La dynamique positive des ventes de produits ultra-frais au lait de chèvre contrebalance le flottement sur les fromages en restauration hors domicile et la collecte qui ne parvient pas à décoller. Le prix du lait payé aux producteurs est en légère hausse grâce au taux butyreux. Aux Pays-Bas et en Espagne, il semblerait que la tendance baissière du prix du lait prenne fin.
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Les produits ultra-frais ont le vent en poupe
Dernière révision leAvec un retrait de 5% /2024 au premier trimestre, la collecte de lait de chèvre ne montre pas de signe de redressement. Les fabrications d’ultra-frais sont toujours dynamiques, tandis que les fromages pâtissent des difficultés de la restauration.
Vers un pic de collecte peu marqué
47,2 millions de litres : c’est le niveau auquel la collecte de lait de chèvre s’est élevée en mars, un recul de 4% /2024.

En cumul sur le premier trimestre, 101,4 millions de litres ont été livrés, soit -5% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile en 2024). D’après les données de l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, avril et mai seraient toujours en retrait, de 3% environ.
Les données de l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer indiquent un nombre de points de collecte en recul de 2% en mars par rapport à 2024 (et -5% /mars 2023), et de 3% en moyenne glissante sur 12 mois. À l’approche de pic de collecte, le nombre de livreurs augmente progressivement mais semble rester inférieur à son niveau de 2024.

Côté production fourragère et conditions météorologique, la note agro-climatique d’Idele publiée mi-mai fait état d’une « France coupée en deux », avec au Nord un déficit de précipitations, et au Sud, des pluies supérieures aux normales. Ainsi, dans la moitié Nord de la France, les récoltes de fourrages se sont faites dans de bonnes conditions et la qualité semble au rendez-vous. Côté Sud, excès d’eau et températures fraîches ont pu compliquer les récoltes.
10% de lait en moins en Nouvelle-Aquitaine
En cumul sur le premier trimestre 2025, la collecte a évolué comme suit d’une année sur l’autre :
- -2% en Occitanie et Centre-Val de Loire,
- -5% en Pays de la Loire,
- -7% en AURA,
- -10% en Nouvelle-Aquitaine.

Début de la reconstitution des stocks des entreprises
Les stocks de produits de report caprin ont débuté leur hausse saisonnière en mars, à l’approche du pic de collecte. Ils restent bien inférieurs à leurs niveaux des années précédentes et s’élèveraient à près de 3 000 tonnes équivalent lait en mars (-30% /2024 et +26% /février 2025).
En complément, les industriels français ont importé 5,6 millions de litres équivalent lait en mars (+32% /2024). Les volumes importés restent sous les niveaux de 2022 et des années antérieures ; 2023 et 2024 avaient atteint les plus bas niveaux des 10 dernières années.

Ainsi, les approvisionnements des transformateurs sont en baisse par rapport à mars 2024 (-1%), à 52,8 millions de litres.

En cumul sur janvier et février, les transformateurs ont pu mettre en œuvre 117,8 millions de litres de lait de chèvre (collecte et importations), soit -1% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile).
Légère baisse des fabrications de fromages de chèvre
8 100 tonnes de fromages ont été produites en mars, soit un recul de 2% /2024. En cumul, 23 400 tonnes de fromages de chèvre ont été fabriquées au premier trimestre 2025 (-1% /2024).

Si les ventes de fromages de chèvre en GMS se maintiennent, les difficultés économiques de la restauration hors domicile pénalisent leurs ventes, car ils sont plus chers que leurs homologues au lait de vache.
L’ultra-frais est toujours en forte progression, avec 1 414 tonnes fabriquées en mars (+10% /2024).

En cumul sur trois mois, les fabrications d’ultra-frais sont en hausse de 4% /2024. Le segment des yaourts, fromages blancs et skyrs est très dynamique et bien valorisé.