Viandes bovines

Des prix toujours hauts, des inquiétudes sur le sanitaire

L’offre en bovins est toujours limitée en Europe, ce qui maintient les prix à haut niveau. La France ne fait pas exception et les prix sont encore en hausse pour certaines catégories. La consommation française de viande bovine a fléchi sur les cinq premiers mois de l’année, contrainte par le manque d’offre et la hausse des prix au détail. Les risques sanitaires inquiètent la filière. Les passages de MHE et FCO ont conduit à des baisses de naissances. Les restrictions de mouvements d’animaux liées à la DNC sont circonscrites à une zone limitée et concernent principalement des veaux laitiers.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

La consommation de viande bovine recule en mai

La consommation par bilan de bœuf et de veau a subi un revers en mai faute d’abattages suffisants et sans imports supplémentaires. Les exports de viande bovine progressent modérément.

Moins de disponible consommable en viande bovine en mai

En mai 2025, la consommation par bilan de viandes bovines (y compris veau) a chuté de 7% comparé à 2024, du fait du fort recul des abattages CVJA en mai 2025 : -6,4% en viande de gros bovins et même -13% en veau. Cette baisse des abattages n’a pas été compensée par les imports, qui étaient même en léger repli en mai 2024 (-1%). Le prix des viandes importées augmente (voir notre article sur les vaches en Europe) comme l’origine France. Le moral des ménages était par ailleurs un peu dégradé en mai 2025 selon l’INSEE. La consommation par bilan sur les cinq premiers mois de l’année enregistre donc une baisse de 4% /2024 contre -3% un mois plus tôt.

D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable de mai était de 108 000 téc (-7% /2024). La part d’import dans le disponible consommable a augmenté de deux points (à 28%) comparé à un an plus tôt, car les abattages ont reculé en mai, mais pas les imports.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par la nouvelle organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.

En juin, l’inflation sur la viande de bœuf accélère

En juin, l’inflation s’est poursuivie à un rythme annuel de 1,0%, contre 0,7% un mois plus tôt. Les prix de l’énergie ont moins reculé (-6,7% sur un an, contre -8,0% en mai) et les services ont accéléré leur hausse (+2,4% contre +2,1% avant) à travers l’augmentation des loyers, du prix de l’eau et du coût des ordures ménagères (+2,6% contre +2,1% précédemment). Le prix des produits manufacturés a légèrement faibli en mai comme depuis plusieurs mois (-0,2% en un an).

Le prix de l’alimentaire progressait un peu plus vite (+1,4% contre +0,6% trois mois plus tôt), en particulier pour les boissons non alcoolisées (+8,9% du fait de la hausse des taxes sur les boissons sucrées au 1er mars) tandis que les produits frais ralentissaient leur hausse (+1,2% contre +1,5% en mai). Mais le prix du bœuf et du veau continue d’évoluer plus rapidement que l’inflation générale : +4,9% sur un an, contre +2,9% deux mois plus tôt, du fait de la poursuite de la hausse des prix au producteur, qui se répercute dans les rayons.

En mai, un commerce extérieur proche de celui de l’an passé

En mai 2025, les importations de viandes bovines étaient en légère baisse par rapport à l’an passé, à 29 500 téc (-1% /2024) après s’être écroulées en avril (-10%), du fait de la baisse des abattages et des exports de viande de veau des Pays-Bas. Les exportations de viandes bovines françaises du mois de mai restaient en légère hausse (+1% /2024) après une progression de 6% un mois plus tôt.

En cumul sur les cinq premiers mois de l’année, nos importations ont reflué de 4% /2024 (-6 000 téc) à 143 000 téc.

Dans le détail, elles ont reculé de 12% /2024 depuis les Pays-Bas, notre principal fournisseur (-4 000 téc, à 30 000 téc) du fait du recul historique des abattages néerlandais de veaux au premier quadrimestre (-18% / 2024 ou -13 000 téc). Nos achats depuis le Royaume-Uni, en partie envoyés vers d’autres États membres, ont reculé de 5% par rapport à 2024 (-1 000 téc, à 17 000 téc). Nos achats en Espagne s’effondrent depuis le début de l’année : -18% (-1 500 téc) à 8 000 téc, les abattages espagnols ayant reculé de 4% au premier quadrimestre et la demande de la rive sud méditerranéenne attirant une partie des carcasses ibériques.

Compensant, en partie, ces baisses, nos imports ont évolué en provenance d’Irlande et de Pologne :

  • +5% depuis l’Irlande, à 25 000 téc,
  • et +10% depuis la Pologne (+ 1 500 téc, à 15 500 téc), origine à prix plus attractif.

Nos exportations de viande bovine progressent sur les cinq premiers mois de l’année de 3% /2024, à 97 000 téc, surtout grâce aux bons mois d’export de mars et d’avril (+7% puis +6% par rapport à l’an passé). Les expéditions progressent ou sont stables vers nos trois principaux clients :

  • vers l’Italie (+9% /2024 ou +2 000 tec, à 22 500 téc) du fait de la baisse de la production transalpine, avec la raréfaction des broutards français et la compétition entre Italie et Espagne pour les acheter (voir notre article sur les broutards),
  • vers la Grèce (+4% ou +500 téc, à 14 000 téc).
  • et vers l’Allemagne (-1% ou -100 téc, à 16 000 téc).

Les envois de viande française bondissent vers d’autres États membres depuis début 2025 (+59% ou + 3 400 téc) notamment vers le Portugal (+58% à 2 800 téc) et vers l’Espagne (+92% à 2 300 téc) qui manquent de viande cette année.

En revanche, nos expéditions vers les Pays-Bas se sont réduites : -9% /2024 (-1 500 téc) à 13 500 téc, notamment en rapport avec le recul des imports français depuis le Royaume-Uni (-1 000 téc).

Attention, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Abattages en hausse, les prix ralentissent

Les cours des gros bovins français poursuivent leur hausse, mais plus timidement, alors que la sécheresse amène un regain d’abattage Les coûts de production sont en très léger recul sur un an.

Avec la reprise des abattages, le cours de la vache O s’assagit

Le prix des vaches laitières françaises progresse toujours, gagnant 9 centimes en quatre semaines pour la vache O, à 6,21 €/kg de carcasse en semaine 28. La hausse est toutefois moins forte qu’un mois plus tôt où elle avait gagné16 centimes en quatre semaines. Le marché européen reste très tendu, mais récemment les abattages en France ont retrouvé des niveaux normaux après un mois de mai fortement ralenti.

La cotation française de la vache P a bien atteint les 6 €/ kg de carcasse, du jamais vu, en semaine 26 puis 28, après avoir gagné puis perdu 1 ct entre-deux (+36% /2024).

Les cotations françaises restent inférieures à certaines cotations européennes, mais le cours irlandais a perdu de sa valeur depuis fin avril est n’est plus que 32 centimes au-dessus de la française (voir notre article vaches en Europe).

La vache U à bon niveau

Les cours des meilleures vaches de race à viande ont continué leur progression au début de l’été, engrangeant 8 cts en quatre semaines pour atteindre 6,93 € /kg en semaine 28 pour la vache U (+16% /2024), après 6,94 € la semaine précédente. Le rythme d’abattage des vaches allaitantes a accéléré tout récemment du fait de la sécheresse, ce qui ralentit la hausse des prix.

La cotation de la vache R suivait une tendance analogue : +10 centimes sur quatre semaines, à 6,64 €/kg de carcasse en semaine 28 (+20% /2024).

Les prix des JB fermes malgré l’été

Après un plateau en mars, les cotations des jeunes bovins français sont reparties à la hausse en avril et ont continué de progresser de quelques centimes par semaine, à rebours de la baisse saisonnière habituelle en été. En effet, la production de jeunes bovins s’est réduite en UE alors que la demande est bien présente, notamment en Allemagne et sur le pourtour méditerranéen, ce qui soutient les prix.

La cotation française du jeune bovin U a gagné 2 centimes en quatre semaines pour atteindre 6,59 €/kg de carcasse en semaine 28 (+24% /2024). La hausse a été un peu plus forte pour le jeune bovin R (4 cts en quatre semaines) à 6,45 €/kg en semaine 28 (+25% /2024). La cotation du jeune bovin O a progressé plus vite, comme le mois passé, de 10 centimes dans le sillage des vaches laitières, à 6,13 €/kg (+29% /2024).
Dans les autres États membres, les cours des jeunes bovins restent bien supérieurs aux cours français (voir l’article sur les jeunes bovins en Europe).

Rattrapage du rythme d’abattage en juin-juillet

La production de viande de gros bovins en France a reculé de 4% en 2025 sur les cinq premiers mois de l’année (-49 000 téc).

Entre les semaines 25 et 28, de mi-juin à mi-juillet, le nombre de gros bovins abattus a progressé de 0,8% /2024, après un mois de mai fortement ralenti (-7% /2024) du fait des bonnes conditions fourragères et du prix du lait incitatif. Entre mi-juin et mi-juillet, les abattages ont donc retrouvé un rythme plus soutenu selon l’indicateur hebdomadaire Normabev, opérant un rattrapage du mois de mai. Les évolutions ont été les suivantes pour es différentes catégories de bovins (en têtes) :

  • vaches de type viande : +5,7% /2024 sur les quatre dernières semaines, tandis que le rythme de ces réformes reculait de 1% /2024 en mai.
  • jeunes bovins de type viande : +0,6% /2024 ces quatre dernières semaines contre -8% /2024 en mai.
  • génisses viande : rythme d’abattage équivalent à celui de l’an passé,
  • vaches laitières : rythme équivalent à l’an passé, alors que les réformes laitières étaient ralenties depuis le début de l’année. L’arrivée des fortes chaleurs et l’arrêt de la pousse de l’herbe a pu conduire des éleveurs laitiers à faire un peu de tri dans leur troupeau.

Le cheptel recule toujours

Au 1er juin 2025, la France comptait 3,389 millions de vaches allaitantes, soit -2,4% /2024 ou -82 000 têtes, une situation qui ne s’est pas dégradée par rapport au 1er mai. Les effectifs de génisses de type viande (âgées de plus de 18 mois) sont renforcés depuis plus d’un an : +2,0% au 1er juin comparé à 2024, ou +33 000 têtes, sans que l’on sache si elles sont destinées au renouvellement du cheptel ou à l’abattage. Une partie d’entre elles est probablement des génisses de reproduction ayant eu des problèmes de fertilité liés aux épizooties présentes depuis l’automne 2024.

Le nombre de vaches laitières était lui aussi en baisse au 1er juin, de 2,2% à 3,235 millions de têtes, soit -74 000 têtes /2024. Les génisses laitières de plus de 18 mois étaient aussi en recul (-2,0% ou -24 000 têtes /2024).

Les maladies vectorielles MHE et FCO ont entraîné une surmortalité des vaches et un fort recul des naissances de veaux allaitants (voir notre article sur les broutards). Depuis fin juin, la dermatose nodulaire contagieuse (NDC) inquiète dans les deux Savoies mais concerne un territoire très restreint, l’insecte vecteur de la maladie étant sédentaire.

L’IPAMPA viande bovine s’érode de 2% en un an

L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) varie peu actuellement. En mai, il était stable comparé au mois précédent et en léger recul de 2% /mai 2024, à 123,4, grâce au recul de 2% sur un an de l’IPAMPA aliments achetés ainsi qu’au recul de 17% de l’IPAMPA énergie et lubrifiants. A l’inverse, les engrais ont progressé (+5% /2024) ainsi que l’entretien et réparations du matériel et des bâtiments (respectivement +3% et +2% en un an).

À noter, l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations. D’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Offre en repli

L’offre en jeunes bovins est en fort recul dans toute l’Europe, faute de mises en place au second semestre 2024. Le ralentissement estival de la demande conduit à une stabilisation des cours autour de la Méditerranée.

Baisse des abattages en Italie faute de mises en place

Faute de mises en place suffisantes du fait notamment de la baisse des disponibilités en broutards français, les abattages italiens de jeunes bovins étaient à nouveau en recul en mai.

En mai, 110 000 bovins âgés d’un à deux ans ont été abattus en Italie, en recul de 2% /2024. En cumul sur cinq mois, les abattages atteignent 525 000 têtes (- 3% /2024 et -6% /2023) dont seulement 296 000 mâles (-5% /2024).

La détection d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse a entraîné la fermeture des introductions d’animaux dans une large zone du Sud-Est de la Lombardie, touchant également l’ouest de la Vénétie, ce qui risque d’accentuer la baisse de la production dans les mois qui viennent. Sans nouvelle détection de cas, les mouvements devraient reprendre mi-août, comme expliqué dans notre article dédié aux broutards.

Net recul des abattages allemands

En Allemagne, les mises en place réduites faute de disponibilités en veaux Fleckvieh continuent de contraindre les abattages.

En avril, 80 000 mâles de plus de 12 mois ont été abattus pour 33 000 téc, en recul de 14% sur un an. En cumul sur quatre mois, le déficit d’abattage atteignait déjà 36 000 têtes (-10% /2024, à 340 000 jeunes bovins abattus) pour une baisse de production de 15 000 téc.

D’après l’indicateur hebdomadaire AMI, la situation ne s’est pas redressée par la suite et les abattages demeuraient restreints en début d’été. Sur les semaines 25 à 28 (du 16 juin au 13 juillet), les abattages de jeunes bovins seraient ainsi en recul de 8% /2024. La situation est similaire sur les vaches laitières, comme décrit dans notre article dédié aux femelles en Europe.

Production dynamique en Espagne

Les abattages de jeunes bovins étaient dynamiques en Espagne début 2025, soutenus par la hausse des importations de broutards lourds et par une nette hausse des poids carcasse.

En cumul sur les quatre premiers mois de 2025, la production de viande de taurillons a ainsi atteint 95 000 téc, un niveau similaire au record historique de 2024 malgré des effectifs abattus en repli de 3%. La nette hausse des poids carcasse moyens, de 330 à 342 kg, a permis de maintenir la production. L’orientation des choix des engraisseurs espagnols vers des broutards plus lourds et les très bons prix de la viande ont participé à cet alourdissement généralisé des carcasses.

Cours élevés, stables ou toujours en hausse

La faiblesse de l’offre en bovins finis permet aux prix de rester élevés malgré le ralentissement de la demande en période estivale.

En semaine 28 :

  • Le jeune bovin charolais italien Prima qualità cotait 7,34 €/kg de carcasse à Modène (+25% /2024, stable sur un mois),
  • La cotation du Limousin italien de 600-650 kg vifs s’établissait à 7,74 €/kg de carcasse à Modène (+21% /2024, stable sur un mois),
  • Le JB U espagnol cotait 6,97 €/kg carcasse (+26% /2024, stable sur quatre semaines)

À l’inverse, la cotation du jeune bovin U allemand poursuivait sa progression, à 7,16 €/kg carcasse (+46% /2024, +2% sur un mois). Le jeune bovin R polonais connaissait également une nouvelle hausse, à 7,03 €/ kg de carcasse (+45% /2024, +5% en quatre semaines). Le taurillon U français arrivait en queue du peloton (6,59 €/kg de carcasse), à rebours de sa position historique.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Peu de réformes, hausse des cours

Les réformes sont toujours ralenties en Europe du fait de la réduction des cheptels et du bon prix du lait. Les prix continuent de grimper, sauf en Irlande où ils se maintiennent à un haut niveau. Ceci se répercute sur le prix de la viande d’import en France.

Hausse des prix dans tous les pays européens

Les cours des vaches de réformes restent orientés à la hausse en Europe du fait de la baisse de l’offre qui contraint les abatteurs à concéder chaque semaine des centimes supplémentaires.

Avec la flambée des cours, les cotations des vaches O dans les différents États membres ont vu leur ordre se modifier :

  • La vache O allemande est passée loin devant ses homologues, à 6,70 €/kg de carcasse en semaine 28 (+55% /2024).
  • La vache O irlandaise, après avoir atteint un pic en avril s’est légèrement repliée mais reste à un haut niveau, à 6,50 €/kg (+52% /2024).
  • En Belgique, la cotation de la vache O est passée loin devant celle de son homologue française au printemps et maintient avec elle un écart d’environ 20 centimes depuis le mois de mai. Elle se situait à 6,36 €/kg début juillet (+50% /2024).
  • La cotation française, à 6,18 €/kg début juillet (+31% /2024), était loin de ses voisines du Nord alors qu’elle domine le marché en temps normal.
  • La cotation polonaise arrivait juste derrière, à 6,17 €/kg (+43% /2024).

Abattages en forte baisse

D’après Eurostat, les abattages de vaches de réformes (laitières et allaitantes) dans l’Union européenne sur les quatre premiers mois de l’année ont enregistré une baisse de 4% à 652 000 téc (-26 000 téc /2024). Plusieurs éléments expliquent ce recul :

  • La baisse marquée du cheptel reproducteur européen en début d’année (-3% à 29,3 millions de vaches, laitières et allaitantes confondues),
  • La hausse du prix du lait qui incite les éleveurs à conserver leurs vaches,
  • Les maladies vectorielles, et notamment la FCO qui a dégradé les performances zootechniques et de reproduction dans certaines régions d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique et de France, incitant finalement les éleveurs à conserver davantage de reproductrices.

En Belgique, où la tension sur l’offre est particulièrement forte, les abattages de vaches sur les cinq premiers mois de l’année ont chuté de 11% à 115 000 têtes. Ceci a conduit les abatteurs belges à venir chercher des vaches en France, jusque dans le bassin charolais.

En Irlande, les abattages de vaches sur les 28 premières semaines de l’année affichent une baisse de 11%, avec un maintien en début d’année et un fort recul à partir du mois d’avril grâce à des conditions de pâturage favorables qui ont permis de garder davantage de vaches que les années passées. Sur les semaines 25 à 28, les abattages de vaches ont enregistré une chute de 31% par rapport au haut niveau 2024, lié alors à l’excès de pluie. La baisse est de 23% par rapport à 2023, année normale.

En Allemagne, les abattages de vaches ont reculé de 7% /2024 sur les 28 premières semaines de l’année. Comme en Irlande, la rétention est forte dans les élevages en ce début d’été. Les réformes sont en chute de 14% /2024 sur les semaines 25 à 28.

Prix en hausse sur le marché de Rungis

Dans le sillage de la hausse des cours des vaches de réforme partout en Europe, la bavette d’aloyau, muscle emblématique parmi les pièces d’import, a vu son prix fortement progresser sur le marché de Rungis.

D’après le réseau national des marchés, la bavette de vache origine UE semi-parée était à 14,25 €/kg à Rungis le 11 juillet (+19% /2024 et +41% /2023). Elle avait gagné 3,15 € depuis le début de l’année.

L’entrecôte était quant à elle à 18,55 €/kg le 11 juillet (+23% /2024 et +29% /2023).

La hausse des prix de la viande importée explique en partie la baisse de 4% des importations françaises de viande bovine enregistrée sur les cinq premiers mois de l’année (voir notre article sur le bilan de consommation).

Viandes bovines » Maigre »

Le contexte sanitaire complique les échanges avec les zones régulées italiennes

La découverte d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse en Lombardie fin juin a entraîné des restrictions aux mouvements locales et notamment l’interdiction de l’entrée d’animaux dans la zone régulée, provoquant un léger tassement de la demande italienne en broutards et l’arrêt de la hausse des cours.

La dermatose nodulaire contagieuse perturbe le commerce autour de Mantoue (Italie)

Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été repéré le 25 juin en Lombardie, région de forte concentration d’ateliers d’engraissement. Comme en France, une zone de protection de 20 km, assortie d’une zone de surveillance de 50 km autour du cas lombard a été mise en place, avec des restrictions de mouvements et limité les entrées de broutards dans les élevages.

Cependant, en l’absence de nouveau cas constaté depuis cette première irruption, les règles de mouvements des animaux commencent à s’assouplir. Les animaux issus de la zone de protection peuvent désormais être abattus y compris dans des abattoirs de zone indemne, moyennant un protocole sanitaire strict. Toutefois, les abats des animaux sont encore systématiquement saisis, ce qui représenterait une perte de l’ordre de 35 à 45 €/taurillon.

D’après le règlement européen, l’introduction d’animaux issus de zone indemne est prohibée pendant 45 jours après la détection du dernier cas. En l’absence de nouveau cas depuis le 25 juin, les importations de broutards pourraient donc reprendre dans la zone à partir du 12 août.

Aucun impact significatif n’a été observé sur les cours des taurillons italiens, comme expliqué dans notre article dédié aux jeunes bovins en Europe.

Fermeture des pays tiers

Avec 6 000 têtes sur cinq mois, les exports vers les pays tiers avaient été dynamiques en début d’année.

L’ensemble des broutards ont été exportés vers le Maroc (2 500 têtes, +2 000 /2024) et vers la Tunisie (3 500 têtes, -1 000 /2024).

Cependant, la détection de la DNC en France a entraîné la fermeture immédiate des exportations vers les pays tiers. Ceux-ci devraient donc tomber à zéro à partir de juillet 2025.

Fort recul des envois vers l’Italie

Depuis la détection des cas de DNC en Lombardie en semaine 26 (le 25 juin), les envois de bovins de tous types vers l’Italie (dont plus de 90% de broutards) ont fortement reculé.

En cumul sur les trois dernières semaines, 40 000 bovins ont été exportés vers l’Italie, en baisse de 17% ou 8 000 têtes sur un an. À l’inverse, le dynamisme du marché espagnol se confirme, avec des imports en hausse de 31%, à 26 000 têtes en trois semaines. Attention cependant, ces exportations sont historiquement constituées à plus de 70% de veaux pour seulement environ un quart de broutards.

L’Espagne toujours demandeuse de broutards français

La hausse des envois de broutards vers l’Espagne, tirée par les mâles les plus lourds, explique la totalité de la croissance des exportations de bovins vifs.

En cumul sur cinq mois, 196 000 bovins ont été exportés vers l’Espagne d’après les Douanes (+21 000 têtes /2024), dont 71 000 broutards (+26 000 têtes ou +58% /2024) et 117 000 veaux (-7 000 têtes). Les broutards représentent début 2025 36% des envois de bovins vifs vers l’Espagne, contre plutôt 20% à 25% historiquement.

Légère correction des cours

La baisse forcée de la demande italienne du fait de la DNC et des températures élevées ont conduit les opérateurs à mettre de la pression sur les prix. Un fléchissement des cours, habituel depuis quelques années en début d’été, a été enregistrée pour l’ensemble des catégories de broutards.

Cette baisse sur les trois dernières semaines n’efface cependant pas la hausse acquise depuis le début de l’année. En semaine 28, les cotations s’établissaient à :

  • 5,51 € kg /vif pour le Charolais U de 450 kg vif, soit + 44% /2024 et +33 cts en quatre semaines,
  • 5, 75 € kg /vif pour le Charolais U de 350 kg vif, soit +49 % /2024 et +17 cts en quatre semaines,
  • 5,35 € kg /vif pour le Limousin E de 350 kg vif, soit + 35% /2024,
  • 5,62 € kg /vif pour le Croisé R de 300 kg vif, soit +61% /2024,
  • 4,84 € kg /vif pour la Charolaise U de 270 kg vif, soit +42% /2024,
  • 4,95 € kg /vif pour la Limousine E de 270 kg vif, soit +38% /2024.

Les fortes chaleurs et la sécheresse constatée en début d’été (voir la note agroclimatique prairies) pourrait pousser les sorties de broutards, réduisant ponctuellement le déficit d’offre constaté depuis plus d’un an.

Naissances toujours en fort recul

Bien qu’ayant fortement ralenti sa diffusion en France, les sérotypes FCO continuent de peser sur les naissances de veaux allaitants par l’impact qu’ils ont eu sur les reproductions de l’automne (infertilité des vaches et taureaux, avortements, etc.).

En mai, 207 000 veaux sont nés de mère allaitante, soit une baisse de 8,7% ou 20 000 têtes sur un an. Le cumul sur la campagne en cours (juillet 2024 – mai 2025) est également en forte baisse de 6,4%, à 2,913 millions de têtes, soit 205 000 naissances en moins. Les disponibilités en broutards s’annoncent donc faibles pour la fin de l’année 2025 et le début de 2026.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Reprise des cours néerlandais à la suite de la baisse de la production 

La baisse des mises en place à l’automne 2024 a eu pour effet de réduire fortement la production de veau aux Pays-Bas. En conséquence, les prix qui s’étaient stabilisés fin avril sont repartis à la hausse dès juin, de façon très précoce. Les prix restent stables en France à un niveau supérieur à ceux des années précédentes.

Ralentissement de la baisse des abattages aux Pays-Bas 

Les abattages étaient en forte baisse aux Pays-Bas en début d’année, à cause de mises en place faibles au second semestre 2024. En avril cette tendance s’est ralentie avec des abattages toujours en baisse mais plus proches des valeurs de 2024. 

Les abattages étaient en recul de 6% en têtes et de 8% en téc par rapport à 2024. En cumul sur les quatre premiers mois de l’année, seuls 406 000 veaux ont été abattus aux Pays-Bas, soit 72 000 têtes de moins qu’en 2024, ou -15%. Par ailleurs, les poids carcasse ont chuté, montrant une volonté de sortir les veaux plus tôt pour répondre à une demande toujours présente. Ainsi, sur quatre mois, la baisse des tonnages abattus aux Pays-Bas atteint 18% /2024, totalisant seulement 60  000 téc .  

Légère croissance des prix néerlandais faute d’offre 

En conséquence du fort recul de la production aux Pays-Bas, les cotations sont en légère hausse, chose assez rare à cette saison et à rebours des pays française. 

En semaine 28, le veau de boucherie pie-noir néerlandais cotait 7 €/kg de carcasse, en hausse de 12 centimes sur un mois et supérieur de 26% en comparaison à sa cotation de 2024. La cotation du veau rosé affiche une hausse similaire, atteignant 6,40 €/kg de carcasse (+36% /2024, +10 cts en quatre semaines).  

Les abattages en léger recul au mois de juin en France 

Les abattages de veaux de boucherie ont connu une baisse plus ténue en France, contrairement au mois précédent.   

En juin, 72 000 veaux ont été abattus en France (-2% /2024) pour 11  000 téc (-1%). La hausse des poids carcasse à 148,1 kg éc (+1 kg /2024) est une conséquence des abattages plus tardifs (189,6 jours en moyenne, +0,5 jr /2024), ce qui a permis de limiter le recul de la production de viande, contrairement à la situation aux Pays-Bas. 

Cependant, ces variations en dents de scie sont à remettre en perspective du nombre de jours ouvrés : mai 2024 comptait 23 jours ouvrés, contre 20 en 2025, tandis que juin 2024 comptait 20 jours ouvrés contre 21 en 2025. La baisse au mois de mai est donc à minorer car il y avait plus de jours ouvrés en 2024 qu’en 2025, et que la baisse en juin s’est faite malgré un nombre de jours ouvrés plus important en 2025. 

Pour avoir une vision globale, les chiffres en cumul sur six mois, peuvent nous éclairer : 479 000 veaux ont été abattus au 1er semestre (-7% /2024) pour 70  000 téc (-6% /2024) ce qui reste une baisse notable de la production de veau de boucherie. 

Stabilisation des cours en France 

À la suite d’une période de baisse saisonnière entamée en avril, les cours français des veaux de boucherie semblent se stabiliser, comme ce qui est observé usuellement à cette période de l’année. 

En semaine 28, les cotations étaient de : 

  • 7,61 € /kg de carcasse pour le veau rosé clair O élevé en atelier, soit 71 cts de plus qu’en 2024 et en baisse de 4 cts sur un mois, 
  • 7,95 € /kg de carcasse pour le veau rosé clair R élevé en atelier (+71 cts /2024 et -4 cts en quatre semaines), 
  • 10,35 € /kg de carcasse (moyenne semaines 24 à 27) pour le veau rosé clair U élevé au pis (+88 cts /2024 et +16 cts en quatre semaines). 

Le prix des veaux français restait au-dessus des cotations des Pays-Bas et de l’Italie de plus de 80  centimes. 

Des prix stables pour les matières premières 

Les cours des moyens de production ont poursuivi leur lente décroissance, sauf pour les aliments d’allaitement non fibreux. 

En mai, en base 100 en 2020 : 

  • L’IPAMPA des aliments fibreux (autres aliments pour veaux) se stabilisait à 126 points (-2% /2024, -14% /2023), stable depuis le début de l’année, 
  • L’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux s’établissait à 123 points, toujours sur un niveau intermédiaire entre les deux années précédentes (+6% /2024, -3% /2023), 
  • Le prix du propane était stable sur un mois à 116 points (= /2024 mais +2% /2023). 
  • La poudre de lactosérum doux cotait à 800 €/tonne en semaine 28, soit 22% de plus qu’en 2024 (+ 145 €/tonne). 

Viandes bovines » Veaux laitiers »

Le manque de veaux laitiers continue de tirer les prix 

Conséquence de la baisse des naissances, le manque d’offre tire les prix des veaux laitiers toujours plus hauts, à des niveaux inédits. La demande à l’export comme intérieure reste forte.

Hausse soutenue des cours 

Dans un contexte d’offre toujours réduite, les cours des veaux laitiers ont continué de croître en juillet, dépassant les 300 € par tête. 

En semaine 28, le veau mâle laitier de 45-50 kg cotait ainsi 320 €/tête, soit 178 € de plus qu’en 2024 à la même période. En quatre semaines, les prix ont crû de 25 €. Le prix des veaux était désormais 2,5 à 3 fois plus élevés que ceux des trois années précédentes. 

Les naissances continuent de diminuer 

Les naissances de veaux laitiers ont de nouveau baissé en mai, pour clôturer la campagne. 

En mai, 181 000 veaux sont nés de mère laitière, en baisse notable de 15% par rapport à 2024 soit -20 000 veaux, comme anticipé par l’indicateur d’IA. On constatait la même chose pour les veaux disponibles pour l’engraissement (tous les mâles et les femelles croisées lait-viande), avec 108 000 naissances en mai (-16% /2024). 

En cumul sur l’année, les naissances de veaux s’établissaient désormais à 1 081 000 têtes (-5% /2024), soit un déficit de 58 000 veaux.  

Sur la campagne 2024-2025 désormais complète, 3 047 000 veaux sont nés, soit une baisse de plus de 3% /2023-2024. 

Le manque de veau à engraisser, conséquence de la baisse du cheptel et des épidémies de ces derniers mois, a un fort impact sur les marchés.

Dynamisme des exportations. 

Après un début d’année relativement faible, les exportations de veaux laitiers sont reparties à la hausse en avril et cette tendance s’est prolongée en mai. 

Entre les semaines 18 et 22 (du 30 avril au 03 juin), 24 000 veaux ont été exportés, en hausse de 8% sur un an. Ce dynamisme comble en partie la baisse de début d’année, mais le cumul sur cinq mois affiche toujours un recul de 7 000 têtes par rapport à 2024.

Tout comme les veaux français, les prix des veaux espagnols ne cessent de grimper, signe que l’Espagne n’a pas de quoi satisfaire sa propre demande. En semaine 28, les veaux frisons espagnol atteignait 212 € /tête, soit 82% de plus qu’en 2024, (+95 €/2024), avec une hausse mensuelle d’environ 10€. Malgré les importations de veaux français et européens pour satisfaire la demande des engraisseurs, le manque de veaux tire les prix à la hausse en Espagne également. 

Viandes bovines » Veaux laitiers »

La dermatose nodulaire contagieuse bloque les Savoie

La dermatose nodulaire contagieuse touche les Savoie. Outre les graves conséquences pour les troupeaux directement concernés (abattage total en raison du classement de la maladie en catégorie A par l’UE), cette situation engendre des restrictions sur les mouvements d’animaux. Durant l’été 2024, 19 200 bovins avaient réalisé un mouvement désormais interdit dans la zone règlementée établie au 18 jui

Situation de la dermatose nodulaire contagieuse au 18 juillet 2025

Vingt-six foyers de DNC ont été recensés en Savoie et Haute-Savoie. Les zones de protection (ZP) et de surveillance (ZS) de 50 km et 20 km autour de chaque foyer touchent désormais la Suisse et l’Italie.

Les vaccins en provenance d’Afrique du Sud ont été réceptionnés le 15 juillet. Il s’agit d’un vaccin à une seule injection, avec début d’immunité à J+10 et protection complète à J+21.

Les mouvements seront encore interdits pendant les 28 jours après vaccination (délai d’incubation retenue pour la gestion de la DNC). Si avant les J+28, un animal déclare la maladie, l’abattage total de l’unité épidémiologique sera réalisé.

Estimation du nombre de mouvements d’animaux interdits

La mise en place des zones de protection et de surveillance autour des foyers de DNC interdit un certain nombre de mouvements d’animaux, détaillés ci-dessous.

Les mouvements vers les abattoirs restent autorisés depuis toutes les zones, moyennant une autorisation de la DDPP pour les ZS et ZP et des conditions d’abattage particulières (abattage séparé, saisie des abats, traitement spécifique des peaux). Plus d’informations sont disponibles dans un point de situation régulièrement mis à jour.

Pour estimer le nombre d’animaux bloqués dans les ZS et ZP, nous avons pu recenser à partir de la BDNI les mouvements des animaux issus de ces zones à l’été 2024, hors mouvements pour abattage car ils restent autorisés.

Mouvements d’animaux entre juillet et septembre 2024, en têtes (hors mouvements pour abattage)
[0-4 mois[[4-16 mois[≥16 moisTOTAL
Mouvement interditZI vers élevage ZS ZI vers élevage ZP1 7491 0531 3254 127
ZS vers export ZS vers élevage ZP ZS vers élevage ZI5 9552 3411 1529 448
ZP vers export ZP vers élevage ZP ZP vers élevage ZS3 8015821 2615 644
TOTAL11 5053 9763 73819 219
Mouvement soumis à autorisation de la DDPPZS vers élevage ZS8533281 3332 514
Total12 3584 3045 07121 733
Source : GEB-Idele d’après SPIE/BDNI

Au total, près de 20 000 animaux avaient réalisé l’an dernier un mouvement désormais interdit.