Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Le cours de l’agneau français poursuit sa baisse saisonnière sous l’effet d’achats des consommateurs en net repli. L’offre reste très modeste, tant au niveau de la production française que des importations de viande ovine, ce qui explique le maintien du cours à un niveau historiquement élevé. L’Aïd el Kébir relance le marché en semaine 24 et fait ponctuellement remonter la cotation.

Le cours poursuit sa traditionnelle baisse

En semaine 24 de 2024 (se terminant le 16 juin), la cotation atteignait 9,51 €/kg soit +1,33 €/kg comparée à la même semaine en 2023 et +1,59 €/kg comparé à celle de 2022.
Bien que l’offre reste modeste, les achats le sont aussi, ce qui pèse traditionnellement sur la cotation à cette période de l’année. Mais les sorties d’agneaux et les importations, en repli par rapport aux années passées, expliquent le niveau historiquement élevé de la cotation.
L’Aïd el Kébir, les 15 et 16 juin soit en semaine 24, redynamise le marché et conduit au traditionnel sursaut de la cotation contrebalançant la tendance baissière.

Très dépendant de l’indice des prix des carburants, l’IPAMPA ovin viande a poursuivi sa légère baisse amorcée fin 2022 et était stable d’un mois sur l’autre en avril 2024. À 131,0, il est en repli de -4% /2023. L’indice énergie et lubrifiants diminuait de -1%/ mars 2024 et augmentait de +3% d’une année sur l’autre tandis que l’indice engrais était stable d’un mois sur l’autre et en retrait de -20%/2023. L’indice aliments achetés reculait quant à lui de -1% d’un mois sur l’autre et de -12% /2023. Malgré quelques améliorations, ils restent à des niveaux historiquement élevés.

Abattages en net repli sur les quatre premiers mois de 2024

Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en recul de -6% d’une année sur l’autre sur les quatre premiers mois de 2024, et de -12% comparé à la moyenne des cinq dernières années (2019-2023). Les abattages de réformes ont baissé de -14% en têtes et en volume, avec un poids moyen de carcasse à 26,4 kgéc (stable comparé à 2023). Ceux des agneaux ont aussi diminué, de -3% en effectif et -4% en volume, signe d’une baisse des poids moyens de carcasse (de 18,2 à 18,0 kgéc entre 2023 et 2024).

La production française se replie et, accompagnée d’importations modestes, maintient le marché sous tension. Les abatteurs sont en forte concurrence pour acquérir des agneaux.

Les importations d’agneaux vivants se replient en ce début d’année 2024, en baisse de – 2% sur 4 mois /2023. Les agneaux espagnols sont insuffisamment nombreux cette année pour fournir l’Aïd, selon les professionnels de la filière.

Les importations de viande ovine britannique et irlandaise reculent nettement

Sur les quatre premiers mois de 2024, les importations françaises de viande ovine ont reculé de -5% d’une année sur l’autre, à 28 000 téc : elles ont progressé en provenance de Nouvelle-Zélande et d’Espagne, de respectivement +14% /2023 et de +8%, mais ces hausses n’ont su contrebalancer les nettes baisses d’Irlande (-10%) et du Royaume-Uni (-9%), engendrées par un repli de la production chez ces derniers.

Le disponible se replie d’une année sur l’autre

Sur 4 mois en 2024, les abattages français sont en repli d’une année sur l’autre, tout comme les importations et les exportations de viande ovine. Le disponible recule de -4% /2023 et de -10% comparé à la moyenne 2015-2019.