Si l’Irlande fait preuve d’exception avec une production en net recul ne lui permettant pas d’augmenter ses envois, les autres gros exportateurs européens de viande ovine que sont l’Espagne et le Royaume-Uni, voient à l’inverse leurs expéditions reprendre des couleurs en ce début d’année 2025. La Nouvelle-Zélande et l’Australie augmente également leurs envois. Reste à voir si cela viendra impacter les prix sur les marchés d’import.
Viande ovine » France »
La demande en agneaux de l’Aïd a baissé cette année
Dernière révision leAlors que les abattages d’agneaux étaient dynamiques pour la semaine l’Aïd, les consommateurs musulmans ont célébré autrement cette année. Les achats d’agneaux vivants sacrifiés le jour de la fête de l’Aïd ont été moindres que les années passées mais les achats de viande ovine halal ont par ailleurs augmenté sur la semaine correspondante.
Le cours français se replie légèrement pour l’Aïd cette année
En semaine 24 de 2025 (se terminant le 15 juin), la cotation française de l’agneau lourd atteignait 10,25 €/kg, en baisse de 0,01 €/kg d’une semaine sur l’autre mais en hausse de 0,77 €/kg comparée à la même semaine en 2024. Pour l’Aïd, en semaine 23, la cotation a reculé au lieu de connaître un léger rebond, comme traditionnellement, du fait d’une demande à l’échelle nationale moindre que les années précédentes.

L’IPAMPA ovin viande poursuit très progressivement sa baisse amorcée fin 2022 mais semble doucement repartir à la hausse fin 2024 puis régresser ensuite : il recule de 1% d’un mois sur l’autre en avril 2025 et de 2% /2024. Si on regarde dans le détail :
• L’indice énergie et lubrifiants a baissé de 6% d’un mois sur l’autre et de 20% /2024 ;
• L’indice engrais a été stable d’un mois sur l’autre et en hausse de 5% d’une année sur l’autre ;
• L’indice aliments achetés s’est replié de 1% d’un mois sur l’autre et de 2% /2024.
La production française recule sur les quatre premiers mois de 2025
Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en recul de 7% d’une année sur l’autre sur les quatre premiers mois de 2025, à 23 150 téc, et de 15% comparée à la moyenne des cinq dernières années (2020-2024).
Sur un cumul mars-avril, qui correspond grossièrement aux abattages pour la période de Pâques en évitant l’effet décalage des dates, la production ovine française a baissé de 6% entre 2024 et 2025.

Sur quatre mois en 2025, les abattages d’agneaux ont diminué de 9% en effectif et de 7% en volume, à 1,07 M de têtes et 19 700 téc, avec un poids de carcasse à 18,5 kgéc (+0,51 kgéc /2024). Les réformes ont vu leurs carcasses s’alourdir plus nettement, passant en moyenne de 26,4 kgéc à 27,4 kgéc d’une année sur l’autre. Leur nombre a diminué de 8% /2024 (à 125 000 têtes), et en volume la baisse de production est donc moins prononcée (-5%, à 3 400 téc). Ces replis sont au moins en partie imputables à l’épidémie de FCO.
Le pic des abattages pour la semaine de l’Aïd el-Kébir serait légèrement plus élevé que celui de l’an passé, de près de 2% selon les données d’Ovinfos (Interbev). Il est toutefois à noter que les abattoirs de l’échantillon ne représentent pas la totalité des abattages pour l’Aïd. De plus, bon nombre de consommateurs musulmans ont remplacé l’achat d’un agneau sacrifié le jour même de l’Aïd par de la viande ovine halal achetée au cours de la semaine.
Les achats d’agneaux de l’Aïd ont baissé car le prix des animaux a encore augmenté cette année face à un pouvoir d’achat des consommateurs qui reste par ailleurs limité. Par ailleurs, beaucoup de fidèles ont suivi l’annonce du roi du Maroc les appelant à ne pas sacrifier d’agneau cette année, faute de disponible dans ce pays du Maghreb marqué par plusieurs années de sécheresse.
Les importations françaises d’agneaux vivants, tous en provenance d’Espagne, ont diminué sur les quatre premiers mois de 2024, de 30% /2024, totalisant 31 000 têtes. Les imports de réformes, elles aussi 100% espagnoles, ont aussi baissé de 36% /2024, à 4 700 têtes. Ces reculs participent à la baisse des abattages en France.
Les exports d’agneaux vivants ont reculé de 23% sur la période, totalisant 129 000 têtes. Les envois vers l’Allemagne ont plus que triplé (+14 000 têtes) et n’ont pas suffi à contrebalancer les baisses vers l’Espagne (-26 000 têtes), l’Italie (-16 000 têtes) et la Grèce (-8 400 têtes). Les exports de réformes ont en revanche progressé, de 7%, à 13 000 têtes.
Les importations de viande ovine reculent légèrement sur quatre mois en 2025
Après un léger recul sur l’année 2024, les importations françaises de viande ovine destinées au marché français (en soustrayant le réexport estimé de viande ovine britannique) poursuivent leur baisse sur les quatre premiers mois de 2025 (-1% /2024), totalisant 28 000 téc.

Sur cette période, on observe un regain des volumes en provenance du Royaume-Uni (+4%) et d’Espagne (+1%), mais des baisses marquées de Nouvelle-Zélande (-11%) et d’Irlande (-14%).
Sur un cumul mars-avril, les importations reculent de 1% d’une année sur l’autre.
Le disponible français en viande ovine recule en 2025
Sur les quatre premiers mois de 2025, les abattages français sont toujours en repli d’une année sur l’autre tandis que les importations de viande ovine reculent très légèrement.

Le disponible français en viande ovine recule ainsi de 4% /2024 et de 13% comparé à la moyenne 2015-2019.
La demande d’agneaux de l’Aïd a été chamboulée par divers facteurs cités plus haut cette année mais la fête a tout de même provoqué une hausse des achats de viande ovine halal qui a permis à de nombreuses familles de célébrer autrement cette fête.