Les prix poursuivent leur hausse rapide dans les États Membres exportateurs, car le marché européen manque globalement de viande. Le cours de la vache polonaise a même dépassé celui de la française, tant le marché est tendu.
Les prix des vaches O toujours à la hausse
Les prix des réformes laitières continuent leur progression entamée avant les fêtes. Face aux faibles disponibilités en bovins finis, les abatteurs recherchent tous types de bovins y compris les vaches de réforme. La demande des consommateurs se maintient peu ou prou, ce qui pousse à une hausse rapide des cours, en particulier dans les pays exportateurs (Irlande et Pologne).

En semaine 5 en 2025, les cotations irlandaises, allemandes et polonaises avaient dépassé la française de respectivement 47 centimes, 7 centimes et 6 centimes.
IRLANDE : le peu d’abattages début 2025 fait s’envoler les prix
Depuis le début de l’année 2025, les abattages de vaches se font à rythme réduit en Irlande par rapport aux deux années précédentes, du fait du recul du cheptel laitier depuis un an. Le rythme soutenu des réformes à partir de l’automne 2023 a en effet réduit le nombre de vaches.

Entre les semaines 2 et 5, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches étaient en net recul par rapport au début d’année 2024 (-15%) alors marqué par des réformes importantes avec les mauvaises conditions météo. Le recul est aussi constaté face aux volumes abattus il y a deux ans (-7% /2023).
Dans un article du Irish Farmers’ Journal, les experts irlandais de Bord Bia estiment que la production de viande bovine irlandaise pourrait baisser de 87 000 têtes en 2025, emboîtant le pas au reste de l’UE dans le recul de production. Ceci devrait mettre de la tension sur les prix des bovins de l’Île d’Émeraude. Cette pression à la hausse pourrait cependant être limitée par l’arrivée de viandes meilleur marché sur le sol britannique, en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande dans le cadre des accords de libre-échange actés en 2023.
Dans ce contexte d’offre restreinte et de besoins en viande en Europe, les cours de vaches irlandaises progressent rapidement depuis le début d’année. La vache O a ainsi pris 37 centimes en quatre semaines, atteignant 5,23 €/kg de carcasse en semaine 5, un niveau nettement supérieur à début 2024 (+27%) et 2023 (+16%). La vache R suivait la même tendance, engrangeant 33 cts en quatre semaines, à 5,51 € /kg de carcasse (+21% /2024) et la génisse R +39 cts en quatre semaines, à 6,02 €/kg (+16% /2024).

ALLEMAGNE : les prix progressent toujours
La demande pour la viande de réforme est dynamique en début d’année, les Allemands recherchant une viande meilleur marché après les fêtes, ce qui soutient le prix outre-Rhin. L’apparition de trois cas de fièvre aphteuse dans un élevage près de Berlin le 10 janvier dernier a fait stagner le prix des bovins allemands durant deux semaines, avant qu’ils ne repartent doucement à la hausse, les impacts à l’export étant limités pour la filière bovine (les pays tiers ne représentent que 6% de leurs exports). La vache O allemande cotait donc 4,74 €/kg de carcasse en semaine 5, +28% /2024 et +15% /2023.

En Allemagne, les abattages des premières semaines de 2025 n’ont pas été perturbés par l’apparition de la maladie. Ils étaient quasi-équivalents à ceux de 2024 (+1% entre les semaines 2 et 5, comparé à 2024).

Selon Eurostat, sur les 11 premiers mois de l’année 2024, 2,48 millions de gros bovins ont été abattus en Allemagne, soit +1% /2023. Les vaches ont représenté 928 000 têtes abattues, volume équivalent à celui de 2023, et les génisses 512 000 têtes, en nette hausse de 5% sur un an, ce qui limitera d’autant le renouvellement des cheptels. Les poids carcasses sont restés stables en moyenne.
POLOGNE : la cotation de la vache O a dépassé celle de la France
En Pologne, les prix des vaches ont augmenté en décembre et janvier, et sont maintenant nettement supérieurs aux valeurs des années passées. La vache O valait 4,82 €/kg de carcasse en semaine 5 (+20% /2024 et +21% /2023). Elle a dépassé le cours de la vache O française depuis la semaine 4 (+6 cts d’écart en semaine 5). La demande pour la viande de transformation est importante en UE alors que les cheptels, donc la production, continuent de se replier.
