Au vu du niveau particulièrement élevé de la cotation des agneaux au sein des pays producteurs de l'UE et au Royaume-Uni, les niveaux de production restent possiblement amoindris en ce début d’année.
Viande ovine » France »
Le marché de l’agneau reste atone début 2025
Dernière révision leAvec une volonté de recapitaliser chez la plupart des élevages ovins, notamment suite à la FCO qui a impacté plusieurs régions françaises au 2nd semestre 2024, les abattages et notamment ceux de brebis, ont du mal à démarrer en ce début d’année.
Le cours de l’agneau français démarre 2025 à des niveaux soutenus
En semaine 3 de 2025 (se terminant le 19 janvier), la cotation français de l’agneau lourd atteignait 10,43 €/kg, en baisse de 0,04 €/kg d’une semaine sur l’autre et en hausse de 1,57 €/kg par rapport à la même semaine en 2024.

Les abattages se redressent de façon saisonnière à partir de la semaine 2, ce qui fait mécaniquement baisser la cotation en alourdissant le marché. Celui-ci reste toutefois peu encombré : la production reste inférieure à celles des années précédentes.
L’IPAMPA ovin viande poursuit très progressivement sa baisse amorcée fin 2022 : il était encore quasiment stable d’un mois sur l’autre en novembre 2024 et en baisse de 3% /2023. Si on regarde dans le détail :
• L’indice énergie et lubrifiants augmentait de 1% d’un mois sur l’autre et reculait de 13% /2023 ;
• L’indice engrais était stable d’un mois sur l’autre et baissait de 7% /2023 ;
• L’indice aliments achetés était également stable d’un mois sur l’autre et reculait de 7% /2023.
Les abattages français restent limités début 2025
Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en recul de 6% d’une année sur l’autre sur les 11 premiers mois de 2024, à 63 600 téc, et de 14% par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2019-2023).

Les abattages d’agneaux sur 11 mois ont reculé de 5% en effectif comme en volume, avec un poids moyen de carcasse stable, à 18,4 kgéc, tandis que les réformes ont vu leurs carcasses s’alléger de près de 0,3 kgéc d’une année sur l’autre. Leurs effectifs ont diminué de 10% sur la période mais en volume la baisse est plus prononcée (-11%).
D’après les données d’Ovinfos fournies par Interbev, les abattages sont restés baissiers dans l’ensemble fin 2024 même s’ils se sont rapprochés de leur niveau de 2023 lors du pic associé à Noël (- 1,5%). Début 2025, le marché est atone. Les agneaux Lacaune commencent à sortir mais les séquelles de la FCO sont visibles, notamment sur la production d’agneaux allaitants, au Nord. La mortalité liée à la FCO couplée à la volonté des éleveurs de recapitaliser provoque un manque de brebis dans les abattoirs français.
Malgré une production qui aurait mérité d’être complétée, les importations d’agneaux vivants ont reculé en 2024 : -18% sur 11 mois comparé à 2023. En juin 2023, environ 31 500 agneaux portugais avaient été importés, aucun en 2024. Les imports de notre 1er fournisseur d’agneau, l’Espagne, augmentaient toutefois de +15% sur la période. Les importations d’ovins adultes vivants suivent la même tendance : sur 11 mois, elles baissent de 23% d’une année sur l’autre, à 17 000 têtes. Les exports d’agneaux ont quant à eux baissé de 1% sur la période, totalisant 240 000 têtes, et ceux de réformes de 6%, à 47 000 têtes.
Les importations françaises de viande ovine se redressent au 2nd semestre 2024
En cumul sur 11 mois en 2024, les importations de viande ovine reculent au total de 2% comparées à 2023, cumulant 76 400 téc.

Les importations françaises de viande ovine étaient en hausse d’une année sur l’autre en juillet (+9%), baissières en août (-3%), de nouveau en hausse en septembre 2024 (+8%), stables d’une année sur l’autre en octobre puis une nouvelle fois haussières en novembre (+3%). Sur ce dernier mois, les importations d’Espagne et de Nouvelle-Zélande poursuivent leur dynamisme, tandis que les volumes en provenance d’Irlande régressent toujours. On observe un regain en provenance du Royaume-Uni, après 8 mois de baisse.
Le disponible français poursuit son recul en novembre 2024
En cumul sur 11 mois en 2024, les abattages français sont en repli d’une année sur l’autre, tout comme les importations de viande ovine, pénalisant directement le disponible.

Le disponible français en viande ovine recule ainsi de 4% /2023 et de 13% comparé à la moyenne 2015-2019.
D’après les données du panel Kantar de FranceAgriMer, sur 11 mois en 2024, les achats de viande ovine par les ménages français auraient baissé de 11% /2023 en volume. Le prix moyen pondéré de la viande ovine a augmenté dans le même temps de 3%. On observe un recul moins important des volumes avec des prix également en hausse en viande bovine, vitelline et porcine. Seuls les achats de volaille progressent, avec des prix qui baissent nettement.
Les prix de vente des agneaux français comme des agneaux d’import sont de plus en plus importants et cela pèse sur les achats des consommateurs mais aussi sur le linéaire qui est accordé à la viande ovine dans les grandes surfaces. Début 2025, les achats de viande ovine par les ménages français restent bas alors que les sorties d’agneaux Lacaune débutent.