La collecte laitière française a nettement rebondi cet été, portée par des conditions de production favorables. Des tensions commencent à se faire sentir sur le prix du lait.
Nette hausse de la collecte estivale
En août 2025, la collecte laitière française a enregistré une progression très marquée (+4% /août 2024). Et, selon les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer, le mois de septembre aurait confirmé cette dynamique avec une hausse supérieure à 4%. Après un 1er trimestre en recul, la collecte française a affiché un net rebond. Sur huit mois, c’est une croissance de 0,5% /2024 qui est observée.
Cette évolution positive s’explique par un prix du lait incitatif, combiné à une excellente qualité des fourrages récoltés en 2025 et à des prix de l’aliment en baisse, qui ont encouragé les éleveurs à garder leurs vaches et à produire davantage. Ce rebond intervient malgré la présence de la FCO dans l’Ouest, dont les effets restent pour l’instant peu visibles.

Cette hausse de collecte s’inscrit dans un contexte de fort repli du cheptel laitier. Au 1er septembre 2025, celui-ci s’établissait à 3,21 millions de têtes, en baisse marquée de 2,6% sur un an. Ce recul s’est accentué sous l’effet des difficultés sanitaires. Des problèmes de fertilité ont retardé les reproductions décalant les mises bas, limitant l’entrée de génisses dans les troupeaux.

Un prix du lait sous pression
En France, le prix du lait a légèrement augmenté ces derniers mois. Pour un lait standard (38 g/l de TB et 32 g/l de TP), le prix a atteint 494 €/1 000 litres en août 2025. Ce prix est supérieur de 28 € /août 2024.
D’après l’observatoire de l’Éleveur Laitier, le prix se serait stabilisé en septembre. En revanche, des laiteries annoncent des baisses de prix payé à leurs éleveurs pour octobre. La forte chute des cours du beurre et des poudres constatée depuis plusieurs semaines (voir les articles sur le beurre et les poudres) exerce une pression sur le prix du lait.

Les charges en élevages, d’après l’IPAMPA lait de vache (qui représente 50% des coûts de production), ont reculé en août 2025 d’un mois sur l’autre (-0,5%) et ont diminué de 1,4% /août 2024. Sur un an le recul est toujours marqué pour le poste aliment acheté (-5,7% /2024), pour l’énergie (-9,8%) mais en hausse pour les engrais (10%). La plupart des autres charges incluses dans l’IPAMPA sont en hausse.

La marge MILC, estimée à 256 €/1 000 l en août, a progressé de 9€ en un mois sous l’effet d’une hausse du produit lait, d’une stabilité du produit de la vente des animaux et d’une baisse des charges. La MILC a augmenté de 73€/1000 l sur un an. Le produit lait a progressé de 31€, les coproduits viande ont augmenté de 37€, tandis que les charges se sont réduites (-5€).
