Le manque de consommation et l’augmentation des volumes de viande ovine importés pèsent sur la cotation française.
Le manque de consommation et l’augmentation des volumes de viande ovine importés pèsent sur la cotation française.
Viande ovine » France »
Face à des achats des ménages moroses, le cours de l’agneau français reste sous ses niveaux des années précédentes.
Après un essor de 3% en octobre, les abattages français d’agneaux ont augmenté de 2% en novembre, à 228 000 têtes. Leurs carcasses étaient en outre plus lourdes qu’en 2017 (+1% à 18,2 kg en moyenne). Les abattages d’ovins adultes étaient à l’inverse en recul (-6% à 41 000 têtes), de même que leur poids moyen de carcasse (-5% à 25,9 kg). Au total, la production française de viande ovine s’est ainsi stabilisée par rapport à l’année précédente, à 5 200 téc en novembre.
En cumul de janvier à novembre 2018, la production française de viande ovine reste stable par rapport à la même période de 2017.
Dopées par la forte progression des arrivées en provenance du Royaume-Uni (+9% à 3 800 téc), probablement due à l’anticipation par les opérateurs d’un éventuel « Brexit » sans accord, les importations françaises de viande ovine ont grimpé de 7% en novembre, à 7 800 téc. Les achats étaient également en hausse depuis l’Espagne (+20% à 600 téc), mais étaient en revanche en régression depuis l’Irlande (-16% à 1 400 téc) et la Nouvelle-Zélande (-5% à 900 téc).
En recul depuis le mois de mai, les prix des carcasses réfrigérées d’agneaux importées depuis l’Irlande et le Royaume-Uni sont en outre repartis à la hausse, à respectivement 5,0 €/kg équivalent carcasse (+7% /2017) et 4,65 €/kg éc (stable /2017) en moyenne.
En cumul sur les 11 premiers mois de 2018, les importations françaises de viande ovine affichent toujours un recul de 1% par rapport à la même période de 2017.
D’après les données relevées par le panel Kantar, les achats de viande ovine par les ménages français (hors restauration hors domicile) ont fortement reculé en 2018 : sur la période allant du 25 décembre 2017 au 2 décembre 2018, ils ont chuté de 6% par rapport à l’année précédente, avec notamment un repli de 14% en novembre. En cause notamment, les campagnes anti-viande et le manque d’attrait de la viande d’agneau chez les jeunes consommateurs.
Pénalisé par le manque de consommation et les volumes croissants à l’import, le cours de l’agneau français a amorcé l’année 2019 à 6,30 €/kg de carcasse, soit 25 centimes sous sa valeur de 2018 (-4%) et 8 centimes sous celle de 2017 (-1%).
Viande ovine » UE et monde »
Si les disponibilités apparaissent aujourd’hui limitantes au Royaume-Uni, les exportations britanniques de viande ovine vers l’Union européenne dépendront en 2019 des choix faits dans le cadre du « Brexit ».
L’impact des mauvaises conditions climatiques de début 2018 sur les agnelages (taux de mortalité élevé) continue de se faire sentir sur les sorties britanniques : à 1,2 million de têtes en novembre, les abattages d’agneaux étaient en recul de 6% par rapport à 2017. Les abattages d’ovins adultes étaient à l’inverse en progression (+12% à 146 000 têtes), ce qui a limité la baisse de la production de viande ovine en novembre (-3% /2017 à 3 200 téc).
Ce tassement des disponibilités en agneaux, dans un contexte de demande dynamique autour des fêtes de fin d’année, a soutenu le cours de l’agneau britannique, qui a terminé l’année au-dessus de son niveau de l’année précédente. À 4,24 £/kg de carcasse fin décembre, la cotation britannique était ainsi supérieure de 5% à sa valeur de l’année précédente, soit +3% convertie en euros, à 4,68 €/kg de carcasse.
Alors qu’AHDB – Beef & Lamb prévoit toujours un recul de la production britannique début 2019, le niveau des exportations devrait être conditionné par les choix fait en lien avec le « Brexit ». Une absence d’accord pourrait ainsi conduire à un bond des envois vers le marché européen avant fin mars 2019, avant le rétablissement des droits de douanes et des frontières physiques entre le Royaume-Uni et l’Union européenne…
Malgré le recul de la production néozélandaise en novembre (-7% à 38 900 téc), les exportations de viande ovine se sont stabilisées à 32 300 téc le même mois, soutenues par le dynamisme de la demande chinoise (+13% à 17 400 téc). Les envois ont en revanche à nouveau chuté à destination de l’Union européenne (-28% à 6 700 téc).
En cumul de janvier à novembre 2018, les exportations néozélandaises de viande ovine ont progressé de 4% par rapport à 2017, avec une nette réorientation des envois vers la Chine (+22% /2017).