Les prix poursuivent leur hausse car le marché européen manque de viande. Dans le même temps, le cheptel de vaches de grands pays producteurs comme la France, l’Allemagne et l’Irlande recule, ce qui limitera sans doute la production dans les mois et années à venir.
Le prix des vaches O augmente un peu partout
Dans la plupart des pays européens, les prix des vaches laitières de réforme a continué de croître avant les fêtes de fin d’année, alors qu’elles sont en principe moins demandées à Noël que les bovins mieux conformés. Cette tendance s’est prolongée depuis début 2025, avec des cours engrangeant des hausses dans tous les pays, l’offre en bovins à abattre n’étant pas suffisante pour couvrir les besoins de consommation.

En 4 semaines, les cotations des vache O ont augmenté de 3 à 21 centimes selon les États. En semaine 3 en 2025, les cotations irlandaises et allemandes sont à présent respectivement 27 centimes et 15 centimes au-dessus de la française.
IRLANDE : un prix élevé et des abattages soutenus
En Irlande, les besoins en viande de l’UE raffermissent encore les cours. La vache O cotait ainsi 4,91 €/kg de carcasse en semaine 3, un prix particulièrement élevé pour cette catégorie et nettement supérieur aux prix de début 2024 (+19%) et de 2023 (+13%). La vache R suivait la même tendance, à 5,24 € /kg de carcasse (+17% /2024) et la génisse R 5,70 €/kg (+11% /2024).

En décembre 2024, les abattages ont suivi le même rythme qu’en 2023, qui dépassait la cadence d’abattage de fin 2022, la demande étant bien présente. Le début de l’année 2025 démarre avec un faible niveau d’abattages de femelles, en lien avec les disponibilités réduites en ferme.

Sur l’ensemble de l’année 2024, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches ont nettement dépassé ceux de l’année 2023 (+7% /2023), du fait notamment de la météo défavorable au pâturage. La tendance a été la même pour les génisses (+5%).
Le cheptel laitier irlandais a entamé un recul inédit en septembre 2024 : -1,8% pour les vaches laitières (à 1,56 million de têtes) alors que le cheptel était encore stable en décembre 2023, et -5,8% en vaches allaitantes (à 792 000 têtes).
ALLEMAGNE : des prix en hausse, des disponibilités en baisse
La demande pour la viande de vache de réforme est toujours plutôt élevée en janvier, les Allemands recherchant une viande plus économique après les fêtes, ce qui soutient le prix outre-Rhin. La vache O allemande cotait donc 4,77 €/kg de carcasse en semaine 3, +29% /2024 et +13% /2023.

Les abattages des premières semaines de 2025 étaient par ailleurs en cadence ralentie, avec peu de vaches de réforme disponibles, ce qui a participé à la bonne tenue des cours.

Enfin, le nombre de vaches et de bovins se réduit nettement en Allemagne : au 1er novembre 2024, Destatis annonçait un repli du nombre de vaches laitières de 3,3% à 3,589 millions de têtes et une érosion du nombre de vaches allaitantes de 0,7% /2023 à 620 000 têtes. Le nombre de bovins de moins de 1 an reculait nettement, de 3,6%, et celui des bovins mâles de 1-2 ans encore plus nettement, de 8,3%.
L’apparition de la fièvre aphteuse dans un élevage de buffles le 10 janvier dernier près de Berlin aura des conséquences plus ou moins importantes, selon la capacité du pays à stopper cette maladie très contagieuse pour les ruminants et porcins. A l’heure actuelle, seules les exportations de viande bovine allemande sont suspendues vers le Royaume-Uni, qui ne représentait qu’environ 1 000 téc durant les 10 premiers mois de 2024.
POLOGNE : la cotation de la vache O a presque rejoint la française
En Pologne, les prix des vaches ont augmenté en décembre et janvier, et sont maintenant nettement supérieurs aux valeurs des années passées. La vache O valait 4,61 €/kg de carcasse en semaine 3 (+20% /2024 et +14% /2023). Elle ne se situe plus que 2 centimes en dessous de la cotation française. La demande pour la viande de transformation est importante en UE.
