Au 1er trimestre 2025, le solde commercial des produits laitiers français s’est nettement détérioré. Si les exportations ont marqué le pas, les importations sont reparties à la hausse.
Détérioration du solde commercial laitier
Au 1er trimestre 2025, l’excédent commercial des produits laitiers français s’est détérioré, de -30% /2024, à 586 millions €. Les exportations ont légèrement progressé en valeur (+1% /2024), mais les importations ont plus fortement augmenté (+19%). Les fromages demeurent le principal contributeur à cet excédent (260 millions €), représentant 44% du solde. Toutefois, la balance commerciale de cette catégorie a reculé de 11% sur un an. À l’exception des poudres de lactosérum, le solde commercial s’est contracté pour l’ensemble des produits laitiers. La principale source de cette dégradation est le déficit du beurre, qui a presque doublé au cours du premier trimestre.

Repli des exportations laitières françaises
Les exportations de produits laitiers ont reculé en volume au 1er trimestre 2025 en équivalent lait (-8,1% /2024), marquant un net retournement après la progression enregistrée en 2024 (+6,4% /2023). Seuls les laits conditionnés et les fromages échappent à la tendance baissière.
Les ventes de fromages à l’étranger ont progressé légèrement (+1% /2024), portées par la bonne dynamique des fromages frais et des râpés. Les envois de fromages frais ont notamment bondi vers les Pays-Bas (+13%), premier débouché, et le Royaume-Uni (+53%), troisième client. Du côté des fromages râpés, les volumes exportés vers la Belgique, deuxième marché, ont augmenté de 21%.
Les exports de matière grasse sont en net recul. Les ventes de crème ont chuté de 28% /2024 en volume. Belgique, Chine et Pays-Bas concentrent environ deux tiers des exportations françaises de crème. Mais les volumes envoyés se sont effondrés vers la Belgique (-40%) et les Pays-Bas (-66%). Le beurre suit la même tendance, avec une baisse globale de 12%/2024 des exportations. Une distinction s’impose toutefois : les ventes de beurre conditionné ont progressé de 7%, tandis que celles de beurre en vrac, à usage industriel, ont reculé de 20%. Les Pays-Bas, grand acheteur de ce dernier en 2024, ont réduit fortement leurs achats (-63%).

Rebond des importations laitières
Les importations de produits laitiers ont progressé en volume au 1er trimestre 2025 en équivalent lait (+1,3% /2024). Cette progression concerne la plupart des produits, à l’exception de la crème, de la poudre maigre et du lactosérum.
Les fromages restent de loin le premier poste d’importation. En légère hausse (+1% /2024), cette croissance est portée par les fromages frais. Les volumes en provenance des principaux fournisseurs ont augmenté : +10% d’Italie, +13% d’Allemagne, +8% du Danemark. À noter, une percée du Royaume-Uni, dont les exportations vers la France ont été multipliées par treize, bien qu’elles restent modestes.
Côté matières grasses, les importations de beurre, en recul en 2024, sont reparties à la hausse au 1er trimestre 2025 (+5% /2024). Les Pays-Bas conservent leur place de premier fournisseur, avec des volumes stables. L’Irlande, de son côté, a doublé ses envois vers la France, dans un contexte où son principal débouché hors UE, les États-Unis, se révèle plus volatil et avec une offre domestique plus abondante.

