Viandes bovines

Prix dégradés, sauf en broutards

La crise monétaire turque impacte le marché de la viande bovine et des bovins vivants : la hausse saisonnière des cours des jeunes bovins a été fortement ralentie partout en Europe, de même que les exportations françaises de veaux nourrissons vers l’Espagne.

Les cours des broutards continuent de bien se tenir. Non seulement  l’offre reste modérée, mais la concurrence des autres origines européennes sur le marché italien continue de s’étioler en partie grâce à l’ouverture du débouché israélien.

Du côté des vaches de réforme, les prix restent globalement dégradés. Pourtant, les abattages européens se sont considérablement ralentis après l’afflux de l’automne.

En veau de boucherie, les cours stagnent à un bas niveau, le marché étant encombré par les volumes supplémentaires produits aux Pays-Bas.

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Hausse saisonnière des cours limitée

La hausse saisonnière des cours, démarrée tardivement fin 2018, peine à se poursuivre. Les stocks de JB, laitiers comme allaitants, continuent de diminuer. Les exportations de viande bovine sont toujours soutenues vers les destinations secondaires.

Les cours peinent à progresser

La poursuite du désengorgement des abattoirs par les réformes laitières, abondantes jusqu’en octobre, a permis aux cours des JB d’entamer timidement leur hausse saisonnière, mais plus tardivement qu’à l’habitude. Ils peinent néanmoins à poursuivre cette tendance. Les prix des JB R et O se sont appréciés d’un seul centime sur les quatre dernières semaines alors que celui des JB U est resté stable. Et toutes les cotations demeurent inférieures à leur niveau de l’année précédente. Celles des JB U et R atteignent respectivement 3,97 et 3,82 €/kg éc début janvier (-4% et -5% /2018 en semaine 1). Le cours des JB O est également en retrait à 3,38 €/kg éc (-2% /2018), malgré une offre toujours plus limitée en JB laitiers.

Les abattages de JB de type viande en hausse en 2018, les stocks se réduisent

En décembre 2018, les abattages de JB de type viande ont de nouveau été supérieurs à ceux du même mois de 2017 (+6 600 têtes, soit +13% /2017 d’après les données mensuelles de Normabev). Sur l’ensemble de l’année 2018, plus de 645 000 JB viande ont été abattus (+3% /2017 ; -1% /2016).

Avec ces abattages en hausse, les stocks de mâles de type viande âgés de 18 à 24 mois ont poursuivi leur baisse. Au 1er décembre, d’après les données de la BDNI, il n’y avait plus que 3 000 têtes supplémentaires par rapport au même mois de 2017 (contre +13 000 têtes au 1er novembre et +15 000 têtes au 1er octobre). Les stocks d’animaux plus jeunes (12-18 mois) suivent la même tendance (-25 000 têtes au 1er décembre contre -17 000 têtes au 1er novembre). Les sorties de JB viande devraient donc diminuer dans les semaines à venir.

Les stocks de JB laitiers poursuivent leur baisse

Du côté des JB laitiers, les abattages restaient à de très bas niveaux en décembre (-13% /2017 d’après les données Normabev). Sur l’ensemble de l’année 2018, 180 000 têtes ont été abattues, soit bien moins qu’en 2017 (-11%). Au 1er décembre, les stocks de mâles laitiers étaient au plus bas, qu’ils soient âgées de 12 à 18 mois (-12 000 têtes, soit -6% /2017) ou de 18 à 24 mois (-1 000 têtes, soit -6% /2017).

Les exportations de viande bovine soutenues par les marchés secondaires

Sur les dix premiers mois de 2018, les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée ont atteint 183 900 téc (+2% /2017 et +3% /2016).

Mais cette progression globale cache des évolutions contrastées. Parmi les trois destinations historiques (Italie, Grèce, Allemagne), seuls les envois vers la Grèce ont légèrement augmenté, notamment en viande réfrigérée (37 000 téc, soit +1% /2017). Mais ils restent cependant loin des niveaux antérieurs à la crise économique qui a touché le pays. Les envois de viande bovine fraîche et congelée sont stables vers l’Allemagne (36 700 téc sur 10 mois, = /2017) et reculent vers l’Italie (60 800 téc ; -2% /2017).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces exportations modérées à destination du trio « historique ». Parmi ceux-ci, la renationalisation du marché allemand où les importations diminuent (-6% /2017 sur 10 mois) au profit de la production indigène ; la progression des envois depuis l’Europe du Nord (Pays-Bas, Danemark) vers la Grèce et les importations italiennes de viande sud-américaine réfrigérée (Argentine) et congelée (Brésil), même si cette dernière, utilisée notamment pour la production de Bresaola, n’entre pas directement en compétition avec les viandes bovines françaises.

Pour expliquer la progression des exportations françaises de viande bovine, c’est plutôt du côté des destinations « secondaires » qu’il faut regarder comme les Pays-Bas ou le Maghreb. Les opérateurs français paraissent, dans une certaine mesure, diversifier leurs clients dans l’Union européenne comme à l’extérieur.

Si elle maintient le volume total exporté, cette diversification vers certaines destinations, réputées moins rémunératrices, accroît la valeur globale des exportations françaises de viande bovine réfrigérée et congelée (790 millions d’euros entre janvier et octobre 2018 (+4% /2017 ; +8% /2016). Le prix de vente moyen des exportations françaises de viande bovine réfrigérée atteint 4,44 €/kg éc (+1% /2017 ; +3% /2016).

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Des cours à la peine

Malgré des effectifs contenus, les hausses de cotations observées habituellement en cette saison ont été globalement modérées et semblent désormais plafonner en Allemagne comme en Italie. Si les statistiques ne montrent pas encore d’effet très marqué de la crise turque sur le JB polonais, la filière espagnole est désormais touchée.

Allemagne : renationalisation du marché

En Allemagne, la hausse saisonnière des prix des jeunes bovins continue de marquer le pas depuis maintenant la mi-septembre. Si la cotation du JB R s’est appréciée d’un centime sur les quatre dernières semaines, elle n’atteint que 3,83 €/kg de carcasse début janvier, un niveau bien inférieur au cours pratiqué un an auparavant (-6% /2018 ; =/2017). Même s’ils sont désormais en retrait, les abattages massifs de vaches laitières allemandes ne sont certainement pas étrangers à ce phénomène.

Même constat pour les autres JB allemands qui n’ont pris qu’un centime en quatre semaines, qu’ils soient plus ou moins conformés. Le cours du JB U peine à atteindre 3,91 €/kg de carcasse à la première cotation de 2019 (-6% /2018 ; +1% /2017). La cotation du JB O s’établit à 3,50 €/kg (-6% /2018 ; +1% /2017).

Sur les quatre dernières semaines de l’année 2018, les abattages allemands de jeunes bovins étaient en léger recul (-1% /2017). Sur la totalité de l’année 2018, le retrait est plus marqué (-3% /2017 ; -2% /2016). Et les stocks se réduisent. D’après l’enquête cheptel de novembre 2018, les effectifs de mâles de 1 à 2 ans atteignaient 921 000 têtes, soit près de 11 800 têtes de moins que lors de l’enquête de l’année précédente (-1,3% /2017).

Côté commerce extérieur, la diminution des échanges de viande bovine réfrigérée et congelée, tant à l’importation qu’à l’exportation, semble confirmer le phénomène de renationalisation du marché allemand observé maintenant depuis plusieurs mois. Après deux années où les volumes échangés étaient plutôt importants, les exportations cumulées sur les 9 premiers mois de 2018 ont reculé (-8% /2017 à 226 600 téc), comme les importations (-6% à 297 900 téc). Les viandes polonaises (-13% /2017) sont les plus sensiblement concernées par ce phénomène. A contrario, face aux disponibilités accrues de viande bovine en Amérique du Sud, les importations allemandes de viande bovine provenant d’Argentine et du Brésil ont progressé (25 100 téc à eux deux ; soit +18% /2017).

 

Italie : la progression saisonnière des cours a vite plafonné

En Italie, les cours peinent à profiter de la hausse saisonnière. La cotation du JB charolais de 700-750 kg à Modène atteint péniblement 2,64 €/kg vif début 2019 (semaine 1), soit une progression d’un centime sur les quatre dernières semaines, mais 11 centimes de moins qu’à pareille époque en 2018 (-4%). Constat plus nuancé pour la cotation des mâles limousins de 600-650 kg : la cotation est stable sur les quatre dernières semaines à 2,79 € du kg vif. C’est 4 centimes de moins qu’en 2018 (-1%).

Les stocks de bovins mâles de 1 à 2 ans sont pourtant au plus bas. D’après la BDNI Italienne, les effectifs avaient diminué de -21 000 têtes entre décembre 2017 et 2018 (-5% /2017).

Sur les trois premiers trimestres de 2018, les importations de viande bovine réfrigérée et congelée ont progressé de plus de 5 000 téc (310 000 téc au total ; soit +2% /2017 mais -1% /2016). Ces volumes supplémentaires proviennent en partie d’Amérique du Sud, notamment pour la viande congelée originaire du Brésil (+ 6 000 téc entre septembre 2017 et septembre 2018) à destination de la production de Bresaola. A noter toutefois que les exportations brésiliennes avaient pâti au 1er semestre 2017 du scandale de corruption des autorités de contrôle sanitaire au Brésil.

En parallèle, les volumes de viande bovine consommés par les ménages italiens ont diminué après un 1er semestre pourtant plutôt favorable. D’après les données du panel ISMEA-Nielsen, les achats des ménages ont en effet connu, sur les neufs premiers mois de l’année, une légère baisse en volume (-0,8% /2017). L’évolution en valeur sur la même période reste cependant nettement positive (+3% /2017).

Pologne : Léger fléchissement des abattages et plafonnement des exportations

En Pologne, le nombre de mâles abattus poursuit le léger recul observé au troisième trimestre. En octobre, 2 300 têtes de moins ont été abattues (-3% /2017). Cette diminution est néanmoins compensée par l’alourdissement des animaux. En téc, les volumes de mâles polonais abattus sont identiques entre 2017 et 2018 (environ 27 000 téc).

En cumul sur les dix premiers mois de l’année, 830 000 mâles polonais ont été abattus (+27 000 têtes, soit +3% /2017 et +18% /2016). En volume, la croissance est plus marquée (+11 000 téc, soit +4% /2017 et +21% /2016). Ces hausses sont cependant moins fortes que ce que laissait envisager le 1er semestre.

Dans ce contexte, les cours des JB peinent à progresser. Sur les quatre semaines de décembre, les cotations des JB R et O étaient stables et atteignaient respectivement 3,33 et 3,24 €/kg éc en semaine 52 (-5% et -4% /2017).

Bien que pas encore visible dans les statistiques douanières arrêtées à septembre, une des explications à ces prix dégradés en fin d’année pourrait être la dépréciation de la livre turque alors que la Turquie est devenue un débouché relativement important pour la viande réfrigérée polonaise. Par ailleurs, les exportations polonaises ont été globalement ralenties sur les 9 premiers mois de 2018 en raison de la renationalisation de certains marchés d’Europe de l’Ouest, de la concurrence des viandes sud-américaines sur le marché européen et de la hausse de la production abattue en Espagne. Cumulées sur 9 mois, les exportations polonaises de viande bovine réfrigérée et congelée ont atteint 335 000 téc, soit -1% /2017 et +13% /2016. Les exportations vers les principaux clients européens reculent, que ce soit en Italie (61 000 téc soit -11% /2017), en Allemagne (43 000 téc soit -11% /2017), en Espagne (26 000 téc soit -5% /2017) ou aux Pays-Bas (25 500 téc soit -20% /2017). Elles ont en revanche progressé vers le Royaume-Uni (17 000 téc soit +5% /2017), vers les autres destinations communautaires (103 000 téc soit +4% /2017) et vers la Turquie (32 000 téc soit x4 /2017). En septembre, dernier mois dont les statistiques sont disponibles, le débouché turc était toujours important et les envois toujours conséquents.

Espagne : le marché subit le contrecoup de la crise monétaire turque

En Espagne, les cours des jeunes bovins sont désormais sensiblement touchés par les effets collatéraux de la crise monétaire turque. La cotation du JB R a été supérieure à 3,80 €/kg éc pendant plus d’un an (de septembre 2017 à septembre 2018), grâce à l’ouverture du marché turc aux JB vifs finis (voir article maigre). Avec la réduction de ce débouché, la tendance est désormais à la baisse marquée des cours. La cotation du JB R atteignait 3,73 €/kg de carcasse en semaine 50, soit 28 centimes de moins qu’il y a un an (-7% /2017).

Après trois années dynamiques avec des volumes d’exportation de viande bovine réfrigérée et congelée en croissance, la situation est désormais plus contrastée en 2018. La concurrence de l’exportation de JB finis vers la Turquie a joué à plein. Sur les 9 premiers mois de l’année, les exportations espagnoles de viande bovine avaient globalement reculé de 16 500 téc (-11% /2017) pour atteindre 132 000 téc.

Les envois intra-communautaires ont diminué sur la même période de 13 000 téc (-10% /2017), notamment sur les principales destinations (Portugal, France, Pays-Bas, Italie). Côté pays-tiers, le constat est le même. Les envois vers le principal client qu’est l’Algérie ont diminué de 1 200 téc (-11% /2017).

Les JB non exportés vers la Turquie doivent maintenant trouver leur place dans un marché communautaire peu porteur, mais la compétitivité de la viande espagnole devrait fournir des marges de manœuvre aux exportateurs.

Viandes bovines » Femelles » France »

abattages en retrait, mais cours toujours bas

Contrecoup des nombreuses réformes anticipées en début d’automne, les abattages se sont très nettement réduits à partir de novembre, permettant aux cours de se stabiliser.

Forte baisse des sorties de vaches

Sur les 5 semaines finissant le 6 janvier, les abattages de gros bovins ont été particulièrement faibles comparés à ceux de l’année précédente (-8%). Ceux de vaches laitières ont été fortement affectés (-10%) par les anticipations de réformes ayant eu lieu à l’automne. Mais ceux de vaches allaitantes n’étaient pas en reste (-8%), de même que ceux de génisses (-6%).

Les prix démarrent l’année à des niveaux médiocres

Les cotations des vaches laitières ont cessé de baisser mi-novembre, et ont même regagné quelques centimes en décembre. Elles démarrent l’année à un niveau intermédiaire entre ceux des deux années précédentes, à 3,06 €/kg pour la vache O (-1% /2018 et +2% /2017) et 2,66 €/kg pour la P (-2% /2018 et +1% /2017).

Du côté des allaitantes, la cotation de la vache R apparait  plus stable, à 3,73 €/kg début 2019 (+1% /2018 ; = /2017), alors que la U démarre l’année à un niveau très médiocre à 4,23 €/kg (-2% /2018 ; -4% /2017).

 En moyenne annuelle, la pression sur les prix touche en priorité les allaitantes

En moyenne annuelle, plus la conformation est élevée et plus la baisse de prix a été forte par rapport à 2017. La cotation annuelle de la vache U s’est établie à 4,36 €/kg en 2018, soit -3% /2017, celle de la vache R à 3,73 €/kg (-2%), la vache O à 3,19 €/kg (-1%) et la vache P à 2,87 €/kg (=/2017).

Ceci alors même que la hausse des abattages totaux de vaches allaitantes sur l’année 2018 (+2,1% /2017) a été identique à celle des abattages totaux de vaches laitières (+2,1% /2017). Les évolutions de prix s’expliquent donc plutôt par les évolutions de la demande et donc de la valorisation des carcasses, la baisse de la demande en viande brute piécée pénalisant en premier lieu la valorisation des femelles allaitantes.

Des données de consommation divergentes

En cumul sur les 12 premières périodes de l’année, les achats des ménages de viande de bœuf se sont réduits de 3% d’une année sur l’autre, dont -5% pour la viande piécée fraîche, +1% pour la viande hachée pur bœuf et -3% pour la viande hachée surgelée.

Toutefois, ces données d’achat des ménages ne représentent pas la consommation totale de viande bovine puisqu’elles ne prennent en compte ni la viande incorporée dans les plats préparés, ni celle consommée hors domicile. La consommation totale par bilan calculée par le ministère de l’Agriculture enregistre quant à elle une évolution positive de +2% sur les 10 premiers mois de l’année.

Des importations toujours dynamiques

Malgré l’abondance de l’offre abattue en France, les importations de viande bovine fraîche et congelée sont restées dynamiques jusqu’au mois d’octobre, conséquence de l’offre abondante sur le marché européen. Sur les 10 premiers mois de l’année, elles ont totalisé 253 000 téc (+3% /2017 et +2% /2016), dont 68 000 téc en provenance des Pays-Bas (+7% /2017), 44 000 téc d’Allemagne (+4%), 27 000 de Pologne (+15%), 13 000 téc d’Italie (+13 000 téc) et seulement 42 000 téc d’Irlande (-6%). A noter que les volumes arrivant des Pays-Bas sont constitués de viande de veau et de viande de gros bovins et qu’une partie de la viande de gros bovins provenant en outre initialement d’autres Etats membres avant d’être découpée dans les ateliers néerlandais.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

des cours fortement dégradés

Conséquence de la sécheresse qui a sévi en Europe à partir du printemps et qui a donné lieu à des réformes massives, les cours des vaches se sont fortement dégradés à l’automne dans tous les États membres. En fin d’année, les réformes sont restées très dynamiques en Irlande mais ont fortement ralenti en Allemagne.

ALLEMAGNE : Coup de frein dans les réformes depuis novembre

En Allemagne, les abattages de vaches sur les 4 semaines de décembre ont chuté de 11% /2017, permettant aux cours de regagner quelques centimes. C’est le contrecoup des abattages massifs enregistrés entre fin juin et fin octobre.

Abattages hebdomadaires de vaches en Allemagne

L’enquête cheptel de novembre révèle d’ailleurs une forte baisse des effectifs de vaches : -2,3% pour les laitières qui tombent à 4,101 millions de têtes (soit -98 000 têtes) et -1,5% pour les allaitantes à 650 000 têtes (soit -10 000 têtes). Les génisses destinées à la reproduction sont également moins nombreuses : -62 000 femelles âgées de 1 à 2 ans et -32 000 femelles de plus de 2 ans. Il faut dire que la sécheresse de l’été semble avoir accéléré le processus de restructuration. L’Allemagne a en effet perdu 3 000 exploitations laitières en 1 an (ou -4,5%), dont 1 500 en Bavière, 400 dans le Baden Württemberg, 400 en Basse-Saxe, 200 en Rhénanie du Nord-Westphalie et 150 en Schleswig-Holstein.

La forte baisse du cheptel devrait conduire à un recul des abattages de vaches en 2019 et donc à un redressement des cours. Ces derniers partent toutefois de très bas étant donnée la chute vertigineuse enregistrée à l’automne. La cotation de la vache O allemande démarre ainsi l’année à 2,62 €/kg de carcasse (-14% /2018 et -3% /2017) et celle de la vache P à 2,11 €/kg (-15% /2018 ; +2% /2017).

IRLANDE : abattages toujours au taquet et prix au plancher

En Irlande, les prix sont sous la pression de l’offre. La vache O cotait 2,72 €/kg fin décembre (-17% /2017 ; -9% /2016). Les réformes sont en effet restés dynamiques jusqu’à la fin de l’année. Sur les 8 semaines de novembre-décembre, les abattages de vaches ont dépassé de 4% leur niveau de 2017.

Abattages hebdomadaires de vaches en Irlande

Les abattages élevés de vaches au Royaume-Uni ont participé au fléchissement des prix irlandais. Sur les 11 premiers mois de l’année, ils ont totalisé 622 000 têtes (+6% /2017 ; +3% /2016). Par ailleurs, la consommation de bœuf a été relativement ralentie à l’automne. D’après le panel Kantar, les achats des ménages britanniques sur les 12 semaines finissant le 4 novembre ont baissé de 2,5% /2017 pour la viande bovine fraîche et congelée (y compris haché pur bœuf), alors que les achats de viande porcine progressaient de 2,2% et que ceux de viande ovine étaient quasi stables (-0,7%).

POLOGNE : Les prix ont mieux résisté qu’ailleurs

En Pologne, 508 000 vaches ont été abattues sur les 10 premiers mois de l’année (+3% /2017 et +5% /2016). Une grande partie du pays a en effet été durement touchée par la sécheresse en début d’été.

Les prix ont toutefois bien résisté, baissant beaucoup plus faiblement que dans d’autres États membres. À 2,71 €/kg (-7% /2017 et +9% /2016), la cotation de la vache O polonaise a ainsi fini l’année bien au-dessus de la cotation la cotation allemande (2,62 €/kg). La viande polonaise, est en effet de mieux en mieux valorisée sur les marchés d’Europe de l’Ouest et le boom de la consommation de haché en Europe dope les prix des vaches dans un pays où plusieurs grosses entreprises ont investi dans la 4e transformation.

D’ailleurs, le prix des quartiers arrière de vaches en Pologne (3,26 €/kg en fin d’année) ont fléchi (-7% /2017) sous le poids de l’offre européenne, alors que ceux des quartiers avant ont continué de se renchérir (+6% à 2,20 €/kg).

Cotations polonaises des quartiers de vaches sortie abattoirs

Viandes bovines » Maigre »

Un marché européen stable, des marchés tiers perturbés

La demande italienne et espagnole en broutards français reste satisfaisante au regard des disponibilités françaises limitées. Les cotations demeurent à des niveaux relativement élevés. Hors UE, la demande est présente mais bien souvent difficile à saisir.

Des cotations inchangées depuis fin 2018

Globalement bien orientés en 2018, les cours des broutards ont très peu évolué depuis novembre. L’offre demeure limitée même si le creux des sorties issu de la chute des naissances de 2017 est en passe d’être dépassé : au 1er décembre, on dénombrait 784 000 mâles de 6-12 mois de races allaitantes dans les élevages français (-1% /2017, -2% /2016).

Ainsi durant la 1ere semaine de 2019, le Charolais U de 450 kg cotait 2,51 €/kg soit 13 centimes ou +5% /2018 et +11% /2017. Le cours des animaux plus légers était aussi soutenu, le Charolais U de 300 kg s’échangeait à 2,73 €/kg soit 1% /2018 et +8% /2017. En race Limousine, les cours sont également calmes, mais en léger recul par rapport à 2018. En semaine 1, le Limousin E de 300 kg cotait 2,98 €/kg soit -1% /2018, mais +2% /2017. La situation est très similaire pour les femelles, la cotation de la Charolaise U de 270 kg s’établissait en semaine 1 à 2,65€/kg soit +8 centimes ou plus 3%/2018 et +10%/2017. La cotation de la Limousine E de 270 kg atteignait 2,77 €/kg soit 1 centime de mieux qu’en 2018 et +2% /2017.

Naissances un niveau intermédiaire au 2nd semestre

On craignait cet été, notamment suite à la sécheresse, un nouvel effondrement des naissances allaitantes sur la fin d’année, comme observé en 2017. Ce scenario ne se réalise pas, sur juillet-novembre 2018 avec 1,276 millions de têtes, les naissances allaitantes dépassent le niveau de 2017 (+4%) mais restent en net retrait par rapport à 2016 (-8%).

Ainsi au 1er décembre 2018, le nombre de mâles de races allaitantes de 0-6 mois présents dans les élevages était en hausse de +3% /2017 à 677 000 têtes, mais en recul de 7,5% /2016. Les effectifs progressent dans toutes les races, mais plus fortement en Charolais (+4% /2017) et en Limousin (+5% /2017) qu’en croisés (+1% /2017) et en Blonde d’Aquitaine (+2% /2017).

L’export finira l’année en net recul

Les exportations de broutards ont fortement reculé en novembre, d’après les données de la BDNI : 66 600 mâles allaitants de 4 à 14 mois ont été exportés, soit -15% /2017. Le constat est à peine meilleur pour les femelles : 36 700 ont été exportées soit -5% /2017. Ce net repli des volumes s’explique par le manque de disponibilités et par une moindre demande italienne du fait d’abattages ralentis qui ne libèrent pas de places dans les bâtiments. De plus ; les volumes exportés étaient relativement élevés en octobre 2018 : -1% /2017 mais +6% /2016.

En cumul sur l’année 2018, les exportations de broutards seront en net retrait, de l’ordre de -5% par rapport à 2017. Sur 11 mois, les effectifs de femelles exportées demeurent importants à 320 000 têtes, ils reculent de -2,5% /2017 mais progressent de 4% /2016 et 15% /2015. Les effectifs de mâles exportés sont pleinement impactés par le manque d’offre. Sur 11 mois, ils atteignent 633 000 têtes, soit -6,5% /2017, -8% /2016 et -6% /2015. Des incohérences dans les données douanières ne permettent pas de diffuser de chiffres, mais la plus grande partie du recul des exportations devrait se concentrer sur l’Italie, alors que le marché espagnol reste demandeur. L’engraissement en Espagne reste très dynamique, du fait du développement des exportations de viande et de JB finis (voir article JB en Europe).

Pays tiers : des opportunités bien difficiles à saisir

Les marchés du vif sur le pourtour méditerranéen sont porteurs d’opportunités dont la filière française bénéficie peu ou indirectement, contrairement à l’Espagne.

La France reste le premier fournisseur de bovins maigres de l’Algérie. Les envois vers ce pays ont progressé en 2018, malgré plusieurs mois de fermeture sanitaire. Les envois cumulés sur 11 mois atteignent 27 000 têtes contre 15 000 en 2017 (+79%), et devraient dépasser les 40 000 têtes sur l’année. Cependant, l’Algérie a annoncé le 31 décembre 2018 la fermeture de son marché pour lutter de nouveau contre des cas de fièvre aphteuse. Cette situation intervient au plus mauvais moment alors qu’en France de nombreux animaux étaient déjà mis en quarantaine en vue d’un export vers ce pays.

Courant décembre, un bateau d’animaux français a rejoint le marché israélien pour la première fois depuis 2017. Israël est un marché exigeant en termes de garanties sanitaires, de prix et de poids. Les importateurs israéliens sont avant tout demandeurs d’animaux légers pesant moins de 300 kg, difficiles à trouver en France. Les importations israéliennes se concentrent donc sur des animaux d’Europe de l’Est et du Portugal. La signature récente d’un nouveau certificat sanitaire entre la France et Israël pour l’export d’ovins vivants pourrait faciliter le commerce en permettant aux exportateurs de proposer des bateaux mixtes de bovins et d’ovins.

La filière française peine à réaliser son potentiel de l’export sur les pays-tiers. Mais les animaux exportés par nos concurrents européens permettent d’alléger le marché communautaire et profitent indirectement au marché français des broutards.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Les abattages résistent, les cotations stagnent

La production abattue française progresse encore en novembre par rapport à 2017, alors que la demande baisse. La hausse automnale des cotations des veaux gras a pris fin et les cours stagnent à un bas niveau. Aux Pays-Bas, la production continue de croître, participant de l’encombrement du marché européen.

Des abattages stables en France, haussiers aux Pays-Bas

En France, les abattages de veaux gras progressent de +6,5% /2017 en téc en novembre à 16 300 téc. Sur 11 mois, la production abattue est stable par rapport à 2017 avec 1 162 000 têtes et des poids carcasses similaires en moyenne. En réalité, l’engraissement de veaux en France poursuit sa baisse structurelle et les abattages de veaux engraissés en France ont baissé de presque -2% /2017 en têtes. Ce recul a été compensé par les importations de veaux engraissés à l’étranger, notamment en Belgique (reprise de l’abattoir de Sarreguemines), qui ont été multipliés par 4 en 2018. La part d’animaux engraissés à l’étranger parmi les veaux abattus en France est ainsi passée de 1% en 2017 à 3,6% en 2018

La production abattue aux Pays-Bas continue sa hausse, de +24% /2017 à 22 400 téc en octobre, portant le cumul sur 10 mois à 1 216 000 têtes (+9% /2017). Elle tire les abattages européens et, face à une consommation stable, nécessite de trouver des débouchés extra-communautaires pour limiter la baisse des prix.

Baisse des achats des ménages français

Cet automne, les températures douces ont limité la reprise de la consommation après l’été. D’après le panel Kantar, après leur rebond lié aux actions de promotion en octobre, les achats de viande de veau des ménages français ont baissé en novembre. Néanmoins, le prix moyen d’achat au kg s’est redressé à 15,3 €/kg (+5% /2017). Sur 11 mois, les volumes achetés ont reculé de -5,5% /2017 et le prix était stable en moyenne.

Des cours stagnants en France

Après une hausse saisonnière retardée (octobre), la cotation du veau rosé clair O s’est tassée en décembre pour atteindre 5,72 €/kg carcasse en semaine 52, soit 22 cts de moins que l’an passé (-3,5% /2017). Pour les conformations supérieures, l’année se termine par un record de prix bas avec une cotation du veau rosé clair R à 6,32 €/kg, soit -16 cts /2017 et -30 cts /2016. En France, les abattages se sont maintenus en 2018 alors que la demande était en retrait, ce qui a mis les cours sous pression, particulièrement en fin d’année. Cependant, la première partie de l’année ayant enregistré des cours élevés, la moyenne annuelle des cotations des veaux rosé clair O a progressé de +1% /2017.

cotations basses en fin d'année

Aux Pays-Bas et en Italie, les cours des veaux gras laitiers étaient également faibles en fin d’année après une hausse tardive. La cotation du veau de boucherie pie-noir néerlandais atteignait 4,85 €/kg en semaine 49 (-6% /2017), dernière cotation en date. La cotation du veau gras italien a stagné à 5,20 €/kg depuis la semaine 47 et jusqu’à la semaine 52 (-10% /2017).

coutation basse en semaine 49 à 4.85 euros

Marché français encombré début 2019

La hausse de la production abattue en octobre-novembre, conjuguée à la consommation en berne durant cet automne doux, met les cours sous pression en fin d’année. Début 2019, les cotations des veaux gras devraient être basses et leur évolution dépend de l’ajustement de la production abattue ainsi que de la consommation hivernale.

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Des cours déprimés

Avec des naissances de veaux de mère laitière quasi-stables cette année, le développement des exports vers l’Espagne avait contribué à maintenir les cours à un niveau élevé au premier semestre. Le pic des naissances laitières au 2nd semestre a rencontré une demande moins dynamique. Très basse dès le mois d’octobre, la cotation des veaux nourrissons a encore chuté fin décembre.

Naissances de veaux de mère laitière stables

En novembre, les naissances de veaux de mère laitière ont baissé de 4% /2017 à 332 600 têtes. Sur 11 mois, ces naissances sont quasi stables avec 3 202 000 têtes, soit +0,5% /2017. Les naissances de veaux de mère laitière et de père allaitant restent à un niveau très élevé au mois de novembre avec 59 400 têtes, mais leur progression a ralenti à +1% /2017, portant le cumul sur 11 mois à 600 000 têtes (+3,5% /2017, +17% /2016 et +29% /2015).

Stabilité sur 11 mois

Baisse des exportations vers l’Espagne

Depuis le mois d’août, les exportations vers l’Espagne, qui représentent 94% des exportations françaises de petits veaux, progressent mais à des niveaux moindres que ceux de 2017. La crise monétaire turque a freiné les exportations espagnoles de jeunes bovins et provoqué un alourdissement du marché du JB ibérique qui pèse sur la demande en veaux nourrissons français. En novembre néanmoins, la baisse est moins marquée que les mois précédents, avec -4% /2017 avec 29 800 têtes pour les veaux de moins de deux mois de mère laitière, vers toutes les destinations. En cumul sur 11 mois, 238 700 animaux ont été exportés, soit 6% de plus qu’en 2017 (et +36% /2016) grâce à un premier semestre particulièrement dynamique.

exports veaux en baisse au 2nd semestre

Cours des veaux nourrissons au plus bas

Durant l’été, en 2017 et 2018, les engraisseurs de jeunes bovins espagnols avaient cherché à remplir leurs ateliers, faisant grimper les cours des petits veaux espagnols avant la reprise des vêlages à l’automne. En France, les cours étaient également élevés au creux des naissances laitières alors que les mises en place accéléraient en prévision du premier trimestre suivant durant lequel la consommation est souvent dynamique. A cette période estivale, les acheteurs espagnols ont pu faire concurrence aux acheteurs français sur le marché français du petit veau, participant à la bonne tenue des cours. A l’automne 2018, alors que le pic de naissances en France fait face à une demande en berne, on constate que les cours en Espagne sont bas, à 86,3 €/tête, soit -6% /2017. Ainsi, l’encombrement du marché des JB espagnols au second semestre renforce la baisse des cotations des veaux en Espagne et en France.

pic estival élevé de la cotation espagnole du veau frison de moins d'un mois

En semaine 52, la cotation française du veau type lait de 45 à 50 kg est tombée à 35 €/tête. A 43,3 €/tête en décembre, la cotation moyenne se situe 25% sous son niveau de 2017. En janvier, l’ampleur de sa remontée saisonnière dépendra des besoins des engraisseurs en veaux de boucherie en France et de la demande espagnole.

cotation petit veau français au plus fin 2018