Malgré un allègement ponctuel du marché, le cours de l’agneau français reste très sensible aux importations de viande ovine britannique, dont le prix est particulièrement bas, du fait de la forte dépréciation de la livre sterling.
Abattages stables en juillet
À respectivement 300 800 têtes et 53 200 têtes en juillet, les abattages français d’agneaux et d’ovins adultes ont été stables par rapport à l’année précédente. Le poids de carcasse moyen des agneaux a progressé de +1% (à 18,6 kg), tandis que celui des ovins adultes était stable, à 26,6 kg. Au total, la production française de viande ovine a progressé de +1% en juillet 2019 /2018, totalisant 7 000 téc.
En cumul de janvier à juillet 2019, la production française d’ovins (agneaux et réformes) a été stable par rapport à la même période de 2018. La production d’agneaux finis a été en légère hausse (+1%, soit +20 700 têtes), tandis que l’engraissement d’ovins de réforme a reculé (-4% soit -14 500 têtes).
Les importations de viande ovine baissent en juillet et les prix à l’import ne remontent pas
Après un mois de juin en légère hausse (+7%), les importations françaises de viande ovine ont baissé de -12% en juillet, à 6 800 téc. Les achats ont diminué en provenance du Royaume-Uni (- 9%), d’Irlande (-8%), de Nouvelle-Zélande (-37%) et d’Espagne (-16%). De janvier à juillet, les importations françaises de viande ovine ont toutefois été en légère hausse par rapport à la même période en 2018 (+1%).
En juillet, les prix moyens des carcasses d’agneaux réfrigérées importées d’Irlande et du Royaume-Uni sont restés en deçà de leurs niveaux de 2018 (-4% /2018 à 5,15 €/kg équivalent carcasse pour l’Irlande ; -8% à 4,63 €/kg éc pour le Royaume-Uni), maintenant la pression sur le cours français. La livre sterling n’a cessé de perdre de la valeur, notamment face à l’euro, depuis mars 2019, ce qui explique en majeur partie cette chute du prix de l’agneau britannique.
Le cours de l’agneau français se redresse à partir de mi-août
Les festivités estivales et l’Aïd-El-Kébir, qui a eu lieu du 11 au 15 août cette année, auraient provoqué un léger regain de consommation les deux premières semaines d’août. Combinées à des importations de viande ovine en retrait, elles auraient permis la hausse des cours de l’agneau à partir de la deuxième moitié d’août. Cette accalmie des importations, qui pourrait se poursuivre en septembre en raison de la faible dynamique néozélandaise et des moindres stocks au Royaume-Uni (leur saison de production commençant fin septembre/début octobre), est une aubaine pour le cours français de l’agneau. A 6,13 €/kg en semaine 36, la cotation de l’agneau français publiée par FranceAgriMer a gagné une vingtaine de centimes en l’espace de cinq semaines.
Un deuxième départ d’agneaux vifs vers Israël en juin
Plus de 9 000 agneaux français ont été exportés vers Israël en juin 2019, c’est le deuxième envoi vers Israël depuis le début d’année, le certificat pour les envois d’animaux vivants vers Israël ne datant que de janvier 2019. Il s’agît d’agneaux issus du bassin laitier, et nés de brebis laitières désaisonnées (on est en dehors des agneaux issus du pic d’agnelages de fin d’année, typique du bassin Roquefort). Les envois devraient reprendre fin 2019 et pourraient s’intensifier, selon les experts. Ces envois exceptionnels vers Israël ont boosté les exportations d’agneaux en juin (+200% /2018). A l’inverse, elles ont été très faibles en juillet (-38% /2018).