Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 361 Mai 2024

Lait de chèvre et viande

Collecte de lait de chèvre toujours en retrait

La collecte de lait de chèvre est toujours en retrait d’environ 2% en mars par rapport à son niveau de 2023. Seuls les Pays de la Loire affichent une production en hausse. Les autres bassins laitiers, notamment la zone historique de Nouvelle-Aquitaine, sont en recul. Côté entreprises, les stocks sont toujours élevés alors que les importations sont faibles et la consommation peu dynamique même si elle reste positive.

En viande caprine, l’approvisionnement en chevreaux pour les fêtes de Pâques a été assuré malgré sa date avancée dans le calendrier. Les poids carcasse ont été en conséquence un peu plus légers. Le prix du chevreau de 11kg a été légèrement inférieur à celui de 2023.

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Dynamiques régionales contrastées pour la collecte de lait de chèvre

En mars, l’approvisionnement total des transformateurs en lait de chèvre s’est établi à un peu plus de 53 millions de litres, en retrait de -2,2% d’une année sur l’autre, entre une collecte en baisse et des imports en léger recul. Seule la collecte en Pays de la Loire est supérieure à son niveau de 2023. Côté fabrications, les produits ultra-frais semblent dans une bonne dynamique tandis que l’activité est plus calme pour les fromages.

La collecte de lait de chèvre toujours sous son niveau de 2023

La collecte nationale a poursuivi en mars son évolution en-deçà de son niveau de 2023. Avec 49 millions de litres de lait collectés, elle est en retrait de -2% /2023. D’après l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, la tendance se poursuit en avril, même si elle a été un peu moins marquée certaines semaines. En cumul sur les trois premiers mois de l’année, la collecte de lait de chèvre s’est élevée à 108 millions de litres (-2% /2023). Les conditions climatiques, la qualité des fourrages et les difficultés à apporter du vert pénalisent la production laitière.

Les dynamiques sont très différentes d’une région à l’autre. En cumul sur trois mois, la collecte a augmenté de +5% /2023 en Pays de la Loire, tandis qu’elle est en retrait dans les autres régions : -3% en Nouvelle-Aquitaine, -4% et en Occitanie, -5% en Centre-Val de Loire et -4% en AURA (chiffres non corrigés de l’effet année bissextile, qui amplifie la baisse dans les régions en recul et atténue la hausse en Pays de la Loire).

Les importations de produits de report sont toujours en recul (-2% /2023) à 4 350 tonnes. En cumul sur le 1er trimestre 2023, elles atteignent 12 500 t (-10% /2023). 2023 était déjà la plus basse des dix dernières années.

Au total, les approvisionnements des transformateurs sont en recul de -2,2% en mars, à un peu plus de 53 millions de litres. En cumul sur les trois premiers mois de 2024, ils s’élèvent à 120,5 millions de litres (-2,4% /2023). 

Alors que la collecte se rapproche de son pic, et dans un contexte de consommation toujours morose, les transformateurs ont des stocks importants. Ils s’élèveraient à 4 300 tonnes en mars selon FranceAgriMer, soit +19% par rapport à mars 2022, et en hausse de +24% par rapport au mois précédent.

Fabrications de fromages en dents de scie

En mars, les fabrications de fromages au lait de chèvre ont reculé de -4% /2023, à 8 244 t. En cumul sur le 1er trimestre, elles atteignent presque 24 000 t (+1,7% /2023).

Dans le détail, les fabrications de bûchettes à la pièce, 49% des volumes en 2023, ont progressé de +0,6% /2023 en cumul de janvier à mars 2024.

Les bûches à la coupe ont poursuivi leur dynamique, en hausse de +9,3% /2023 sur trois mois.

Les fabrications de fromages frais, en retrait en 2023, sont toujours en hausse, de +3,8% /2023. En cumul sur trois mois, toutes les catégories de fromages sont en hausse sauf les « autres fromages affinés à la pièce », en recul de -4,3%.

L’ultra-frais poursuit sa bonne dynamique depuis le début de l’année, avec plus de 3 700 t fabriquées sur les trois premiers mois de l’année (+6% /2023).

Lente décrue de l’IPAMPA lait de chèvre

À l’indice 131 en mars, soit -0,7% sur un mois et -6,5% sur un an, l’IPAMPA lait de chèvre poursuit sa lente décrue. Le poste aliments achetés est à l’indice 130,1, soit -1,3% /février 2024 et -11,4% sur un an. Le poste énergie et lubrifiant reste très volatil (-1,6% sur un mois, mais +4,6% sur un an) et les frais généraux sont en légère augmentation.

Lait de chèvre et viande » Viande caprine »

Plus de chevreaux, plus légers, sur le premier trimestre 2024

Début avril, la cotation du chevreau est retombée à son niveau d’intersaison après avoir atteint 3,71 €/kg pour les fêtes de Pâques. En nombre de têtes, les abattages ont été supérieurs sur les trois premiers mois de l’année, mais avec des poids carcasse moins élevés, en lien avec la date avancée des fêtes pascales.

Hausse saisonnière modérée du cours du chevreau

Après avoir atteint 4,63 €/kg pour les fêtes de fin d’année 2023 (-6% /Noël 2022), la cotation du chevreau de 11 kg est descendue à 3,48 €/kg sur le début 2024 avant de remonter progressivement jusqu’à atteindre son pic de Pâques, à 3,71 €/kg, soit 19 centimes de moins qu’en 2023 (-5% /2023). Ce recul correspond à peu près à celui du coût de l’alimentation des chevreaux en atelier d’engraissement (tandis que d’autres charges ont poursuivi leur hausse).
Etant maintenant en période creuse de production et de consommation, le cours semble avoir atteint son niveau plancher de 2024, à 3,36 €/kg (-3% /2023).

Sur le premier trimestre 2024, les prix d’achat en ferme rapportés ont été compris entre 2 et 3 € par chevreau en moyenne, et jusque 5 € pour des chevreaux de 8 jours sachant téter.
Les prix consommateurs relevés en catalogue la semaine avant Pâques dans deux enseignes de grandes surfaces ont montré des écarts assez importants : 14,25 €/kg pour un demi-chevreau dans l’une et 17,90 €/kg pour un quart de chevreau dans l’autre.

Abattages de chevreaux en hausse sur les trois premiers mois de l’année

Avec 233 000 têtes sur 3 mois, les abattages de chevreaux sont légèrement supérieurs au premier trimestre 2023 (+3% /2023). En volume en revanche un recul est observé : 1 230 t ont été abattues (-2% /2023). Ce recul des poids était attendu, puisque Pâques était tôt cette année : 9 jours plus tôt qu’en 2023, et 17 jours en avance par rapport à 2022. Ainsi, le poids moyen de carcasse des chevreaux a été de 5,3 kg en mars 2024 contre 5,4 kg en 2023 et surtout 5,8 kg en 2022.
Sur la zone grand-ouest, les dates de mises-bas ont correspondu aux besoins d’entrées en atelier d’engraissement et l’échéance de fin mars n’aurait pas posé de difficulté aux opérateurs pour fournir le marché.

De janvier mars, les abattages de réformes ont reculé de -6% à près de 40 000 têtes pour un volume de 929 t, soit un poids de carcasse moyen en légère hausse (+3%/2023).