Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Après la baisse saisonnière des cours fin 2023, les prix des réformes se sont stabilisés. Avec une demande plus importante en début d’année pour la viande de vache, certains États membres de l’UE ont vu leurs cours repartir à la hausse. C’est notamment le cas en Irlande.

ALLEMAGNE : consommation plus limitée malgré un ralentissement tout relatif de l’inflation

En Allemagne, après quelques mois de baisse, les prix des produits alimentaires sur un an sont repartis à la hausse fin 2023. Selon l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’indice des prix à la consommation (IPC) s’est en effet établi à +3,7% en décembre 2023 contre +3,2% en novembre 2023. L’alimentation restaient un des principaux moteurs de l’inflation.

Les prix plus élevés au détail comme en restauration pèsent sur la consommation des ménages. Au détail, en cumul sur les onze premiers mois de 2023, la consommation de viandes en Allemagne a subi une descente en gamme face à la hausse des prix. Si l’ampleur de la baisse des achats par les ménages de viandes, saucisses et volaille a été limitée (-0,9% /2022), le type de consommation a évolué. D’après AMI, les consommateurs se sont reportés vers la volaille (+2% /2022 en volume) ou les viandes hachées mélangées (+5%), moins chères, au détriment de la viande bovine (-3%) ou de la viande de porc (-7%).

Moins consommée en fin d’année au moment des fêtes au profit de la viande de JB, la viande de réforme, moins chère, connaît généralement un regain d’intérêt en début d’année. Pour le moment, après s’être stabilisée en fin d’année, la cotation de la vache O a repris quelques centimes. Entre les semaines 49 de 2023 et 1 de 2024, elle s’est appréciée de +5 centimes à 3,52 €/kgéc, mais elle restait inférieure aux cours des deux années précédentes (-14% /2023 et -1% /2022).

D’après AMI, on pourrait assister à un rebond des cours en ce début d’année. La viande de vache, moins chère, est actuellement demandée par les abatteurs alors que l’offre plutôt limitée continue de se restreindre. D’après la dernière enquête cheptel de novembre 2023, il n’y avait plus que 10,8 millions de bovins en Allemagne (-160 800 têtes ou -1,5% /2022). Les effectifs de vaches étaient globalement en retrait (-1,9% /2022 à 4,34 millions de têtes), mais la dynamique était différente avec une hausse des effectifs de vaches allaitantes (+2,5% à 630 000  têtes), loin de compenser la diminution du nombre de vaches laitières (-2,5% à 3,71 millions de têtes).

POLOGNE : cours toujours stables

En Pologne, l’évolution des cotations des réformes a été affectée courant 2023 par une demande européenne plutôt limitée alors que l’inflation restait soutenue. Mais depuis plusieurs semaines, le cours de la vache O est resté relativement sable. En semaine 1, il atteignait 3,87 €/kg de carcasse (-6% /2023, mais +7% /2022), stable sur un mois. Le cours des réformes polonaises était supérieur au cours allemand (+7%), mais plus faible que le cours irlandais (-4%).

IRLANDE : la demande plus dynamique en réformes soutient les cours

En Irlande, les abattages ont été plutôt limités au cours de l’année 2023. Dans les abattoirs irlandais agréés pour l’export, seuls les abattages de réformes avaient légèrement progressé (+1% /2022). Toutes les autres catégories étaient en baisse.

Depuis début de 2024, les abattages de réformes restaient plutôt soutenus après un rebond saisonnier plutôt marqué fin 2023. D’après l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches sur les semaines 1 à 2 étaient en hausse de +17% /2023 et +37% /2022.

La demande des abattoirs en réformes est désormais plus soutenue afin de fournir la restauration et la transformation en Europe continentale. Les cours des vaches progressent ainsi depuis plusieurs semaines. En semaine 1, la cotation de la vache O atteignait 4,02 €/kg de carcasse (-11% /2023, mais +14% /2022), soit une hausse de 10 centimes en un mois. Dans le même temps, poursuivant la tendance de fin 2023, la cotation du bœuf R poursuivait sa hausse marquée (+22 centimes sur la même période), à 5,05 €/kg (-5% /2022, +17% /2021).