Cours bas malgré le creux des naissances

Les difficultés de la filière veau de boucherie se sont répercutées sur le marché du petit veau. Le recul des naissances, la demande ferme à l’export et la reprise des mises en place provoquent un sursaut des cotations. Elles restent toutefois à des niveaux historiquement bas à l’approche de leur baisse saisonnière.

Naissances en baisse

Sur les quatre premiers mois de l’année, les naissances de veaux de mère laitière ont reculé de 3% par rapport à 2018 pour un total de 955 400 têtes. Sur les 10 premiers mois de la campagne 2018-2019, ces naissances ne sont en repli que de 1% /2017-2018 (-2%/ 2016/2017) pour un total de 2 986 500 têtes. Début 2018, elles avaient été relativement élevées suite au retard de naissances constaté lors de l’automne de la campagne précédente.

De juillet 2018 à avril 2019, les naissances de veaux laitiers ont diminué de 2% par rapport à la campagne précédente pour tomber à 2 426 100 têtes. Parmi ceux-là, les Croisés laitiers ont progressé de 5% au détriment des Laitiers purs et ont atteint 204 000 têtes, soit 8,5% des naissances laitières.

Quant aux Croisés lait-viande, les effectifs progressent plus modestement (+2% par rapport à 2017-2018), après le boom des naissances des années précédentes (+10,5% /2016-2017 et +27% /2015-2016).

Sursaut des cotations

Malgré la lourdeur du marché du veau de boucherie, l’offre réduite de petits veaux a permis aux cours de connaitre un léger sursaut, suite à une absence de hausse saisonnière. La cotation du veau mâle type lait de 45-50 kg a pris 17 € en trois semaines, mais reste à un niveau historiquement basse à 96 €/tête en semaine 23 (-35% /2018 et -23% /2017). La reprise des mises en place, mais aussi la demande espagnole ont réveillé les cours sans toutefois les amener à leurs niveaux habituels.

L’export de veaux compense les faibles mises en place d’avril

D’après les données SPIE- BDNI, 21 200 veaux français de mère laitière de moins de 2 mois ont été exportés en avril, soit 40% de plus qu’en 2018. Les mises en place à l’engraissement alors ralenties par les retards de sorties expliquent le sursaut l’export.

Sur les quatre premiers mois de l’année, les envois ont progressé de 7,5% /2018 (soit +33% /2017), totalisant 90 600 têtes. D’après les douanes françaises, la demande espagnole, qui représente une part écrasante des expéditions, a été ferme (+5% /2018), tandis que les importations italiennes de petits veaux français ont atteint 5 800 têtes, contre 4 200 sur la même période l’an passé.

Si les naissances poursuivent leur chute en juin, la reprise des mises en place et la demande ferme à l’export devraient maintenir les cours.