Les abattages ont de nouveau reculé en août et septembre, après un rebond en juillet, entraînant les prix à la hausse. Les cours français, dans plusieurs catégories, restent cependant inférieurs aux prix des principaux concurrents européens.
Rythme soutenu des abattages en juillet, ralentissement depuis août
La production de viande de gros bovins en France a reculé de 3% sur les huit premiers mois de l’année 2025 (-20 000 téc), contre une stabilité des tonnages en 2024.
En juillet 2025, entre les semaines 27 et 31, les abattages ont légèrement accéléré selon l’indicateur hebdomadaire Normabev (+0,7% en têtes /2024, mais -1 kg de carcasse) du fait d’un épisode de chaleur et de sécheresse précoce, de mi-juin à début juillet, qui a mis les prairies à l’arrêt, incitant les éleveurs à réformer précocement des vaches laitières (+2,6% en têtes entre s27 et s31) et des vaches allaitantes (+3,6% en têtes). Voir la note agro-climatique et prairies de l’Idele de septembre.
Depuis août et jusqu’à la mi-septembre (semaines 32 à 37), les abattages ont de nouveau ralenti (-4,6% sur 6 semaines, comparé à 2024) retrouvant un rythme proche de ce que nous connaissons depuis le début de l’année, du fait du manque de disponibilités en gros bovins. D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les évolutions ont été les suivantes pour les différentes catégories en six semaines (en têtes) :
- vaches de type viande : -1,9% /2024, avec des poids carcasse en croissance (+3,3kg),
- jeunes bovins de type viande : -4,0% /2024 (poids stables, mais 7 jours d’âge en plus),
- génisses viande : -2,0% /2024 et +2,5kg de poids carcasse,
- vaches laitières : -10% /2024, contre-coup de l’accélération des réformes en juillet (+2,6% /2024 sur les semaines 27 à 31).
Face au recul des abattages, le cours des vaches laitières redémarre
La sécheresse fin juin avait entraîné un regain d’abattage de vaches laitières et allaitantes, stoppant la hausse du cours de la vache O. En août, les abattages de laitières ont de nouveau reculé, enclenchant une nouvelle hausse des cours.
La cotation de la vache O atteignait ainsi 6,50 €/kg de carcasse en semaine 37 (+36% /2024, +17 centimes en quatre semaines). Elle restait toutefois inférieure à ses homologues allemande et irlandaise qui ont atteint de très haut niveaux en raison de la forte baisse de l’offre (voir notre article sur les vaches en Europe).

La cotation française de la vache P a atteint 6,32 €/ kg de carcasse en semaine 37 (+40% /2024 et +20 cts en quatre semaines).
Le prix de la vache U toujours en hausse
La hausse des cours des meilleures vaches de race à viande avait ralenti en juillet du fait de la hausse des abattages de toutes les catégories. Elle a repris de plus belle en août, avec le recul des effectifs présentés à l’abattage. La vache U a gagné 30 centimes en quatre semaines, pour atteindre 7,41 € /kg de carcasse en semaine 37 (+21% /2024).

La cotation de la vache R suivait une tendance analogue : +27 centimes sur quatre semaines, à 7,09 €/kg de carcasse en semaine 37 (+27% /2024).
Les prix des jeunes bovins grimpent vite
Les prix des jeunes bovins (JB) sont restés stables en juillet, freinés par la hausse des abattages de vaches, puis ils ont repris une hausse dynamique depuis août, le nombre de bovins finis présentés à l’abattage reculant de nouveau.
La cotation française du jeune bovin U a gagné 31 centimes en quatre semaines pour dépasser les 7€, à 7,03 €/kg de carcasse en semaine 37 (+29% /2024). Celle du jeune bovin R a gagné 29 cts en quatre semaines pour atteindre 6,86 €/kg (+30% /2024). Enfin, la cotation du jeune bovin O a progressé de 23 centimes, à 6,47 €/kg, à tout de même +35% /2024.

Cependant, dans la plupart des États membres producteurs, les cours des jeunes bovins restent supérieurs aux cours français (voir l’article sur les jeunes bovins en Europe), la production réduite étant à peine suffisante pour satisfaire la demande en Allemagne et sur le pourtour méditerranéen.
Accélération du recul du cheptel allaitant
Du fait de l’accélération des abattages de vaches en juillet, la baisse du cheptel reproducteur s’est accélérée. Au 1er août 2025, la France comptait 3,311 millions de vaches allaitantes, en recul de 2,6% /2024 ou -87 000 têtes (contre 2,3% de recul deux mois auparavant). Les effectifs de génisses de type viande âgées de plus de 18 mois augmentent depuis plus d’un an : +1,3% au 1er août comparé à 2024 (+22 000 têtes), une part étant destinée au renouvellement du cheptel, l’autre destinée à l’abattage. Certaines d’entre elles sont aussi des génisses de reproduction ayant eu des problèmes de fertilité liées aux épizooties présentes depuis mi-2024.

Le nombre de vaches laitières était lui aussi en baisse un peu plus forte au 1er août : -2,3% /2024, à 3,211 millions de têtes, soit -76 000 têtes (contre -2,2% en juin et juillet). Les effectifs de génisses laitières de plus de 18 mois étaient en recul de 2,3% ou -24 000 têtes /2024).
Les maladies vectorielles MHE et FCO ont entraîné une surmortalité des vaches et des veaux et une fertilité réduite, donc une forte baisse des naissances. Ainsi, dans le cheptel allaitant, le recul se chiffre à -6,6% /2023-24 ou -216 000 naissances sur la campagne complète de naissances de juillet 2024 à juin 2025 (lien article broutards).
L’IPAMPA viande bovine s’érode de 0,4% en un an
L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) s’effritait de 0,4% en juillet 2025 comparé à un an plus tôt. Le coût des aliments achetés en élevage bovins viande a reculé de 3,3% sur un an. L’IPAMPA énergie et lubrifiants reculait également de 9,9% en un an. A l’inverse, les coûts des engrais ont progressé de 9,5% comparé à juillet 2024, ainsi que ceux liés à l’entretien et la réparation du matériel et des bâtiments (respectivement +2,9% et +1,7% en un an).

Mais l’IPAMPA viande bovine ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations. D’autres charges, telles les coûts de la main d’œuvre ou des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.
