Faute d’offre, les prix des veaux laitiers ont continué leur ascension, atteignant des niveaux inédits depuis vingt ans. La demande reste ferme et insatisfaite, tant pour les mises en place en France que pour l’export.
Poursuite de la hausse cours
Conséquence de l’offre encore réduite, les cours des veaux laitiers poursuivaient leur hausse en juin, dépassant en euros courants les niveaux historiques des années 2000.

En semaine 24, le veau mâle laitier de 45-50 kg cotait ainsi 292 € /tête, soit 150 € de plus qu’en 2024 à la même période. La hausse atteignait 173 € depuis le début de l’année, soit un rythme moyen de +7 € /semaine depuis janvier.
Nouveau recul des naissances
Les naissances de veaux laitiers ont repris leur baisse en avril, après le léger rebond de mars.

En avril, 203 000 veaux sont nés de mère laitière, en baisse de 4,4% sur un an ou -9 000 veaux. La baisse est d’un ordre similaire pour les veaux disponibles pour l’engraissement (tous les mâles et les femelles croisées lait-viande), avec 122 000 naissances en avril (-3,9% /2024). Le manque de veau à engraisser est prégnant sur les marchés, s’ajoutant à une pénurie européenne due à la décapitalisation et aux épidémies de l’automne (pour plus d’informations, voir notre article de mai sur les marchés des veaux laitiers en Europe).
Reprise des exportations
Après un recul en début d’année, les exportations de veaux laitiers sont reparties à la hausse en avril.

Entre les semaines 14 et 17 (du 31 mars au 27 avril), 22 000 veaux ont été exportés, en hausse de 10% sur un an, toujours à 90% vers l’Espagne. Ce dynamisme comble en partie le recul sur quatre mois, qui atteint cependant toujours 9 000 têtes en moins qu’en 2024, avec 102 000 veaux exportés.
Nouvel indicateur de suivi des inséminations
Un indicateur de suivi des inséminations artificielles dernières sur vache laitière sera dorénavant publié trois fois par an ici. Cet indicateur présente le nombre mensuel d’IA dernières réalisées sur vache laitière, c’est-à-dire les IA non suivies d’une autre IA dans les 90 jours, soit car la femelle est pleine, soit car l’insémination n’a pas fonctionné et la femelle a été mise au taureau ou non remise à la reproduction.
Une forte variation d’un mois sur l’autre du nombre d’IA dernière peut traduire une baisse ponctuelle de la fertilité des femelles et donc des échecs d’insémination. Ces échecs ne sont pas forcément synonymes de baisse des naissances neuf mois plus tard. Cet indicateur ne prend pas en compte les incidents pouvant advenir durant la gestation tels que les avortements.
Lorsque les variations sont importantes, l’évolution du nombre d’IA dernières permet de prédire relativement bien le sens de variation des naissances à venir.

Ainsi, d’après les données d’insémination artificielle et de naissances des dix dernières années, on peut estimer que :
- Une variation d’au moins 5% du nombre d’IA dernières renseigne sur le sens de variation des naissances neuf mois plus tard (courbe vert clair),
- Une variation d’au moins 10% du nombre d’IA dernières conduit à une variation d’au moins 5% dans le même sens des naissances neuf mois plus tard (courbe vert foncé).
Les dernières données disponibles permettent d’anticiper un probable retour à la normale, par rapport au niveau de naissances de 2024, pour les naissances de l’été 2025.

En effet, les IA dernières de l’automne 2024 (naissances attendues à l’été 2025) ont retrouvé leur niveau habituel, après l’accident de fertilité de l’automne 2023 (voir l’article d’analyse de la fertilité à l’automne 2023). Un écart sera probablement observé avec la situation des naissances de l’été 2024, avec des disponibilités un peu plus importantes en juin et un peu moins de veaux disponibles en août, retrouvant des niveaux plus proches de l’année 2023.
