En ce début d’année 2025, les prix des broutards ont poursuivi leur hausse rapide. La concurrence entre l’engraissement national et la demande en animaux lourds des Espagnols et des Italiens, se confronte à la baisse des naissances qu’a connu le cheptel depuis le début de 2024.
Accélération de la croissance des prix pour le début d’année 2025
Le manque d’animaux sur les marchés et la demande ferme en France comme à l’export ont continué à tirer les prix. Certaines cotations ont pris plus d’un euro par rapport à 2024.

Les prix des broutards mâles poursuivent leur hausse en début 2025, continuant de battre des records. Ainsi, en semaine 7 :
- Le Charolais U de 350 kg cotait 4,61 €/kg (+1,04 €/2024, +30% /2024) avec une hausse de 34 cts en quatre semaines.
- Le Charolais U de 450 kg cotait 4,59 €/kg (+1,15 €/2024, +34%/2024) avec une hausse de 35 cts en quatre semaines.
- Le Limousin E de 350 kg atteignait 4,70 €/kg (+75 cts /2024, +19%/2024) avec une hausse de 40 cts en quatre semaines.
- Le mâle croisé R de 300 kg se situait à 4,28 €/kg (+90 cts /2024, +27% /2024) avec une hausse de 40 cts en quatre semaines.
Sur le marché des femelles, les prix ont repris leur croissance. La Charolaise U de 270 kg a atteint le prix de la Limousine E de 270kg. En semaine 7 :
- 4,40 €/kg pour la Charolaise U de 270 kg (+90 cts /2024).
- 4,40 €/kg pour la Limousine E de 270 kg (+75 cts /2024).

La baisse des naissances s’intensifie en décembre
À la suite de l’irruption de la FCO3 sur le territoire, cumulée à la présence de la MHE et de la FCO8, les naissances ont fortement décru sur l’automne, et en particulier en décembre. La baisse serait comprise entre -10% et -7% selon nos estimations. À cause d’une cyber-attaque ayant touché un ARSOE mi-décembre, les remontées de naissances et de mouvements sont pour l’instant partielles. Sur l’ensemble de l’année 2024, le nombre de veaux nés issus du cheptel allaitant s’établirait entre 3 144 000 et 3 155 000 veaux, soit une baisse autour de 6% /2024.
Sur six mois (juillet-décembre), le cumul des naissances de la campagne 2024-2025 est estimé entre 1 428 000 et 1 439 000 veaux allaitants (soit une baisse par rapport à 2023 comprise entre -117 000 et -128 000 têtes).
Les envois vers l’Espagne se concentrent sur les animaux lourds
L’ensemble de l’année 2024 a été marquée par le changement de cible des achats espagnols, qui se sont réorientés sur les animaux lourds. Ainsi, 54 000 broutards mâles lourds ont été exportés vers l’Espagne, soit 7 000 de plus qu’en 2023. La hausse a été particulièrement marquée en fin d’année, les envois au mois de décembre ayant plus que doublé. Dans le même temps, les exportations de broutards légers de moins de 300 kg ont baissé de 4 000 têtes.

À cause de cette concurrence et de l’utilisation des broutards français pour l’engraissement national, les exportations vers l’Italie de broutards mâles lourds ont baissé de plus de 9% en 2024 par rapport à l’année pécédente.

Cette dynamique des exports redirigés vers l’Espagne semble continuer début 2025. D’après les données TRACES, sur les semaines 3 à 7 de l’année 2025, les exportations de bovins vifs étaient en croissance vers l’Espagne (+18%/2024), tandis que les exports vers l’Italie reculaient (-7%/2024).
