). La part de l’import dans le disponible se situait à 26% un point de moins qu’un an plus tôt. En cumul depuis le début de l’année, la part d’import dans la consommation est de 25%, identique à la même période 2024.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par la nouvelle organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.

En septembre, l’inflation alimentaire supérieure à l’inflation générale

En septembre selon l’INSEE, l’inflation générale s’est poursuivie à un rythme annuel toujours modéré de 1,2% mais un peu supérieur au mois précédent (0,9% alors). Les services ont augmenté de 2,4% sur un an (+2,1% un mois plus tôt) du fait d’une accélération des prix de la santé et une baisse moins forte des services de communication à la rentrée. Les prix de l’alimentation participent à la légère accélération de l’inflation car ils ont progressé de 1,7% sur un an, contre 1,6% en août. La hausse des prix de l’alimentaire frais serait cependant inférieure à celle d’août (+1,6% en septembre sur un an, contre +1,7% un mois plus tôt). Enfin, les produits manufacturés reculent un peu plus fortement qu’en août (-0,4% en septembre contre -0,3% en août).

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Baisse des cheptels et de la production

La baisse des cheptels de vaches en Europe conduit à un recul significatif des réformes et à une très forte hausse des prix des vaches. A l’heure où les cours devraient entamer leur baisse saisonnière automnale, celle-ci pourrait bien ne pas avoir lieu.

L’UE a perdu près d’un million de vaches en deux ans

D’après l’enquête cheptel de juin, publiée par Eurostat, les pays producteurs ayant remonté des chiffres auraient perdu ensemble 961 000 vaches entre juin 2023 et juin 2025, laitières et allaitantes confondues.

L’enquête cheptel de juin n’est pas obligatoire pour tous les Etats membres. Elle est réalisée par les principaux pays producteurs, détenant ensemble 86% du cheptel européen de vaches.

Les huit premiers pays détenteurs figurent sur le graphique ci-dessus. En deux ans, la baisse du nombre de vaches a atteint 271 000 têtes en France, 199 000 têtes en Allemagne, 179 000 têtes en Pologne ou encore 152 000 têtes en Irlande et 91 000 têtes en Espagne. Seule l’Italie aurait accru son cheptel, qui est à 75% laitier.

Chute brutale des abattages en Irlande

En Irlande, les abattages de vaches sont tombés à un niveau historiquement bas. Les abatteurs n’avaient pas vu venir cette chute, les abattages ayant été très dynamiques en début d’année, ce qui leur avait permis d’ailleurs d’accroître leurs exportations sur le marché communautaire. La donne a changé à partir du mois de mai. Leurs outils sont actuellement en grande surcapacité et bon nombre d’abattoirs ne travaillent que trois ou quatre jours par semaine, ce qui pose des problèmes de rentabilité mais aussi de fidélisation de la main d’œuvre. Ils sont par ailleurs inquiets de ne pas voir arriver les premières réformes automnales, comme le transcrit cet article d’Agriland.

D’après les données hebdomadaires du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches sur les semaines 37 à 40 ont reculé de 33% par rapport à 2024 et de 26% par rapport à 2023. Les autres catégories de bovins affichent également de très forts reculs : -27% pour les bœufs, -24% pour les génisses et -9% pour les jeunes bovins.

Bord Bia a communiqué mi-octobre à la presse ses prévisions de production pour 2026. Le nombre de bovins à abattre serait de nouveau en baisse de 45 000 têtes en 2026, après un recul de 150 000 têtes en 2025.

Recul des réformes en Allemagne

En Allemagne, les réformes sont plus nombreuses que durant l’été, mais demeurent à un niveau bien inférieur à ceux des années précédentes.

Les abattages de vaches sur les semaines 37 à 40 ont enregistré une baisse de 6% /2024 d’après l’indicateur hebdomadaire publié par AMI.

Les prix des vaches de réforme à des niveaux jamais vus

Les cours des vaches de réformes ont atteint des niveaux qu’aucun observateur n’aurait pu imaginer en début d’année. La vache O irlandaise a même flirté avec le 7 €/kg de carcasse cet été. A l’heure où démarre traditionnellement la baisse automnale des cours, les cotations restent élevées et la baisse saisonnière pourrait être gommée par la faiblesse de l’offre.

En semaine 40, les cotations étaient les suivantes :
• 6,63 €/kg de carcasse pour la vache O irlandaise (+51% /2024),
• 6,57 €/kg de carcasse pour la vache O allemande (+48% /2024),
• 6,34 €/kg de carcasse pour la vache O belge (+47% /2024),
• 6,11 €/kg de carcasse pour la vache O polonaise (+41% /2024).
• La cotation française, à 6,60 €/kg (+42% /2024), avait enfin rattrapé son retard par rapport à ses voisines.

Les prix des pièces d’import en forte hausse

Les prix élevés des vaches de réforme en Europe se répercute sur les prix à l’import en France, notamment sur les pièces les plus recherchées par les restaurateurs. Le prix de la bavette d’aloyau, muscle emblématique parmi les pièces d’import en France, a crevé les plafonds sur le marché de Rungis.

D’après le réseau national des marchés, le prix de la bavette de vache origine UE semi-parée a culminé à 15,05 €/kg à Rungis le 12 septembre (+24% /2024 et +48% /2023). Il s’est légèrement replié depuis mais demeurait à un niveau historiquement élevé le 3 octobre, à 14,65 €/kg (+32% /2024 et +46% /2023).

Ces fortes hausses de prix limitent finalement l’attrait de la viande européenne sur le marché français. Les importations françaises de viande bovine sur les huit premiers mois de l’année affichent une baisse de 3%. Pour plus d’information, voir notre article sur le commerce extérieur et la consommation en France.

Viandes bovines » Maigre »

La hausse de prix se poursuit, sauf pour les broutards lourds 

Les disponibilités limitées après une campagne de naissances basse tirent les prix toujours plus hauts. Seule exception : le prix des broutard lourds de 450 kg a baissé de 21 cts en octobre.  

Les disponibilités limitées après une campagne de naissances basse tirent les prix toujours plus hauts. Seule exception : le prix des broutard lourds de 450 kg a baissé de 21 cts en octobre.  

Cours en hausse, sauf pour les plus lourds  

Deux tendances de prix sont observables en début d’automne en fonction des races et poids des broutards.  

La plupart des cours poursuivent leur hausse marquée :  

  • Les broutards charolais U de 350 kg atteignaient 6,21 €/kg vif en semaine 40 (+2,34 € /2024, +20 cts en 4 semaines),   
  • Les broutards limousins E de 350 kg, cotaient à 5,95 €/kg vif (+1,80 € /2024 et +30 cts en quatre semaines). 
  • Les broutards croisés R de 300 kg, atteignaient 6,22 €/kg vif (+2,52 € /2024, +29 cts en quatre semaines),  

Pour les femelles, les cours ont augmenté encore plus fortement que pour la plupart des mâles :  

  • Les femelles charolaises U de 270 kg, très demandées à l’export et en France, cotaient à 5,57 €/kg vif en semaine 40 (+1,92 € /2024 et + 39 cts en quatre semaines).  
  • Le cours des femelles limousines E de 270 kg s’élevait à 5,70 €/kg vif (+2 € /2024 et + 55 cts en quatre semaines).  

Une seule cotation était orientée à la baisse : celle des Charolais U de 450 kg , en repli de 21 cts sur quatre semaines, à 5,64 €/kg vif (+1,85 € /2024).  

Le recul des prix sur les animaux lourds en partie lié au recul récent des importations de broutards des Espagnols, dont les achats accrus de mâles lourds s’additionnaient jusqu’à présent à ceux des Italiens, soutenant particulièrement les cours. Par ailleurs, les prix actuels des broutards représentent un besoin en trésorerie conséquent, accentué sur les animaux lourds. Les acheteurs, aussi bien français qu’italiens ou espagnols, reportent les achats d’animaux de 450 kg vers des individus plus légers (350 kg ou moins). En effet ces animaux, bien que souvent plus chers au kilo, représentent des investissements moins importants à la tête et dégageront tout de même une plus-value une fois engraissés.   

Recul des naissances allaitantes en août   

En août 2025, les naissances étaient en baisse de 7% par rapport à 2024. Malgré tout, grâce aux chiffres positifs de juillet, le cumul de la campagne sur les deux premiers mois était en croissance : entre juillet et août, 300 000 veaux allaitants sont nés, soit une croissance de 2,5% (ou + 7 000 têtes) par rapport au début de campagne 2024-2025.

En cumul depuis le début de l’année 2025, 1,906 millions de veaux allaitants sont nés, soit 99 000 têtes de moins qu’en 2024, ou -5%.   

Disponibilités en broutards en nette baisse  

Au 1er août, 602 000 mâles allaitants de moins de six mois étaient présents en France, en baisse de 21 000 têtes (-3% /2024).  

Pour les broutards de six à douze mois, la baisse d’effectif était plus forte. Le nombre de mâles présents était tombé à 652 000 (-10% ou –59 000 /2024).  

Le recul des ventes à l’export se poursuit 

En août (semaines 32 à 35), 56 000 broutards ont été exportés, en recul de 2% sur un an.  

Le cumul sur 35 semaines est ainsi porté à 603 000 têtes exportées (-14 000 têtes/2024).

Cette baisse des exportations touche les Charolais un peu plus durement que les Limousins : en 38 semaines, 180 000 broutards charolais ont été exportés (-3% /2024), tandis que les envois de Limousins étaient en baisse de seulement 2% /2024 à 214 000 têtes. Les animaux plus lourds sont un peu moins demandés que par le passé à l’export, ce qui touche plutôt les Charolais, qui comptent plus d’animaux de plus de 400 kg que les Limousins.  

Baisse des envois vers l’Italie  

En août, 53 000 broutards ont été exportés vers l’Italie, en recul de 2 000 têtes /2024, soit -5% /2024.

13 000 femelles ont été envoyées, soit -5% /2024, ainsi que 37 000 mâles de plus de 300 kg, soit -1%/2024.

Sur huit mois on comptait 493 000 broutards exportés vers l’Italie (-6% /2024), dont 323 000 mâles de plus de 300 kg (-9% /2024).  

Coup de frein vers l’Espagne en août

Pour l’Espagne, en août 2025, 6 000 têtes ont été envoyées (-20% /2024), dont :  

  • 3 100 bovins de moins de 300 kg (-12% /2024),  
  • 2 700 mâles de plus de 300 kg (-32% /2024). 

On remarque donc que les exports vers l’Espagne d’animaux mâles plus lourds ont soudainement freiné en août. Après une telle croissance des prix, leur coût est peut-être désormais trop élevé pour la trésorerie des engraisseurs espagnols. 

Le débouché espagnol avait été très dynamique jusqu’à l’été, ce qui permet de maintenir une belle avance sur huit mois par rapport à 2024. Sur les huit premiers mois de l’année, 93 000 broutards ont été exportés (+28 000 têtes /2024 ou +40%), dont :  

  • 44 000 broutards mâles et femelles de 160 à 300 kg (+24% /2024)  
  • 47 000 mâles de plus de 300 kg (+50% /2024).

A l’heure où nous bouclons cette édition, nous apprenons que le ministère de l’Agriculture a pris des mesures temporaires d’interdiction d’exportations de bovins vivants, en raison des nouveaux foyers de DNC. Les analyses contenues dans ce numéro ne tiennent pas compte de cette information. Par ailleurs, dans un communiqué de presse, la ministre a affirmé « veiller à ce que le marché et les prix ne soient pas indûment affectés par cette mesure temporaire »

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Poursuite de la forte hausse des prix

L’offre en veaux gras est insuffisante, aussi bien en France qu’aux Pays-Bas. Les cours des veaux entrée abattoir montent donc en flèche depuis fin août, avec la reprise des activités des collectivités et la hausse saisonnière de la demande.

Envolée des prix des veaux gras

En France, la hausse automnale des prix est particulièrement vive car les volumes abattus en France et en UE sont en net recul. Cette hausse permet d’amortir le prix des jeunes veaux laitiers qui bat des records depuis le début de l’année : 239 € /tête en moyenne de janvier à septembre, contre 103 € sur la même période 2024 pour le veau mâle Holstein de 45-50kg (voir notre article jeune veau laitier) renchérissant nettement le coût de production.

 En semaine 41 :  

  • Le veau rosé clair O cotait donc 8,43 € /kg de carcasse, après un bond de son prix de 47 cts sur un mois, un niveau supérieur de 1,13 € à celui de 2024 (+15%),
  • Le veau rosé clair R valait 8,73 € /kg de carcasse, +39 cts sur un mois et +1,19 € /2024 (+16%),
  • Enfin, le veau rosé clair U élevé au pis s’établissait à 11,29 € /kg de carcasse, après 72 cts de hausse sur un mois, un prix supérieur de 1,50 € à son niveau de 2024 (+15%).

A la rentrée, les abattages en recul de 5%

En France, le recul de la production se poursuit, dans un contexte de réduction des naissances laitières.

En septembre, 81 000 veaux ont été abattus, en baisse de 5,1% /2024, pour une production de 12 000 téc (-4,9% /2024). Le poids moyen des veaux abattus en septembre était très légèrement supérieur à celui de l’an passé à pareille époque (+0.4 kg).

En cumul sur 9 mois, 696 000 veaux ont été abattus (-7,4% /2024) pour 102 000 téc produites (-6,6% /2024) grâce à un léger alourdissement des veaux (+1,3 kg /2024) et vieillissement (+1,3 jour). La production de veau renoue avec des baisses significatives, comparables à 2022 et 2023 (respectivement –7% et –6%) alors qu’en 2024 la filière avait limité la baisse à 4% sur un an.

Viandes bovines » Veaux laitiers »

Pas de baisse saisonnière des cours

La baisse des naissances en France, couplée aux tensions sur le marché européen des bovins maigres, soutient les cours des veaux laitiers.

Le prix du veau laitier toujours plus haut

Après un réajustement à la baisse en août, la cotation du veau laitier est repartie à la hausse en septembre contrairement à l’évolution habituelle liée à la hausse saisonnière des naissances.

En semaine 41, la cotation du veau mâle laitier français de 45 à 50 kg a encore gagné un euro. Elle a atteint 321 €/tête, égalant son pic de juillet et accroissant le différentiel avec les années précédentes (cette cotation n’était que de 70 € en 2024 à la même période).

Ce haut niveau de prix témoigne de la faiblesse de l’offre liée à la baisse des naissances et du maintien de la demande en France et en Europe pour les veaux laitiers.

Les naissances de veaux laitiers ont enregistré une baisse de 13% en août par rapport au haut niveau de 2024, la baisse étant plus modérée par rapport à 2023 (-2,4%). Les premières données de septembre montrent par ailleurs un recul des naissances de 5% sur la première décade du mois par rapport aux 10 premiers jours de septembre 2024.

Les prix espagnols suivent le mouvement

La cotation espagnole du veau frison est elle aussi repartie à la hausse, regagnant 4 € en quatre semaines pour atteindre 198 €/tête en semaine 40 (+57% /2024 soit +72 €).

Les opérateurs espagnols restent attentistes depuis la découverte de trois foyers de DNC en Catalogne début octobre, qui a conduit à la fermeture du marché marocain pour les bovins vivants. Toutefois cette fermeture de marché pourrait rester un épiphénomène au regard du manque global de viande bovine sur le marché européen. Les bovins finis ne pouvant plus partir au Maroc pourront être abattus en Espagne et vendus en carcasse.

Hausse des exportations en juillet et août

Après avoir augmenté de 26% en juillet (semaine 27 à 31), les exportations françaises de veaux auraient progressé de 3% en août (semaine 32 à 35).

A l’heure où nous bouclons cette édition, nous apprenons que le ministère de l’Agriculture a pris des mesures temporaires d’interdiction d’exportations de bovins vivants, en raison des nouveaux foyers de DNC. Les analyses contenues dans ce numéro ne tiennent pas compte de cette information. Par ailleurs, dans un communiqué de presse, la ministre a affirmé « veiller à ce que le marché et les prix ne soient pas indûment affectés par cette mesure temporaire »