Conséquence de la sécheresse qui a sévi en Europe l’an dernier et qui a donné lieu à des réformes massives, le cheptel reproducteur européen affichait une baisse annuelle de 1,3% en décembre 2018. Ceci ne sera pas sans effet sur la production 2019.
Près de 500 000 vaches perdues en un an
D’après les dernières données de cheptel publiées par Eurostat, l’UE-28 a perdu 475 000 vaches entre décembre 2017 et décembre 2018, dont 374 000 vaches laitières et 101 000 vaches allaitantes. A 35,1 millions de têtes, le cheptel reproducteur européen est ainsi à son plus bas niveau enregistré depuis l’entrée des « nouveaux » États membres de l’Est en 2004.
Moins de vaches laitières dans tous les États membres, sauf en Irlande et en Pologne
Le cheptel de vaches laitières, plus exigeant en fourrage, a été le plus impacté par la sécheresse. Il est tombé à 22,9 millions de têtes (-1,6% /2017 et -2,5% /2016). Presque tous les États membres ont été impactés, mais les plus grosses chutes ont eu lieu en Italie (-100 000 têtes), en Allemagne (-98 000 têtes) et en France (-44 000 têtes). Les Pays-Bas affichent la plus forte baisse (-113 000 têtes) en raison de la mise en conformité avec la réglementation sur les émissions de phosphates. Seules la Pologne et l’Irlande ont enregistré des hausses de cheptel. La Pologne (+61 000 vaches) récupère après un point bas en 2015-2016. En Irlande, les conversions de la viande vers le lait se poursuivent (+26 000 vaches laitières pour -36 000 vaches allaitantes).
Vaches allaitantes : la France compte pour les 2/3 de la baisse
Le cheptel européen de vaches allaitantes est retombé à 12,2 millions de têtes (-0,8% /2017 et -1,1% /2016). Sur les 101 000 vaches perdues, la France en a vu disparaître 64 000 et l’Irlande 36 000. Le cheptel espagnol s’est maintenu grâce à une valorisation relativement bonne des veaux jusqu’à l’automne dernier.
Globalement, l’ancienne UE-15 a perdu 155 000 vaches allaitantes en un an, alors que les « nouveaux » États membres de l’Est en ont gagné 54 000. Ces derniers ne sont pas loin de totaliser 1 million de têtes. Le développement de l’engraissement en Pologne et les ventes de broutards vers la Turquie et Israël dynamisent en effet la production allaitante dans ces pays.