Les exportations de viande ovine sur le premier trimestre 2025 étaient à la hausse d’une année sur l’autre au Royaume-Uni, en Espagne et en Nouvelle-Zélande ainsi qu’en Australie. Elles reculent en revanche en provenance d’Irlande, face à une offre en net repli.
Royaume-Uni : la production se stabilise sur les quatre premiers mois de 2025
La cotation de l’agneau britannique tombait à 7,96 €/kg en semaine 19 de 2025, soit -0,15 €/kg d’une semaine sur l’autre et -1,66 €/kg comparée à 2024. L’offre s’est stabilisée et les exports augmentent, mais visiblement pas assez pour contrer la baisse de la demande intérieure.

Les dernières données du Defra (Département de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales) indiquent que la production britannique de viande ovine a atteint 89 000 t sur les quatre premiers mois de 2025, soit une très légère hausse de 0,4% /2024.
Les abattages d’agneaux ont totalisé 3,7 M de têtes sur la période, soit +1% /2024, avec une légère hausse des poids moyens de carcasse, passant de 20,5 à 20,8 kgéc, et ceux des réformes ont à l’inverse reculé, de 9%, à 427 000 têtes, avec un allègement des carcasses, de 28,1 à 26,9 kgéc en moyenne.
Après un bond en 2024, les importations britanniques de viande ovine poursuivent leur croissance début 2025, augmentant de 5% /2024 sur le 1er trimestre de 2025, à 18 700 téc, avec +2% en provenance de Nouvelle-Zélande et +16% d’Australie mais -42% d’Irlande.
Les exportations britanniques de viande ovine étaient en hausse de 2% sur la période, à 21 000 téc. Elles se tenaient toutefois 2% au-dessus de leur niveau d’avant Brexit et pandémie de Covid-19 (moyenne 2015-2019). On observe une forte hausse vers les Pays-Bas (+45% /2024) – plaque tournante permettant beaucoup de réexport – et la France (+5%), mais des baisses vers l’Italie (-38%) et l’Allemagne (- 4%).
Les ventes d’agneau au détail ont enregistré une baisse de 8% d’une année sur l’autre en volume, au cours des 12 semaines se terminant à Pâques, le 20 avril 2025. Les dépenses ont diminué de 3% au cours de cette période, via une hausse de 5% des prix moyens payés (Kantar).
Irlande : la production chute au premier trimestre 2025
En semaine 19 de 2025, selon la commission européenne, la cotation de l’agneau irlandais atteignait 9,71 €/kgéc, stable d’une semaine sur l’autre et en recul de 0,34 €/kg de carcasse comparée à la même semaine en 2024.

Selon le président de l’Association irlandaise des éleveurs de bovins et de moutons (ICSA), les abattoirs proposaient en semaine 21 en moyenne 8 €/kgéc pour les Hoggets, soit 1 €/kgéc de moins qu’à la même époque l’an passé. Il ajoute que « c’est la première fois de mémoire d’homme que le prix des hoggets tombe en dessous du prix du bœuf ».
La fête musulmane de l’Aïd prévue le 6 juin approche, et de nombreux éleveurs s’attendaient à une hausse des prix, qui ne s’est pas encore matérialisée.
Après avoir déjà baissé de 10% entre 2023 et 2024, la production irlandaise de viande ovine a chuté de 20% /2024 sur le premier trimestre 2025, totalisant 13 400 tonnes : c’est 15% de moins que sur la moyenne des cinq dernières années. Les effectifs d’agneaux abattus ont chuté de 23% /2024 et les volume de 21%, illustrant une hausse des poids moyen de carcasse, de 22,0 à 22,6 kg. Les abattages de réformes ont aussi reculé, de 19% /2024, et de 17% en volume, leur poids moyen de carcasse passant de 25,4 kgéc à 26,0 kgéc.
Sur les trois premiers mois de 2025, les exportations de viande ovine irlandaise ont baissé de 9% d’une année sur l’autre, à 12 300 téc, avec une hausse de 5% vers la France (donnée non-concordante toutefois avec celle des douanes françaises) et une chute de 47% vers le Royaume-Uni. Elles reculent de 12% sur la période, comparées à la dernière moyenne quinquennale.
Espagne : L’Algérie tire la demande en viande ovine espagnole
Après avoir baissé suite à l’annonce de l’annulation de la fête du Sacrifice au Maroc, le cours de l’agneau espagnol entrée abattoir est reparti à la hausse à partir de fin avril. En semaine 19, le cours était enregistré à 9,24 €/kgéc, soit +0,29 €/kg d’une semaine sur l’autre et +0,97 €/kg /2024. Il est probable que d’autres marchés maghrébins comme l’Algérie, dont les imports de viande ovine espagnole explosent cette année, aient permis d’écouler ce surplus d’ovins initialement destinés au Maroc : les données douanières d’avril et de mai, disponibles début juin et début juillet, nous permettront d’y voir plus clair.

En partie grâce à la stabilisation de cheptel en fin d’année, signe d’un début de recapitalisation réussi, la production de viande ovine espagnole a bondi de 14% d’une année sur l’autre sur deux mois en 2025, totalisant 14 300 téc.
On constate un alourdissement des carcasses chez les agneaux comme chez les réformes. 966 000 agneaux ont été abattus, soit +4%/ 2025, contre +16% en volumes : leur poids moyen de carcasse étant passé de 10,7 à 11,9 kgéc (+1,2 kgéc !) sur la période considérée. Près de 112 000 réformes ont été abattues, soit +5% /2024 et là encore, la hausse est plus importante en volumes, de 7% /2024, via un alourdissement des carcasses, passant en moyenne de 24,6 à 25,0 kgéc.
Les exportations d’agneaux vivants ont parallèlement diminué de 17% /2024, sur 3 mois. Les envois vers le Maroc ont baissé en mars et ceux vers la Jordanie n’ont pas repris, si bien que cumulés sur 3 mois, ils ont reculé de 112 000 têtes vers la Jordanie et augmenté de 141 000 têtes vers le Maroc. Parallèlement, les envois de réformes se sont accrus de 6%. La nette hausse à destination du marché marocain (+90% soit + 16 000 têtes) a contrebalancé les baisses vers l’Italie (-4 750 têtes), la France (-3 000), le Liban (-3 000) et le Portugal (-2 500).
Après s’être maintenues entre 2023 et 2024 à de modestes niveaux comparés aux années passées, les exportations de viande ovine espagnole étaient en nette hausse d’une année sur l’autre au premier trimestre 2025, de 13%/ 2024, à 12 400 téc. C’est 12% de plus que la moyenne des premiers trimestres des cinq dernières années. Les hausses de janvier et février, de respectivement 37% et 64% /2024, ont contrebalancé le recul de mars (-20%), au moins en partie expliqué par le décalage des dates de Pâques. Sur 3 mois, on observe notamment une forte hausse des envois vers l’Algérie (de 470 à 4 700 téc), qui a timidement ouvert son marché à l’Espagne l’an passé et qui, depuis le début d’année, voit ses imports exploser.
Nouvelle-Zélande : nouvelle hausse de l’offre et des envois en mars 2025
Après avoir montré une hausse de 2% /2023 sur l’ensemble de l’année 2024, la production ovine abattue en Nouvelle-Zélande s’est maintenue d’une année sur l’autre en janvier puis a augmenté de 2% en février et de 5% en mars 2025, totalisant 151 000 téc en cumul sur le premier trimestre 2025, soit +3% /2024. Le nombre d’agneaux abattus a diminué de 3% /2024, à 6,2 M de têtes, tandis que celui des réformes a augmenté de 24%, à 1,4 M de têtes.
À l’image de la production, les exportations de viande ovine ont parallèlement été stables d’une année sur l’autre en janvier puis ont augmenté en février (+3% /2024) et en mars 2025 (+10%), totalisant 135 400 téc sur trois mois, en hausse de 4% /2024.

Sur cette période, elles étaient en hausse d’une année sur l’autre vers la Chine (+8%) – grâce à des envois dynamiques en mars – et vers l’UE-27 (+14%), mais se sont repliées vers les États-Unis (-24%).
