Début 2025, l’inflation des prix à la consommation est restée contenue, grâce à la baisse des prix de l’énergie et un ralentissement des hausses alimentaires. Les prix des produits laitiers en sortie usine ont peu progressé, à l’exception du beurre. En magasins, les achats de produits laitiers sont restés dynamiques.
Inflation contenue
Sur le 1er trimestre 2025, les prix à la consommation en France n’ont progressé que de 1% /1er trimestre 2024 prolongeant une tendance à l’accalmie observée l’an dernier (+2% /2023). Ce ralentissement de l’inflation s’explique avant tout par la baisse des prix de l’énergie. Les produits alimentaires, de leur côté, n’ont que peu pesé dans la dynamique globale. Après une hausse modérée de 1,3% en 2024, leurs prix n’ont augmenté que de 0,3% au premier trimestre 2025. Une progression limitée qui contraste après deux années de flambée : entre novembre 2021 et novembre 2023, les prix alimentaires avaient grimpé de 22%.
Selon l’INSEE, l’inflation en France devrait rester mesurée dans les mois à venir. Une légère remontée est toutefois prévue d’ici l’été, portée par des hausses attendues dans les services et l’alimentation. Les prix de l’énergie, eux, devraient poursuivre leur repli.

Prix sortie usine : le beurre en hausse, des différences marquées selon les débouchés
En sortie usine, les prix des produits laitiers ont peu augmenté à l’exception notable du beurre. En février 2025, les prix du lait conditionné ont progressé de 0,4% /février 2024, ceux de l’ultra frais et des fromages de 1%. Seul le beurre se distingue avec une augmentation marquée de 5,4%, portée par un marché de la matière grasse sous tension.

Les prix des produits laitiers en sortie usine sont globalement en progression avec des différences marquées selon les circuits. En février 2025, les prix vers la grande distribution (GMS) ont progressé de 1,3% sur un an, et ceux destinés à la restauration hors domicile (RHD) ont augmenté de 3,3%. En revanche, les prix vers l’export et les autres industries utilisant des ingrédients laitiers ont enregistré des hausses plus fortes, respectivement de 8,2% et 12,2%.

Des évolutions de prix à la consommation des produits laitiers contrastées
D’après l’INSEE, l’indice des prix à la consommation des produits alimentaires, quel que soit le circuit de distribution, révèle des évolutions hétérogènes pour les produits laitiers. En février 2025, le prix du beurre a augmenté de 2,3% sur un an, tandis que celui du lait demi-écrémé a progressé de 1,6%. En revanche, les prix des yaourts ont diminué de 1,6%, et ceux des fromages ont reculé de 0,8%.

Des ventes en magasins généralistes dynamiques
En 2024, la consommation de produits laitiers par les ménages a progressé, avec une hausse de 0,5% des ventes en équivalent lait dans les magasins généralistes. Cette tendance s’est confirmée début 2025 : sur les trois premières périodes de l’année, les achats ont augmenté de 1,2% en équivalent lait, bien que les dynamiques varient selon les produits. Le recul des ventes en volume du lait liquide (-2,3% sur 1 an) a été plus important que celui du beurre (-0,6%). A l’inverse, les ventes de crème, d’ultra frais et de fromages ont affiché un fort dynamisme.
Côté prix, les enseignes généralistes ont présenté des baisses sur un an pour les yaourts (-0,1%) et la crème (-1,7%), une stabilité pour les fromages, et de légères hausses pour le lait (+1,6%) et le beurre (+2,1%). Ces évolutions tarifaires semblent avoir soutenu la dynamique de consommation.

La moindre inflation des prix alimentaires semblerait avoir renforcé la consommation des marques nationales. Toutefois, cette dynamique varie selon les produits et reste à confirmer dans les mois à venir.
Sur les trois premières périodes de l’année, les ventes de lait liquide ont poursuivi leur repli, à l’exception des produits en marques de distributeurs (MDD), qui ont progressé et atteignent désormais 59% de parts de marché. Le segment de la crème a affiché une hausse globale, portée par les MDD, tandis que les marques nationales ont reculé. À l’inverse, les marques nationales en beurre et ultra frais ont regagné des parts de marché, alors que la tendance reste plus nuancée du côté des fromages.

