Alors que la consommation peine à se maintenir, le recul global de l’offre d’agneaux dans les principaux bassins de production maintient les prix sous pression. En France, les sorties d'agneaux Lacaune entrainent la baisse saisonnière des cotations, qui restent cependant bien au-dessus de leurs niveaux des années précédentes.
Viande ovine » France »
Le cours diminue face à un marché sous pression
Dernière révision leLa demande des Français en viande ovine reste atone alors que les sorties d’agneaux se poursuivent, notamment dans le Sud de la France. Le marché est encombré et cela pèse sur la cotation entrée abattoir.
Le cours de l’agneau français chute face à la hausse d’agneaux disponibles
En semaine 7 de 2025 (se terminant le 16 février), la cotation français de l’agneau lourd atteignait 9,83 €/kg, en baisse de 0,04 €/kg d’une semaine sur l’autre et en hausse de 1,33 €/kg comparée à la même semaine en 2024.

Les abattages sont en hausse de façon saisonnière avec la sortie progressive des agneaux issus du bassin Roquefort, ce qui fait mécaniquement baisser la cotation, car la demande des ménages n’est jamais très élevée à cette période de l’année (et d’autant moins depuis le début de la crise économique). Le marché reste toutefois peu encombré : la production française est nettement inférieure à celles des années précédentes.
L’IPAMPA ovin viande poursuit très progressivement sa baisse amorcée fin 2022 : il était quasiment stable d’un mois sur l’autre en décembre 2024 et en baisse de 2% /2023.

Si on regarde dans le détail :
• L’indice énergie et lubrifiants augmentait de 1% d’un mois sur l’autre et reculait de 7% /2023 ;
• L’indice engrais était stable d’un mois sur l’autre et baissait de 4% /2023 ;
• L’indice aliments achetés était également stable d’un mois sur l’autre et reculait de 5% /2023.
Franc retrait de la production française en 2024
Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en recul de 7% d’une année sur l’autre en 2024, à 68 160 téc, et de 14% comparée à la moyenne des cinq dernières années (2019-2023).

Les abattages d’agneaux ont diminué de 5% en effectif comme en volume, à 3M de têtes et 56 000 téc, avec un poids de carcasse stable, à 18,4 kgéc. Les réformes ont vu leurs carcasses s’alléger de près de 0,2 kgéc d’une année sur l’autre. Leur nombre a diminué de 10% sur la période (462 250 têtes), probablement sous l’effet couplé d’une volonté de recapitaliser dans certains élevages combinée à de la mortalité causée par la FCO dans d’autres. En volume, la baisse de production est plus prononcée (- 11%, à 12 150 téc).
Les sorties d’agneaux des élevages français ont une nouvelle fois drastiquement diminué en 2024 (- 4% /2023). Cette baisse s’est amorcée en 2020 mais s’accentue en 2023 et 2024.

D’après les données d’Ovinfos fournies par Interbev, les abattages – en grande partie constitués d’agneaux Lacaune à cette période – ont oscillé début 2025 : ils ont démarré l’année sous leur niveau de 2024, sont remontés au-dessus puis sont redescendus en-deçà début février.
Malgré une production qui aurait mérité d’être complétée, les importations d’agneaux vivants ont reculé en 2024 : -15% comparé à 2023, à 136 000 têtes. En juin 2023, environ 31 500 agneaux portugais avaient été importés, aucun en 2024. Les imports depuis notre 1er fournisseur d’agneau, l’Espagne, augmentaient toutefois de +21% sur la période. Les importations d’ovins adultes vivants sont aussi en recul : elles baissent de 15% d’une année sur l’autre, à 20 000 têtes.
Les exports d’agneaux ont baissé de 1% sur la période, totalisant 406 000 têtes, et ceux de réformes de 7%, à 49 000 têtes.
Les importations françaises de viande ovine baissent légèrement en 2024
Les importations françaises de viande ovine ont progressé d’une année sur l’autre en décembre 2024 (+2%/2023), poursuivant la tendance à l’œuvre depuis septembre.

En 2024, les importations cumulées de viande ovine reculent de 1% comparées à 2023, à 84 800 téc.
Elles se replient d’une année sur l’autre en provenance d’Irlande (-12% /2023) et du Royaume-Uni (- 6%) mais progressent en provenance d’Espagne (+10%) et de Nouvelle-Zélande (+12%).
La part d’import dans le consommable français augmente pour la 3ème année consécutive
En 2024, les abattages français sont en repli d’une année sur l’autre, tout comme les importations de viande ovine, même si ces dernières baissent de façon bien moins importante.

Le disponible français en viande ovine recule ainsi de 4% /2023 et de 13% comparé à la moyenne 2015-2019. La part de viande ovine importée dans le disponible français augmente de nouveau, passant de 57% à 59% entre 2023 et 2024.
D’après les données du panel Kantar de FranceAgriMer, les achats de viande ovine par les ménages français en 2024 auraient reculé de 11% /2023 en volume.

Le prix moyen pondéré de la viande ovine augmente dans le même temps de 3%. On observe un recul moins important des volumes, avec des prix également en hausse, en viande bovine, vitelline et porcine. Seuls les achats de volaille progressent, avec des prix qui baissent nettement.
Début 2025, les achats de viande ovine par les ménages français restent bas alors que l’offre augmente progressivement.