Les réformes sont toujours ralenties en Europe du fait de la réduction des cheptels et du bon prix du lait. Les prix continuent de grimper, sauf en Irlande où ils se maintiennent à un haut niveau. Ceci se répercute sur le prix de la viande d’import en France.
Hausse des prix dans tous les pays européens
Les cours des vaches de réformes restent orientés à la hausse en Europe du fait de la baisse de l’offre qui contraint les abatteurs à concéder chaque semaine des centimes supplémentaires.

Avec la flambée des cours, les cotations des vaches O dans les différents États membres ont vu leur ordre se modifier :
- La vache O allemande est passée loin devant ses homologues, à 6,70 €/kg de carcasse en semaine 28 (+55% /2024).
- La vache O irlandaise, après avoir atteint un pic en avril s’est légèrement repliée mais reste à un haut niveau, à 6,50 €/kg (+52% /2024).
- En Belgique, la cotation de la vache O est passée loin devant celle de son homologue française au printemps et maintient avec elle un écart d’environ 20 centimes depuis le mois de mai. Elle se situait à 6,36 €/kg début juillet (+50% /2024).
- La cotation française, à 6,18 €/kg début juillet (+31% /2024), était loin de ses voisines du Nord alors qu’elle domine le marché en temps normal.
- La cotation polonaise arrivait juste derrière, à 6,17 €/kg (+43% /2024).
Abattages en forte baisse
D’après Eurostat, les abattages de vaches de réformes (laitières et allaitantes) dans l’Union européenne sur les quatre premiers mois de l’année ont enregistré une baisse de 4% à 652 000 téc (-26 000 téc /2024). Plusieurs éléments expliquent ce recul :
- La baisse marquée du cheptel reproducteur européen en début d’année (-3% à 29,3 millions de vaches, laitières et allaitantes confondues),
- La hausse du prix du lait qui incite les éleveurs à conserver leurs vaches,
- Les maladies vectorielles, et notamment la FCO qui a dégradé les performances zootechniques et de reproduction dans certaines régions d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique et de France, incitant finalement les éleveurs à conserver davantage de reproductrices.
En Belgique, où la tension sur l’offre est particulièrement forte, les abattages de vaches sur les cinq premiers mois de l’année ont chuté de 11% à 115 000 têtes. Ceci a conduit les abatteurs belges à venir chercher des vaches en France, jusque dans le bassin charolais.
En Irlande, les abattages de vaches sur les 28 premières semaines de l’année affichent une baisse de 11%, avec un maintien en début d’année et un fort recul à partir du mois d’avril grâce à des conditions de pâturage favorables qui ont permis de garder davantage de vaches que les années passées. Sur les semaines 25 à 28, les abattages de vaches ont enregistré une chute de 31% par rapport au haut niveau 2024, lié alors à l’excès de pluie. La baisse est de 23% par rapport à 2023, année normale.

En Allemagne, les abattages de vaches ont reculé de 7% /2024 sur les 28 premières semaines de l’année. Comme en Irlande, la rétention est forte dans les élevages en ce début d’été. Les réformes sont en chute de 14% /2024 sur les semaines 25 à 28.

Prix en hausse sur le marché de Rungis
Dans le sillage de la hausse des cours des vaches de réforme partout en Europe, la bavette d’aloyau, muscle emblématique parmi les pièces d’import, a vu son prix fortement progresser sur le marché de Rungis.

D’après le réseau national des marchés, la bavette de vache origine UE semi-parée était à 14,25 €/kg à Rungis le 11 juillet (+19% /2024 et +41% /2023). Elle avait gagné 3,15 € depuis le début de l’année.
L’entrecôte était quant à elle à 18,55 €/kg le 11 juillet (+23% /2024 et +29% /2023).
La hausse des prix de la viande importée explique en partie la baisse de 4% des importations françaises de viande bovine enregistrée sur les cinq premiers mois de l’année (voir notre article sur le bilan de consommation).
