La collecte de lait en France est en hausse sur ce début d’année, favorisée par des fourrages de très bonne qualité. Le prix du lait et les charges demeurent globalement stables et devraient peu évoluer dans les mois à venir. Par ailleurs, une dynamique favorable d’achat des produits laitiers est observée en magasins. Toutefois les choix des consommateurs évoluent, de plus en plus influencés par le prix.
Une collecte qui poursuit sa progression
Le mois d’avril a finalement affiché une stabilité de collecte (+0,1% / avril 2023) malgré les fortes pluies qui ont retardé la sortie des vaches et entravé les bonnes conditions de pâturage. En cumul de janvier à avril, la collecte a progressé de +0,5% /2023, effet année bissextile neutralisé. Ramenée en MSU, la collecte a aussi augmenté de +0,5% /2023, l’amélioration des taux en matière protéique compensant le recul sur la matière grasse. La très bonne qualité des maïs ensilages récoltés en 2023 impacte favorablement la collecte, un effet qui devrait perdurer jusqu’à l’automne prochain avant la transition vers la nouvelle récolte. D’après les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer, la collecte en mai 2024 augmenterait de +0,5% /mai 2023.
En région, une forte croissance est observée dans le Grand Est (+4,4% /2023 en cumul depuis janvier). Les Pays de la Loire ont retrouvé une bonne progression (+1,6%) et les Haut de France ont gardé une bonne dynamique malgré les lourdes intempéries automnales (+0,6%). La collecte est restée stable en Bretagne et a légèrement reculé en Normandie (-0,5%).
Les fourrages d’herbe récoltés cette année ont des bons rendements mais la qualité n’est pas satisfaisante en raison d’une herbe très haute en tige. La forte humidité printanière devrait cependant favoriser la pousse de l’herbe pendant une partie de l’été.
Prix du lait, charges et marges globalement stables sur ce début d’année
En avril 2024, le prix du lait standard (toutes qualités) en France a atteint 448 €/1 000 l, en repli de -3 € en un mois. Il est légèrement en dessous du prix de l’année dernière (-7 € /2023). Depuis le début d’année, le prix est proche des 450 €/1 000 l et devrait rester stable les prochains mois.
Depuis mars, le prix du lait conventionnel allemand (ramené au standard 38/32) dépasse de nouveau le prix français. En avril 2024, le prix allemand était de 439 €/1 000 l quand le prix français se situait à 432 €/1 000l.
D’après l’IPAMPA lait de vache (qui représente 50% des coûts de production), les charges en élevages ont été quasi stables en avril 2024 d’un mois sur l’autre (-0,3%) et en recul de -4,6% /avril 2023. Le recul des charges alimentaires (-13% /2023) et des engrais (-20%) se poursuit. Le poste énergie fluctue à des niveaux élevés.
La marge MILC, estimée à 151 €/1 000 l en avril, a baissé de -2 € d’un mois sur l’autre sous l’effet d’un léger recul du produit lait, malgré une amélioration du produit de la vente des animaux (hausse des cotations) et un léger recul des charges. La MILC a progressé de +3 €/1 000 l sur un an. Le produit lait a baissé de -9 €, ainsi que les co-produits viande (-6 €), mais les charges se sont aussi réduites (-18 €). La MILC est assez stable depuis le début d’année.
Des ventes en magasins en hausse
En période P5 (du 21/04 au 19/05/2024), les ventes en volume de produits laitiers en magasins ont été très soutenues : +2,5% /2023 en équivalent lait. Tous les produits laitiers ont été davantage achetés y compris le lait liquide (+4%). En cumul depuis le début de l’année, les ventes de produits laitiers ont progressé de +0,6% /2023 en équivalent lait. Et rappelons qu’en 2023, en période de forte inflation des prix alimentaires, les achats de produits laitiers sont restés stables en volume.
Des produits ont vu leur vente particulièrement augmenter en cumul depuis janvier. Les ventes de lait ½ écrémé ont bondi de +6,3% /2023, celles de lait entier de +5,9% au détriment des laits spécifiques (-7,6%). Les achats de crème légère ont progressé de +4,3%, leur prix étant plus attractif. La crème légère représente 43% des volumes de crème achetés en magasins. Les achats de crème extra légère se sont accrus de +10%, mais ils ne représentent que 4% des volumes de crème. Dans les fromages, ce sont les fromages à pâtes fraîches salés (type feta) et les fromages fondus qui tirent les ventes.