Offre en repli

L’offre en jeunes bovins est en fort recul dans toute l’Europe, faute de mises en place au second semestre 2024. Le ralentissement estival de la demande conduit à une stabilisation des cours autour de la Méditerranée.

Baisse des abattages en Italie faute de mises en place

Faute de mises en place suffisantes du fait notamment de la baisse des disponibilités en broutards français, les abattages italiens de jeunes bovins étaient à nouveau en recul en mai.

En mai, 110 000 bovins âgés d’un à deux ans ont été abattus en Italie, en recul de 2% /2024. En cumul sur cinq mois, les abattages atteignent 525 000 têtes (- 3% /2024 et -6% /2023) dont seulement 296 000 mâles (-5% /2024).

La détection d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse a entraîné la fermeture des introductions d’animaux dans une large zone du Sud-Est de la Lombardie, touchant également l’ouest de la Vénétie, ce qui risque d’accentuer la baisse de la production dans les mois qui viennent. Sans nouvelle détection de cas, les mouvements devraient reprendre mi-août, comme expliqué dans notre article dédié aux broutards.

Net recul des abattages allemands

En Allemagne, les mises en place réduites faute de disponibilités en veaux Fleckvieh continuent de contraindre les abattages.

En avril, 80 000 mâles de plus de 12 mois ont été abattus pour 33 000 téc, en recul de 14% sur un an. En cumul sur quatre mois, le déficit d’abattage atteignait déjà 36 000 têtes (-10% /2024, à 340 000 jeunes bovins abattus) pour une baisse de production de 15 000 téc.

D’après l’indicateur hebdomadaire AMI, la situation ne s’est pas redressée par la suite et les abattages demeuraient restreints en début d’été. Sur les semaines 25 à 28 (du 16 juin au 13 juillet), les abattages de jeunes bovins seraient ainsi en recul de 8% /2024. La situation est similaire sur les vaches laitières, comme décrit dans notre article dédié aux femelles en Europe.

Production dynamique en Espagne

Les abattages de jeunes bovins étaient dynamiques en Espagne début 2025, soutenus par la hausse des importations de broutards lourds et par une nette hausse des poids carcasse.

En cumul sur les quatre premiers mois de 2025, la production de viande de taurillons a ainsi atteint 95 000 téc, un niveau similaire au record historique de 2024 malgré des effectifs abattus en repli de 3%. La nette hausse des poids carcasse moyens, de 330 à 342 kg, a permis de maintenir la production. L’orientation des choix des engraisseurs espagnols vers des broutards plus lourds et les très bons prix de la viande ont participé à cet alourdissement généralisé des carcasses.

Cours élevés, stables ou toujours en hausse

La faiblesse de l’offre en bovins finis permet aux prix de rester élevés malgré le ralentissement de la demande en période estivale.

En semaine 28 :

  • Le jeune bovin charolais italien Prima qualità cotait 7,34 €/kg de carcasse à Modène (+25% /2024, stable sur un mois),
  • La cotation du Limousin italien de 600-650 kg vifs s’établissait à 7,74 €/kg de carcasse à Modène (+21% /2024, stable sur un mois),
  • Le JB U espagnol cotait 6,97 €/kg carcasse (+26% /2024, stable sur quatre semaines)

À l’inverse, la cotation du jeune bovin U allemand poursuivait sa progression, à 7,16 €/kg carcasse (+46% /2024, +2% sur un mois). Le jeune bovin R polonais connaissait également une nouvelle hausse, à 7,03 €/ kg de carcasse (+45% /2024, +5% en quatre semaines). Le taurillon U français arrivait en queue du peloton (6,59 €/kg de carcasse), à rebours de sa position historique.