Lait de chèvre et viande

Second départ pour la production laitière

Alors que la collecte de lait de chèvre a été très en retrait sur les trois premiers mois de l'année, avril et mai montrent un frémissement dans les livraisons. Les fourrages tout justes récoltés sont de meilleure qualité et la météo est plus favorable à la production laitière. Les fabrications de fromages et d'ultra-frais sont en hausse et la consommation reste dynamique. Côté viande caprine, la campagne du chevreau de Pâques s'est achevée sur une légère baisse du nombre de têtes mais une hausse en volume.

Lait de chèvre et viande » Lait de chèvre »

Frémissement de la collecte

En avril, la collecte de lait de chèvre s’est rapprochée de son niveau de l’année précédente. La récolte de fourrages de meilleure qualité et une météo plus favorable peuvent expliquer ce regain de la production laitière. Les fabrications de fromages sont stables et celles d’ultra-frais toujours en hausse.

La collecte reprend des couleurs

52,5 millions de litres : c’est le niveau auquel la collecte de lait de chèvre s’est élevée en avril, un recul de 3% /2024. Toutefois, la collecte aurait été plus dynamique à partir de mai.

En cumul sur le premier quadrimestre, 154 millions de litres ont été livrés, soit -5% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile en 2024). D’après les données de l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, les volumes ont décollé en mai et début juin, avec des livraisons qui se rapprochent, voire dépassent légèrement leur niveau de 2025 (-0,5% /2024).

Les données de l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer indiquent un nombre de points de collecte en recul de 2% en avril au niveau national. La situation est contrastée selon les régions comme le montre le graphique ci-dessous.

Côté production fourragère et conditions météorologique, la note agro-climatique d’Idele publiée mi-juin fait état de températures douces au milieu de deux épisodes de chaleur avec des précipitations déficitaires à l’échelle nationale. « Les chantiers de foin se sont déroulés dans des conditions globalement satisfaisantes, à l’exception de l’Ouest où l’instabilité météo a perturbé les récoltes sans pour autant apporter suffisamment de précipitations. Dans le Sud, la chaleur est revenue début juin, mais l’humidité des sols reste globalement correcte. En revanche, les récoltes de foin ont été plus complexes dans le Sud-Est, en raison de plusieurs épisodes pluvieux. Lorsque les coupes ont pu être réalisées à temps, la qualité est au rendez-vous, mais les volumes restent décevants. »

La production décolle dans les régions

En cumul sur les 4 premiers mois de 2025, la collecte a évolué comme suit d’une année sur l’autre :

  • -1% en Centre-Val de Loire,
  • -2% en Occitanie
  • -4% en Pays de la Loire,
  • -6% en AURA,
  • -8% en Nouvelle-Aquitaine.

Avec l’arrivée des fourrages 2025 de meilleure qualité, la collecte semble, non pas repartir, mais simplement partir dans l’ensemble des régions, avec des situations variées. En avril, les livraisons sont ainsi en hausse de 1% en Centre-Val de Loire d’une année sur l’autre, et en retrait de seulement 1% en Pays de la Loire. Le recul persiste, mais est bien moins important que les mois précédents en Occitanie (-3%), en AURA (-4%) et en Nouvelle-Aquitaine (-6%).

Les stocks des entreprises restent bas

Les stocks de produits de report caprin ont débuté leur hausse saisonnière en mars, à l’approche du pic de collecte. Ils restent bien inférieurs à leurs niveaux des années précédentes et s’élèveraient à un peu plus de 3 700 tonnes équivalent lait en avril (-26% /2024 et +29% /mars 2025).

En complément, les industriels français ont importé 4,8 millions de litres équivalent lait en avril (+14% /2024). Les volumes importés restent sous les niveaux de 2022 et des années antérieures.

Ainsi, les approvisionnements des transformateurs sont en baisse par rapport à avril 2024 (-2%), à 57,3 millions de litres.

En cumul sur 4 mois, les transformateurs ont pu mettre en œuvre 175 millions de litres de lait de chèvre (collecte et importations), soit -2% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile).

Fabrications de fromages de chèvre stables sur 4 mois

8 700 tonnes de fromages ont été produites en avril, soit une hausse de 3% /2024. En cumul, 32 000 tonnes de fromages de chèvre ont été fabriquées au premier quadrimestre 2025 (= /2024).

Si les ventes de fromages de chèvre en GMS se maintiennent, les difficultés économiques de la restauration hors domicile pénalisent leurs ventes, ces derniers étant plus chers que leurs homologues au lait de vache.

L’ultra-frais est toujours en progression, avec 1 415 tonnes fabriquées en avril (+3% /2024).

En cumul sur 3 mois, les fabrications d’ultra-frais sont en hausse de 3% /2024. Le segment des yaourts, fromages blancs et skyrs est très dynamique et bien valorisé.

Consommation en libre-service dans les GMS toujours dynamique

Sur les 4 premières périodes de l’année (jusqu’au 24 mai), d’après le panel Circana, la consommation de fromages de chèvre par les ménages (achats au rayon libre-service des GMS) est en hausse en volume : +2% en cumul courant et +0,3% en cumul annule mobile (CAM). En valeur, en cumul courant, les achats sont en hausse, principalement du fait de la première période qui comprend les 30 et 31 décembre. En CAM, les ventes en GMS sont en retrait de 0,8%.

Cette hausse globale en volume pour les fromages de chèvre cache des disparités selon les catégories de fromages et les marques. Les marques nationales reculent toujours, -1,7% en CAM en avril, et les MDD progressent, +2,5% en CAM. Les achats de fromages de chèvre bio ont, eux, reculé de 9,5% en volume en CAM et les fromages AOP de 1,9%. Les bûchettes, 67% des achats au rayon libre-service, maintiennent leurs volumes.

Lait de chèvre et viande » Viande caprine »

Léger recul du nombre de chevreaux abattus au printemps

Le nombre de chevreaux abattus en mars et avril est en léger recul en tête, mais en hausse en volume, du fait d’un léger alourdissement des carcasses. La cotation du chevreau pour le pic d’offre et de demande de Pâques a été légèrement au-dessus de son niveau de 2024.

Pic de cotation de Pâques légèrement supérieur à celui de 2024

Après le pic de cotation lié aux fêtes de fin d’année, le prix du chevreau vif de 8 à 11 kg était descendu à 3,60 €/kg, un niveau légèrement supérieur à celui de 2024, jusqu’en semaine 13 se terminant le 24 mars (+3% /2024 et +12 cents). Le pic de Pâques à 3,80 €/kg s’est étendu sur deux semaines (+2% /2024), puis la cotation est redescendue à 3,45 €/kg (+3% /2024).

Les cotations sont interrompues depuis la semaine 23, comme chaque année à cette période. La reprise est estimée à mi-septembre.

Abattages stables sur 8 mois

Au cours des huit premiers mois de la campagne 2024/2025, les abattages de chevreaux seraient stables en têtes et en légère hausse en volume (+1%) par rapport à la campagne précédente, d’après les données de l’enquête Idele auprès des abatteurs, à respectivement 386 200 chevreaux et 2 120 téc.

Sur les seuls mois de mars et avril, correspondant au pic d’offre et de demande, le nombre de chevreaux abattus s’est élevé à 224 000 têtes (-1% /2024) et 1 212 téc (+1% /2024). Pâques ayant été un peu plus tardif en 2025, les chevreaux étaient légèrement plus lourds (5,4 kgéc contre 5,3 en 2024).

Les abattages de réformes seraient en recul de 5% en cumul de septembre à mars : cela représente 87 000 caprins de réforme abattus (-5% /2023-2024) et 2 000 téc (-5% /2023-2024).

Recul des exportations au premier trimestre

Sur les trois premiers mois de l’année, les exportations françaises de viande caprine réfrigérée sont en baisse en volume (-47% /2024), à 360 téc. Les exportations de viande congelée sont en hausse de 74% /2024, à 450 téc.

Au total, les exportations sont en recul de 14% /2024, à 804 téc, mais elles sont à leur niveau de 2023 et supérieures de 8% à 2022.

En cumul sur 3 mois, les exportations françaises de viande caprine sont en hausse vers le Portugal (+21% /2024) mais en recul vers l’Espagne (-8%) et l’Italie (-61%).