Les prix des vaches de réforme ont crevé les plafonds cet été, soutenus par une offre en net retrait, en particulier en Irlande et dans une moindre mesure en Allemagne. Ceci se répercute sur le prix de la viande d’import en France.
-5% de vaches abattues au premier semestre dans l’UE
Au premier semestre 2025, les abattages de vaches de réformes (laitières et allaitantes) dans l’Union européenne ont totalisé 937 000 téc, enregistrant une baisse de 5% par rapport au premier semestre 2024, ou -45 000 téc. La chute a été particulièrement forte en Espagne (-13%), en Irlande (-9%), en Pologne (-9%), en Belgique (-9%), aux Pays-Bas (-7%) et en Allemagne (-5%).
Deux éléments principaux expliquent ce recul des abattages :
- La baisse désormais structurelle du cheptel reproducteur européen,
- La hausse du prix du lait qui a encouragé les éleveurs laitiers à conserver leurs vaches.
Fort recul des abattages en Irlande et en Allemagne
En Irlande, les abattages de vaches ont véritablement décroché à partir du mois de mai et sont tombés à un niveau historiquement bas pendant l’été.

D’après les données hebdomadaires du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches sur les semaines 29 à 36 ont reculé de 32% par rapport à 2024, qui affichait un niveau relativement haut lié à l’excès de pluie. La baisse demeure cependant nette, de 23% par rapport à 2023 et 2022.
En Allemagne, les réformes sont tombées à un très bas niveau en juin et juillet puis se sont quelque peu rétablies avant de marquer le pas de nouveau.

Les abattages de vaches sur les semaines 29 à 36 ont enregistré une baisse de 8% /2024 d’après l’indicateur hebdomadaire publié par AMI.
Les prix des vaches de réforme ont crevé les plafonds
Les cours des vaches de réformes ont atteint des niveaux qu’aucun observateur n’aurait pu imaginer en début d’année. La vache O irlandaise a même flirté avec le 7 €/kg de carcasse cet été.

En semaine 37, les cotations étaient les suivantes :
- 6,73 €/kg de carcasse pour la vache O irlandaise (+54% /2024),
- 6,56 €/kg de carcasse pour la vache O allemande (+47% /2024),
- 6,30 €/kg de carcasse pour la vache O belge (+47% /2024),
- 6,17 €/kg de carcasse pour la vache O polonaise (+43% /2024).
- La cotation française, à 6,50 €/kg (+36% /2024), affichait un niveau intermédiaire, mais restait orientée à la hausse.
Les prix s’envolent à Rungis
La hausse des cours des vaches de réforme en Europe se répercute sur les prix à l’import en France, notamment sur les pièces les plus recherchées par les restaurateurs. Le prix de la bavette, muscle emblématique parmi les pièces d’import en France, continue ainsi de progresser sur le marché de Rungis.

D’après le réseau national des marchés, la bavette de vache origine UE semi-parée était à 15,05 €/kg à Rungis le 12 septembre (+24% /2024 et +48% /2023). Elle avait gagné 4€/kg depuis le début de l’année.
L’entrecôte de vache origine UE, après avoir frôlé les 19 €/kg au cœur de l’été était toujours à 18,45 €/kg le 12 septembre (+12% /2024 et +24% /2023).
Le paleron, dont le prix augmente avec l’entrée dans l’automne et la réouverture des collectivités, était à 10,75 €/kg pour l’origine UE le 12 septembre (+41% /2024 et +62% /2025).
Ces fortes hausses de prix limitent finalement l’attrait de la viande européenne sur le marché français. Les importations françaises de viande bovine sur les sept premiers mois de l’année affichent une baisse de 3%. Pour plus d’information, voir l’article sur la consommation et le commerce extérieur en France.