La hausse de prix se poursuit, sauf pour les broutards lourds 

Les disponibilités limitées après une campagne de naissances basse tirent les prix toujours plus hauts. Seule exception : le prix des broutard lourds de 450 kg a baissé de 21 cts en octobre.  

Les disponibilités limitées après une campagne de naissances basse tirent les prix toujours plus hauts. Seule exception : le prix des broutard lourds de 450 kg a baissé de 21 cts en octobre.  

Cours en hausse, sauf pour les plus lourds  

Deux tendances de prix sont observables en début d’automne en fonction des races et poids des broutards.  

La plupart des cours poursuivent leur hausse marquée :  

  • Les broutards charolais U de 350 kg atteignaient 6,21 €/kg vif en semaine 40 (+2,34 € /2024, +20 cts en 4 semaines),   
  • Les broutards limousins E de 350 kg, cotaient à 5,95 €/kg vif (+1,80 € /2024 et +30 cts en quatre semaines). 
  • Les broutards croisés R de 300 kg, atteignaient 6,22 €/kg vif (+2,52 € /2024, +29 cts en quatre semaines),  

Pour les femelles, les cours ont augmenté encore plus fortement que pour la plupart des mâles :  

  • Les femelles charolaises U de 270 kg, très demandées à l’export et en France, cotaient à 5,57 €/kg vif en semaine 40 (+1,92 € /2024 et + 39 cts en quatre semaines).  
  • Le cours des femelles limousines E de 270 kg s’élevait à 5,70 €/kg vif (+2 € /2024 et + 55 cts en quatre semaines).  

Une seule cotation était orientée à la baisse : celle des Charolais U de 450 kg , en repli de 21 cts sur quatre semaines, à 5,64 €/kg vif (+1,85 € /2024).  

Le recul des prix sur les animaux lourds en partie lié au recul récent des importations de broutards des Espagnols, dont les achats accrus de mâles lourds s’additionnaient jusqu’à présent à ceux des Italiens, soutenant particulièrement les cours. Par ailleurs, les prix actuels des broutards représentent un besoin en trésorerie conséquent, accentué sur les animaux lourds. Les acheteurs, aussi bien français qu’italiens ou espagnols, reportent les achats d’animaux de 450 kg vers des individus plus légers (350 kg ou moins). En effet ces animaux, bien que souvent plus chers au kilo, représentent des investissements moins importants à la tête et dégageront tout de même une plus-value une fois engraissés.   

Recul des naissances allaitantes en août   

En août 2025, les naissances étaient en baisse de 7% par rapport à 2024. Malgré tout, grâce aux chiffres positifs de juillet, le cumul de la campagne sur les deux premiers mois était en croissance : entre juillet et août, 300 000 veaux allaitants sont nés, soit une croissance de 2,5% (ou + 7 000 têtes) par rapport au début de campagne 2024-2025.

En cumul depuis le début de l’année 2025, 1,906 millions de veaux allaitants sont nés, soit 99 000 têtes de moins qu’en 2024, ou -5%.   

Disponibilités en broutards en nette baisse  

Au 1er août, 602 000 mâles allaitants de moins de six mois étaient présents en France, en baisse de 21 000 têtes (-3% /2024).  

Pour les broutards de six à douze mois, la baisse d’effectif était plus forte. Le nombre de mâles présents était tombé à 652 000 (-10% ou –59 000 /2024).  

Le recul des ventes à l’export se poursuit 

En août (semaines 32 à 35), 56 000 broutards ont été exportés, en recul de 2% sur un an.  

Le cumul sur 35 semaines est ainsi porté à 603 000 têtes exportées (-14 000 têtes/2024).

Cette baisse des exportations touche les Charolais un peu plus durement que les Limousins : en 38 semaines, 180 000 broutards charolais ont été exportés (-3% /2024), tandis que les envois de Limousins étaient en baisse de seulement 2% /2024 à 214 000 têtes. Les animaux plus lourds sont un peu moins demandés que par le passé à l’export, ce qui touche plutôt les Charolais, qui comptent plus d’animaux de plus de 400 kg que les Limousins.  

Baisse des envois vers l’Italie  

En août, 53 000 broutards ont été exportés vers l’Italie, en recul de 2 000 têtes /2024, soit -5% /2024.

13 000 femelles ont été envoyées, soit -5% /2024, ainsi que 37 000 mâles de plus de 300 kg, soit -1%/2024.

Sur huit mois on comptait 493 000 broutards exportés vers l’Italie (-6% /2024), dont 323 000 mâles de plus de 300 kg (-9% /2024).  

Coup de frein vers l’Espagne en août

Pour l’Espagne, en août 2025, 6 000 têtes ont été envoyées (-20% /2024), dont :  

  • 3 100 bovins de moins de 300 kg (-12% /2024),  
  • 2 700 mâles de plus de 300 kg (-32% /2024). 

On remarque donc que les exports vers l’Espagne d’animaux mâles plus lourds ont soudainement freiné en août. Après une telle croissance des prix, leur coût est peut-être désormais trop élevé pour la trésorerie des engraisseurs espagnols. 

Le débouché espagnol avait été très dynamique jusqu’à l’été, ce qui permet de maintenir une belle avance sur huit mois par rapport à 2024. Sur les huit premiers mois de l’année, 93 000 broutards ont été exportés (+28 000 têtes /2024 ou +40%), dont :  

  • 44 000 broutards mâles et femelles de 160 à 300 kg (+24% /2024)  
  • 47 000 mâles de plus de 300 kg (+50% /2024).

A l’heure où nous bouclons cette édition, nous apprenons que le ministère de l’Agriculture a pris des mesures temporaires d’interdiction d’exportations de bovins vivants, en raison des nouveaux foyers de DNC. Les analyses contenues dans ce numéro ne tiennent pas compte de cette information. Par ailleurs, dans un communiqué de presse, la ministre a affirmé « veiller à ce que le marché et les prix ne soient pas indûment affectés par cette mesure temporaire »