Le déséquilibre entre l’offre et la demande après Pâques et la hausse de la pression à l’import accentuent le repli saisonnier de la cotation française.
Le déséquilibre entre l’offre et la demande après Pâques et la hausse de la pression à l’import accentuent le repli saisonnier de la cotation française.
Viande ovine » France »
La progression de l’offre française et la hausse de la pression à l’import, dans un contexte de demande atone après Pâques, pèsent sur le cours de l’agneau.
Alors que le changement de date de Pâques (le 1er avril en 2018 ; le 20 avril en 2019) avait entrainé une chute des abattages d’agneaux en mars 2019, ces derniers ont bondi de 34% en avril, à 455 000 têtes.
Les abattages d’ovins adultes ont en revanche diminué de 9% (à 44 000 têtes), ainsi que les poids moyens de carcasses (-2% pour les agneaux à 17,7 kg ; -4% pour les ovins adultes à 26,3 kg). La production française de viande ovine s’est ainsi établie à 9 200 téc en avril, soit 24% de plus que l’année précédente.
En cumul sur mars et avril, la production française enregistre néanmoins un repli de 2% par rapport à la même période de 2018. Elle s’avère en outre stable par rapport à 2018 sur les 4 premiers mois de l’année.
Après une chute en mars, liée au décalage du pic de consommation pascal, les importations françaises de viande ovine ont grimpé de 38% en avril, à 9 400 téc. Les achats ont notamment bondi en provenance du Royaume-Uni (+65% /2018, à 3 300 téc), de Nouvelle-Zélande (+83% à 2 100 téc) et d’Irlande (+6% à 1 200 téc), mais étaient en revanche stables depuis l’Espagne (à 1 700 téc).
À respectivement 6,45 €/kg équivalent carcasse et 5,48 €/kg éc, les prix des carcasses d’agneaux réfrigérées importées d’Irlande et du Royaume-Uni étaient en outre 5% et 17% moins élevés que l’année précédente, pesant ainsi davantage sur la cotation française.
En hausse de 9% par rapport à 2018 en cumul sur mars et avril, les achats français de viande ovine ont progressé au total de 5% sur les 4 premiers mois de 2019.
Face à des sorties d’agneaux importantes et à un regain de pression à l’import (davantage de volumes importés à des prix inférieurs à 2018), la baisse saisonnière de la cotation s’avère plus marquée qu’en 2018, dans un contexte de faible consommation après Pâques et de prix des peaux toujours au plus bas. À 6,03 €/kg de carcasse début juin, le cours moyen de l’agneau français calculé par FranceAgriMer était ainsi inférieur de 24 centimes (-4%) à sa valeur de l’année précédente, et de 8 centimes (-1%) à celle de 2017.
Viande ovine » UE et monde »
Le dynamisme des achats chinois limite fortement les volumes de viande ovine néozélandaise expédiés vers le marché européen.
Après une chute de 7% au 1er trimestre 2019, conséquence de la baisse des naissances en 2018, les abattages d’agneaux ont grimpé de 33% en avril au Royaume-Uni (à 1,06 million de têtes), en raison du décalage de Pâques et de l’arrivée des agneaux de la nouvelle saison.
À 133 000 têtes, les abattages d’ovins adultes étaient également en hausse de 13%, de même que les poids moyens de carcasse (+6% /2018 à 21,0 kg pour les agneaux ; +16% à 28,3 kg pour les ovins adultes), portant la production britannique de viande ovine à 26 100 téc en avril, soit 39% de plus que l’année précédente.
En cumul sur les 4 premiers mois de 2019, la production britannique de viande ovine enregistre ainsi une progression de 8% par rapport à 2018.
Le bond des sorties d’agneaux de la nouvelle saison pèse sur les cours britanniques. Le recul par rapport à 2018 est d’autant plus marqué que les cotations étaient très élevées l’année dernière, en raison du manque d’agneaux au 1er semestre. À 4,73 £/kg de carcasse début juin, la cotation de l’agneau lourd au Royaume-Uni était ainsi inférieure de 14% à son niveau de l’année précédente, soit un recul de 15% en monnaie européenne, à 5,28 €/kg de carcasse.
Malgré le recul de la production (-15% /2018, à 41 100 téc en avril), l’utilisation de stocks de report congelés a permis à la Nouvelle-Zélande d’exporter davantage en avril (+1% à 45 400 téc). En forte progression vers la Chine (+26% à 20 800 téc), les envois ont toutefois à nouveau plongé à destination de l’Union européenne (-12% à 13 700 téc).
En cumul de janvier à avril 2019, les exportations néozélandaises de viande ovine ont ainsi augmenté de +2% par rapport à l’année précédente, avec néanmoins des évolutions contrastées selon les destinations (-14% vers l’UE à 28 ; +24% vers la Chine).