Après un début d'année très en retrait, les livraisons de lait de chèvre ont repris des couleurs depuis mai, réduisant progressivement l'écart avec 2024 en cumul. Le prix du lait stable et les charges en léger recul soutiennent ce mouvement. Les fabrications restent dynamiques pour répondre à une consommation de fromages et de produits ultra-frais au lait de chèvre qui se maintient bien.
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Les nouveaux fourrages boostent les livraisons
Dernière révision leEn juillet, les livraisons de lait de chèvre ont poursuivi leur bonne dynamique débutée en mai avec l’arrivée des nouveaux fourrages. Les fabrications de fromages sont stables et celles de produits ultra-frais en forte hausse. La consommation a été dynamique en juillet.
Rattrapage progressif du niveau des livraisons de 2024
47,5 millions de litres : c’est le niveau auquel la collecte de lait de chèvre s’est élevée en juillet, un recul de 1 %/2024, dans la continuité des deux mois précédents.

En cumul sur les sept premiers mois de l’année, 309 millions de litres ont été livrés, soit -3% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile en 2024). L’écart avec 2024 diminue progressivement à mesure que les livraisons croissent. D’après les données de l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, la production a poursuivi sa dynamique en août, avec des livraisons très supérieures à leur niveau d’août 2024 (+5%). L’effet des fourrages de bonne qualité récoltés au printemps se fait pleinement sentir.
Livraisons en hausse en Centre-Val de Loire
En cumul sur les sept premiers mois de 2025, la collecte a évolué comme suit d’une année sur l’autre :
- +1% en Centre-Val de Loire,
- -1% en Occitanie
- -2% en Pays de la Loire,
- -4% en AURA,
- -6% en Nouvelle-Aquitaine.

Avec l’arrivée en avril 2025 des fourrages de meilleure qualité, la collecte de lait de chèvre a repris des couleurs. Les conditions climatiques ont toutefois été très différentes selon les régions, ce qui explique les variations observées. Sur le seul mois de juillet, les livraisons sont ainsi en hausse de 7% en Centre-Val de Loire. Elles sont stables en Pays de la Loire et en AURA, en retrait de 4% en Nouvelle-Aquitaine et de 1% en Occitanie.
Stocks et approvisionnements en léger recul
Les stocks de produits de report caprins restent inférieurs à leurs niveaux de 2024 et s’élèveraient à 5 520 tonnes équivalent lait en juillet (-19% /2024).

Après avoir débuté leur hausse saisonnière en mars, à l’approche du pic de collecte, ils reculent d’un mois sur l’autre en juillet (-3% /juin 2025). On retrouve donc à date la même courbe qu’en 2023. En 2024 les industriels n’avaient commencé à puiser dans les stocks qu’à partir d’août et de façon continue jusqu’à la fin de l’année face à la quasi-absence de deuxième pic de collecte (mises-bas désaisonnées).
En complément, les industriels français ont importé 4,6 millions de litres équivalent lait en juillet (+4% /2024). Un volume équivalent à juin, la collecte ayant été plus dynamique à partir de ces deux mois sans toutefois suffire aux approvisionnements.

Ainsi, les approvisionnements des transformateurs sont en léger recul par rapport à juillet 2024, à 52,2 millions de litres. En cumul sur sept mois, ils ont pu mettre en œuvre 343 millions de litres de lait de chèvre (collecte et importations), soit -1% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile).
Fabrications toujours en hausse
Les fabrications de fromages de chèvre se sont maintenues d’une année sur l’autre en juillet, totalisant 8 580 tonnes. En cumul depuis janvier, les volumes ont atteint 57 000 tonnes (0,4% /2024).

Si les ventes de fromages de chèvre en GMS se maintiennent, les difficultés économiques de la restauration hors domicile les pénalisent, ces derniers étant plus chers que leurs homologues au lait de vache. Les bûches de 1kg et autres fromages destinés à la restauration hors domicile ou aux industries agroalimentaires reculent (-4% en cumul sur sept mois) tandis que les fromages frais progressent significativement (+4% /2024 en cumul).
L’ultra-frais est toujours en progression, avec 1 430 tonnes fabriquées en juillet (+7% /2024).

En cumul sur sept mois, les fabrications d’ultra-frais sont en hausse de 6% /2024. Le segment des yaourts, fromages blancs et skyrs est très dynamique et bien valorisé.
Hausses des ventes en GMS en juillet
Sur les huit premières périodes de l’année (jusqu’au 10/08), d’après le panel Circana, la consommation de fromages de chèvre par les ménages (achats au rayon libre-service des GMS) est en hausse en volume : +1,3% en cumul courant et +0,7% en cumul annuel mobile (CAM). Alors que les prix sont stables, cette bonne tenue des achats de fromages de chèvre permet une hausse des ventes en valeur, non seulement grâce à la première période, qui comprend les 30 et 31 décembre, mais aussi aux bons résultats sur les périodes 7 et 8 (+1,2% /2024 en cumul courant et stables en CAM).

Cette hausse globale en volume cache des disparités selon les catégories de fromages de chèvre et les marques. Les marques nationales reculent toujours en CAM, mais de façon moins importante que sur les précédentes périodes (-0,4%) et sont en légère hausse en cumul courant (+0,5%). Les MDD progressent toujours, +1,6% en CAM et +1,9% en cumul courant. On observe une petite croissance des achats de bûchettes (67% des achats) en volume en CAM grâce notamment à de bonnes performances sur la P7.
Les achats de fromages de chèvre bio reculent toujours, de -11% en volume en CAM. Côté fromages AOP, le recul des volumes en CAM est de 2,5%. Les deux principales AOP caprines en volume sont en retrait : le Rocamadour affiche -7% en CAM et le Sainte-Maure de Touraine -2,2%.
La consommation d’ultra-frais au lait de chèvre est toujours croissante en volume, +4,4% /2024 en cumul courant, et en légère hausse en valeur sur les huit premières périodes de 2025 (+0,6%) alors que leur prix de vente est stable.