Maigre

La baisse des naissances en 2024 a impacté fortement la disponibilité 

La baisse des naissances entre septembre et novembre 2024 impacte fortement les effectifs et la disponibilité des broutards. Cette baisse de l’approvisionnement a alimenté la hausse des prix de fin d’année.  

Une année 2024 marquée par des cours toujours plus hauts  


En 2024, les broutards ont connu une hausse des prix notable avec une reprise inhabituelle au second semestre. Cela s’explique par la baisse importante des effectifs de broutards dans le cheptel français en fin d‘année, conséquence de la baisse des naissances.  

Les prix des broutards mâles poursuivent leur hausse en début 2025, continuant de battre des records. Ainsi, en semaine 2 :  

  • Le Charolais U de 350 kg cotait 4,15 €/kg (+83 cts/2024) avec une hausse de 10 cts en quatre semaines.  
  • Le Charolais U de 450 kg 4,18 €/kg (+92 cts/2024) avec une hausse de 11 cts en quatre semaines.  
  • Le Limousin E de 350 kg atteignait 4,20 €/kg (+40 cts /2024).  
  • Le mâle croisé R de 300 kg se situait à 3,80 €/kg (+70cts /2024).  

Sur les marchés des femelles, l’offre s’était stabilisée et les prix s’étaient établis en semaine 2 à :  

  • 4,00 €/kg pour la Charolaise U de 270 kg (+62 cts /2024).  
  • 3,90 €/kg pour la Limousine E de 270 kg (+50 cts /2024).  

La chute des naissances allaitantes continue en novembre 

Comme attendu au vu du contexte sanitaire durant les mois précédents, les naissances en cette fin d’automne 2024 ont continué de décroître. On a compté seulement 264 000 veaux de mère allaitantes nés en novembre 2024, soit 23 000 de moins qu’en 2023 (-8,1%). 

De fait, le cumul des naissances sur le début de la campagne (juillet – novembre) atteignait seulement 1 103 000 veaux (-97 000 par rapport à 2023-2024). Sur l’ensemble de l’année (janvier-novembre), le total s’établissait à 2,808 millions de veaux, en baisse de –5,8% /2023. 

La baisse des naissances d’automne provoque la chute du nombre de broutards de moins de six mois

A la suite de la baisse des naissances observée cet automne, les effectifs de mâles allaitants de moins de six mois étaient en baisse de 13%/2023 au 1er décembre, à 554 000 têtes. Cette situation commence a affecter les effectifs disponibles pour les mises à l’engraissement et pour l’export.   

 Les mâles allaitants plus âgés, de six à douze mois, étaient moins impactés, avec 704 000 animaux recensés au 1er décembre (-2 % par rapport à 2023). 

Le Charolais beaucoup moins exporté

Avec une offre limitée, l’augmentation des mises en place pour l’engraissement se fait au détriment des exportations. Entre les semaines 45 et 49 (04/11 au 02/12), 83 000 broutards ont été exportés, soit une baisse de 11 % par rapport à 2023 (-10 000 têtes).  

En cumul sur 48 semaines (jusqu’au 17 novembre), les exportations totalisaient 866 000 têtes (-7 % par rapport à 2023).  Entre les semaines 1 et 48, les exportations de Charolais ont diminué de 12 % sur un an (249 000 têtes), tandis que les Limousins, désormais première race exportée, atteignaient 268 000 têtes (-6 % par rapport à 2023).   

Des exports de broutards prévus en baisse en 2025 : -8% /2024 

Si le rythme du recul des exportations de broutards s’est légèrement atténué en 2024 (-5,6% /2023 contre environ -7% les deux années précédentes), il devrait à nouveau s’amplifier en 2025, autour de -8 % soit -77 000 têtes d’après nos prévisions. En cause, la baisse du cheptel, les problèmes de fertilité et la réorientation des broutards vers les ateliers d’engraissement français

Les engraisseurs français sont parvenus à stabiliser leurs achats en 2024, malgré les faibles disponibilités, et ce au détriment des exportations de broutards qui ont baissé de 5,6% en 2024. Ce dynamisme de l’engraissement français devrait se poursuivre au 1er semestre 2025, mais les tensions déjà fortes sur le marché européen du broutard devraient s’amplifier au 2nd semestre, et conduiraient à exporter une proportion un peu plus forte des mâles disponibles.  

Pour en savoir, lire nos prévisions ici : https://idele.fr/detail-article/previsions-viande-bovine-2025-la-production-baisse-encore-bousculee-par-le-sanitaire