Parmi les 390 éleveurs laitiers qui ont répondu à une enquête en ligne, une minorité envisage d’élever davantage de veaux mâles, surtout en veaux gras. En parallèle, une part non négligeable d’éleveurs avec atelier de jeunes bovins souhaitent lever le pied en engraissement.
Pour estimer l’impact de la conjoncture durant le confinement sur l’engraissement des veaux par les éleveurs laitiers, Idele a lancé une enquête en ligne en juin-juillet pour éclairer deux questions :
- La faible valorisation des petits veaux et la baisse du prix du lait ont-elles provoqué un développement de l’engraissement des veaux chez les producteurs de lait ?
- La baisse du prix de la viande décourage-t-elle à l’inverse l’engraissement par ces éleveurs ?
Les 390 éleveurs laitiers qui ont répondu au questionnaire en ligne possèdent des troupeaux laitiers en moyenne plus grands et plus en bio que l’ensemble des 55 000 exploitations laitières françaises.
Les répondant ont des troupeaux plus grands que l’ensemble des éleveurs français
La moitié des répondants détient plus de 70 mères laitières, contre seulement 40% des détenteurs de plus de 10 vaches laitières en France. De même, 10% des répondants produisent du lait bio contre 7% au national.
Dans l’échantillon, les éleveurs laitiers avec un atelier d’engraissement ont un troupeau laitier plus petit que les autres. Lorsqu’ils engraissent des JB ou des génisses, leur atelier d’engraissement est en général plus grands que ceux qui produisent des veaux gras ou des bœufs.
La conjoncture Covid-19 semble avoir motivé l’engraissement par des éleveurs toutefois minoritaires
Si 42 éleveurs déclarent vouloir développer l’engraissement (11%), 22 souhaitent le réduire (5%) et 24 ne savent pas encore comment faire évoluer leur activité d’engraissement (6%). Parmi ceux qui engraisseront davantage, près d’un tiers a pris la décision pendant le confinement. La conjoncture aura donc plutôt motivé l’engraissement des veaux par les laitiers.
La majorité des éleveurs qui veulent engraisser davantage ne feront que quelques veaux gras en plus
La réduction de l’engraissement porte majoritairement sur la production de taurillons, et sur un nombre d’animaux important. A l’inverse, les éleveurs qui ont décidé d’engraisser davantage privilégient les veaux gras (54%) et veulent engraisser un faible effectif supplémentaire : moins de 5 par an pour 40% et entre 5 et 10 pour 26%.
Les prix du veau et la disponibilité des aliments, au cœur des décisions
Parmi les raisons invoquées par les éleveurs pour engraisser davantage, le refus de brader les veaux est la plus citée, suivie de la disponibilité du lait. Certains éleveurs ont aussi évoqué, parmi les réponses libres, la vente directe pour mieux valoriser les animaux ainsi engraissés. L’engouement pour l’approvisionnement local durant le confinement a pu renforcer cette tendance.
Les éleveurs qui réduisent l’engraissement déplorent en premier lieu la faible rentabilité de l’activité et, en second lieu, la disponibilité limitée en fourrages.
Quelques veaux en plus engraissés en 2020 dans l’échantillon
Dans l’échantillon, l’augmentation et la réduction des activités d’engraissement planifiées pour 2020 s’équilibrent à peu près pour les taurillons, les bœufs et les génisses. En revanche, il semble que la production de veaux gras soit en très légère hausse au global parmi les 390 répondants.
Ainsi, la disponibilité en lait, la mauvaise conjoncture des veaux nourrissons ainsi que la bonne valorisation par la vente directe auraient participé à une hausse ponctuelle de l’engraissement de leurs veaux mâles par les éleveurs laitiers, pour un effectif plutôt restreint.