Les cours des agneaux irlandais et britanniques démarrent l’année à de modestes niveaux. La faiblesse de la demande, notamment à l’export, engorge les marchés. En Espagne comme en France, respectivement importateur et exportateur de vif, les cours restent historiquement élevés. En Nouvelle-Zélande, ils sont bas, proches des 4 €/kg.
Royaume-Uni : une cotation sous le niveau des années précédentes
Début 2023, le cours britannique se maintient sous son niveau de 2021. En semaine 6, il se situait à 5,60 €/kg, en chute de -1,41 € /2022 et de -1,20 € /2021. La livre sterling a perdu -5% de sa valeur face à l’euro en janvier.
La production britannique de viande ovine a totalisé 276 400 t en 2022, en hausse de +4% /2021, mais en retrait de -5% par rapport à la moyenne quinquennale. Elle démarre l’année au même niveau qu’en 2022 alors que les effectifs d’agneaux abattus ont augmenté de +3% /2021 et ceux des réformes de +11% : la chute du poids de carcasse moyen des ovins abattus (-3%) explique ce résultat.
En 2022, les exportations britanniques de viande ovine ont totalisé près de 79 000 t, en hausse de +8% /2021. Les volumes expédiés vers la France ont baissé de -3% et ceux vers les Pays-Bas de -24%. Ils en revanche bondi vers l’Irlande (+90% /2021), ce qui est surprenant, l’Irlande étant exportateur de viande ovine. Des investigations s’avèrent nécessaires pour comprendre les causes d’un tel bond. Les exportations vers l’Allemagne (+15%), la Belgique (+18 %) et l’Italie (+40 %) ont aussi progressé.
Les importations ont aussi augmenté, de +21% entre 2021 et 2022, totalisant 64 000 t. Elles ont été multipliées par quatre en provenance d’Irlande, ont progressé de +2,5% en provenance de Nouvelle-Zélande et de +5% d’Australie.
Irlande : les éleveurs manifestent face à la chute des cours de l’agneau
La cotation irlandaise du Hoggets poursuit sa baisse saisonnière. Son bas niveau reflète très probablement un marché encombré, la demande étant toujours ralentie sur les marchés à l’export. Début février, les éleveurs irlandais étaient dans la rue pour exprimer leur mécontentement et leurs inquiétudes, croissantes dans un contexte de charges élevées.
En semaine 6 (se terminant le 12 février), le cours s’établissait à 6,30 €/kg, soit -0,60 €/kg sous son niveau de 2022 et -0,10 €/kg sous celui de 2021.
Sur les 6 premières semaines de 2023, les abattages d’ovins irlandais ont progressé de +4% /2022, à 314 350 têtes, avec +2% pour les agneaux et +13% pour les réformes. Ils étaient aussi plus élevés qu’en 2021 et 2020 sur la même période.
L’offre abondante et le prix attractif de l’agneau irlandais ont dynamisé les exportations de viande ovine, de +12% /2021, à 60 640 téc en 2022, dont +23% vers le Royaume-Uni et +12% vers la France.
Espagne : des envois de vifs dynamiques
Le cours espagnol démarre l’année au-dessus du niveau des années précédentes : en semaine 6, il atteignait 7,01 €/kg, soit +0,32 € /2022 et +1,24 € /2021.
Sur 11 mois 2022, la production abattue était en léger recul, de -0,6 % d’une année sur l’autre, à 107 000 t, tandis que les effectifs d’ovins abattus reculaient plus fortement, de -3,5%, notamment du fait de la forte hausse des abattages de réformes (+42% en effectifs et +46% en volume), avec un poids de carcasse moyen plus élevé. Les effectifs d’agneaux abattus ont quant à eux chuté de -8% /2021 (-9% en volume).
Du côté des exportations, la tendance se poursuit : hausse des envois de vifs et baisse des envois de viande ovine. Toujours sur 11 mois, les exportations de viande ovine espagnoles se sont en effet repliées, de -9% /2021, à 47 000 téc, principalement vers la France (-14% /2021). En revanche, les envois d’agneaux vivants ont dans le même temps progressé de +18% /2021, principalement vers la Jordanie, tandis que ceux de réformes ont bondi de +77%.
Un nouveau foyer de variole ovine a été détecté en Espagne, dans la province de Ciudad Real : mi-février, on en dénombrait 26 dans le pays.
Nouvelle-Zélande : baisse des exportations en 2022
En 2022, la production néozélandaise de viande ovine a été presque stable (-0,5% /2021, à 437 000 t), malgré des effectifs réduits d’agneaux abattus (-5% /2021, à 18 millions de têtes), et de réformes (-2%, à 3,5 millions de têtes).
Les exportations de viande ovine ont parallèlement baissé de -5% d’une année sur l’autre, avec un net repli vers la Chine (-17% /2021), partiellement compensé vers l’UE-27 (+22%, dont +9% vers la France, +24% vers l’Allemagne, +14% vers les Pays-Bas et x3 vers la Grèce). Elles ont aussi progressé vers le Canada (+14%), mais ont reculé vers les Etats-Unis (-7%).